Un projet de longue date
Marion Vernoux a débuté l’écriture de Bonhomme en 2009. La réalisatrice a écrit un nombre considérable de versions, et à mesure qu’elles s’accumulaient, elle a eu peur de perdre l'essentiel de ce qu'elle voulait raconter. Elle confie : "Cet handicap si singulier me mettait mal à l’aise. Le sujet semblait délicat à transposer à l’écran sans verser dans le pathos ou l’outrancier. Cela posait la question du registre du film : Plutôt Haneke ou Farrelly ? Le fait d’avoir beaucoup réécrit m’a permis de gratter l’histoire jusqu’à l’os."
Les prénoms des personnages
Dans les films de Marion Vernoux, les couples s'appellent toujours Pierre et Marie. Pour Bonhomme, la cinéaste voulait que le garçon ait des racines slaves, qu’il soit d’origine étrangère et parfaitement intégré, ce qui a donné Piotr. Quant à Marilyn, Vernoux a rajouté un « Lyn » à Marie : "J’avais en tête une jeune femme dont le destin n’est pas celui qu’elle s’était rêvé. Fille unique, père inexistant, famille monoparentale, élevée par sa mère. Je voulais que le pôle libertaire soit féminin. Marilyn a une espèce de veine artistique, elle est solaire, créative, cash, débrouillarde, parfois bizarre sans être godiche, elle est caissière, elle n’est pas à sa place. Le pôle familial dans les clous, un peu rigide, plutôt catho coincé vient du côté de Piotr", explique-t-elle.
Changement de titre
A l'origine, le film s'appelait "Vérifier le système", avant de devenir Bonhomme. Marion Vernoux aimait beaucoup ce titre mais il s'agit d'un nom de code puisqu'il évoque le message qu’indique un ordinateur quand il bug. "Si Bertrand Blier n’avait pas réalisé Mon homme, j’aurais appelé mon film comme ça. Mais dans Bonhomme, il y a aussi cette notion de douceur, de bonté, d’humanité. C’est aussi le prénom du chien de ma voisine, et surtout le titre d’une chanson de Georges Brassens que j’adore", précise la cinéaste.