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    Remorques
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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 mars 2014
    Gabin retrouve Morgan dans un film sombre, tant par l'image que par l'histoire, l'ambiance est pesante du début à la fin, les acteurs sont bons, l'émotion est là, on savait faire des films à l'époque, et ce cinéma à amené beaucoup par la suite pour des décénies.

    Et à signaler aussi qu'il ne dure pas longtemps, aujourd'hui il faut au moins 15 à 20 mn pour installer les personnages et l'histoire, ici c'est accrocheur, un film réussi.
    Critique Facile
    Critique Facile

    83 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2023
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2023/04/19/remorques-critique/

    Remorques", réunit à nouveau le couple iconique de Quai des brumes (1938), Jean Gabin et Michèle Morgan. Autre poésie filmique avec un certain Jacques Prévert aux dialogues.

    "Remorques", c’est tout de suite la beauté magnétique et le charisme fou de Jean Gabin. Il écrase l’espace. Le regard de Michèle Morgan sur lui est un miroir de celui du spectateur. Celui de Jean Gabin sur elle est pas mal non plus !! Surtout au moment où il comprend le mépris qu’elle nourrit pour son mari. Le trouble du capitaine face à elle est d’autant évident que sa virilité jusque-là volcanique fond comme neige au soleil. La tempête est autant sur les mers que sous les crânes et dans les cœurs.

    Les métaphores et le symbolisme sont permanents dans "Remorques". La mer, c’est la vie qui soudainement décide de se soulever, nous agiter et emporte tout sur son passage. La tempête, c’est l’amour qui vient faire chavirer les navires et les cœurs dans son caractère immuable et irrémédiable.

    "Remorques", c’est aussi une affaire de contrastes dans la mise en scène entre les tourments marins, la quiétude terrestre et la passion amoureuse naissante. La force des dialogues du poète Prévert, quant à la fenêtre, évidemment vue sur mer, elle lui dit : … « Ceux qui sont simples ne font pas tant de bruit pour cacher ce qu’ils pensent. Vous n’êtes pas simple, vous êtes comme les autres, comme les hommes, vous êtes plein de scrupules, de délicatesse, et vous n’arrêtez pas de réfléchir, et en ce moment, vous pensez des choses que personne ne saura jamais ». Il en est de l’anthropologie amoureuse dans "Remorques". De Musset n’est pas si loin.

    A hauteur de l’évolution de l’amour impossible et interdit de Catherine et d’André, les éléments se déchaînent… « Si tu savais ce que j’ai changé depuis que je t’ai rencontrée » lui dit-il, à mesure que l’orage dehors se déchaîne. Elle lui répondra : « Je t’ai amené par l’orage, rappelles toi, et maintenant il revient me chercher ». Tout est dit et tout est vu dans ce noir et blanc puissamment mélancolique où Morgan et Gabin partagent les mots des amoureux, les gestes des amants et le sentiment que la tragédie est inexorable.

    Gabin le magnifique, tout en contrastes et en juxtapositions, dans cette dureté du capitaine, ses homériques colères et cette douceur de l’amoureux transi, avec en commun cette authenticité des plus grands, ce pouvoir comme surnaturel de captation de la caméra et de l’œil du spectateur. Michèle Morgan, ici, ce sont des yeux. Son regard nous envahit et incarne l’inconditionnalité d’un sentiment amoureux de celle prête à s’oublier et à disparaître pour un soupir de son amant, ce celui qu’elle aimera plus que tous les autres. Ses yeux nous le disent et incarnent la folie amoureuse comme rarement le cinéma offre à contempler. Un chef-d’œuvre de passion dans tout ce qu’elle dit et fait.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 009 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 avril 2024
    « Remorques » est le dernier des dix grands films dramatiques tournés par Jean Gabin avant-guerre sous la direction de quatre fameux réalisateurs (Julien Duvivier, Jean Renoir, Jean Grémillon et Marcel Carné). Il retrouve pour l’occasion Jean Grémillon avec lequel il a tourné « Gueule d’amour » en 1937. Le réalisateur qui vient de triompher avec « L’étrange Monsieur Victor » propose à Raoul Ploquin, le producteur pour la France de la UFA d’adapter Remorques, le roman de Roger Vercel paru en 1935. L’intrigue maritime à propos de la tentative d’arnaque d’une compagnie de sauvetages en mer par un commandant de bord indélicat qui voit sa femme témoigner contre lui, cadre parfaitement avec l’attrait de Grémillon pour l’univers marin et le drame.
    Le réalisateur souhaite retravailler avec Jean Gabin mais celui-ci n’apprécie pas le deuxième scénario écrit par Grémillon avec André Cayatte après que Raoul Ploquin a retoqué le premier écrit par Charles Spaak. Gabin demande à son ami Prévert de remodeler l’intrigue en y introduisant une histoire d’amour tragique entre le capitaine du remorqueur et la femme de l’homme d’affaire. Gabin qui souhaite travailler une troisième fois avec Michèle Morgan a désormais le poids nécessaire pour imposer ses vues au détriment de Viviane Romance tout d’abord envisagée. Le tournage démarré en juillet 1939 à la veille de la Guerre subira plusieurs interruptions pour être achevé au printemps 1941. C’est ainsi que les scènes de sauvetages en mer dont Grémillon avait prévu qu’elles soient tournées en prises réelles le seront à l’aide de maquettes au Studio Billancourt. Le film sort finalement en salle le 27 novembre 1941. Il est depuis devenu un classique sans doute à classer dans le quinté de tête des dix chefs d’œuvre évoqués plus haut.
    Il ne faut jamais perdre de vue au-delà des engagements politiques biens connus de Jean Grémillon que celui qui avait commencé sa carrière durant la période du muet, s’était consacré de 1923 à 1927 à la réalisation d’une quinzaine de courts-métrages liés au monde du travail en action (« Le revêtement des routes », « La fabrication du ciment artificiel », « L’électrification de la ligne Paris-Vierzon »). Ainsi la longue séquence durant trente minutes qui observe avec force détails le sauvetage puis le remorquage d’un navire en détresse par le capitaine André Laurent à la tête de ses hommes, rappelle cet aspect incontournable de l’œuvre de Jean Grémillon qui ici souhaitait rendre hommage à travers le roman de Roger Vercel au commandant Louis Malbert qui dès 1924 sera le premier d’une longue liste de marins opérant en mer D’Iroise (au large de Brest) pour éviter le naufrage des navires en détresse.
    Ce sauvetage en mer qui vient interrompre le mariage d’un des adjoints du capitaine Laurent rappelle comment le travail façonne la vie des hommes. La vie des hommes mais aussi celle de leurs compagnes qui dans le cas de mission dangereuse, en sus de l’attente habituelle se rongent les sangs à se demander si l’heure du veuvage ne va pas bientôt sonner. Le capitaine Laurent entièrement dévoué à sa tâche et conscient de la responsabilité qui lui incombe sur la sécurité aussi bien physique que financière de ses hommes est montré lors de la scène introductive du mariage comme parfaitement épanoui, jouissant autant du respect qu’il impose que de la sensation d’être utile. Ce qui n’est pas le cas de celle qui l’accompagne dans l’ombre ayant plutôt les sentiments inverses qu’elle tente de lui exprimer avec la plus grande prudence.
    La mission qui va suivre sera celle qui va faire basculer les destins. Une façon pour Grémillon de rappeler que les certitudes en ce bas monde sont vaines, quelque chose de plus fort et quelquefois de plus grand présidant à la vie terrestre. Celui qui se croyait parfaitement installé dans ses certitudes va par la simple rencontre d’une femme que trop à la manœuvre auprès de ses hommes, il n’aura tout d’abord pas remarqué, voir sa vie brisée. Un rappel à l’humilité illustré par les chants liturgiques qui scandent la scène finale et que Prévert l’athée avait violemment reprochés à Jean Grémillon avec lequel il s’était promis de ne plus travailler pour se raviser deux ans plus tard pour « Lumière d’été » dont il écrira les dialogues, donnant ainsi peut-être raison à Jean Grémillon qui tout en étant communiste ne réfutait pas les manifestations célestes.
    Pour animer cette tragédie en trois actes magnifiquement photographiée par Armand Thirard, Jean Gabin est à son meilleur qui jusqu’à l’âge mûr n’excelle jamais autant que dans les rôles où partant d’une position sociale ou sentimentale acquise, il s’enfonce dans les tréfonds du désespoir en passant souvent par les affres de la détestation de lui-même (« La belle équipe », « Gueule d’amour », « La bête humaine »», « Le jour se lève », « Martin Roumagnac », « Au-delà des grilles », « La vérité sur Bébé Donge ») . À ses côtés, Michèle Morgan dans un rôle relativement court est parfaite pour illustrer celle capable de faire basculer en un clin d’œil le destin d’un homme. Mais la palme revient sans doute à Madeline Renaud qui est tout simplement bouleversante en femme qui se sait vaincue aussi bien dans son âme que dans son corps. Du grand art de la part de Grémillon qui démontre qu'il n'y a pas forcément besoin de longs développements scénaristiques pour évoquer la passion amoureuse de sa naissance à son effacement. La simplicité et la sincérité peuvent parfois suffire.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    47 abonnés 735 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 mars 2018
    Première découverte de Grémillon par le biais d'un cycle Prévert à l'Institut Lumière. Résultat inégal , malgré la rénovation récente du film. Les faibles moyens pour tourner pendant la guerre sont trop visibles dans les scènes de sauvetage en mer et rendent ces passages un peu ringards. Restent les dialogues de Prévert, le couple gagnant Gabin-Morgan, et quelques belles scènes, dont celle de la plage bien entendu, et cadrages bien ciselés. Conclusion pessimiste sur fond de description sociale d'un monde rude et désabusé. GE - mars 2018
    Yves G.
    Yves G.

    1 287 abonnés 3 293 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 février 2018
    Le capitaine André Laurent (Jean Gabin) commande Le Cyclone, un remorqueur basé à Brest qui secourt les navires en perdition en haute mer. Sa femme Yvonne (Madeleine Renaud) lui cache la grave maladie qui la ronge. À l'occasion d'une opération de sauvetage, le capitaine Laurent rencontre Catherine (Michèle Morgan) et en tombe éperdument amoureux au point de délaisser et sa femme et son équipage.

    "Remorques" est un grand classique du cinéma français dont l'entrée en guerre de la France en septembre 1939 et la mobilisation de Gabin (qui obtiendra une permission spéciale pour achever ce film) et de Grémillon avaient retardé de deux ans le tournage : réalisation de Jean Grémillon, dialogues de Jacques Prévert (qui avait déjà signé pour Gabin ceux de "Quai des Brumes" et de "Le Jour se lève"), scénario de André Cayatte inspiré d'un livre de Roger Vercel (qui avait décroché le Goncourt quelques années plus tôt pour "Capitaine Conan"). Et Gabin-Morgan le couple le plus photogénique de l'époque qui répète à l'identique la scène mythique de "Quai des brumes" : "T'as de beaux yeux tu sais / Embrassez moi". On a tous vu, sans l'identifier toujours, leur photo sur la plage du Vougot à Guissény, les cheveux battus par les vents.

    "Remorques" s'inscrit volontiers dans une veine naturaliste - comme le cinéma de Renoir qui filmait la vie du rail dans "La Bête humaine". Ici c'est la vie ô combien héroïque des sauveteurs en mer que Grémillon entend dépeindre, une activité qui perdure jusqu'à nos jours dans le port de Brest avec le remorqueur Abeille Bourbon. Mais les moyens de l'époque - qui reconstituent une tempête aux studios de Billancourt avec des maquettes dérisoires noyées dans un seau d'eau - prêtent aujourd'hui à sourire à supposer qu'elles aient semblé crédibles aux spectateurs de l'époque.

    "Remorques" a donc vieilli. Mais il a bien vieilli. Ses artifices désuets, ses personnages mélodramatiques portent la marque d'une époque révolue. "Remorques" enchantera les cinéphiles qui aiment les films de cette époque. Pas sûr en revanche qu'il enthousiasme les autres.
    Newstrum
    Newstrum

    31 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 octobre 2018
    On retrouve dans Remorques ces personnages aspirant à une autre vie qui caractérisent le cinéma de Jean Grémillon. Ici, le trio amoureux au centre du film est condamné au malheur car leurs rêves ne concordent pas. Gabin a rarement été aussi émouvant. Dommage que les interruptions de tournage pendant la guerre donnent au récit un côté heurté en son milieu (il manque des scènes initialement prévues par le découpage) et que la scène de tempête, tournée en studio avec une maquette, ne soit pas à la hauteur du reste du point de vue de la mise en scène. Reste la fin, très belle et noyée dans la brume. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    582 abonnés 2 751 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 avril 2023
    Remorques réussit le petit miracle de rendre belle une œuvre houleuse, agitée par le sac et le ressac de vagues déchaînées contre un bateau de sauvetage comme remue la passion tempêtueuse qui unit, un temps, Catherine dite Aimée et André. Cette beauté est d’abord visuelle, issue de l’alchimie entre une mise en scène maîtrisée et stylisée d’une part, qui surprend d’ailleurs par un plan virtuose qui commence dans la chambre pour la quitter en passant par le carreau de la fenêtre, et une photographie signée Armand Thirard d’autre part, habitué de cinéastes majeurs tels Julien Duvivier, Marcel L’Herbier ou Maurice Tourneur. Chaque plan mériterait qu’on s’y attarde des heures, tant la contemplation seule rendrait compte de la subtilité des jeux de lumière, de la perfection des cadrages qui saisissent magnifiquement les paysages ou les visages, en gros plans. Le film pourrait être muet tant l’image dit tout, et pourtant la langue de Jacques Prévert, tout à la fois poétique et réaliste, rend la parole essentielle et envoûtante.
    L’intelligence de Jean Grémillon tient à redistribuer le spectaculaire des opérations de remorquage, efficacement réalisées par une alternance entre tourage en studio et maquettes, dans la vie civile, changeant une simple déambulation au bord de la mer suivie d’une visite immobilière en un chaos sentimental que nous, spectateurs, éprouvons le souffle coupé. Le cinéaste accorde un soin particulier au rythme de son récit, accéléré par un montage virtuose qui nous plonge au cœur de l’enfer mécanique – technique rappelant La Roue d’Abel Gance (1923) – et par un mixage intégrant le bruit des machines aux instruments de musique ; le chant religieux qui scande l’ultime départ clôt l’ensemble avec gravité, point d’acmé qui a l’audace de ne pas exploiter ce qui pouvait s’apparenter à un fusil de Tchekhov, l’issue de l’étoile de mer que Michèle Morgan charge de signification restant incertaine. Une telle clausule rejoint l’affirmation prononcée au début, que « chaque marin a deux femmes, la sienne et puis la mer », ce qui changerait Catherine en allégorie de la mer qui aura l’ascendant sur l’épouse, rapprochement explicité par l’association de Catherine à deux entités : la femme invisible et l’étoile de mer.
    Un chef-d’œuvre sur l’amour fou porté par des acteurs au sommet, qui atteste une actualité surprenante sur les relations entre hommes et femmes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 mai 2007
    Mutilé, ce drame sentimental reste sublime.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    518 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 août 2017
    Entre autres séquences admirables, la plus belle scène d’amour du cinéma français pour les personnes romantiques et sentimentales qui sont deux qualités complémentaires mais non identiques. Pour la génération actuelle, ce n’est pas une injure de penser qu’avec un tel changement des mœurs depuis 1940, il ne lui soit pas possible de comprendre le ressenti profond des comportements de tous les membres de l’équipage et en particulier du capitaine Laurent. Ce mélange miraculeux entre la profondeur des pensées et la spiritualité des âmes est du au mixage Prevert/Vercel. Jean Grémillon à su imposer cela de façon parfaite, sa mise en scène colle à la peau des héros et nous oblige à participer à leur passion. Un chef d’œuvre qui mériterait un DVD bluray sous titré français pour ne rien perdre des beaux dialogues souvent couverts par des bruits divers. 6 étoiles.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    920 abonnés 4 839 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 mai 2023
    Même si la rencontre amoureuse survient tard, on est comme happé par cette histoire soudaine et ce désir d'amour irrépressible. Comme la mer qui attire les marins ou même comme la sirène qui sort des flots.
    Tout est confusion dans la tête et dans les images, la pluie incessante et la mer démontée.
    Les images sont superbes et l'histoire très forte et puissante.
    Hotinhere
    Hotinhere

    421 abonnés 4 747 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 mai 2023
    Quand la mer déchaîne les passions… Un mélodrame brumeux et tourmenté, au N&B sublime, accompagné par le lyrisme de Prévert, et irradié par le couple alchimique Gabin/Morgan. 3,25
    maxime ...
    maxime ...

    196 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 mai 2023
    Il y'a un célèbre dicton en Bretagne, qui dit comme çà, " Il ne pleut que sur les c*** ! ". Cette phrase souvent mal comprises, y compris par certains bretons s'imaginant être des immaculées, à bien des choses à dires qui concorde avec ce film de Grémillon. Car au fond, on est tous touché par elle, la pluie je veux dire, il y'a dans le sens de cette phrase comme un constat, il faut faire avec. C'est notre manière à nous, un peu rustre je l'avoue, de dire que l'on apprend à dansé sous la pluie. Remorques, aussi tragique soit-il comprend son rythme, sa valse, comme André, taciturne mais qui bouge mieux que les autres !

    D'entré, on plonge dans des festivités. Le bal du mariage est convivial, les deux discours, l'un du médecin, l'autre du capitaine, chacun dans leurs registres donnent à sourire. Le cœur y est, la joie, également. Des merveilles sont faites. Dans un phrasé simple, éloquent, on reconnais bien là Prévert. Sentimental et juste, sur une corde qu'il fait vibré. Pendant un petit temps, la fête se poursuit, avant le S.O.S qui la termine brusquement, mais néanmoins normalement ...

    La voix de celui qui dicte consignes et ordres est de ce fait moins chantante. Les machines et les hommes cohabitent et s'affectionnent dans son tempo, dur, rude mais juste. Les femmes à quai connaissent une autre forme de rigueur, mais j'y reviendrai. Le contraste entre capitaines sautent aux yeux entre les différents navires, l'évidence es vite cousu pour bien nous faire prendre conscience de l'exceptionnel, que ce Cyclone fonctionne à la force des caractères, de son homme providentiel notamment. Jean Gabin, je suis obligée de le dire tout de suite, fait déjà merveille !

    La sainte colère de Catherine avec son mari est une autre accroche dans le portrait du type, opportuniste, profiteur, dont la fierté mal placé met des vies en danger. Tandis que sur l'autre navire, on pend le temps, une fois la nuit passé, au petit matin, de pansé les plaies des marins blessés à la tache, mais dont le courage est relevé, sublimé par les quelques attentions. La nuit de la manœuvre à beau laissé voir ses ficelles, je la trouve magnifique. Les conditions de 1941 là rende encor plus belle encore ...

    J'en reviens à cette obscurité qui se dissipe, à son jour qui se lève, à la clarté nouvelle qui raconte un autre geste, un rouage semblable, un savoir pour ceux qui regarde et assimile. La rencontre aux forceps entre cet homme et cette femme - duo mythique du cinéma - sur cette Mer Finistérienne, entre froideur et une certaine défiance sur fond de principes au airs de préjugés attise une suite que l'on devine. Les fameux " problème à terre " seront les bienvenus, y compris pour dans ses larmes.

    Remorques, n'est pas qu'une histoire de Marin. La vie conjugale, le rapport homme / femme plus largement est un autre de ses moteurs. Le bonheur âpre et ardant des hommes qui exercent contraste avec ces femmes à terre, qui elles attendent et désespèrent. Sans vitriol sur le rapport, Grémillon et les siens narre une vie faite de sacrifice, pour tous. Le mensonge de la femme de Tanguy, dans le bistrot, puis l'avis qui change d'André sur ce dernier, confié à ce même Tanguy ( couillon magnifique ! ) est une symbolique remarquable d'une sagesse dans une sorte de folie ... Une effervescence pour dire avec joliesse.

    C'est ce qu'il y'a d'incroyable dan la simplicité, il suffit de peu pour inversé, ou du moins retourné ce qui semble stoïque et indéboulonnable de prime abord. Le mépris du silence est pris à charge par la situation une fois à même d'être vécu. La scène de la plage, puis de la visite de la maison qui la jonche, est mémorable d'ailleurs au-delà de sa superbe maitrise, c'est bien ce qui s'y passe qui nous fait chaviré pour elle. Des " portes mal foutus " au chambre " toute blanche ", il suffit de les voir, l'un face à l'autre, de la dispute au baiser, pour que l'électricité se manifeste. J'ai dit à quel point j'adorais Gabin, je n'en oublie pas Michèle Morgan !

    Les " semi " aveux d'Yvonne, et sa tirade au sens globale qui intervient de suite cette séquence sont d'autant plus effroyable. Les mots et maux de cette femme qui sent son mal et qui cherche son échappatoire non dans la peur mais par le bonheur - qui s'y refuse à elle - chagrine et confère une dramatique importante à un film au fond si simple. Les " ennuis " contre " l'ennui " m'ont mis K.O.

    L'orage en question, réitère le miracle, encercle la bulle, devient une parenthèse. Moi aussi j'aime l'orage, pas forcément pour son bruit, pour sa déferlante, mais pour son odeur, avant, mais aussi plus tard. C'est pour cela que j'interprète, au delà de son étoile ... de mer !

    Le film se termine loin du bal initial. On se regroupe pour s'aimé, dans une épreuve cette fois plus terrible, que l'on quitte pour un autre S.O.S cependant. Une similitude dans la réunion, qui souligne le destin des Marins. L'ultime plan, sur le visage d'André et le départ du bateau qui file dans sa pénombre fait d'office resurgir la résilience d'une telle vie ! Remorques est ainsi tragique, Jean Grémillon s'en assure et nous laisse un film pour la postérité !
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mai 2023
    Jean Gremillon, oublié de son époque car contemporain de deux monuments du cinéma (Carné et Renoir), réalise ici un de ses films majeurs. Le tournage s’étalera sur près de deux ans, l’occupation allemande condamnera aussi Gremillon à tourner les scènes de tempête avec des maquettes. Lui qui filme si bien la mer, ces scènes font pâle figure aujourd’hui.
    La mer est bien au centre de son film, Jean Gabin est le capitaine d’un remorqueur. Lui qui était déjà cheminot dans « La bête humaine », c’est à nouveau l’éloge de la mécanique et de la puissance incarnée par les moteurs qui est mis à l’honneur à nouveau. C’est aussi l’éloge du groupe et de la force du collectif ; le capitaine fait corps avec son équipage ; on retrouve aussi le Gabin de « La belle équipe ». C’est donc vraiment un film témoin de son époque.
    Jean Gremillon a l’occasion de réformer le couple de « Quai des brumes » avec Michelle Morgan et Jean Gabin pour un drame amoureux bien classique mais superbement écrit. L’originalité du scénario réside dans le fait de donner à Gabin un rôle plus ambigu que ses précédents mais aussi de montrer un monstre d’humanité derrière le meneur d’homme autoritaire. L’histoire de ce trio amoureux est touchant jusqu’à un final très émouvant.
    Vu dans sa version restauré en 4K, la beauté des extérieurs et d’un noir et blanc lumineux et tout en contraste magnifient la mise en scène. Ce film regorge de portraits d’acteurs qui pourraient tapisser les murs d’une expo photo ; un gage de qualité des très bons films de cette époque.
    Un film à voir ; 80 ans après, le rythme et l’universalité de l’histoire lui permettent de ne pas souffrir des affres du temps.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    mem94mem
    mem94mem

    94 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 avril 2023
    Film terriblement ennuyeux. La majorité des scènes sont ratées, à l'instar du mariage et du bal en scène d'ouverture. C'est d'une platitude innommable. C'est terne. Jean Gabin est très mauvais dans les scènes sentimentales. Madeleine Renaud sort son épingle du jeu, mais Michelle Morgan joue toujours mal, il faut dire qu'elle est filmée en certains gros plan en vamp. Les nombreux raccourcis rendent le scénario peu crédible au niveau des sentiments et de nombreuses situations tombent comme un cheveu sur la soupe. Je ne parle pas des scènes de tempêtes, qui sont ridicules.
    brianpatrick
    brianpatrick

    70 abonnés 1 537 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 mai 2023
    C'est un film tourné en pleine guerre mondiale. En pleine occupation allemande. Donc en pleine sensure allemance. Donc le cinéma a tourné un film neutre. Les scènes avec les bateaux tournent sur scène car c'était trop dangereux en pleine guerre de tourner en mer du nord. Deux immenses acteurs et actrices. Avant de s'arrêter de rourner. Pour eux, probablement un film alimentaire. Car de retour à Paris, innondé de soldats allemands, lambiance ne devait pas être à la fête.
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