Sans grande originalité, Michael Tiddes recycle un format maint et maint fois revisité. Il assume ainsi son style parodique et décomplexé, dans le contexte d’une boucle temporelle très limitée. Ce n’est pas qu’en terme de durée que l’on trébuche. Le film pêche surtout au niveau de son élan scénaristique peu recherché.
Figure iconique de la saga « Scary Movie », ou encore « Ghost Bastards », Marlon Wayans reste ouvert à de nombreuses parodies de genre, mais qui ne volent pas bien haut. A force d’y croire, il persiste à incarne un personnage qui définit aussi bien sa carrière redondante et sans prise de risque. La série B burlesque pure, dure et vulgaire le cloisonne dans son l’ascension dans ce même genre, dont il ne revendique pas plus que sa fougue pour répondre aux attentes de spectateurs souhaitant vider leur esprit, et plus encore…
Il incarne ainsi Rob Anderson, professeur remplaçant, le replaçant de nouveau à une classe inférieure à ses ambitions initiales. Toujours au second plan, il propose de mettre les formes afin de prouver qu’il peut faire mieux que ce qu’on lui prédestine. Est-ce un succès ? A voir. Rob possède près d’une heure pour résoudre son problème. Quelque part, ce timing concorde parfaitement avec la méthode d’analyse d’Albert Einstein. Sa vie ou son problème ne dépend que de cette heure décisive, où il prend 40 minutes à l’analyser, 15 minutes pour en faire le revue critique et 5 minutes pour sa résolution. Extrapolé à la longueur réelle du film, on s’y retrouve et l’intrigue tire son ressort comique sur les successions de gags et de quiproquos limpides et banales. On mise alors tout sur l’humour et le jeu d’acteur de Wayans, dont on connaît la subtilité. Le running gag est la clé de voûte. Le pari n’est pourtant pas satisfaisant, dans la mesure où l’on applique systématiquement une démarche prévisible, tant dans la forme que dans le discours.
Le cinéma n’impose rien. Le choix d’offrir du divertissement à outrance est à présent un genre du grand public. Mais au fur et à mesure que l’originalité se perd, les auteurs se perdent également. Et ils sont ainsi pris dans leur propre piège, à l’image d’une boucle d’innovation, sans surprise et peu rafraichissante. « Naked » est un de ces exemplaires indénombrables, prouvant encore que le marché du cinéma ouvre des portes dont il faut savoir tirer profit. La bonne fortune est partagée entre la morale et le succès. Reste à trouver l’équilibre afin de ne plus buter sur des facilités qui auraient pu contourner quelques codes supplémentaires, au lieu de se conformer à une recette tant éprouvée.