Ryan Murphy frappe encore avec cette comédie musicale survoltée et pleine de paillettes ! Déjà à l'origine de séries Netflix emblématiques, le cinéaste renoue avec la réalisation d'un long-métrage après dix ans. "The Prom" est adapté d'une comédie musicale de Broadway, elle-même inspirée de l'histoire vraie d'une lycéenne qui se voit refuser l'accès au bal de promo de son établissement auquel elle voulait participer avec sa petite amie. Bien que la concernée soit devenue une figure militante médiatisée malgré elle, la fiction lui apporte le soutien de stars de la scène new-yorkaise qui sautent sur l'occasion pour défendre une cause tout en redorant leur image publique. Je ne connaissais pas du tout le synopsis et j'avoue que lorsqu'il y a Meryl Streep au casting, je fonce, peu importe le film ! Mais cette comédie musicale teenage à la sauce Disney Channel, bourrée de bons sentiments, de néons et de chorégraphies déchainées se révèle peu surprenante. Certes, "The Prom" est engagé dans son message prônant la différence et la tolérance, mais j'ai eu une grosse sensation de lassitude, de niaiseries et de déjà-vu. Qu'on connaisse "Glee", "High School Musical" ou n'importe quel film teenage abordant les questions d'identité sexuelle au lycée, ce nouveau bonbon acidulé ennuie rapidement car il repose sur un fil rouge déjà bien usé. La présence de Meryl Streep, Nicole Kidman et Kerry Washington apportent néanmoins du crédit à l'ensemble grâce à leur talent incontestable et quelques scènes comiques et sincères. Les scènes de romance de Streep sont pour moi les meilleures. Bref, on se plaît à les observer se déhancher parmi cette foule d'ados. Sans elles, le film aurait été bien insipide car même si ça joue bien, les deux jeunes actrices principales ne font pas mouche. Pour ce qui est des musiques, je les ai trouvé trop nombreuses, assez longues et insignifiantes pour la plupart (chaque personnage a son petit moment de gloire). Heureusement, il y en a une ou deux qui se démarquent mais pas suffisamment pour qu'on ait envie de les réécouter. En fait, le gros défaut de "The Prom", c'est que c'est trop, tout le temps : trop de chansons, trop de flash-mobs, trop de kitsch, trop de clichés (gay modélista, lesbienne en toxido, stars opportunistes et égocentriques...), trop de bons sentiments, trop de déjà-vu, trop d'énergie si bien que j'ai fini par me noyer et à pas retirer grand chose si ce n'est un film gonflé d'optimisme et de show à l'américaine. Cela dit, à la veille de Noël, et surtout par les temps qui courent, "The Prom" peut s'avérer "essentiel" pour la plupart de celles et ceux qui le regarderont...