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    Portrait de la jeune fille en feu
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    4,0
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    366 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 mars 2020
    Une des plus belles choses que j'ai vue ces dernières années. Qui montre a qui en doutait à quel point le cinéma Français quoi qu'on en dise peut encore étonner par des fulgurances de génie. Haenel est sublime et d'une beauté renversante ; une exceptionnelle actrice en devenir. Et pour finir je dirai que le plus beau compliment que l'on puisse faire à ce film, c'est que j'y ai vraiment vu ce que je connais de plus beau : du Kubrick.
    aldelannoy
    aldelannoy

    34 abonnés 335 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mars 2020
    La première moitié du film est très bien. La suite sombre en partie dans la mièvrerie de l'histoire d'amour cent fois vue et revue. Le résultat, a tous points de vue, est très hollywoodien avec amour et beaucoup d'esthétisme. Outre cette relative mièvrerie hollywoodienne du film, il est dommage que l'actrice principale manque cruellement de talent et joue fort mal.
    Clément R
    Clément R

    14 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mars 2020
    Quelle déception. Heureusement que les dernières minutes auront redorées le terne portrait du film. Prévisible et lent, le film aura finalement manqué de subtilité pour transmettre bien plus d'émotion
    Xena_
    Xena_

    4 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mars 2020
    J'ai découvert Adèle Haenel dans "En liberté" que j'ai beaucoup apprécié. C'est à la vue du casting que j'ai décidé de voir ce film "Portrait de la jeune fille en feu". La bande annonce a vraiment attiré mon attention, l'histoire semblait vraiment intéressante. Hélas je trouve que le scénario est mal exploité alors qu'on aurait pu carrément mieux faire. L'idée de peindre en secret était vraiment une excellente idée et le début du film m'avait vraiment captivée.
    Ce que je vais reprocher au film par la suite est de ne pas avoir mis assez l'accent sur un amour impossible, plus de recherches entres elles, de fuites, de séduction, de peur de leurs sentiments genre "le coeur dit oui mais la raison dit non". spoiler: Là dans le film elles se regardent, se fixent puis s'embrassent sans s'être vraiment cherchées avec difficultés.
    . Elles se trouvent beaucoup trop facilement à mon goût.

    Au début du film je pense que, notamment sur la plage, des scènes auraient du être rejouées car on sent Adele gênée et nerveuse par moment. En revanche la scène où elle m'a vraiment marquée, avec ses mots et l'expression du visage, c'est lorsqu'elle est au bord des larmes et s’énerve voyant qu'elle ne serait pas retenue par sa belle peintre. J'ai remarqué que c'est une actrice qui exprime très bien la colère.
    L'actrice Noemie Merlant je ne la connaissais pas et je trouve son jeu très fade, aucune émotion, expressions toujours neutres sur le visage, texte simplement récité et je ne crois pas à ce qu'elle dit ou ce qu'elle fait. Dans les dialogues elle fixe trop Adèle en récitant son texte. Cela décrédibilise complètement l'histoire et j'ai décroché a plusieurs reprises. Cela a cruellement manqué de naturel. Chose qui est plutôt présente chez Adèle.
    Au milieu du film il y a eu une scène que j'ai trouvé complètement à côté de la plaque qui résonnait clairement pro lgbt et ça m'a affreusement dérangée car c'était complètement hors sujet et gênant : spoiler: le délire à mettre ses doigts sous ses aisselles poilues en faisant des va et vient pour faire croire à une pénétration
    . J'ai trouvé cela vraiment inapproprié alors que tout le long du film, les deux protagonistes, sont douces, timides, sensuelles, câlines... Bref vraiment dommage.
    Autre chose que j'ai trouvé un peu à côté, spoiler: elles ont aidé la jeune fille à se faire avorter, ce qui doit être atrocement douloureux, puis le soir même elles la lèvent du lit pour aller la peindre pour reproduire la situation de l'avortement. Elle devait peut être ko et avoir mal pour être prise en modèle en pleine nuit non ? Enfin bref...

    Donc voilà, dans l'ensemble c'est un potentiel mal exploité côté scénario et le jeu fade de Noemie Merlant a fait perdre de la saveur à leur histoire. Cela reste un film intéressant à regarder malgré tout cela
    Bob Debob
    Bob Debob

    2 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 3 mars 2020
    Chacun ses goûts mais pour moi ce film à été une punition, c'est lourd, lent, ennuyeux, boursouflé, sur-joué, une parodie de Bergman faite par les Inconus... sans l'humour.
    Et tous ces critiques agenouillés devant ce navet, surprenant!
    Il y a quand même une justice, il n'a pas remporté le césar de la meilleure réalisation.
    THE-CHECKER
    THE-CHECKER

    106 abonnés 713 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 février 2020
    Dis moi Céline, qu'est elle donc devenue, cette Jeune fille en feu qu'on n'a jamais revu? Ainsi pourrait-on résumer cette énième exploration de nombril de la championne en titre toute catégorie confondue qui n'aura eu de cesse de nous expliquer en long, en large mais surtout en travers, le pourquoi elle préfère les femmes plutôt que les hommes (parce que c'est super important en fait). Car si l'expérience des années passées aura quand même fini par avoir quelque impact "positif" sur la réalisation de la Sciamma (d'un point de vu strictement esthétique), nul doute que ce pseudo plaidoyer militant pour la condition de la femme ne sert en réalité que de prétexte au nouvel étalage narcissique d'une parvenue ayant depuis bien longtemps compris l'intérêt de lier valorisation d'égo avec posture mondaine pour upper class déconnectée. En cela, inutile de dire combien ce film enfonce avec force toutes les portes ouvertes de la nouvelle doxa en vigueur dans sa façon d'intimer aux vils gueux de se pâmer devant la souffrance d'une pauvre femme (Adèle Haenel) obligée de se soumettre aux injonctions sociétales de sa pauvre condition d'aristocrate sexuellement refoulée (ou comment s'attirer la sympathie des bourgeoises l'air de rien), la malheureuse n'ayant personne à qui confier sa soif de liberté, jusqu'à l'arrivée d'une peintre (Noémie Merlant... frit) venue lui tirer le portrait et par la même occasion la tirer tout court. Confondant comme à l'accoutumée son propos avec sa vie intime, Céline Sciamma ne raconte rien de plus que l'échec de sa relation sentimentale avec son actrice principale, véritable objet filmique (au propre comme au figuré) bassement exploité par une réalisatrice adoubée par une industrie faussement glamour, s'accommodant bien facilement du sordide du moment qu'il sert la cause d'un système toujours prompt à recycler ses propres abjections pour mieux s'en disculper sur fond de performance "hors normes" (n'y a t-il que moi pour voir qu'Adèle Haenel ne simule pas sa souffrance?). Car qu'on se le dise, si les récentes déclarations publiques de la jeune fille en feu donnent en effet un début d'explication quand à son attitude pour le moins hallucinée (son rôle dans les petits diables de Christophe Ruggia), force est de constater que personne ne semble s'émouvoir de la manipulation exercée sur cette dernière tant que celle-ci est le fait d'une personne de même genre (Naissance des pieuvres ne racontant au final que la revanche bien réelle d'une ex jeune ado au physique ingrat devenue réalisatrice, réussissant finalement à conclure avec la fille de ses rêves). Du coup, il ne serait pas étonnant que la jeune fille entièrement consumée soit in fine érigée au rang de martyre, avec tout ce que cela occasionnera comme unes médiatiques et procès en sorcellerie en tout genre, justifiant par là même un nouveau métrage de la "veuve" éplorée dont on entend déjà les critiques dithyrambiques se lamenter sur la disparition prématurée de le plus grande actrice de sa génération... On prend les paris?
    Eric M
    Eric M

    5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 février 2020
    Tout en finesse et en non dits, ce film met en lumière tous les problèmes liés à ce temps passé. Que ce soit la condition féminine, les interdits amoureux, les relations familiales et les obligations liées à la noblesse du passé. Le jeu des deux actrices principales en particulier est tellement riche et la réalisation est tellement étudiée que rien dans ce film n'apparait superflu ni manquant. Tout y est offert au spectateur dans un ordre parfait pour susciter l'émotion juste relative à chaque scène. Un des rares films qui aura vraiment retenu mon attention pendant et bien après son visionnement. Je recommande vivement.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 février 2020
    Un film sublime; le bouleversement de l'année, voire de la vie entière. Je sens déjà que cette oeuvre me suivra pendant bien longtemps. Merci aux idées fantastiques sorties tout droit du cerveau de Céline Sciamma, et à l'interprétation d'Adèle Haenel et Noémie Merlant.
    Madjujul
    Madjujul

    4 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2020
    Céline Sciamma nous offre un film d’une beauté rare. Il fait appel à notre sensibilité et notre intelligence artistique. En cela, c’est un film exigeant. Mais en même temps la mise en scène de Sciamma nous aide à nous glisser dans l’histoire, l’étude de caractère de ses protagonistes et les sentiments qu’ils partagent. C’est avec une délicatesse inouïe que Sciamma nous prend la main et nous emporte dans cette intrigue féminine du XVIIIe siècle.
    Délicatesse, féminité… C’est de quoi le long-métrage est enveloppé. Mais en profondeur, c’est l’art le réel sujet du film. L’art face à l’amour, l’art face à la vie. L’art et l’artiste sont les thèmes présent du début à la fin. Les premières images montrent une leçon de peinture, l’art principal utilisé dans le film. Les dernières images - la dernière scène plus précisément, celle du concert - montre la place de l’artiste par rapport à une œuvre : « Elle ne m’a pas vu. » L’artiste finit par s’effacer derrière ses œuvres. Il ne reste plus qu’elles. Un peu à la manière du passage dans « Amadeus » de Milos Forman où Salieri joue un morceau archi connu de Mozart et qu’un prêtre reconnaît mais sans en connaître l’auteur. De cette façon très lucide, Céline Sciamma nous pose la question de ce qui restera d’elle dans 200 ans : son nom ou son œuvre ?
    À ce titre, elle semble se projeter dans le personnage de Marianne. Noémie Merlant, son interprète, lui donne tout le sérieux et la rigueur de l’artiste mettant tout son cœur à l’ouvrage. Face à elle, Héloïse est interprété par Adèle Haenel, c’est le matériau de Marianne, ce qu’il doit travailler pour livrer son œuvre. Il fallait une comédienne du calibre de Noémie Merlant pour se hisser à la hauteur d’une flamboyante Adèle Haenel. Ce duo d’actrice fonctionne à merveille. La palette d’émotions qu’elles affichent à l’écran est sans fin. Chaque nuance de ces émotions et chaque vibration des sentiments remplissent leurs échanges : qu’ils soient dialogués ou de simples regard ms ou de simples gestes.
    Céline Sciamma et ses formidables actrices revisite avec brio le mythe d’Orphée et d’Euridice. Elles se l’approprient et le transposent dans une histoire féminine et féministe. Ce caractère mythique et donc intemporel, conjugué à cette réflexion sur l’art et magnifiquement mis en scène et interprété, fait du « Portrait » un grand film, une grande œuvre.
    brunocinoche
    brunocinoche

    73 abonnés 1 081 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 février 2020
    Une jeune femme sur une barque prête à tout pour sauver ce qui fait son art, une arrivée sur une terre hostile et sauvage et un parcours initiatique et charnel : "la leçon de piano" ? Non, "Portrait de la jeune fille en feu", premier film en costume pour Céline Sciamma qui ne renonce pas pour autant à parler de la sexualité féminine et signe un film aux résonances contemporaines. Mise en scène austère, peut-être un peu distante par moments, joli récit initiatique et surtout deux magnifiques actrices, la peu connue Noémie Merlant révélant une présence imposante face à une Adèle Haenel qui passera de la froideur à la chaleur avec une étonnante facilité. Un film beau et troublant qui reste longtemps dans les esprits.
    Ella3108
    Ella3108

    3 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2020
    Film d’une très grande finesse. Très belle histoire, photo et cadre magnifiques : du grand cinéma !
    Mention spéciale à la comédienne Luàna Bajrami
    Laissez-vous charmer par ce beau portrait
    RamiValak
    RamiValak

    5 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 février 2020
    Orphée et Eurydice

    Un peu déçu car ce n'est ni la claque esthétique dont tout le monde parle, ni un chef d'oeuvre, ni un grand film féministe, c'est un très bon film, mais je l'ai donc forcément moins aimé que si je l'avais vu sans aucun contexte. Ce film brille évidemment principalement grâce à ses deux actrices principales, dont l'alchimie fonctionne à merveille, elles sont parfaitement complémentaires, et je ne saurais dire si l'une est meilleure que l'autre, tant elles n'essaient jamais de se voler la vedette. Le féminisme était ce qui me faisait le plus peur avant de voir le film, mais heureusement celui-ci est bien dosé, et ne devient jamais fatiguant ou grossier. Je regrette que le concept de base du film ne soit pas plus développé que ça, le fait qu'Adèle Haenel ne veuille pas être peinte est rapidement mis sous le tapis, et peu de scènes montrent Noémie Merlant à deux doigts de se faire prendre. Et vu que la révélation ne dérange pas plus que cela Adèle Haenel, cela sonne vraiment comme un prétexte, mais prétexte à quoi, ça je l'ignore. Venons en à la mise en scène, que j'ai vraiment apprécié, notamment les scènes aux alentours de la plage, filmées d'assez loin, donnant un petit côté onirique à l'ensemble qui m'a bien plus, et faisant de certains plans de véritables tableaux. Je retiens évidemment cette magnifique scène autour d'un feu, une envolée lyrique hypnotisante, moment clé où la réalisation et la musique font de cette scène un pur instant de grâce. Les apparitions fantomatiques d'Adèle Haenel dans le couloir sont aussi une très bonne idée de mise en scène, incarnant les souvenirs de Noémie Merlant hantant déjà sa mémoire. J'aime beaucoup ce qu'ils font du mythe d'Orphée, posé avec intelligence dans le récit et correctement développé. J'avais peur qu'ils ne fassent rien de ce fusil de Tchekhov, ou le ressorte grossièrement. Il amène cette superbe fin, où Adèle Haenel choisit le souvenir, émue par la musique de Vivaldi. Film donc digne d'intérêt, mais j'aurais du revoir mes attentes à la baisse.
    Cinememories
    Cinememories

    452 abonnés 1 437 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2020
    Depuis “Naissance des pieuvres”, Céline Sciamma ne s’est pas reposée et s’est délectée d’une tendresse pour les femmes. En la transposant encore et encore à travers “Tomboy” et “Bande de filles”, elle en vient à livrer une nouvelle bataille contre l'anonymat et le portrait d’une époque vaseuse, lourde de conséquences. Mais dans un élan féministe, la réalisatrice et scénariste en tire une vraie poésie, qui s’empare rapidement de l’écran et du spectateur qui se laissera guider par ses sentiments. Le film convoque des émotions fortes qui peuvent être partagées d’une certaine manière, avec une élégance qu’on ne peut qu’applaudir ou encore encourager. Dans le contexte du XVIIIe siècle, Sciamma dépeint ainsi une grande alchimie entre l’artiste et son modèle, deux femmes dont les désirs deviennent le souffle de liberté tant espéré.

    Exit le genre masculin, car aucune trace testostéronée ne viendra empiéter les enceintes d’un monastère symbolique de femmes, prêtes à s’affranchir de leur condition et à sauter le pas, pour le meilleur et pour le pire. Pour se faire, des talentueux comédiennes dont la révélation Adèle Haenel, dans la peau d’une piètre fiancée, Héloïse, mais d’une brave femme forte et indépendante. On la confronte rapidement, mais subtilement avec Noémie Merlant, la peintre Marianne, qui cherche désespérément la reconnaissance en tant que personne et une issue à sa son vagabondage spirituel. Chacune dégage une intensité admirable, jusqu’à même révéler une nouvelle palette de jeu et le pari est réussi. Nous entrons à présent dans une dissection chirurgicale du sentiment amoureux, chose que l’on rythme souvent avec une bande-son, mais le parti pris se retrouve dans la mise en scène et c’est sans doute le point fort de ce long-métrage, qui résonne plus qu’académique avec du recul.

    Il s’agit de filmer des oeuvres d’art, notamment une toile à plat. Cet outil sert justement à déguiser les émotions d’une Marianne prisonnière de son support. Mais elle finit par ajouter du relief à son oeuvre et à sa vie, ce qui la liera davantage à son hôte, la maîtresse de ces lieux hors du temps et solennels. Quant au décor extérieur, longeant des falaises en guise de tremplin, toutes font face à la barrière de cette mer qui rabat ses vagues comme une routine ou une colère cachée et qui finira par embrasser la beauté des choses. On cherche constamment à capter l’instant et la meilleure de fresque avant de les perdre dans le souvenir ou la nostalgie toxique. Et une relation passionnelle se dessine hors du cadre, hors d’un tableau qui a ses limites. Le coup de pinceau dépasse afin d'éprouver la braise qui conduisent ces deux femmes à fraterniser, puis à s’aimer. Le récit ne le cache pas, mais repousse le désir charnel pour bien apprécier l’aspect vivant des peintures rencontrées. Chacune porte une histoire et son lot d’émotion, mais le “Portrait de la Jeune Fille en Feu” englobe tout sur son passage et finit sur une note à en faire frémir les coeurs.

    Et ce n’est pas seulement pour ces de femmes que nous sommes venus, car une ombre possède également son histoire. Celle de Sophie (Luàna Bajrami) se dégage même de cette image. Malgré une passivité évidente, elle sert monstrueusement un récit complémentaire et elle rend possible la symbolique d’une famille reconstituée. Et quand bien même, la réalisatrice se permet quelques anachronismes, jamais elle ne se détourne de son sujet. C’est rarement gratuit, c’est tout simplement bien écrit, tel un conte moderne, dont on déplore encore quelques moeurs. Chacune a donc son combat pour s’émanciper et l’ensemble résonne comme ce portrait final de la femme, qui existe, qui se tient debout dans l'obscurité et l’éternité, mais avec ce caractère fort qu’est la flamme de sa jeunesse, à la fois perdue et sacrifiée.
    Jorik V
    Jorik V

    1 225 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2020
    Que l’on aime ou pas le nouveau film de Céline Sciamma, il fait clairement rentrer la cinéaste dans le cercle des grands metteurs en scène du cinéma français. Car « Portrait de la jeune fille en feu », c’est du grand cinéma. Très classique certes, académique même diront les grincheux, mais du cinéma avec un grand C, du point de vue visuel comme narratif. Avec ce quatrième film elle retrouve celle qu’elle a révélé douze ans plus tôt avec « Naissance des pieuvres », Adèle Haenel, dont la carrière a bien décollé depuis. Une sorte de boucle artistique entre une réalisatrice et son actrice qui se boucle. Ici et de prime abord, rien à voir avec les précédentes œuvres très contemporaines de Sciamma comme « Bande de filles ». La femme, la féminité et sa sexualité sont toujours au centre des préoccupations de la cinéaste mais sous une toute autre forme, projetée au XVIIIème siècle cette fois. Ce qui lui permet de signer visuellement son plus beau film, une magnificence pour les yeux de chaque instant.



    En effet, chaque plan est soigneusement travaillé et s’apparente à un tableau qu’il soit chaleureux et dépeigne la langueur de corps qui s’enlacent (sans voyeurisme aucun) ou terriblement froid et austère quand il se focalise sur les falaises venteuses de Bretagne ou les intérieurs d’un manoir. Le cadrage est millimétré, tout comme les couleurs et les textures avec un superbe travail sur la photographie. Et cet aspect formel très léché est tout à fait en adéquation avec le sujet de base du film qui est celui d’une peintre devant faire le portrait d’une jeune fille sortant du couvent sans qu’elle le sache. Nos yeux se souviendront longtemps de la séquence du feu sur la plage, de celle de l’avortement ou encore de celle de l’autoportrait, de véritables peintures à l’ancienne des plus grands maîtres que le septième art aurait permis d’animer. D’ailleurs, il est vraiment illogique que le film ait reçu le Prix du scénario à Cannes plutôt que celui de la mise en scène… On apprécie également la manière dont le script représente la montée du désir entre ces deux femmes. On n’avait pas vu pareille romance gay, cette fois à la sauce féminine, depuis le chef-d’œuvre « Call me by your name ». D’ailleurs le dernier plan, déchirant, fait totalement écho au film de Guadagnino. Adèle Haenel y est impressionnante dans une version passée et féminine de Chalamet qui revit son amour de jeunesse au son d’une musique entre larmes et nostalgie.



    Après « Portrait de la jeune fille en feu » souffre de quelques scories qui n’empêchent cependant d’y adhérer totalement. Outre une posture de film d’auteur français pur jus clairement assumée, il faut avouer que le film est très lent. Trop lent. Et que sa durée de deux heures apparaît parfois un peu trop longue. Mais il semble que c’est le prix à payer pour se laisser couler dans cette romance qui prend du temps à éclore. Mais qui le fait avec une acuité et une délicatesse rare, portée par ses deux actrices en état de grâce. On ne comprend pas trop non plus l’absence de thème musical pour envelopper « Portrait de la jeune fille en feu » (quel beau titre !). Il y avait là moyen de grandes compositions mais la cinéaste a fait le choix de l’épure totale et ce sur tous les plans. Néanmoins la beauté formelle du long-métrage et celle de l’amour qu’il met en scène emportent tout sur leur passage. Le souci du détail est partout, de la moindre expression des actrices au moindre accessoire avec de nombreux symboles à interpréter. Un film de femmes sans être excessivement féministe qui fera date et qui, s’il n’apparaît pas inoubliable au premier abord, pourrait faire date dans le cinéma français et devenir un classique avec le temps.



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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 février 2020
    J'ai découvert ce merveilleux film sans attentes particulières. Je ne connaissais que très peu les actrices et l'univers de Céline Sciamma. J'ai été totalement subjuguée par la beauté de la mise en scène, la sensibilité véhiculée dans les brefs dialogues entre les héroïnes, leurs gestes, le son de leur respiration et les regards qu'elles nous offrent au fil des scènes. Le film est rempli de subtilités, de désir et d'une certaine retenue qui ne fait que rendre plus enivrant ce dernier. Le lien de solidarité qui nait dans ce huit-clos féminin est également puissant, touchant. J'ai été conquise très tôt...avec la scène où nous découvrons le visage d'Héloïse qui, soit dit en passant est sublime, tout ceci dans un décor brut et renversant. Alors merci. Merci à Céline Sciamma pour cette douceur et d'avoir traité le sujet de l'amour au féminin comme un espace temps où tout est "possible" et non "impossible".
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