Guédiguian réuni sa bande habituelle (à l'exception de Jacques Boudet) mais aussi les nouveaux dont Anaïs Demoustier qui fait désormais partie de l'équipe. Un peu comme si de temps en temps on revoyait sa famille. Il livre comme à son habitude un regard âpre sur la société contemporaine dans un Marseille où les inégalités sont directement sous nos yeux (filmant avec insistance les "tours" du quartier à la mode des Docks symboles du profit). spoiler: On retrouve une Ariane Ascaride épuisée et déprimée mais reprenant goût à la vie lorsque son ex Gérad Meylan désormais adepte des Haïku sort de prison et revient à Marseille voir sa petite-fille qui vient de naître.
Gérard Daroussin quant à lui conduit les bus de la RTM, il est toujours aussi gentil et bienveillant. Les jeunes eux galèrent et font n'importe quoi. Et si vers la fin on commence à croire à un happy-end il n'en est rien, tout recommence, indéfiniment.
Ce qui est étrange avec Guédiguian, c'est que ça fait 30 ans qu'il fait pratiquement des films avec le même thème, les mêmes acteurs, les mêmes décors et pourtant chaque film reste unique de sensibilité et de vérité.
Guedigian ne change pas de style et c'est pour cela qu'on l'apprécie. Une histoire familiale dramatique avec un père qui sort de prison, grand-père, et qui souhaite connaître la joie d'avoir une petite-fille. Il souhaite se rattraper et aider sa fille qui connaît une situation professionnelle et familiale difficiles. Ces difficultés amènent-elles toujours à faire les mêmes erreurs ou existe-t-.il un moyen de rompre la chaîne ?.
Malgré la prestation honorable du casting, le film ne parvient pas à la hauteur de ses prétentions. Il se veut être un tableau social, mais le tout relève du caricatural. Le pauvre y est sans foi ni loi, méchant dès qu'il peut l'être. il est surtout victime du moindre coup de malchance qui peut lui arriver. Bien sûr, le seul qui parvient à sortir la tête de l'eau financièrement est le "premier de cordée" qui écrase toutes les personnes qui croisent son chemin. En parlant de chemin, passez le votre.
A Marseille on s'éclate pas tous les jours, les sardines qui bouchaient le vieux port ont l'air de s'être envolées. L'atterrissage est dur dur pour la bande à Guédiguian, il faudrait voir peut-être du côté de Ken Loach, ce vieux militant aurait de quoi leur remonter le moral, en tout cas moi je vais reprendre un peu de "la part des anges", à tout prendre je réfère les brumes de Glasgow. Et pourtant il y avait de quoi faire un joli film avec la petite Gloria, une prochaine fois peut-être …
Beau film de Robert Guediguian qui interroge sur les valeurs et la destinée. Chaque personnage se débat avec les difficultés de la vie pour sortir la tête de l'eau, quite pour certains à y enfoncer la tête des autres, ou pour offrir a sa famille un meilleur avenir Ou commence et ou s'arrête la solidarité ? Quel sens donner à sa vie ? Quelle valeur accorder à la famille, dernier refuge ou piège qui vous englue ? Chacun répond a sa manière et Guediguian compose une pièce tragique et moderne. Le personnage du taulard qui sort de prison et qui est prêt a sacrifier ce qui lui reste de liberté pour que le cercle infernal ne se referme pas à nouveau sur l'enfant de sa fille qui vient de naître est magnifiqu, tout comme celui de son ex femme et de son compagnon. Attachant et profondément humaniste, touche d'espoir face à une noirceur que masque mal le soleil de Marseille.
Émouvant ! Comment la société actuelle exacerbe les égoïsmes, pourquoi certains ne s'en sortent jamais ... nous avons ici une fresque réaliste, sombre parfois, mais aussi émouvante, servie par d'excellents acteurs.
un des films de guedigian les plus noirs dans la lignée de l excellent La ville est tranquille naturellement guediguian retrouve ses acteurs fétiches de Gérard Meylan a daroussin en passant par leprince ringuet, anais demoustier et un émouvant segamore stevenin et bien sûr Ariane ascaride tous sont parfaits Film social bien sur mais surtout aussi film sur les difficultés inter générationnels le scénario tient la route malgré quelques clichés un peu lourd en tout cas gloria mundi devient un des meilleurs films de guediguian
Ayant vu les neiges du Kilimandjaro je suis allé intrigué voir Gloria Mundi. J'aime beaucoup la scène d'ouverture avec ce petit air d'Opera. Ariane Ascaride et surtout Gerard Meylan joue vraiment bien on sent leur fougue de jeunesse dans leurs actings et c'est plaisant!
Après il y a quelques poncifs un peu barbant... Le coup du Happy cash qui reprend en 5 sec un objet avec une valeure au pif mais quand c'est le coup de la femme voilée on lui demande sa carte d'identité... Les scènes de sexe vraiment beauf et lourdes.
La fin reste sympa, j'ai peut être été généreux sur la note mais bon c'était plutôt sympa à voir tout de même !
Il y avait tous les ingrédients pour faire un bon film. Je n'ai pas le malaise de certains critiques amateurs ici ; sans doute parce qu'issu d'un monde du grand écart entre classe populaire inférieure et classe moyenne intermédiaire. Par contre, ma critique tend vers une évaluation comparable. En effet, hormis la mère-grand-mère, on a du mal à comprendre comment on peut donner une image aussi négative des classes populaires, mêmes prolétaires à travers tous ces personnages cumulant à tous moult défauts, des plus stupides (conduire un bus en téléphonant) au plus débridés (tuer un homme car il avoue avoir couché avec sa femme), au plus déplorable (coucher avec son beau-frère pendant des mois, pour un poste, tout en réduisant son compagnon). Cela donne une image catastrophique, caricaturale, quasi surréaliste auprès des classes supérieures. Cette famille cumule presque tous les poncifs du genre. Pour la forme, je suis réceptif à ce type d'ambiance moite, même avec une fin si dramatique. Mais, on dirait que l'auteur, le scénariste, est devenu, avec le temps plutôt hors sol, et dépeint l'image qu'il se fait de ce milieu, à l'aune des faits divers d'aujourd'hui, et de reportages biaisant la réalité par le petit trou de la lorgnette. Dommage, j'avais autre chose à voir ce soir, de bien plus en phase avec le réel possible.
un film sombre sur la déliquescence familiale et sociale un film brutal sur les désolidarisations et la complexité des sentiments mais d'une grande humanité
Indubitablement un très bon film de Guédiguian servi par de très bons acteurs mais j'en suis sortie avec un certain malaise tant la jeune génération de la famille est ici représentée avec une absence de repères et de sens moral. Or le film se voulant une peinture sociale, n'est-il pas un peu réducteur de poser que les personnes les plus touchées par la crise économique soient également aussi appauvries sur le plan moral ? mais si la réalité s'approche de la fiction c'est encore plus démoralisant;
Ainsi passe la gloire du monde... Une poignante plongée dans le monde uberisé de la start up nation vide de toute humanité, laissant des individus mutuellement indifférent dopés à la survie... A moins que la vie l'emporte quand même, la poésie du quotidien, la recherche de solidarités et de rédemption... Dommage néanmoins qu'un certain manque de rythme et de souffle ne nous emporte pas suffisamment et n'est pas à la hauteur de la superbe fin.
J'ai un peu attendu avant d'aller voir le film, mais les critiques étaient si dithyrambiques que je suis tombée de haut! Je me suis ennuyée au bout de 20 minutes, et je me suis retenue de sortir de la salle. Les personnages de la "vieille génération" sont très bons, mais les jeunes... Le personnage de Grégoire Leprince-Ringuet est ridicule tellement il est pourri, et Anaïs Demoustier est à baffer! Quant à la fin, elle est cousue de fil blanc. Bref, une immense déception.