Avec Finch, Miguel Sapochnik réalise un long-métrage de science-fiction s'avérant être un véritable chef-d'œuvre. L'histoire se déroule dans un monde post-apocalyptique ravagé par un évènement solaire empêchant les survivants de sortir en plein jour sans une combinaison et nous fait suivre Finch, un homme souffrant de solitude et malade, ayant pour compagnons un chien et un robot. Se sachant condamné, il va construire un androïde capable de prendre soin de son animal quand il ne sera plus là. Cette famille atypique va alors entreprendre un long voyage semé d'embuches. Ce scénario est totalement captivant durant toute sa durée d'environ une heure et quarante-cinq minutes. On se retrouve plongés dans un monde détruit sans aucun contexte. Mais l'intrigue va nous permettre de comprendre au fil des minutes comment l'humanité en est arrivé là, en dévoilant petit à petit des explications, sans trop en dire afin de garder une part de mystère. Tout le sel de ce voyage se trouve dans les rapports entretenus par les quatre membres extrêmement attachants composant cette famille singulière. Tom Hanks, le seul humain, interprète un rôle qui lui sied à ravir. À ses côtés, Jeff, l'androïde, s'avère plus vrai que nature et aussi touchant qu'un Homme. Le chien Goodyear est adorable et n'a rien à envier aux plus grand comédiens tant sa performance est saisissante et l'autre robot, Dewey, lui aussi important, complètent cette distribution aussi invraisemblable que pourtant cohérente. En effet, il se dégage une parfaite alchimie entre tous ces êtres à la fois différents et pourtant si proches dans leur humanité. Leurs relations transmettent énormément d'émotions à chaque scènes, passant constamment de l'humour et des rires, aux moments dramatiques et émouvants serrant le cœur jusqu'à mettre les larmes aux yeux. Tout cela est rendu possible grâce à leurs échanges véhiculant de très belles valeurs comme l'apprentissage, le droit à l'erreur, ou encore la confiance. De plus, la thématique de l'intelligence artificielle est développée de très belle manière à travers tous ces rôles bouleversants. Ces derniers sont, de surcroit, servis par des dialogues d'une grande intelligence et d'une magnifique authenticité, particulièrement touchants. Même leurs gestes transmettent des sentiments à travers le mimétisme. L'ensemble est réalisé de façon efficace par Miguel Sapochnik qui met son propos en avant via sa mise en scène au service du message. Seule petite ombre au tableau, qui n'entache en rien la qualité globale du film, les effets spéciaux, convaincants, mais légèrement perfectibles, notamment dans la première partie ou les décors transpirent le numérique. La seconde offre d'avantage d'environnements naturels tout simplement somptueux. La forme reste donc aussi réussie que le fond. D'autant plus que ce visuel est accompagné par une b.o. composée de très bons titres et par des notes totalement en accord avec le ton de l'action. Cette somptueuse fuite en avant pleine de bienveillance et traitant de l'héritage, se conclut sur une fin attendue mais poignante, venant mettre un terme à Finch, qui, en conclusion, est une œuvre absolument majeure dans son genre cinématographique pour toutes les émotions qu'elle procure à l'âme.