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    Ema
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    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2020
    Un feu tricolore qui flambe dans la nuit sous le regard d'une apprentie pyromane. La première scène d'Ema brûle la rétine et annonce un film incandescent. Et il l'est en effet, propre à diviser largement ses spectateurs, ce qui n'est pas nouveau pour le réalisateur chilien Pablo Larrain, si l'on veut bien se souvenir de El Club, qui a précédé les moins controversés Neruda et Jackie. Cette fois, le cinéaste se confronte à un sujet contemporain, avec ce portrait d'une jeune fille au feu, danseuse par ailleurs, qui va incendier sa propre existence et celle de quelques autres au passage. Le scénario d'Ema est complexe, emberlificoté, diront ses détracteurs, autour d'une adoption qui a mal tourné. Mais il y a bien d'autres choses dans le film : de nombreuses scènes de danse (trop, peut-être), de la musique (reggaeton), du sexe et des manipulations. Pour être juste, tout ne semble pas toujours très compréhensible dans les motivations d'Ema et le montage,qui peut paraître cacophonique, n'aide pas à s'y retrouver même si les explications de fin font comprendre l'essentiel. Avec le cadre somptueux de Valparaiso comme décor, le film de Larrain se révèle une œuvre fascinante, à la limite du fantastique, dont la brillance de la mise en scène est indéniable et qui ne peut laisser indifférents que ceux qui considèrent le long-métrage comme un exercice de style vain, voire prétentieux. Mais même ses contempteurs seront d'accord pour saluer la performance ébouriffante de la chilienne Mariana di Girolamo, en héroïne libre et désinhibée, qui n'avait jusque là tenu que des rôles dans des séries télévisées locales. Gael Garcia Bernal, en retrait, est comme toujours excellent dans un personnage cependant beaucoup plus mûr que ceux qu'il a le plus souvent l'habitude d'incarner.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    225 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2020
    Un film sur la liberté d'expression corporelle au sens large (artistique, sexuelle, sociale…). Tout empreint d'audaces et de fulgurances. L'histoire a quelque chose des tragédies classiques (dans son côté moralement transgressif, dans ses manipulations, dans le canevas familial qui se trame), tout en étant très moderne. La sensibilité exacerbée y est incandescente, tout en faisant froid dans le dos parfois. La narration, fragmentée, fascinante, inconfortable, avance par bribes d'amours cruelles, d'instinct maternel meurtri, de désirs fous, de danses cathartiques. Et tout passe par le personnage central, personnage irradiant. Portrait de femme complexe, contradictoire, sans limite. Servi par une actrice, Mariana Di Girólamo, qui magnétise l'écran comme on a rarement vu. Ses regards et sa gestuelle. Son androgynie troublante. Son côté instinctif et calculateur à fois. Son effronterie. Cette histoire d'émancipation féminine, intense et chaotique, se déploie dans un Valparaiso électrique, joliment capté, et dans un environnement sonore très travaillé (bande son de Nicolas Jaar). Le bouchon est probablement poussé un peu loin à la fin, dans un registre de mélodrame trash. Mais le film demeure une expérience unique, mémorable.
    Dandure
    Dandure

    151 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2020
    Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler: spoiler: la pyromanie est-elle une preuve de liberté? Oui mais exclusivement au cinéma.
    Au début, tout est nébuleux et on se croirait chez Malick tant les personnages semblent ne pas répondre. Cette incompréhension ne dure qu'un quart d'heure maximum. Ensuite on comprend un peu mieux chez qui on est tombé. Ema est une leçon de cinéma aussi libre dans sa forme que dans son fond.Bien monté, superbement éclairé et cadré, rythmé au fil d'intermèdes chorégraphiés, le film met en scène les amours tumultueuses, libres, assumées et toxiques de son personnage à travers des situations parfois malséantes parfois envoûtantes sans jamais prendre parti. Le réal parvient le tour de force de raconter les véritables affects des personnages à l'image (métaphore des couleurs et des décors), en décalage avec les remarques salés surignifiantes et les coups tordus. Au final, tout ce petit monde est à la fois complètement attachant et tout à fait détestable. Ce sentiment est suffisamment rare pour mériter un bon 8.
    Fabien D
    Fabien D

    167 abonnés 1 102 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 septembre 2020
    Comment Pablo Larrain, réalisateur du sublime Jackie, a pu à ce point se rater. Ema est un film totalement ratée. Mise en scène clinquante et artificielle, scénario lourdingue et personnages creux, Ema se présente comme une sorte de psychodrame queer et multiplie les scènes de sexe d'un kitsch digne des vieux téléfilms érotiques M6. Ça se veut moderne, on dirait une mauvaise copie d'un film d'Almodovar des années 80. La relecture de Théorème est absolument risible tout comme la fin qui confirme le ridicule de l'entreprise. Les acteurs font ce qu'ils peuvent mais rien n'est à sauver, même pas les numéros de danse qui semblent eux-aussi datés. On attend le prochain film de Larrain en espérant qu'Ema sera juste une mauvaise passe...
    Guy B.
    Guy B.

    5 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2020
    J'aime les films qui sont de vraies œuvres cinématographiques - hors des sentiers battus ; j'aime aussi les "classiques" toutes catégories confondues, quand ils sont réussis. Ema est radicalement une œuvre - pas forcément un chef d’œuvre, mais une œuvre - surtout liée de prime abord aux images, à la beauté / personnalité intrigante vs subjuguante de l'héroïne dont le visage est magnifiquement photographié à l'envie, mais aussi à la danse bien sûr et à ses musiques, sans oublier le charisme de Gael García Bernal, bien nécessaire pour faire face aux turpitudes d'Ema ! Mais la bonne surprise c'est l'histoire ; décousue, peu évolutive, on s'en lasse presque jusqu'au moment où, dans une alchimie insoupçonnée, elle révèle toute sa saveur dans les dernières minutes du film.
    Jean C.
    Jean C.

    5 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 7 septembre 2020
    mal filmé et couleurs affreuses!un sommet de prétention!lles nombreuses scenes de sexe sont horribles!un film à fuir qui ne donne pas envie de retourner au cinéma
    Romain K
    Romain K

    46 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2020
    Flamboyant et malsain ! Une intrigue perverse nous plonge dans ce portrait de cette femme tordue. Intriguant et sensuelle le film ne cesse de surprendre par sa beauté de l'actrice principale et de par ces chorégraphies. Profond et cruel le réalisateur joue avec nos émotions tout comme son personnage.
    Joce2012
    Joce2012

    170 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 septembre 2020
    Je n'ai pas trop compris ce film qui m'a paru compliqué et vouloir abordé plusieurs thèmes de façon un peu anarchique, c'est long et pas trop intéressant
    Fabien S.
    Fabien S.

    456 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juillet 2021
    Pablo Larrain nous entraîne dans une expérience cinématographique à travers de cette danseuse chilienne.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    304 abonnés 1 696 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2020
    J’ai trouvé que c’était un très bon drame. J’apprécie particulièrement les films de Pablo Larraín, et encore une fois, il m’a totalement satisfait. Il a une capacité à transmettre sa vision, et des thématiques pertinentes. J’ai beaucoup aimé celle qu’il a choisie ici. On a le personnage d’Ema qui est véritablement passionnante. Elle a une richesse incroyable. Cette danseuse va être prise entre deux philosophies de vie. D’un côté, il y a sa nature attirée par l’art de l’expression corporel. C’est une femme libre, et qui veut exprimer pleinement sa joie de vivre. Ema ne fait que ce qu’elle aime, et n’a ni tabou, ni limite. De l’autre, notre protagoniste va avoir le désir d’être mère. Une vie beaucoup plus rangée, avec son mari et occupant un poste d’enseignante. Il y a une véritable lutte interne. On la voit basculer entre l’appel de la musique, et celui de son instinct maternel. Finalement, l’abandon de Polo, sera le déclencheur de cela. Mariana Di Girólamo est tout simplement exceptionnelle dans ce rôle. Elle a de la grâce dans ses chorégraphies, et de la profondeur dans son jeu. J’ai été tout simplement impressionné par l’émotion qu’elle fait passer. J’ai aussi été impacté par l’acteur Mexicain Gael García Bernal, un des chouchous de Pablo Larraín. Sa performance est remarquable comme toujours avec lui. Il va apporter du dynamisme et de l’instabilité, donnant encore plus de vie au récit. Le réalisateur Chilien, au-delà du fond, nous offre un visuel magnifique. Déjà par la danse qui se marie parfaitement avec une bande originale psychédélique, accentuant le caractère d’Ema. De plus, le film étant tournée à Valparaiso, il y a une ambiance bien particulière, que personnellement j’adore.
    FaRem
    FaRem

    7 406 abonnés 8 816 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2020
    "Ema" n'aurait pas pu s'appeler autrement tant le personnage d'Ema capte tous nos regards et occupe tout l'espace avec la superbe Mariana Di Girolamo qui crève l'écran avec sa présence qui éclipse tout le monde et la puissance de son jeu. Ema est une femme qui sait ce qu'elle veut et qui va tout faire pour l'obtenir. Elle est à la fois envoûtante et sensuelle, mais aussi sulfureuse. Un personnage complexe pour un film qui l'est tout autant puisqu'il touche à tout. Il est question d'adoption, de maternité, de l'amour que l'on peut avoir pour un enfant adopté, mais aussi de danse, du métier de danseur et de la relation avec le chorégraphe. La vie d'Ema bascule lorsqu'elle spoiler: «rend» l'enfant qu'elle avait adopté avec Gaston aux services sociaux
    . Un drame qui va bouleverser sa vie à elle, sa vie de couple et sa vie de danseuse. Alors qu'elle pratique un style de danse libre, Ema va appliquer cela à sa vie et expérimenter toute sorte de choses. "Ema" est une expérience très stylée au niveau visuel avec de très belles scènes tant au niveau de la mise en scène que de l'utilisation de toutes ces couleurs. C'est très beau et ça compense un scénario un poil brouillon qui s'éparpille un peu. Ce qui ressort vraiment de ce film, c'est cette sensation de liberté. La liberté d'une femme et par la même occasion d'un réalisateur qui ne s'est jamais autant lâché. "Ema" est vraiment particulier, un film intense, sulfureux et plein de passion qui mérite au moins un coup d’œil notamment pour Mariana Di Girolamo qui est excellente.
    velocio
    velocio

    1 164 abonnés 3 025 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 août 2020
    Parmi l’importante cohorte de réalisateurs sud-américains qui, au 21ème siècle, a petit à petit trouvé sa place sur les écrans du monde entier, le chilien Pablo Larrain est à coup sûr un des plus connus : sa trilogie sur la dictature chilienne, commencé en 2008 avec "Tony Manero" et terminée en 2012 avec "No", son pamphlet anticlérical "El Club" en 2015, son pseudo-biopic "Neruda" en 2016 lui ont même ouvert les portes du cinéma des Etats-Unis avec la réalisation de "Jackie", autre pseudo-biopic, consacré cette fois à Jackie Kennedy. "Ema" marque un retour au pays, provisoire semble-t-il. Ema est l’élément féminin d’un couple qui a beaucoup de mal à se remettre d’une adoption ratée. Polo, cet enfant de 10 ans venu de Colombie, s’est révélé incontrôlable, au point d’avoir commis un acte entrainant de sévères brulures au visage de la sœur d’Ema. Le résultat d’un manque d’amour ? Toujours est-il que Ema et Gastón, son mari, ont fini par rendre l’enfant lequel a, ensuite, été adopté par une nouvelle famille. Depuis, Ema et Gastón ne cessent de s’invectiver, de se renvoyer l’un l’autre la responsabilité de cet échec : qui a appris à Polo à mettre le feu ? la stérilité de Gastón n’est-elle pas la cause principale ? Etc. Une situation d’autant plus difficile à vivre que Ema est danseuse dans une compagnie de danse contemporaine dont Gastón est le chorégraphe. En plus, se greffe un conflit de génération sur cette source de désamour, Gastón étant sensiblement plus âgé qu’Ema. Alors qu’Ema et d’autres danseuses de la compagnie aiment se produire dans la rue ou sur des places en pratiquant le reggaeton, Gastón est vent debout contre cette pratique qu’il considère comme étant d’une grande vulgarité. En retour, les jeunes éléments de sa troupe ont tendance à voir en lui un véritable « has been ». Toutefois Ema, toujours déterminée à ne faire que ce qu’elle désire et dont la bisexualité devient de plus en plus apparente, n’aurait-elle pas une idée derrière la tête pour reconstruire quelque chose ?C’est peut-être injuste : d’un réalisateur comme Pablo Larrain, on attend une grande réussite de chacun de ses films et on en arrive à considérer comme n’étant qu’une demi-réussite un film auquel on ne trouverait peut-être que des qualités chez un réalisateur débutant. Soyons juste : des qualités, il y en a dans "Ema", la photographie, tout particulièrement, des jeux de montage très intelligents, l’utilisation très réussie de la ville de Valparaiso, mais, à côté, on regrette un scénario trop alambiqué et une réalisation certes ambitieuse mais qui flirte parfois un peu trop avec une certaine prétention.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2020
    Ema (Mariana Di Girolamo) est une jeune danseuse. Elle vit en couple avec Gaston (Gael Garcia Bernal), un chorégraphe plus âgé qu’elle. À cause de l’infertilité de Gaston, le couple a décidé d’adopter. Mais l’adoption s’est mal passée. Polo, le petit Colombien de dix ans qui leur a été confié, s’est révélé violent et a manqué tuer la sœur cadette d’Ema si bien que Ema et Gaston se vont vus contraints de le rendre au service de l’adoption.
    Le couple se remet mal de cet échec.

    Après avoir surpassé ses aînés, cinéastes de l’exil, Alejandro Jodorowsky, Raul Ruiz et Patrizio Guzman, Pablo Larrain est devenu le cinéaste chilien le plus connu au monde. Ses films ont longtemps scruté l’histoire de son pays, en particulier les plaies mal cicatrisées de la dictature militaire ("Tony Manero", "Santiago 73, post mortem", "No", "El Club", "Neruda"). Après un détour par Hollywood où il a brossé un portrait de la première dame américaine au lendemain de la mort de JFK ("Jackie" avec Natalie Portman dans le rôle titre), l’enfant prodige revient au pays.

    "Ema" est a priori dépourvu de la charge historique qui lestait ses films précédents. Son action se déroule dans le Chili contemporain, à Valparaiso, loin de la dictature militaire, de ses complices silencieux, de ses prêtres pédophiles. Il n’en est pas pour autant insignifiant, livrant un portrait particulièrement aiguisé des "millenials" chiliens. Ema incarne cette génération, paradoxalement rebelle et intégrée, individualiste et militante, "gender fluid" et maternelle.

    Ema est danseuse. Elle fait partie de la troupe que dirige Gaston et on comprend que leur rencontre s’est faite ici. Mais il y a entre les danseurs et leur chorégraphe un fossé générationnel. Si Emma et ses partenaires déversent leur trop plein d’énergie dans le reggaeton, Gaston voudrait les canaliser vers des chorégraphies plus abouties. En tous cas, comme le laissait espérer la bande-annonce, "Ema" n’est pas avare en scènes de danse d’une furieuse vitalité filmées en extérieur sur les toits de Valparaiso. Les afficionados du Théâtre de la Ville – j’en suis – y trouveront leur compte.

    Le montage du film est déstructuré. Une telle construction, qui multiplie les ellipses et se joue parfois de la chronologie, exige une vigilance de chaque instant et manque nous égarer. J’ai dit il y a quelques jours combien elle m’avait irrité dans le film japonais "L’Infirmière".
    Mais, ici, cette construction, qui ne m’a jamais laissé sur le bord de la route, est à la service d’un projet cohérent : coller au bouillonnement intérieur d’Ema, déchirée par la perte de son fils et révoltée par la passivité de son compagnon. Surtout, cette construction kaléidoscopique s’éclaire à la fin du film. On comprend alors que le vrai sujet de "Ema" n’est pas le chaos intérieur de son héroïne, filmé sans queue ni tête, mais la machination qu’elle a méticuleusement ourdie dont chaque élément du puzzle vient savamment s’agencer.

    Peu importe que la machination soit machiavélique et peu crédible, on sort de la salle doublement soufflé : soufflé par la folle énergie d’Ema, soufflé par sa froide détermination.
     Kurosawa
    Kurosawa

    513 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 septembre 2020
    Pablo Larraín s'était penché sur deux biopics consécutifs avec "Neruda" et "Jackie", l'un traité sous la forme d'une mise en abyme ludique, l'autre prenant l'allure d'un requiem cubiste. Une rupture s'annonçait avec "Ema", centré sur une danseuse qui voit son couple s'éclater à cause d'une adoption qui tourne mal. Le cinéaste semble se délecter de cette cruauté incarnée à travers des échanges humiliants entre Ema et Gastón mais que la mise en scène observe froidement. Larraín n'est d'ailleurs pas plus intéressé par le délitement de ce couple que par la passion de son personnage principal, la danse n'étant filmée que dans un long bloc traversé de clips sans intérêt avant d'être abandonnée dans un final qui change d'axe une nouvelle fois. Sa construction alambiquée – l'ensemble reste toutefois plus linéaire que "Jackie" – ne permet pas de s'arrêter sur le sujet et de l'explorer en profondeur ; par conséquent, rien ou presque ne fait sens dans "Ema", surtout pas ces plans transitoires sur cette héroïne pyromane se baladant avec son lance-flamme : on pourrait même affirmer que ces plans n'existent que pour leur beauté plastique – l'effet est donc on ne peut plus gratuit. Le film maintient l'attention grâce aux interprétations habitées de Mariana Di Girólamo et de Gael García Bernal et à son opacité ambiante ; cette dernière n'est en réalité pas liée à la mise en scène mais à un scénario aux zones d'ombre dévoilées dans un final lourdement explicite dont la révélation perverse frise le ridicule. Le mystère annihilé, il ne reste plus grand chose de ce film visuellement agréable mais parfaitement vain.
    Loïck G.
    Loïck G.

    282 abonnés 1 629 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 février 2021
    On ne comprend pas forcément, immédiatement, ce dont parle ici Pablo Larrain ( de la culpabilité ? de l’instinct maternel ? de l’amour bisexuel… ) tant sa mise en scène se fourvoie dans un labyrinthe où il expérimente, jusqu’à l’abstraction parfois, les valeurs d’un exercice de style, libre et décomplexé. Une jeune danseuse et son mari chorégraphe ont rendu l’enfant qu’ils venaient d’adopter. Chacun se renvoie la faute, avant qu’Ema orienter sa vie dans un sens bien particulier. Celui d’une dérive amoureuse et sexuelle, aveugle et contrariée. Ema se donne, reprend, toujours maîtresse de sa destinée qu’elle écrit secrètement pour retrouver Polo. Le montage tout aussi alambiqué participe à cet état de disgrâce d’une réalisation qui , forte de sa technique et de ses effets, n’assume jamais la part sensible du récit. Même le final où tout est enfin révélé ( encore faut-il être bien attentionné ) se joue à distance, froid et décharné. AVIS BONUS Un clip ( avec les images du film ) et une chanson de E$tado Unido, pas plus
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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