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    La Rivière rouge
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    chrisbal
    chrisbal

    12 abonnés 618 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 août 2023
    Sacrée transhumance que cette "Rivière Rouge", véritable voyage épique à travers les Grandes Plaines du Middle West avec un impressionnant troupeau de bétail.
    La confrontation avec les indiens est par contre beaucoup plus anecdotique et ressemble surtout à un concours de tir aux pigeons....
    Qu'à cela ne tienne, on se consolera avec 2 acteurs remarquables, John Wayne et Montgomery Cliff, et un savant mélange de respect, de rivalité et de complicité.
    Il ne pouvait donc en être autrement de ce happy end un peu gentillet et certains regretteront le sort qui était réservé à Tom Dunson dans le roman de Borden Chase (oui mais voilà, en 1948 on est encore loin des fins tragiques à la Corbucci et surtout, on ne tue pas John Wayne...)
    Un excellent western donc (pour moi le meilleur d'Howard Hawks), dramatique et léger à la fois et qui se laisse regarder sans ennui...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 janvier 2014
    Un excellent western si on excepte les archétypes de l'époque. Le film vaut surtout par la mise en scène et l'interprétation de l'ensemble du casting, John Wayne en tête. J'ai une version "16 mm" vieille de quarante ans que j'avais soigneusement nettoyée et restaurée pour amoindrir les rayures et les craquements de la piste magnétique. J'ai été réellement déçu par le transfert numérique diffusé sur Arte le 20 janvier 2014, alors que cette chaîne est de coutume une garantie de haute qualité pour le visionnage des films qu'elle programme. Les contrastes du noir et blanc étaient ignobles. Quant au son, il était quasiment inaudible. Sur ma copie argentique les paysages et les cieux sortent de l'écran tandis que le son mono, même s'il diffuse un léger souffle, donne l'impression que le troupeau vous entoure. Ben franchement, je préfèrerais que les américains confient la numérisation et la restauration de leurs films aux allemands, quand on voit comment ces derniers ont refaits la "Belle et la Bête" de Cocteau et "Les Misérables" avec Harry Baure !!!
    Sid Nitrik
    Sid Nitrik

    43 abonnés 416 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2014
    Voilà un western « classique » de très bonne facture. Le 1er pour Howard Hawks qui dirige John Wayne dans le rôle d'un chef de convoi de bétail qui va progressivement devenir un insupportable tyran. Il est assez plaisant de voir Wayne dans ce type de rôle, opposé à un jeune loup aux dents longues, Montgomery Clift, qui campe parfaitement la figure du « fils » tuant le « père ». La mise en scène est assez exceptionnelle avec une maîtrise parfaite des grands espaces et des combats pêchus avec des hordes d'Indiens énervés (classique mais efficace). L'incroyable périple entre le Texas et le Missouri nous transporte littéralement dans le Grand Ouest et la beauté de Joanne Dru apporte une touche de romance et de lyrisme. Très bon western qui aurait pu être un chef d'oeuvre si la fin n'était pas si « happy », celle-ci ne respectant apparemment pas celle du livre dont le film est tiré.
    Norbert Sautelles
    Norbert Sautelles

    5 abonnés 511 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2022
    Ce premier western d'Howard Hawks n'est pas sans rappeler La Prisonnière du Désert (1956) de John Ford. John Wayne y interprète un réactionnaire et phallocrate, d’abord jeune éleveur qui part de rien, puis âgé, qui crée le premier grand troupeau de vaches du Texas, qu'il va devoir convoyer pendant un long périple pour les vendre et nourrir le pays.
    Chemin faisant il y aura les Indiens, le convoi de pèlerins avec le love interest (Joanne Dru, qui apparait tard dans le film), la mutinerie, car John Wayne devient obsédé et violent, la débandade des animaux qui prennent peur, la traversée de la rivière. Bref toutes les articulations dramatiques sont là, vues avant et après dans de multiples westerns.
    Malgré des éléments qui datent le film (d'horribles intertitres, une voix off inutile, une musique permanente et pénible) mais qui sont communs vu la date du film, le film emporte l'adhésion, grâce à la noirceur du personnage de John Wayne, grâce aussi aux personnages de Montgomery Clift, et aux très bonnes scènes avec Joanne Dru, qui oscillent entre modernité et théâtralité. Ces premières scènes avec Joanne Dru sont d'ailleurs un bréviaire pour apprenti dialoguiste: dans le ping-pong une question répond à une question.
    Un personnage féminin fort, des personnages masculins torturés (John Wayne et Montgomery Clift) font de ce western une bonne surprise. L'ensemble du casting est plutôt solide, avec les tronches de Walter Brennan (moins pénible ici que dans Rio Bravo), John Ireland ou Noah Beery Jr.
    Le film fait un usage important des décors naturels. Préconditions à beaucoup d'éléments dramatiques. Et ils évitent certains éléments de théâtralité.
    Nous n'avions une faible hystérésis sur ce western d'Howard Hawks. Erreur corrigée. Il se situe entre ses meilleurs: The Big Sky (1952) et El Dorado (1966).
    AliceL
    AliceL

    4 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 mars 2013
    Ce grand classique du western est d’une incroyable modernité : réflexion sur l’histoire (le passage d’un monde de traditions à la modernité), sur l’exercice du pouvoir (et sa dérive totalitaire) et interrogation sur la notion de transmission… « La Rivière rouge » est d’une grande complexité thématique. Ses personnages sont tout autant attachants qu’ambivalents (John Wayne campe magistralement un personnage paranoïaque et obsessionnel, Montgomery Clift est à la fois angélique et très ambigu dans son rapport à ce père de substitution, etc). Mais le film est aussi une magnifique épopée, celle de ces vachers qui amenèrent le bétail au-delà de la Frontière, permettant l’élargissement d’un pays. Histoire d’hommes comme les aime Hawks, ici teinté d’ambigüité homosexuelle à travers la douceur de Clift ; « La Rivière rouge » est une grande réussite, tant sur le fond que sur la forme.
    Jack G
    Jack G

    2 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 juillet 2020
    Premier western du réalisateur Howard Hawks, déjà connu du public pour avoir offert un hommage aux pionniers de l’aéropostale à travers Seuls les anges ont des ailes, blockbuster de l’année 1939, La Rivière rouge s’inscrit dans la lignée des films du genre où le bétail est au cœur de toutes les intrigues (pensons notamment aux Conquérants de Michael Curtiz, près de 10 ans plus tôt).
    Bien que La Rivière rouge ne soit pas la première incursion d’Hawks dans le registre western, ce long-métrage est tout de même considéré comme étant le premier du genre dans sa filmographie. Certes, Howard Hawks a déjà participé à la coréalisation du Banni, avec Howard Hughes, mais la tournure qu’était en train de prendre l’intrigue et le montage lui ont tant déplu que le cinéaste a quitté le projet avant la fin, ce qui a contribué à brouiller définitivement les deux hommes. Mais Hawks eut raison, puisque Le Banni reçu un accueil désastreux et fut descendu par les critiques, notamment par Jean-Louis Rieupeyrout, qui qualifie le long-métrage de « faux western intelligent » dans son ouvrage de référence La grande aventure du western : du Far West à Hollywood, 1894-1963. Cette rancune persista si bien que la sortie en salles de La Rivière rouge fut ralentie par Hughes, qui accusa Hawks d’avoir plagié Le Banni, en vain, puisqu’il suffit de l’intervention de John Wayne en personne pour calmer les ardeurs du premier.
    Après le succès du film noir Le Grand Sommeil (1946), réunissant le couple de légendes formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall, Howard Hawks, qui a d’ailleurs permis de faire connaître cette dernière, cherche à profiter de l’intégralité des bénéfices et revenus de son triomphe en s’émancipant des studios pour lesquels il est engagé. C’est ainsi que voit le jour, l’année suivante, en 1947, son propre studio de production, Monterey Productions. Sorti en 1948 mais tourné en 1946, La Rivière rouge est donc le premier long-métrage produit par cette nouvelle entité. Mais les tumultes financiers et environnementaux auxquels le réalisateur doit faire face lors du tournage (explosion du budget et intempéries) le désintéressent de cette expérience individuelle, si bien que ses futures productions naissent, pour la plupart, avec l’appui des grands studios hollywoodiens (la Warner et Paramount notamment).
    La Rivière rouge est une libre adaptation du roman Blazing Guns on the Chisholm Trail, de Borden Chase. Hawks, convaincu par les connaissances de l’auteur sur le Grand Ouest américain, décide d’ailleurs de l’engager pour l’écriture de son film, ce que le romancier accepte. C’est le début d’une prestigieuse contribution scénaristique dans le western, puisque Borden Chase est plus tard connu pour l’écriture de fameux films du genre : Winchester 73 (1950), Les Affameurs (1952), Vera Cruz (1954) et Je suis un aventurier (1954). Mais son association avec Hawks se passe mal, l’auteur n’acceptant aucune modification de son texte. Les désaccords entre Hawks et Chase furent si vifs qu’à la sortie du film, le second n’hésite pas à s’attaquer à la conclusion en happy end du premier, bien différente de celle qui figure dans son texte original. En effet, là où Borden Chase fait mourir Dunson, Hawks refuse de voir succomber l’un de ses héros afin que les spectateurs sortent heureux de la salle. Face à ce clivage, le réalisateur décide donc de faire appel à un scénariste débutant, Charles Schnee, dont la suite de la carrière, au même titre que Borden Chase, offrira quelques pépites cinématographiques, dont Convoi de femmes (1951).
    Le roman de départ est sur des faits historiques. Pendant la guerre de Sécession, la majorité des cow-boys texans s’étant enrôlée, le bétail négligé et livré à lui-même s’était accru plus que d’ordinaire et était estimé à plus de 5 millions de têtes à la fin du conflit. Les « carpetbaggers » ayant ruiné le pays et s’étant tout approprié, les Sudistes n’avaient plus les moyens de se payer de la viande de bœuf. En revanche, dans le Nord, où les immigrants s’étaient multipliés, on en manquait cruellement. Vers la fin de 1865, un homme nommé Jesse Chilsom partit avec un chariot du Kansas pour se rendre à Fort Worth au Texas, marquant sa route par des monticules de terre, la fameuse « Chilsom trail » du roman de Borden Chase. C’est lui qui apporta dans le même temps aux Texans la nouvelle que le bétail atteignait jusqu’à 50 dollars la tête dans le Nord. La solution était toute trouvée et le récit narrait le destin de deux hommes dont l’importance fut immense pour l’économie et l’histoire de leur pays, ayant ouvert officiellement cette piste pour le bétail après avoir fait franchir la Rivière Rouge à 250 000 têtes en 1866. Pour pouvoir coller le plus étroitement possible à ce récit, il semble évident que Hawks doive sortir des studios pour aller tourner en extérieurs.
    Au départ, c’est Gary Cooper qui est pressenti pour incarner le patriarche Dunson, mais la personnalité mégalomane et antipathique du personnage finit par repousser l’acteur soucieux de conserver son image de « bon américain ». John Wayne, alors tenté par la possibilité de diversifier ses rôles et de prouver sa palette de talents, exprime son intérêt et, soutenu par John Ford, obtient le rôle malgré sa crainte de jouer un homme plus âgé que lui. Un défi pourtant réussi, Wayne étant à la hauteur dans la peau de cet éleveur despotique et paranoïaque. La preuve en est : en voyant La Rivière rouge, John Ford, mentor de Wayne, aurait dit à Hawks que jamais il n’avait pensé que le Duke était capable d’autant de complexité dans son jeu.
    Le reste de l’équipe est composé de plusieurs seconds rôles que les amateurs de westerns peuvent aisément reconnaitre, dont Walter Brennan, l’éternelle recrue comique de la troupe fordienne qui est ici le pendant humoristique au personnage très dur de John Wayne. L’occasion pour Howard Hawks ne jouer sur le comique de situation qu’il apprécié tant grâce à un gag répétitif tout au long du film. En effet, Brennan se voit obligé de partager son dentier avec un indien tout au long du trajet, celui-ci en ayant gagné la moitié au poker.
    En revanche, pour jouer le fils héritier de John Wayne, Hawks recrute un débutant de 25 ans repéré sur la scène de Broadway : Montgomery Clift. En voyant débarquer aux essais cette nouvelle recrue avec sa gueule d'amour, le solide John Wayne ne voyait pas comment le duel entre leur personnage allait être crédible et déclara au réalisateur : « Howard, jamais ça ne va marcher. Jamais ce môme ne pourra se mesurer à moi ! ». Néanmoins, malgré sa retenue dans son tout premier jeu, l’acteur se révèle aux yeux du grand public et lance sa carrière. Dans sa biographie d’Hawks, Todd McCarthy raconte comment le réalisateur, ravi du sérieux avec lequel Clift apprit son métier de cow-boy, lui offrit un vieux chapeau ayant appartenu à Gary Cooper.
    On peut d’ailleurs penser que la tension entre John Wayne et Montgomery Clift a probablement servi le film car, comme dans l’intrigue, tout les oppose dans la vraie vie, que ce soit sur le plan politique ou personnel. Il faut dire John Wayne n’appréciait guère l’homosexualité de Montgomery Clift et aurait même tenté de le faire renvoyer. La meilleure scène qui échoit au jeune homme reste un concours de tir entre Matt et Cherry Valance, un pistolero incarné par John Ireland : leurs propos sur la taille et la beauté des armes à feu ont valu à cette séquence de se retrouver en bonne place dans The Celluloid Closet (1995), le documentaire de Rob Epstein et Jeffrey Friedman sur l’homosexualité à Hollywood.
    Enfin, le principal personnage féminin, campé par Joanne Dru, qui arrive tardivement au cours de la seconde moitié du film, ne bénéficie pas d’un long temps de présence à l’écran. On retrouvera toutefois l’actrice dans deux futures réalisations de John Ford : La charge héroïque (1949) et Le convoi des braves (1950).
    Rarement le protagoniste principal d’un western, qui plus est interprété par John Wayne réputé pour sa droiture et symbole des valeurs traditionnelles américaines, n’aura été aussi impitoyable, cruel, et dangereux. Déjà, dans la première partie du film, Dunson n’hésite pas une seconde à se séparer de sa compagne, il ne se précipite pas au secours du convoi estimant qu’il est déjà trop tard. Cette décision clairement indigne d’un héros, qui plus est westernien, pose d’emblée le portrait de l’homme qu’on découvrira par la suite, celui d’un cow-boy qui ne fait jamais demi-tour. En effet, le personnage de Tom Dunson, à l’exception de quatorze années toutes entières contenues dans une ellipse au cours de laquelle l’homme bâtit son ranch, est animé par un mouvement qui n’accepte ni l’arrêt, le détour ou le retour en arrière. Souverain et implacable, ce mouvement devient même l’emblème marqué sur le bétail de Dunson, un « D » accompagné de deux vagues symbolisant la « Rivière rouge » que le personnage traverse au début du récit.
    Devenu gros propriétaire, son entêtement s’est accentué ("change d’avis une fois dans ta vie" lui demandera Groot). Encore plus amer et résolu, il se croit libre d’établir ses propres règles ("La loi c’est moi") et estime que ses décisions doivent être suivies à la lettre. En bref, il ne doit pas montrer de faiblesse quitte à faire fausse route. Sa mégalomanie le fait presque s’ériger en juge divin : à chaque mort entravant son périple, il demande à se charger personnellement de lire les prières. Plus le temps passe, plus il se renferme et se durcit : il refuse même d’avoir le moindre scrupule et s’arroge les pleins pouvoirs de vie et de mort sur ses hommes. Après des journées harassantes, il n’a même pas un mot de félicitation ou de remerciement pour ses hommes, estimant qu’ils ont simplement fait leur boulot.
    Divisé en deux temps, le film montre même, dans sa structuration narrative, l’influence de ce mouvement inarrêtable opéré par Dunson : une partie où le convoi avance grâce à la force de sa détermination, et une autre où le groupe, usé et fatigué de l’intransigeance de son maître, s’en débarrasse et continue son chemin avec la peur que le chef déchu ne les rattrape. De fait, même mis sur la touche, le personnage principal n’en demeure pas moins le moteur de l’avancée du récit.
    Mais face à ce portrait peu reluisant, on peut aussi se demander si cette force de caractère n’a pas justement permis aux hommes du convoi d’avancer coûte que coûte, et de réaliser un exploit qui n’aurait peut-être pas pu avoir lieu avec un leader faible et hésitant.
    Mais si La Rivière rouge est devenu un modèle du western aux yeux de nombreux afficionados, force est de souligner certaines fautes techniques et scénaristiques qui sapent sérieusement l’intention de réalisme presque documentaire.
    D’abord, le caractère risible de certains plans montre à quel point nous sommes quand même loin de la maitrise fordienne. Pensons par exemple à la scène d’attaque des Indiens, où la contre-offensive menée par Matthew, successeur de Dunson, ne cache pas un étonnant contraste par rapport aux scènes tournées en extérieur. En effet, la chevauchée des cow-boys pour aller aider le convoi attaqué par les Indiens est, de toute évidence, tournée en studio, comme le montrent quatre plans successifs filmés de biais faisant voir les héros visiblement perchés sur de vulgaires chevaux de bois et se trémoussant pour faire croire à une quelconque cavalcade. Il en va de même pour le départ du convoi donné par des cris d’allégresse poussés par tous les membres de l’expédition, ces cris ayant visiblement été enregistrés dans un studio de quelques mètres carrés, l’écho étant épouvantable et anti-réaliste au possible. Ne parlons même pas des plans serrés sur les visages exaltés des cow-boys qui rappelleraient presque le cinéma soviétique.
    Enfin, la plus grosse absurdité scénaristique du film reste sa conclusion, d’ailleurs peu appréciée par l’équipe du film et par l’auteur du roman original, mais voulue par Hawks. L’essentiel de l’intrigue est centré sur les rapports difficiles entre le père et son fils, qui se transforment en un putsch venant du second et une traque sans répit de la part du premier. Leurs relations au départ basées sur l’admiration et la fascination tournent finalement à l’agressivité, à la rébellion, et même au désir de meurtre. Dans cette perspective, l’épilogue en happy end où le père et le fils tombent presque dans les bras l’un de l’autre est très décevante. Cerise sur le gâteau : Tess Millay, jouée par Joanne Dru, qui arrive par quelques mots à apaiser cette tension destructrice en prenant le ton d’une mère qui sermonne ses enfants. Pathétique. A propos de l’actrice, bien qu’elle apparaisse tardivement, son jeu est loin d’être convaincant, en témoigne cette scène où elle se prend une flèche dans l’épaule avec un calme déconcertant. On serait presque tenté de penser que la douleur d’une flèche plantée dans le corps est la même que celle d’une piqure de moustique.
    Entreprise démesurée (dans la fiction, plusieurs milliers de bovins font la route, sur le tournage, il y en avait plus de 1 000), comme le sera celle du second western d’Hawks, La Captive aux yeux clairs (1952), cette production de grande ampleur aura finalement coûté 3 millions de dollars, finalement rentabilisé par des recettes encore plus importantes (4,5 millions de dollars).
    Histoire d’un conflit de générations, La Rivière rouge (que l’on compare souvent pour son thème aux Révoltés du Bounty) est aussi un western magnifiquement élégiaque qui prend son temps à accompagner la progression de l’énorme troupeau à travers des territoires encore presque vierges. Pour autant, ce long-métrage est loin d’être empreint d’idéalisme, ses moteurs étant l’appât du gain, la vengeance et le désir.
    La Rivière Rouge est l’un des premiers westerns qui introduit une bonne dose de psychologie dans une odyssée personnelle pleine de dangers et de tensions. Plus tard, Howard Hawks réalisera deux grands westerns, La Captive aux yeux clairs et Rio Bravo, qui reprend en partie le conflit générationnel au cœur de La Rivière rouge, réussissant ainsi à entrer dans le cercle fermé des cinéastes les plus emblématiques du genre, lui qui a tant admiré John Ford. Mais pour l’instant, l’année 1948 ne voit pas encore en Howard Hawks ce statut prestigieux. Malgré un bon départ, La Rivière rouge manque de rythme et de réalisme, pour se conclure dans un épilogue consternant et absurde. Dommage, car les performances du principal trio d’acteurs sont à la hauteur.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 décembre 2008
    Le plus beau western de tous les temps.
    gotein
    gotein

    6 abonnés 311 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 décembre 2021
    Un grand western puissant au souffle épique, ou les scènes grandioses se succèdent. Mais ce qui reste passionnant c'est les rapports entre les personnages. John Wayne tout à la fois courageux puis cruel face à un Walter Brennan fidèle en lui même et une Joan Dru magnifique . Mais la vrai sensation du film c'est Montgomery Clift, 26 ans , qui pour son premier film, tout en retenue et en puissance arrive à faire jeu égal voire même par moments à éclipser le grand John Wayne. Certains regretteront peut être une happy end mais on pourra difficilement s'en plaindre tant la tension a été forte pendant la deuxième partie du film.
    BigDino
    BigDino

    7 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 février 2018
    Howard Hawks signe ici un western grand spectacle de qualité. Pour l'époque on a ainsi droit à des scènes très impressionnantes de chevauchées et de convoyage du bétail. Si on peut regretter une fin aseptisée, c'est la vision de Hawks qui est de divertir avant tout et donc la fin se devait de ne pas être sombre, cependant on appréciera néanmoins ce héros campé par John Wayne qui devient peu à peu tyrannique dans l'exercice du pouvoir, créant ainsi une analyse de la mécanique du groupe particulièrement réussie donnant la part belle au débutant Montgomery Clift.
    Marius J.
    Marius J.

    8 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juillet 2014
    Un très bon western, peut-être même le meilleur de Howard Hawks avec Rio Bravo. Épique, la traversée du désert par les cow-boys et leur troupeaux de 9000 têtes sur 3000 km est mise en scène dans les règles de l'art avec indiens, mutinerie, eun John Wayne éblouissant dans son rôle de chef autoritaire et imperturbable. C'est d'ailleurs du côté des personnages que le film brille le plus, sans oublier un humour cher a Howard Hawks qui fait souvent mouche.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 12 janvier 2009
    J'adore les westerns, pas celui-là. Tout est lourd. Film d'une autre époque, aux valeurs dépassées. Tout est convenu et quand j'entends d'autres critiques parler d'indiens dans ce film, c'est affligeant.
    Il y a 3 indiens qui sifflent en stéréo pendant une scène de nuit pour avertir le spectateur de pas les manquer car ils vont devoir s'empaler malencontreusement sur une balle de revolver. Passionnant.
    Verobisson
    Verobisson

    5 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 août 2023
    Merveilleux classique du genre : Il est étonnant d'apprendre que c'est le 1er western du réalisateur car le" fil rouge" du film est bien ce long convoyage de milliers de têtes de bétail. Le passage le plus captivant est justement le passage de la "Red River" où la tension est palpable, spoiler: ( bien qu'il ne se passe rien)
    ,avec la traversé des "cows" et le travail des "cows boys" sur leurs montures spoiler: (vraiment doués).

    Certes la vision des "peaux rouges" et des femmes est caricatural , mais on appréciera de voir l'attaque du convoi par les "comanches". Les deux acteurs principaux jouent avec harmonie leurs rôles : John Wayne en rustre impitoyable, et Montgomery Cliff spoiler: (qu'il est beau et monte bien à cheval)
    en fils épris de justice et de justesse
    Le tournage en noir et blanc et la musique sont très au point. On regrettera, comme dans beaucoup ces vieux films, une fin sympathique mais ridicule
    White Fingers
    White Fingers

    6 abonnés 1 011 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2023
    Il est assez rare de voir John Wayne jouer un rôle de « méchant ». Du moins, à cause de l’aigreur, il va devenir progressivement paranoïaque et violent. Intéressant. A son opposé, le très « cool » et sensible Montgomery Clift, son fils « adoptif ». « La rivière vouge » aborde la question du rapport filial (mythe d’Œdipe) : le « fils » qui n’a pas son mot à dire va chercher à s’extraire progressivement de l’emprise de son « père » omnipotent. L’intérêt principal de ce film réside, d’un côté, dans cette confrontation qui va dégénérer (avec une « mise à mort » symbolique) et, de l’autre, dans le mythe du convoi du bétail à travers le Wild West. Dès les premières scènes, la violence inhérente à cet univers sauvage s’installe et ne cessera d’aller crescendo. Dans la seconde partie du film, l’arrivée de la solaire Joanne Dru va éclaircir le film avec une happy end attendue (on aime, on n’aime pas). Malgré quelques temps faibles, un quasi chef d’œuvre quasi incontournable.
    Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1.
    Captain Hub'
    Captain Hub'

    3 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juillet 2022
    Faut-il être complètement égaré, voire passablement abscons pour abandonner comme le fait Tom Dunson (John Wayne), sa bien-aimée Fen (Coleen Gray), au milieu d'une caravane d'immigrants traversant les Grandes Plaines, en route vers la terre promise ! Le premier veut quitter le convoi avec son chariot, pour poursuivre en individualiste convaincu, sa propre route, à l'écart de la collectivité. Son objectif est de trouver une terre à pâturages, de s'y installer quel que soit le prix du sang à payer, et de bâtir un élevage destiné à faire pâlir de jalousie tous les grands propriétaires au nord du Rio Grande, puis de convier sa compagne à le rejoindre. Mais c'est sans compter la détermination de Fen qui refuse de le laisser partir sans elle. Autant le dire tout de suite, Tom commet une double erreur: se passer tout d'abord de la proximité de Fen, une jeune femme aussi solaire que passionnément bouillonnante, puis, de croire que celle-ci est en sécurité dans ce convoi, à l'abri des hors-la-loi ou des tribus indiennes qui écument la région. Restées hors-champ, l'attaque du convoi et sa destruction complète, infirmeront l'excès de prudence, l'intransigeance devrait-on dire, de Tom qui refusait d'exposer Fen aux risques inhérents à son rêve d'empire bovin. Bien mal lui en a pris. Peut-on imaginer geste plus définitif, plus énigmatique pour ne pas dire inepte alors que, totalement énamourée, Fen s'abandonne dans les bras de Tom, tandis qu'à l'arrière-plan, les chariots bâchés traversent imperturbablement le cadre ?

    Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film:
    http://etoilesdetoiles.blogspot.com/2022/01/un-moment-degarement-chez-howard-hawks.html
    Cyril G
    Cyril G

    1 abonné 33 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 mai 2020
    un classique du genre... peut etre un peu trop classique justement... la rivalité grandissante de john Wayne et de montgomery clift porte le film qui demeure marqué néanmoins par trop de longueurs.
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