Oscar du meilleur film, "Nomadland" n'en a pourtant pas forcément la carrure. Car en dépit de qualités indéniables (notamment l'authenticité des personnages et le casting), le scénario minimaliste ne permet pas toujours d'éviter un certain ennui de pointer.
Il y a dans ce film, dans le destin de ces vies minuscules et "libres", la sensation de notre monde, de notre civilisation qui hocquette. On les sent écrasés par un système mais jamais ils ne se plaignent, ne se lamentent, ils se tiennent debout, droit, à l'étroit parfois dans leurs caravanes mais ils avancent et ils vivent ce qu'ils peuvent vivre de mieux. Nomadland est émouvant parce qu'il n'est le portrait que de'hommes et de femmes intenses, vibrants, qui jusqu'au bout garderont toute leur dignité. Perdus sur l'immensité de la Terre, fourmis travailleuses d'un système qui les exploite. Mais ça, jamais on ne le lira dans leurs yeux trop fiers. Magnfique et émouvant.
Un point de vue surprenant, philosophique et émouvant sur le nomadisme. Au travers du parcours physique et psychique de Fern (quelle interprétation de Frances McDormand !), ce mode de vie que l’on imagine souvent subit et austère se révèle sous un jour différent. Quand il est choisi, malgré sa rudesse, c’est surtout un monde d’entraide, de rencontre, de liberté, de proximité avec la nature. A noter sur le plan technique la qualité de la réalisation et de la photo.
Un film pour notre époque avec sa dose de paysage, d'écologie, de regard de braise face à une montage silencieuse... Rien de transcendantale, dans tous les cas. Un film pour Cannes..
"Nomadland" de Chloé Zhao avait obtenu un retentissant succès critique, jusqu'à remporter trois statuettes aux Oscars, et pas des moindres, avec Meilleur Film, Meilleur Réalisateur et Meilleure Actrice. Le film raconte la vie de « nomade » de Fern, qui a vécu l'effondrement économique de la ville dans laquelle elle vivait et la mort de son mari. Elle décide donc de vivre dans son van, avec lequel elle sillonne les grandes plaines américaines à la recherche de petits boulots, et rencontrant ainsi des nomades comme elle. Frances McDormand est franchement très crédible dans le rôle principal, les personnages secondaires étant visiblement interprétés par de vrais nomades. L'actrice semble se donner complètement dans sa performance, méritant probablement sa récompense, même s'il faut avouer que son rôle n'est pas non plus extrêmement marquant, à l'instar du film en général, qui propose de très belles images et une histoire assez touchante, mais qui manque probablement d'une véritable trame scénaristique pour sortir de ce qui semble presque être un documentaire. Les très beaux plans proposés par Chloé Zhao, éclairés à la lumière naturelle, renforce cette impression d'assister à un documentaire qui ne tient pas vraiment de propos de fond. Ce road trip donne néanmoins une image assez différente de l'Amérique que ce que montre Hollywood habituellement, et mérite véritablement le détour. "Nomadland" est un film atypique, mélancolique et plutôt captivant.
Un chef-d'œuvre, film magistral d'une surdouée du cinéma, Chloé Zhao. Un road movie au sens propre du terme, film-vérité plus que documentaire, film sensible qui vous touche au cœur, qui serre la gorge mais sans complaisance, film intelligent qui montre sans vouloir démontrer. On est prisonnier d'une douce mélancolie, émerveillé pas les grands espaces superbement mis en valeur, admiratif devant le jeu authentique des figurants (nombreux) et de Frances McDormand qui confirme son statut d'élite du cinéma mondial. On est dans les États-Unis sans cliché, loin de Wall Street ou Hollywood, des États-Unis bien fragiles et qui vous touchent au cœur. Voilà un film qui n'a pas volé sa kyrielle de victoires dont 3 Oscars… mais rien à Cannes !
Il semble que je viendrais à bout de la filmographie de Chloé Zhao à rebours. Si le sympathique "Eternals" de Marvel posait la réalisatrice sur la carte de ma culture cinématographique, il le faisait sans une once de personnalité pour un film de commande néanmoins stylisé et distrayant. Ce Nomadland, récompensé et salué (peut-être un peu trop), est à l'opposé d'un monde à sauver par des héros taillés pour des posters de chambres d'ados. Non, ici le constat est immédiat, le monde, tel qu'il était pour Fern, toujours aussi juste Frances McDormand, s'est déjà effondré. C'est le point de départ du dernier acte d'une vie qu'elle abandonne derrière elle, non sans aigreur, tristesse et nostalgie. Tout ce qu'elle possédait se meurt, ceux qu'elle aimait ne sont plus et, ne reste qu'un van aménagé par ces soins. Fern devient nomade et c'est là que Chloé Zhao pose sa caméra.
La réalisatrice sait s'entourer de paysages désertiques sauvages et somptueux sous des soleils couchants facilement magnifiés par les notes de piano de Ludovico Einaudi 🎵🎵🎵. Oui, c'est beau mais ce n'est pas ce que l'on retiendra de son film. Ce ne sera pas non plus les différentes rencontres avec ceux comme elle qui ont décidé de vivre sans-maison-fixe. Bien sûr, l'association des deux participe à cette appropriation pas toujours évidente d'une vie dont elle n'est pas coutumière mais ils ne représentent pas en soit ce qui fait toute la justesse du film. Car si Nomadland est un monde d'avaleurs de bitumes en marge d'une certaine conception de la réussite, je retiendrais surtout l'arrivée dans celui-ci d'une femme dont les choix, incompréhensibles au yeux de certains, prennent doucement le sens d'une reconstruction nécessaire.
Fern cherche ce nouveau souffle, ces nouveaux repères qui redéfinissent son quotidien fait de redécouverte et de rétrospection sur sa propre vie. Et ce quotidien, ce sont ces paysages et ces rencontres mais aussi ces galères qu'on endure, sans remise en question, et qui ne viennent que confirmer qu'on est sur le bon chemin, celui qu'on a choisi.
Certes le sujet est celui des nomades au crépuscule de leur vie, montrés sans misérabilisme ni enjolivements, soudés, minimalistes, saisonniers sans attaches, mais tout cela ne sert qu'à répondre à une question : Qu'y a t'il après plus rien ?
On découvre le cinéma de Chloé Zhao, en 2015 avec « Songs My Brothers Taught Me » en français « Les chansons que mes frères m’ont apprises « le film fait sa grande première à Sundance et passe aussi par Cannes, à la quinzaine des réalisateurs. Le premier film de Chloé Zhao, suit ici le destin de Johnny et de sa petite sœur Jashaun dans la réserve indienne de Pine Ridge. Réserve sioux du Dakota du Sud, où sera également tourné « The Rider ». Premier film inoubliable qui installe ici les bases de son cinéma, un cinéma au plus près de la vérité entre fiction et réalité qui recherche ou redécouvre son identité. À travers ces trois premiers films le thème de... boulevardducinema.com
Pas super gai c'est sur mais très bon film même si ce n'est pas original bien mis en scène et comme toujours frances Mc Dormand exellente quelle que soit le film dans le quel elle joue sujet on ne peu plus d'actualité aux USA
Dans une lumière diffuse créant des plans proches de tableaux se détache l'image d'une fragile puissance de Frances McDormand dont le charisme naturel porte l'émotion de ce drame de la perte, tant financière que personnelle. A l'instar de la musique country, nostalgique et virile, ce périple met en scène des individus en souffrance mais résilients et optimistes, tel David Strathairn et les comédiens non professionnels pourtant imposants de justesse, tout en pudeur. Ces terres de nomades à la fois exilés et aventuriers nous offrent une vision différente du voyage, tant intime qu'itinérant à travers l'entrelacement de parcours (de vies). Une ode à la touchante mélancolie.
Je craignais le misérabilisme que je déteste au cinéma. En fait, si le sujet peut le laisser penser (des cabossés de la vie professionnelle se retrouvent à errer dans le pays en van pour des boulots précaires), j’ai vu dans ce film, réalisé par une jeune Chinoise, beaucoup de positif : certes, la vie de ces nomades est difficile, mais ils se connaissent, s’entraident, font la fête ensemble, ce que beaucoup de nantis ne réussissent pas. Une belle leçon de vie, un beau film, et une actrice, Frances Macdormand, absolument extraordinaire de naturel. A vraiment mérité ses Oscars.
Nomadland représente l'égoïsme américain dans toute sa splendeur ! Cette vision d'une Amérique pauvre, nomade, brisée par les crises successives, délaissée, incomprise a fait naitre une prise conscience aux élites votante des Oscars. Plutôt que de questionner le propos, le film ne fait que montrer la vie subie et rêvée de ces voyageurs en quête de petits boulots. Choqué, les Oscars ont donc décidé de remettre le prix à Nomadland, sans réellement chercher à comprendre si le film le méritait. Cet égocentrisme américain fait doucement rire, les différences exacerbées de richesse sociale sont bien connues à l'extérieur du pays de l'Oncle Sam et on s'amuse presque à constater que les américains soient également victime d'une certaine forme de migration des miséreux. L'actrice est bonne, comme de coutume, mais le film ne vaut même pas une nomination à cette cérémonie !
La réalisatrice d'origine chinoise Chloé Zhao filme une Amérique superbe (du point de vue de la richesse des paysages qu'elel filme) et déchirante comme peu de cinéastes américians savent le faire actuellement. Avec une succession de scènes courtes, toujours justes, souvent émouvantes, Chloé Zhao dresse le portrait d'une amérique délaissée socialmeent et economiquement. Jamais tentée par le pathos, le film offre même parfois quelques lueurs d'espoir. Mise en scène lumineuse, scénario très bien écrit, le film bénéficie aussi d'une magnifique interprère, Frances Mac Dormand qui avec peu d'effets, donne une réelle épaisseur à son personnage dont l'empathie crève l'écran.