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konika0
23 abonnés
778 critiques
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4,5
Publiée le 2 août 2021
Des caravanes sans pastis C’est porté par à la fois une consécration aux oscars et un bouche à oreille très favorable que Nomadland fait un joli bout de chemin en salle. Et pourtant, ce n’est pas le film le plus lol ni le plus facile du moment. On suit Fern, veuve sexagénaire qui a tout perdu lors de la crise de 2008. Pour survivre, elle suit les troupeaux de travailleurs précaires depuis les entrepôts d’Amazon jusqu’aux cuisines d’un resto en passant par l’entretient d’un camping, à travers l’ouest américain. Un voyage envoûtant de bout en bout. C’est une micro-intrigue que l’on tient là. Plutôt une chronique en fait. Dans ces bouts de dialogues et ces plans larges sur des paysages à couper le souffle, Nomadland dit tout de ces travailleurs pauvres et rattache cette froide réalité américaine aux origine des Etats-Unis. Ces nomades rappellent beaucoup les settlers de la conquête de l’ouest. Beaucoup d’espoir et bien peu de satisfaction. Le personnage de Fern a le courage de vivre une vie difficile et elle met de la sincérité dans tous ses rapports aux autres, en particulier avec les autres vagabonds. La description de cette communauté de valeurs met en avant la solidarité nécessaire quand on vit en dehors de la société de consommation. Au final, c’est toute l’histoire des States qui défile en suivant la route démantibulée du van de Fern. Autour d’elle, une nature grandiose qui rappelle les plaisirs simples du frisson frais et de la lumière qui réchauffe et du toucher rugueux des arbres. On l’aura compris, ce sont tous nos sens qui sont conviés dans ce road-movie âpre et profondément humain. La mise en scène est ample et laisse de la place à toutes les évasions. Elle nous autorise à plonger dans nos propres réflexions sans jamais nous faire perdre le fil. Dès lors, le film se déroule aussi bien sur l’écran que dans nos têtes, la plus grande des salles de ciné. A l’interprétation, Frances McDormand excelle comme jamais et démontre une fois de plus par un simple sourire ou un tout petit geste du quotidien toute l’étendue de son talent. Assurément un grand film d’aujourd’hui et une merveilleuse suite des Désaxés de John Huston. L’histoire continue.
Un remake moderne des Misfits de John Huston. Une critique anthropologique des petits blancs déclassés US. Une fuite dans les espaces des plaines de l'Ouest des Etats Unis, à la rencontre des "concentrations rituels" de communautés ayant pour tout viatique des campings cars aménagés à l'arrache. Enchaînant les emplois précaires et autres bullshits jobs ingrats, on suit les péregrinations de Ferne, une manutentionnaire d'Amazon, laissée pour compte économique à l'issue d'un licenciement, qui boucle.en vain un périple en quête d'un point d'ancrage affectif.
film poignant , des personnages authentiques, filmés avec justesse et beaucoup d humanité. L Amérique des Nomades victimes de blessures personnelles et des crises économiques. A voir en salle pour l esthétique des images.
Un moment bien différent de toutes nos petites habitudes cocooning Que feriez-vous si cela vous arrivait ...? Perte d'emploi suivie de la suppression de la ville entière et décès de son mari. Très belle interprétation de Frances, découverte de la vie des NomadsUS et des paysages américains, en hiver.
J'avais peur que le film soit déprimant et dans un réalisme social convenu et que Mc Dormand en fasse trop. Et j'ai été totalement embarqué par la justesse du ton, la beauté des personnages, l'histoire simple d'une femme qui pourrait partir à la dérive suite à la mort de son mari et qui choisit de partir avec son camion. Commence alors un road-movie passionnant et touchant où la réalisatrice nous donne l'opportunité de réfléchir au sens de nos existences et de nos sociétés modernes. Mc Dormand est juste magnifique. Sensible, désespérée et humaine. Un film à voir et à revoir.
Un rien romancé (pas de difficulté d'être une femme nomade, une vie sociale riche ...) mais si ce n'était pas le cas ce serait un documentaire. L'actrice est grandiose
Nomadland aurait-il eu l’Oscar du meilleur film s’il était sorti une autre année ? En effet, l’édition 2021 de la récompense suprême du cinéma américain a fortement souffert de l’épidémie de Covid-19 et du report d’énormément de films de qualité. Le long-métrage de Chloé Zhao est vraiment représentatif de ce problème car, s'ill est bien interprété et mis en scène, il est assez peu marquant. Rappelant un certain type de cinéma européen (on peut penser aux œuvres de Ken Loach et des frères Dardenne en moins bien), il possède une certaine valeur documentaire (le sujet du nomadisme lié aux fermetures d’usines aux Etats-Unis étant un sujet quasi-inexistant au cinéma) mais ne va pas réellement au-delà. Le long-métrage, n’ayant pratiquement pas d’intrigue, on peut rapidement s’ennuyer et surtout se dire que l’on aurait facilement pu couper une bonne demi-heure sans que cela change quoi que ce soit au récit, ce qui sur un film de moins de deux heures est tout de même problématique. Si on ajoute à cela une certaine tendance au misérabilisme, on peut réellement penser que malgré ses qualités, il y a de fortes chances que Nomadland serait passé inaperçu aux Oscars s’il avait concouru dans une autre édition (même si on aurait facilement pu lui préférer dans celle-ci des films comme Mank, The Father ou Promising young woman) et s’il n’avait pas été distribué par une Searchlight Pictures récemment rachetée par Disney.
Je n'ai jamais autant détesté un film. Je vais parler à titre personnelle. Aucune émotions, aucun attachement aux personnages, des morales sur la vie sortant de nulle part. Le film est pour moi une succession de moments de vie sans développement et sans intérêt
Film monotone en dépit des magnifiques paysages. Actrice trop mauvaise pour pouvoir comprendre ses convictions à demeurer nomade. Grande déception au vue des récompense qu'a reçues ce film. A ne pas voir.
Un film beau, au rythme lent, pas forcément très joyeux. Les conditions de vie du personnage principal sont bien rudes dans ces paysages désertiques mais superbes.
Auréolé d'un Lion d'or à la dernière Mostra de Venise et de trois Oscars (et pas des moindres), "Nomadland" arrive avec la réputation du film d'auteur indé "bouleversant qui réveille les consciences" ; or, le long-métrage de Chloé Zhao n'est pas très émouvant, la faute à une absence de parti pris autant idéologique que formel. Il y a quelque chose d'assez exaspérant dans cette manière égale d'alterner plans très larges et gros plans, comme s'il suffisait de répéter cette petite mécanique pour lier l'humain aux vastes paysages américains. Cela ne signifie pas que Zhao échoue toujours à rendre compte de la beauté de cette nature, mais il est regrettable qu'elle fasse semblant de découvrir cette connexion. Le film est le plus convaincant quand il adopte une démarche proche du documentaire, où il s'agit de voir comment les nomades vivent, quelles sont leurs conditions de vie, leur lien à la nature et aux autres. Dommage que la fiction soit si faible et que le personnage interprété par une Frances McDormand monolithique et peu attachante soit aussi peu consistant ; en effet, que Fern travaille à Amazon, vive en communauté au milieu du désert ou bien sous un toit, son humeur semble toujours égale : cette absence de critique, d'opinion, dit beaucoup de la fade neutralité dont fait preuve Chloé Zhao. En définitive, "Nomadland" est un film hautement surestimé, qui se montre trop rarement à la hauteur des gens qu'il filme.