Ça marche!? : les secrets du tournage

Camille de Casabianca a rencontré par hasard des jeunes membres du parti En Marche ! alors qu'ils occupaient le même immeuble parisien fin 2016. Après avoir fait leur connaissance, la réalisatrice souhaitait les filmer : "Dans leur rapidité, leur fougue, je voyais du cinéma". 

Si ses premières demandes à suivre avec une caméra le parti est refusé, la cinéaste persévère et finit par convaincre plusieurs ministres du gouvernement avec lesquels elle se retrouve par hasard un jour dans le train. Quelques semaines plus tard, elle reçoit le feu vert pour réaliser un film indépendant, sans aucun droit de regard : "J'ai été acceptée partout, à Paris comme dans les territoires. Au siège du mouvement, on m'a offert un badge pour circuler librement".

Après s'être intéressée au Nouveau Parti Anticapitaliste dans C'est parti en 2010, Camille de Casabianca se penche sur En Marche ! qui marque selon elle "une nouvelle vague de la vie politique française". Interpellée par la modernité du phénomène, elle voulait faire un film sur ce mouvement qui "enquête, qui expérimente, qui débat". Elle explique : "En France comme ailleurs, tout a changé dans la société ; par contre, les institutions n'ont pratiquement pas bougé. La politique, l'enseignement, les hôpitaux, la justice sont en crise. Dans le film, on voit des gens qui se mobilisent, qui se lèvent, tout cela dans une grande confusion".

La réalisatrice a traversé la France pour rencontrer des Marcheurs en action, de l'Aisne à la Corse en passant par la Côte-d'Or, l'Hérault, la Meurthe-et-Moselle, Paris et la Somme : "Ce qui est frappant dans ce mouvement (si on veut être précis, c'est un mouvement et non un parti), c'est une diversité, une convivialité et un mélange entre les adhérents de base et les dirigeants. Dans le film, on suit des ministres qui discutent avec 20 anonymes au bistrot... Ce sont eux tous, les personnages".