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    Portrait de la jeune fille en feu
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    FlecheDeFer ..
    FlecheDeFer ..

    39 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 janvier 2020
    Pas le genre de films qui m'inspire en général, mais au final pas mal du tout. La photo est magnifique, l'idée de faire de tout ceci un tableau vivant est parfaitement réussie, les couleurs sont superbes et le grain de l'image somptueux. Les actrices sont également superbes même si le choix de les faire parler comme au théatre façon 19ème crée une barrière involontaire, parce qu'on n'arrive pas vraiment à s'empêcher de voir deux actrices en train de jouer (très bien certes mais de jouer quand même) des rôles devant une caméra. En parlant de caméra, ayant lu une interview de la réalisatrice, j'ai vainement cherché ce "regard féminin sur les femmes et leur véracité" censé être totalement différent du point de vue (forcément machiste voire lubrique selon elle) des réalisateurs masculins. C'est très bien filmé mais il n'y rien non plus de novateur ni même de différent. Et d'ailleurs tant mieux, car au final peu importe le genre du cinéaste du moment qu'il/elle est bon/ne! Néanmoins, le vrai souci de ce film au final est que ce que l'on nous raconte n'a pas en soi beaucoup d'intérêt, c'est un poil longuet sans pour autant être ennuyeux non plus.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 880 abonnés 3 961 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 janvier 2020
    J'aime beaucoup Céline Sciamma mais j'avais un peu peur qu'elle se casse la figure avec un projet comme celui-la. Disons que je la voyais mal remballer ses velléités féministes qui sont toujours sous-jacentes dans ses films parce qu'elle faisait un film d'époque et encore plus si c'était une histoire d'amour lesbienne.

    Et en effet, elle ne l'a pas fait. Dans ce film on voit une peintre sauter à l'eau récupérer ses toiles, on parle de la peinture de nus masculins interdite aux femmes, des mariages arrangés, de l'avortement... Et clairement on aurait pu se contenter de l'histoire du mariage arrangé, le reste ça fait un peu mis sur le tapis pour le plaisir d'en parler sans que ça apporte quoique ce soit à l'histoire ou à la romance.

    Parce que la romance est très belle, c'est elle qui fonctionne le mieux et c'est elle qui porte le film et qui fait que je lui pardonne ses errances. Je dirai même mieux, je dirai que c'est la fin de la romance qui est vraiment belle.

    Je ne veux pas dire par là que le début n'est pas réussi, j'aime bien l'idée de cacher aussi longtemps que possible le visage d'Adèle Haenel afin de faire monter la sauce, pour ainsi dire, ce qui suffit à justifier que la peintre soit intriguée par elle vu qu'elle lui échappe assez longtemps. J'aime beaucoup l'idée que la première représentation que l'on voit d'elle soit ce tableau avec le visage effacé, comme s'il était parti en fumée.
    Cependant, nous spectateurs on sait que c'est Adèle Haenel, on l'a déjà vu, on sait à quoi elle ressemble et on la voit sur les affiches du film, donc en fait on garde un mystère qui n'en est pas un et par conséquent ça ne fonctionne pas forcément aussi bien que ça aurait dû.

    Ceci dit j'aime beaucoup l'ambiance calme, feutrée, avec ce soleil magnifique sur cette plage bretonne... On sent que Sciamma a beaucoup travaillé son atmosphère afin d'y instaurer un cadre assez chaleureux et propice pour cette histoire d'amour.

    Mais j'ai commencé à vraiment aimer le film lorsque l'on a ce fameux passage musical lors de la fête qui donne son nom au film. Parce que avant je voyais bien que Sciamma essayait de nous montrer qu'elles se cherchent un peu, mais sans que ça prenne vraiment chez moi, un regard appuyé en gros plan je trouve ça pas forcément très subtil et pas assez puissant pour être marquant. Mais lors de ce passage, avec cette musique foutrement belle enfin elle arrête de minauder et on passe aux choses sérieuses, au diable la subtilité et enfin elle ose quelques effets de mise en scène qui rendent vraiment bien.

    Et il est là l'échec de Sciamma, elle voulait réussir à raconter son histoire sans s'appuyer sur la musique et finalement la scène qui fonctionne le mieux c'est celle où la musique domine le tout.

    Mais ce qui m'a touché c'est la toute fin, sans doute car je me suis reconnu un peu, ce moment où tu sais qu'il ne reste plus que peu de temps avec l'être aimé et où tu dois essayer de profiter de chaque instant... Et je crois que j'ai vraiment adoré ces adieux et cette référence à Orphée (je suis un homme simple, tu me mets du Orphée et je suis content). Disons que ces longs adieux fonctionnent vraiment bien, notamment dans les dialogues où elles sont conscientes que pour le moment elles peuvent encore se regarder en vrai et qu'ensuite elles ne pourront regarder qu'une image d'elles.

    J'aime cette idée et c'est clairement celle qui fait que j'ai apprécié le film et qu'il a réussi à me toucher, ce qui n'est pas rien.

    Et le film aurait pour moi dû finir là-dessus, sur cette référence à Orphée. Mais Sciamma choisit de continuer et d'en montrer un peu plus. Alors, je ne vais pas râler, car ça fonctionne, ça permet au lieu d'avoir une rupture sèche et cassante d'avoir une sorte de lente agonie où l'on voit cet amour se traîner...
    Cependant, si ça fonctionne lorsque l'on voit le film, je tiens à dire que le coup du tableau, avec le livre en main et le petit détail qui tue montrant que la jeune fille en feu pense toujours à la peintre, mouais... c'est gros. Mais on va dire que dans le feu de l'action ça passe, il ne faut pas trop y réfléchir.

    Reste que le dernier plan quant à lui est vraiment beau, encore une fois grâce à la musique. Mais aussi beau que ne l'aurait été le film s'il s'arrêtait sur sa référence à Orphée.

    Alors qu'on ne se méprenne pas, j'ai vraiment trouvé ça bien, j'ai été pris dedans en regardant le film... Mais en y réfléchissant, ça tient principalement, pour moi en tous cas, à l'utilisation judicieuse de la musique et à une douce mélancolie sur la fin... et puis les images, le son, c'est un régal...
    Mais par exemple je n'ai pas trouvé Adèle Haenel si délicieuse que ça, j'ai largement préféré Noémie Merlant (je préfère les brunes), qui m'a semblé moins en train de montrer sa palette d'émotions de manière un poil forcée.

    Aussi et je tiens à le dire, c'est un peu trop délicat tout ça, tout ça reste très gentil, même dans les scènes de sexe qui ne sont que suggérées avec un délire autour de l'axilisme qui franchement m'a plus fait sourire qu'autre chose.

    Enfin, un dernier reproche, ces femmes dans ce film sont assez « libérées » on va dire... Sciamma leur colle des propos un peu anachroniques... et donc il est étrange vu les personnages tels qu'ils sont écrits, ne pas se rebeller contre leur condition... Alors oui, ça aurait été ridicule sans doute, mais là, la résignation ne colle pas vraiment avec le caractère de quelqu'un qui saute d'un bateau pour récupérer des toiles... qui a un franc-parler, etc.
    Clémentine K.
    Clémentine K.

    176 abonnés 1 428 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 janvier 2020
    Une belle histoire dans un ton authentique. Il n'y a aucun ajout inutile. Du coup, je l'ai trouvé parfois un peu austère et froid mais cela apporte un trait réel à cette fiction.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    494 abonnés 934 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2020
    Un personnage de Portrait de la jeune fille en feu demande "comment sait-on que c'est fini?", ce à quoi on lui répond "quand on s'arrête". L'ambigüité consiste à déceler si le fait d'arrêter signifie réellement que c'est terminé. Un doute raisonnable. Pour l'Art (De Vinci affirmait que l'art n'est jamais terminé, juste abandonné) et l'amour.
    Pour son nouveau long-métrage, Céline Sciamma tisse une toile de maître en offrant une fresque déchirante à ses personnages, femmes en quête de liberté autant que de vérité. La métaphore enflammée se propage autant dans leur lutte pour brûler ces conventions qu'autour de cet amour qui les consume.
    Je reste admiratif de la manière avec laquelle C. Sciamma transmet une variété d'émotions avec un dispositif qui parait à la fois naturel et parfaitement étudié. Chaque plan évoque l'art pictural dans sa disposition, dans son échelle. Jamais un mouvement superflu ou maladroit. Et malgré cette précision dans le trait, rien n'est forcé. Les comédiennes Adèle Haenel et Noémie Merlant achèvent de transformer cette relecture du mythe d'Eurydice poignante.
    La première fait de cette colère sourde le ressors émotionnel sur lequel Portrait de la jeune fille en feu se propulse (ce plan final, bouleversant). La deuxième est un bombe à mèche lente qui détonne dans sa dernière partie. Je n'oublie pas les prestations délicates de Luàna Bajrami et Valeria Golino, chacune ajoutant encore plus de beauté à ce tableau tragi-magique.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    369 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2020
    Film avant tout sensitif, rien qu’avec l’utilisation de la musique diégétique, de la lumière, capter l’émotion des personnages par leurs regards, ça donne des moments assez sublimes, j’ai surtout aimé la première heure, où on est dans le jeu de conquête, où tout est plus ou moins suggéré, la passion enivrante, etc. Ensuite je suis resté un peu de glace, Sciamma use trop de délicatesse, ça manque d’un côté réellement sulfureux, d’un vrai déchirement, bien que le long plan final soit très réussi et lourd de sens.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 3 janvier 2020
    Super beau film ! Peu de dialogues, 3 personnages principaux qui portent le film pendant plus de 2 heures. J'ai adoré les différentes références à l'art. Cette histoire d'amour est simple et belle. Petit bémol sur la performance d'Adèle Haenel. Elle n'a pas réussi à me convaincre. Et son jeu d'actrice m'a fait sortir du film 2,3 fois.
    Marika1004
    Marika1004

    13 abonnés 143 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 janvier 2020
    Très beau film sur le plan esthétique. Très bien joué. On dirait un tableau vivant, les couleurs sont très belles. Mais que c'est lent!
    elriad
    elriad

    395 abonnés 1 801 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 décembre 2019
    filmé à la bougie avec une attention de peintre dans un environnement entre ombres et lumières, l'histoire de cette fascination entre une peintre et son modèle réticent s'électrise quand la relation se transforme en passion saphique troublante. Une réalisation soignée et un duo d'actrices incarné font de ce film féministe une véritable réussite saluée par le prix du scénario à Cannes et montre s'il en était besoin, toute la vivacité de notre cinéma hexagonal.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 226 abonnés 4 034 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 décembre 2019
    “Portrait de la jeune fille en feu” est un drame historique français lauréat du Prix du scénario au Festival de Cannes 2019. L’intrigue se déroule en 1770 sur une île bretonne où une artiste peintre se voit chargée de réaliser le portrait d’une fille de comtesse. La peinture doit permettre au modèle de se marier. Pourtant, celle-ci préfère l’indépendance. Les deux femmes vont peu à peu se connaître et s’attirer, au point que l’artiste remet en cause la raison de sa présence. Admirablement filmé, le long-métrage nous transporte dans un érotisme troublant tellement il prend son temps à y avouer ses désirs. Les deux actrices sont envoûtées par leurs personnages et donnent une dimension intense à un scénario pourtant pauvre en rebondissement.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Remi S.
    Remi S.

    14 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 décembre 2019
    Apres la mort brutale de sa sœur, Héloïse (Adèle Haenel) est appelée à quitter le couvant précipitamment pour la remplacer dans un mariage forcé. C'est sur une petite île bretonne, au XVIIIème siècle, que Héloïse rencontre celle qui va devoir réaliser son portrait pour conclure l'union, la jeune peintre nommée Marianne (Noémie Merlant).

    Auréolé du Prix du scénario lors du Festival de Cannes 2019, Céline Sciamma signe à travers *Portrait de la jeune fille en feu* une romance lesbienne magnifiée par sa mise en scène minutieuse, ses profonds questionnements et cette idylle amoureuse passagère entre ces deux femmes.

    Arrivant du monde de l'art avec son esprit libre, Marianne découvre rapidement la réputation de sa cliente. Héloïse est mystérieuse, révoltée par son destin de mariage forcé, et complètement dépaysée par cette nouvelle vie. Mais Héloïse est avant-tout victime de la position sociale des ses parents. En effet, la richesse de ceux-ci leurs permettent de vivres seuls au sein de cette petite île, dans un château resplendissant. L'autorité de la mère d'ailleurs, la mène à quadriller les moindres détails du destin de sa fille. Sésame de ce futur et de ce mariage, un portrait qui doit être peint. C'est donc pour cela que Marianne est là.
    Tant que la mère est encore présente au domaine, les mensonges pleuvent et de simples regards sont échangés entre les deux futurs amantes. L'une étudie l'autre, et ainsi se fait la conception du portrait. La confiance et l'attachement augmente, mais toujours la barrière autoritaire éloigne les deux femmes.

    Au départ de la mère pour un voyage, le domaine revient au mains d'un trio qui dans le fond, est opprimé par la société : Héloïse dont le destin est tracé sans son consentement, Marianne simple employée pour réaliser un portrait, et enfin Sophie, la jeune domestique de la famille qui attend secrètement un enfant.
    *Portrait de la jeune fille en feu* est donc avant-tout un hymne féministe. Une déclaration pour le droit des femmes, fortement absent en cette période. Point d'orgue de ce crie haut et fort : l’homosexualité tabou et réprimandé à ce siècle, et la question de l'avortement.
    Là où la barrière autoritaire s'est relevée, la liberté et l'amour peuvent s'exprimer ! Les touchés remplacent les regards. Sur une plage, dans l'ombre de deux grands rochers, Héloïse et Marianne s'embrassent. De là naît un amour, tiraillé entre passion folle et doutes persistants. Un amour inévitablement chronométré avant le retour de la mère et la date proche du mariage.

    A travers cette rencontre et cette idylle, Marianne va pouvoir faire découvrir à Héloïse l'amour, la poésie musicale, et la liberté ! Une passion toujours en relief grâce à la peinture. Celle-ci capte et retranscris les émotions. Elle les représentes en figeant le moment, et établie l'importante question des souvenirs. Une question qui rythmera la partie finale du film, jusqu’à atteindre son fort et dramatique apothéose dans cet ultime plan d’Héloïse, versant des larmes en écoutant *Les Quatre saisons* de Vivaldi. Morceau dont la poésie et la beauté lui fut transmise par Marianne jadis.

    Céline Sciamma l'a bien compris, dans cette romance qui vient tout droit du souvenir de Marianne, le spectateur doit être convier à rentrer au cœur d'une toile : celle du *Portrait de la jeune fille en feu*. Apres la mise en scène minutieuse de Paul Thomas Anderson dans *Phantom Thread* en 2018, c'est au tour de Sciamma de peindre à travers sa caméra. Les lumières naturelles, la minutie des détails et le grandiose poétique des paysages nous invitent à admirer un tableau de 2 heures.
    La beauté et la justesse du duo Noémie Merlant-Adèle Haenel amène ces deux êtres à ne former qu'un dans leurs amour.

    *Portrait de la jeune fille en feu* est une romance d'une beauté déchirante, à travers un récit si intelligent. Dans ses couleurs naturelles, c'est bien Céline Sciamma qui signe grâce à sa caméra, le portrait d’Héloïse dans ce qui sera surement la plus belle période de sa vie.
    Schyzoidd
    Schyzoidd

    8 abonnés 75 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 décembre 2019
    Ce film m'est totalement passé au dessus. Je n'ai pas compris l'intérêt. C'est une romance, une belle romance, mais qui n'a rien de neuf (si on fait abstraction du coté lesbienne) et qui n'est pas très intéressante... J'ai trouvé le temps extrêmement long, un des films qui m'a le moins intéressé cette année, je préfère revoir Le Roi Lion en live action que de revoir ce film, c'est dire. Si le genre "Orgueil et Préjugés" vous plait, laissez vous tenter et je pense que vous serez conquis. Sinon... Je vous conseille de voir autre chose de plus intéressant, comme votre belle mère ou de regarder l'herbe pousser.
    Hubert Guillaud
    Hubert Guillaud

    118 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 février 2020
    Malgré ou grâce à une certaine raideur, froideur, épure, l'intensité monte peu à peu dans ce très simple huit-clos féminin. Porté par d'indicibles gestes, regards et silences, le désir envahit l'écran, comme par une métamorphose qui sublime ses actrices comme la condition de ses personnages. Sciamma nous offre des images dont nous nous souviendrons longtemps. Puissamment.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 décembre 2019
    Je vais aller à l'essentiel à propos de comment j'ai trouvé ce film. Je l'ai trouvé MANIFIQUE, mais vraiment DINGUE! Il est hyper beau dans la manière d'être filmé, la lumière. Les actrices jouent divinement bien et ce qui est bien c'est qu'on ressent toute cette passion entre elle mais les caméras montrent pas toute leur intimité et c'est super respectable je trouve. L'art qui est présent ajoutent tellement ! Il est pas distinct de leur relation, il est confondu. De plus, les sujets abordés rendent ce film vraiment engagé et ça le rend encore plus incroyable.
    J'en demande que d'autres !!!!
    Les plaisirs des mots
    Les plaisirs des mots

    4 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2019
    J'ai mis un peu de temps à savoir si ce film m'avait simplement plu ou si j'avais vraiment bien aimé. C'est difficile à dire, car si il a de belles qualités, il y a aussi quelques petites imperfections pour moi que je ne peux pas totalement mettre de côté.

    Ce qui est intéressant dans ce film, c'est l'image. Il y a de longs plans sur les deux femmes qui sont au cœur de l'histoire, qui nous font découvrir leur visage, leur corps, leur beauté, leurs complexités aussi... Les deux actrices principales, Adèle Haenel et Noémie Merlant sont complètement envoûtantes. Chacune à sa manière, elles ont captés mon attention, j'ai eu envie de me rapprocher de leurs personnages (respectivement Héloïse et Marianne), de les deviner, de les connaître, d'essayer de les comprendre. J'ai apprécié ce temps qui est donné à l'image (surtout au début du film) et à chaque plan, et qui nous permet vraiment d'être en compagnie de ces jeunes femmes.

    Héloïse est donc une jeune fille promise à un mariage qu'elle ne souhaite pas, et Marianne une jeune peintre censée faire un portrait de la futur mariée, en secret. En dehors d'elles deux, il y a Sophie, la jeune servante, et la mère d'Héloïse. Il n'y aura pas beaucoup plus de personnages, et surtout presque aucun homme. Nous sommes dans un film de femmes, où se joue les espoirs et les attentes de chacune d'entre elles, dans ce monde où il y a si peu de droits mais un peu de liberté avant ou après le mariage, sans les hommes. Elles n'ont toutefois aucun mal à occuper l'espace, les lieux, la vie.

    Portrait de la jeune fille en feu c'est aussi un film qui parle d'art, de peinture, qui interroge le regard, sur soi et sur les autres. C'est un film où j'ai pu trouver des sentiments, où j'ai eu plaisir à découvrir et suivre le cheminement d'une rencontre forte entre deux jeunes femmes, jusqu'à cette belle et fusionnelle relation. J'ai aimé la douceur, les regards, les sourires, la connivence... j'ai aimé le temps qui est prit pour que tout paraisse si naturel. Ce film est pour moi une belle histoire captivante dans laquelle il faut se laisser glisser, avec patience et attention.

    Il y a tout de même quelques petites choses à redire. Comme je l'ai expliqué, c'est un film qui prend son temps, au rythme très lent, et malgré que l'histoire m'ai beaucoup plu, je n'ai pu m'empêcher de trouver à quelques reprises le temps un peu long. Il y a peu d'action, et quelques passages qui, même si très beaux, m'ont un peu laissée perplexe... Heureusement, le film reprend tout son intérêt sur la fin, mais le milieu se laisse un peu trop sentir passer à mon goût.

    En tout cas, je ne regrette pas d'être aller voir le Portrait de la jeune fille en feu. Je garde en mémoire l'incroyable sensualité qui se dégage d'Héloïse et Marianne ainsi que les tableaux que nous offre la réalisatrice au sein même de son film, comme celui qu'on peut voir sur l'affiche ci-dessus.

    https://www.lesplaisirsdesmots.fr/portrait-de-la-jeune-fille-en-feu/
    Perks of being Jo
    Perks of being Jo

    1 abonné 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 mars 2020
    Rarement un film n’est autant resté dans mon esprit, des semaines après l’avoir vu.
    Ce film est un bijou d’émotions toute en retenue, des paysages filmés comme des tableaux, des actrices qui se transcendent, qui prennent le spectateur par les émotions.
    Noémie Merlant s’affirme, Adèle Haenel se confirme, et Luańa Bajrami se révèle. Le talent de ces trois actrices couplé à la mise en scène sobre et intelligente de Céline Sciamma en font un film magnifique, tout en sous-entendu, tant dans le désir de s’émanciper que dans le désir que les deux femmes éprouvent l’une pour l’autre. Le premier baiser qu’elles échangent apparaît comme une libération pour elles, mais aussi pour le spectateur.
    Le choix de ne jamais souligner l’homosexualité des deux femmes comme un problème est un sympathique tour de force. En effet ce qui les sépare foncièrement c’est le fait que l’une d’elle est déjà fiancée, et doit partir. À aucun moment l’amour entre deux femmes n’est remis en cause, à aucun moment nous n’avons un avis extérieur sur cet amour, elles sont seules sur une île et pendant ce trop court laps de temps rien ne compte plus que ce qu’elles vivent. On en parle donc jamais comme un amour impossible. La seule menace c'est la menace masculine, invisible puisque jamais incarnée, mais pesante. Elles comme nous savons que rien ne durera.
    On sent bien évidement certaines influences, et on ne peut s'empêcher parfois de penser à La leçon de piano de Jane Campion, autre excellent film similaire sur plusieurs points.

    Ici Céline Sciamma atteint un niveau de grâce. Après un Naissance des Pieuvres qui l'a faite rentrée avec succès dans le monde du cinéma, un Tomboy splendide qui révolutionnait, à son petit niveau, ce qui se faisait dans le cinéma français, et un Bande de Fille un peu plus faible mais tout de même très convaincant, la réalisatrice se place comme une pionnière d'une "nouvelle vague", d'une nouvelle génération qui va venir bousculer ce petit monde.
    En bref, un film esthétiquement parfait, à la mise en scène somptueuse. La fin m’a totalement anéanti tant elle est puissante, évocatrice et symbolique. Je pense que Sciamma a ici réalisé un bijou de cinéma, d'une pureté incommensurable.
    Une oeuvre qui prend au coeur, qui ne nous lâche pas, qui nous frustre, qui nous émeut, un film qu’on a besoin de voir, en espérant qu'il ait la reconnaissance à l'internationale qu'il n'a pas eu en France.
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