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    La Miséricorde de la Jungle
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Miséricorde de la Jungle" et de son tournage !

    Rescapé du génocide

    Joël Karekezi est né en 1985 au Rwanda, à Gisenyi, une ville au bord du lac Kivu proche de la frontière avec la République Démocratique du Congo. Lorsque le génocide a débuté, il avait huit ans et a vu les rues jonchées de cadavres. Le metteur en scène se rappelle :

    "J’ai vu le lac Kivu parsemé de corps, l’eau couleur sang. J’ai vu des enfants, des nourrissons, déposés sur les berges par le ressac de l’eau. Des visages familiers qui circulaient dans la ville, armés de machettes, se vantant d’avoir tués leurs amis, leurs voisins. Quelques jours après le début du génocide, mon père a été tué. Il était tutsi. J’ai dû fuir et me cacher pour survivre. J’étais certain de ma mort imminente et je m’interrogeais : qu’avais-je fait pour mériter ce sort ? Que ferais-je de ma vie si, par miracle, je survivais ? Quel serait le sens de mon existence ? Avec ma soeur, j’ai réussi à fuir vers Goma, au Congo. Je n’étais qu’un enfant et j’étais devenu un réfugié, en fuite et livré à moi-même. Peu après, de nouveaux réfugiés arrivèrent à Goma : les génocidaires qui, par peur des représailles, fuyaient le Rwanda repris par l’armée tutsie. A Goma la situation devint apocalyptique. Les bourreaux rejoignaient leurs victimes dans des camps surpeuplés. Une odeur de mort planait sur la ville, les mouches envahissaient chaque recoin de chaque quartier. On mourrait à même le sol, victime du choléra ou d’autres maladies."

    Une autre rescapée

    Au début, Joël Karekezi pensait que Dieu voulait punir les coupables, ces nouveaux réfugiés hutus qui avaient commis l’innommable. Mais très vite le cinéaste a pris conscience qu’aucun de ces enfants, qu’ils soient fils ou filles des bourreaux d’hier, ou ceux et celles des bourreaux d’aujourd’hui ne méritaient le sort implacable qui s’acharnaient sur eux. Il refusait cette logique infernale et sans fin qui fait qu’un bourreau chasse l’autre. De retour à Gisenyi, son village natal, Joël Karekezi et sa soeur ont retrouvé leur tante qui avait elle aussi fui les massacres. Il poursuit :

    "Elle avait trouvé refuge dans les forêts du Kivu. Quel soulagement immense d’avoir à nouveau une figure maternelle. Ma soeur et moi avions survécu dans les camps et leurs conditions de vie exécrables mais rien ne pouvait rivaliser avec l’enfer que ma tante avait dû endurer. Elle nous raconta les épisodes atroces de son exil. Comment de nombreux réfugiés étaient morts dans la jungle congolaise. Elle nous décrit ce que les survivants devaient faire pour avoir de l’eau et de la nourriture. Comment certaines personnes étaient prêtes à payer une centaine de dollars pour une petite gorgée d’eau. Parfois, en désespoir de cause, quelqu’un buvait de l’essence et en mourait. Ma tante m’a raconté qu’elle se nourrissait de racines cuites dans son urine. C’était une femme exceptionnellement forte pour avoir survécu à cela. Pourtant la maladie l’a entraînée elle aussi vers la mort, deux ans seulement après son retour à Gisenyi."

    Naissance du projet

    Depuis les événements traversés par sa famille et son peuple, Joël Karekezi est hanté par les questions liées au génocide et à la guerre. Son expérience lui fait haïr la violence. En tant que survivant, il a décidé de devenir un avocat de la paix et veux, pour cela, raconter son histoire et transmettre celles qui lui ont été contées. Le metteur en scène précise :

    "Je peux et je veux rendre compte de la réalité de la guerre, mettre à nu les mécanismes qui alimentent les conflits. Mécanismes psychologiques dans La Miséricorde de la jungle. Plus tard, lorsque j’ai ressenti le besoin de témoigner de mon expérience et de la partager, je me suis tourné vers le cinéma. J’ai suivi des cours de réalisation cinématographique sur Internet. J’ai appris les bases de l’écriture et me suis lancé à corps perdu dans la réalisation de mon premier long métrage de fiction Imbabazi : Le pardon. Ce film autoproduit qui se déroule pendant le génocide m’a obligé à prendre du recul sur les événements, à y réfléchir et surtout à envisager l’avenir pour les générations futures."Mon nouveau projet La Miséricorde de la jungle est le fruit de cette réflexion et de ma volonté de continuer ce chemin. C’est un film anti-guerre qui a pour point de départ une histoire vécue par mon cousin. Pendant la deuxième guerre du Congo en 1998, il était perdu avec son camarade dans la jungle. Ils y ont passé six mois et, minute après minute, ils luttaient pour survivre jusqu’à, un jour, retrouver leur armée."

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