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    Un autre monde
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    Anonyme
    Anonyme

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 février 2022
    Très déçue par ce film… j’avais accroché avec le scénario, mais outre les interminables longueurs du film, j’ai trouvé ça faux : je connais bien le monde de l’entreprise (côté salariat), et le personnage de Philippe n’est pas crédible du tout. Autant il l’était dans les films précédents, mais là… ça retrace sans doute très bien la vision que les salariés éloignés de la direction se font de leur directeur, mais dans la grande majorité des cas un directeur fait preuve d’un minimum d’écoute et de clairvoyance - et à fortiori un directeur de site! Là, c’est grossier tant c’est parodique.
    Syy A
    Syy A

    4 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 février 2022
    Vincent Lindon magistral. Dans son rôle de cadre supérieur à la limite du rupteur à vouloir conjuguer avec les valeur sociales et les demandes incommensurables, invraisemblables de sa direction mère, il retranscrit toute la dangerosité des affres du marché capitaliste actuel. Le film est poignant du début à la fin et la mise en scène pèse sur nos émotions malgré de micro longueurs parfois.
    Une très belle œuvre digne du grand écran français
    Cinememories
    Cinememories

    439 abonnés 1 431 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2022
    Stéphane Brizé est capable de mettre à nu certaines vérités, que le temps finit par déchirer (Quelques heures de printemps, Une Vie), mais il est également capable de laisser le chaos du quotidien raisonner de lui-même. Dans la lancée de « La loi du marché » et « En guerre », il porte de nouveau Vincent Lindon dans une spirale administratives, où plus rien ne compte que les valeurs d’une entreprise, en quête de chiffres et d’un monopole écrasant. Pourtant, la nature humaine a toujours une place primordiale dans ce plaidoyer ludique et qui réclame la tension dans chacun de ses plans, qu’ils soient significatifs ou simplement démonstratifs. L’œuvre déplace même son point de vue là où il le regard doit justement se poser. Les enjeux des personnages font alors tout ce qu’il faut pour rendre ce récit aussi romanesque que possible, tout en laissant traîner le filigrane d’une terrifiante réalité, que nous pensons déjà avoir assimilés.

    L’approche du cinéaste et son co-scénariste Olivier Gorce est la bonne, permettant ainsi d’engloutir la masse salariale à un jeu de compétitivité, régi par des forces invisibles, mais dont les conséquences dépendent vraisemblablement du marché financier. Alors que la mondialisation devient le nerf de la guerre des têtes d’entreprises, d’autres piétinent pour leurs supérieurs, dont les ordres peuvent résonner comme des caprices de bureaucrates, avides de gonfler leur portefeuille. Pourtant, bien que l’on prenne plus de distances avec le bas de la chaîne, les cadres eux-mêmes ne sont pas à l’abri de coups de bâton, qu’ils doivent transmettre à leur tour, afin de prouver leur bonne foi aux valeurs qu’ils défendent. C’est le triste constat que subit Phillipe Lemsle, dirigeant d’une usine de province, qui se bat contre sa hiérarchie, où la loyauté et autres discours du management moderne ne le sauveront pas d’une oppression, qui aura des teintes jusque dans sa vie privée.

    Il n’est pas étonnant d’ouvrir l’intrigue sur une instance de divorce, où les biens communs sont disputés par des avocats qu’ils n’ont plus rien d’humain dans les échanges. Anne (Sandrine Kiberlain) et son mari ne sont pourtant pas de cette trempe, de cette désincarnation volontaire, simplement pour satisfaire des profits, établis sur le malheur d’autrui. Et c’est également ce qui arrive à Elson, entre les réunions formelles et informelles, qui débâtent sur les conséquences d’un plan social « dégraissant ». On ne le justifiera jamais assez, car les licenciements influent bien plus que prévus sur les performances d’un système et sur le bien-être de salariés, qui sont au bord de la rupture, mais qui ne l’est pas ? Lorsque Philippe s’évade un peu plus, il retrouve son fils hyperactif (Anthony Bajon), symbolisant l’avenir d’une jeunesse qui doute, qui s’énerve facilement, qui cherche à se trouver une destination, qui tient hélas du rêve, car personnes n’est à l’abri des ficelles qui se déploient autour de nous.

    La roue tourne dans « Un autre monde », mais pas dans le même sens selon les individus, où les cadres courent constamment sur un tapis roulant. Et quand bien même on puisse encore tenir sur ses pattes, ils ne font que stagner, qu’exploiter l’horizontalité de leur champ juridique et patronal. Le récit parcourt toute cette frustration, qui arrive jusqu’à une dirigeante, tantôt distinguée, tantôt démoniaque, campée par une étonnante Marie Drucker. Finalement, nous retiendrons que l’étroite collaboration avec ses pairs ne tient qu’à un fil, qu’il s’agit de bien tirer ou de relâcher au bon moment. Mais le timing et le sens des responsabilités ne semblent plus s’accorder une once d’initiatives, si elles n’ont pas déjà été avortées ou ne seront pas finies pas en bouillie à l’arrivée.
    lionelb30
    lionelb30

    382 abonnés 2 490 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 mars 2022
    Une démonstration efficace du capitalisme mondialisé et de la recherche du profit quoi qu'il en coûte. L'histoire parallèle de la vie familiale se veut un peu émouvante mais n'apporte pas grand chose au sujet principal. Les acteurs principaux sont pas mal mais des acteurs moins connus aurait était plus fort.
    arthur44
    arthur44

    25 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 février 2022
    Succession un peu lassante d'affrontements de cadres en réunions avec leur haute direction ou leur personnel. Si le monde de certaines entreprises multinationales est vraiment ressemblant, ce film vous invite à savourer votre condition de retraité lorsque vous en faîtes partie !
    oooooooooo
    oooooooooo

    86 abonnés 108 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 février 2022
    Depuis cinq films, non que la carrière de monsieur Brisé ait commencé avec sa rencontre avec monsieur Lindon, cette complicité de cinéma accouche du meilleur. Monsieur Brisé ayant encore affiné son travail d'intégration d'acteurs/rices "non professionnelles qui tous touchent ici à l'incarnation parfaite.
    Magnifique sur le fond (les scènes avec Antony Bajon, une des plus choses arrivée au cinéma français ces dernières!ères années, en contre-champs, étant particulièrement délicates) comme sur la forme (certains pointeront une part de manichéisme. Actons qu'ils sont aveugles ou partie prenantes. La vérité est souvent au moins aussi pire).
    Le cinéma français donne actuellement le meilleur de lui même. Une bénédiction.
    Bernard M
    Bernard M

    20 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 février 2022
    Un film raté et décevant en dépit d'un sujet qui, à défaut d'être captivant, est intéressant: l'emprise de la finance sur les grandes entreprises.Dès le début, ça part mal: une belle collection de photos qui aurait pu servir de toile de fond à un ban
    titre de base ( principaux acteurs...): il n'en fut rien.Le film est ensuite une collection de gros plans qui lassent vite et dans lequel on nous étouffe et on se perd en discussions qui n'en finissent plus..On aurait pu étoffer la vie de couple, les rapports avec leur fils cadet, rien! Sandrine Kiberlain fait donc tapisserie ou presque.Reste Vincent Lindon qui fait ce qu'il peut avec le talent qu'on lui connait pour sauver quelque chose de ce film.
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 384 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2022
    Philippe est directeur de site dans une entreprise internationale. Cette dernière, bien que bénéficitaire décide de procéder au licenciement de nombreux salariés afin de donner un signal attractif à ses actionnaires. Stephane Brize complète ici sa trilogie sur certaines contradictions observées dans le monde du travail. Après "la loi du travail" et "en guerre" complète ici son entreprise. Sans surprise, Vincent Lindon porte avec brio et talent le film sur ses épaules. La réalisation est effectuée en plan serré qui tel un microscope nous entraîne à l'intérieur de ses personnages, de leur contradiction, de leur tiraillement moral. Il est vraisemblable que Maurice Pialat aurait aimé ce film.qui possède un accent de vérité assez impressionnant presque proche du documentaire. Au plan thématique, le film se rattache au courant du réalisme social à l'égal du cinéma de Robert Guediguian ou de celui du britannique Kenneth Loach. "Un autre monde" ne se présente pas du tout comme une critique globale du capitalisme (comme je l'ai lu), mais contre ses excès qui vont parfois jusqu'à broyer les individus jusqu'à leur être le plus profond en les incitant à s'asseoir sur les préceptes moraux les plus élémentaires. André Comte Sponville, célèbre philosophe contemporain, qui donne des conférences aux cadres des grandes entreprises, dans son ouvrage intitulé : "le capitalisme est il moral ?" faisait de manière didactique et accessible le tour de la question. Par essence le capitalisme n'a pas d'autres buts que de générer des profits, certes indispensables à l'amélioration des conditions matérielles du plus grand nombre. Mais cette vision positive au plan de l'efficacité produit aussi des conséquences négatives sur les individus. Pour éviter, limiter ses abus, le politique et le citoyen n'ont pas d'autres moyens que d'intervenir afin de le réglementer et de limiter certains effets délétères. "Il n'y a pas d'avantages sans inconvénients " dit Philippe dans le film. La politique n'a t elle pas aussi pour but idealement d'arbitrer justement entre des intérêts divergents ? Le titre du dernier opus de Stéphane Brize laisse entendre que la vision généreuse d'un monde juste et équitable est peut-être de l'ordre de l'utopie. Brize avec la réalisation de sa trilogie et la participation active de Lindon soulignent que lorsqu'il s'agit de défendre et de lutter pour sa dignité, il faut tenir bon. Il y a des combats universels qui finalement ont plus qu'un prix mais une valeur ( comme l'écrit Philippe à sa supérieure hiérarchique dans la dernière partie. Un film sérieux qui suscite le débat et la réflexion. C'est déjà pas mal.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    671 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2022
    Directeur depuis 7 ans d'une usine française appartenant à un grand groupe américain, Philippe Lemesle voit petit à petit toute sa vie exploser : divorce, pression terrible au travail, rôle de père difficile...
    Dos au mur et isolé, trouvera-t-il les solutions pour s'en sortir, ou bien sombrera-t-il définitivement ?
    Dans la lignée de son précédent film "En Guerre" (2018), Stéphane Brizé nous replonge ici dans le drame humain d'un plan social en entreprise, mais cette fois-ci du point de vue du patron, joué par un Vincent Lindon bouleversant de combativité.
    Avec une intimité et un réalisme rares dans sa façon de filmer, le réalisateur va plus loin et pousse cet homme aux limites de ses propres valeurs à tous les niveaux : professionnel bien sûr, mais aussi personnel et familial.
    Cette diatribe contre notre système hyper capitaliste, véritable machine à broyer l'humanité de chacun d'entre nous, est une vraie réussite cinéma.
    Un drame poignant, d'une justesse folle, et servi par des comédiens bluffants d'authenticité : percutant !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    Sylvain P
    Sylvain P

    299 abonnés 1 328 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2022
    Un Autre Monde est un film passionnant. On peut être d’accord ou non avec l’absence de contextualisation « économique », mais c’est le côté humain que veut nous montrer Stéphane Brizé. Vincent Lindon incarne un directeur pris en étau entre une direction générale soumise à des actionnaires et des employés qui l’imaginent du mauvais côté. Il ne fait pas bon travailler en entreprise depuis la dérive néolibérale des années 80 de Reagan et Thatcher. Difficile d’en sortir, quarante ans après ce tournant majeur pourrissant l’économie et l’humanité. Sandrine Kiberlain est magnifiquement touchante.
    garnierix
    garnierix

    195 abonnés 412 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2022
    Un Autre Monde est un film sur « notre monde ». Le synopsis d’Allociné est un peu fautif, et celui de Wikipédia à moitié : la Direction de ce cadre supérieur n’est pas « incohérente » —le problème est là justement. C’est l’histoire d’un homme bel et bien installé dans notre monde, qui s’avise que ce monde pourrait être « autre ». Il s’en avise surtout par le regard qu’il finit par porter sur sa vie privée. Sur son fils un peu handicapé en l’occurrence —les conversations sans queue ni tête des praticiens qui s’en occupent ressemblent tellement à celles qui ont lieu en entreprise (quand par exemple il faut couper un bras sans le couper, ni chercher à faire autre chose que couper un bras). On s’avisera avec lui qu’on doit parfois choisir à la fin entre être méprisable et ne pas l’être. Quant à l’entreprise, elle n’a qu’une loi, celle du marché. Ce film sera soporifique pour les gens qui cherchent autre chose que la réalité pure et dure dans le cinéma. Mais quand on s’y prépare, on assiste à une pièce très bien jouée, superbement scénarisée. Et tellement empreinte d’une nostalgie pour un autre monde —cette nostalgie se met en place dès le début avec une caméra douce, et nous emporte jusqu’à la fin avec la chanson d’Anne Sylvestre « les gens qui doutent » (1977). Ce n’est pas un film drôle. Ce n’est pas divertissant. Mais c’est super. A.G.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2022
    « Un autre monde » (2022) est le 3ème volet de l’opus de Stéphane Brizé sur le monde du travail après « La loi du marché » (2015) et « En guerre » (2018). Vincent Lindon incarne ici Philippe Lemesle, le Directeur d’Elsonn, une entreprise d’électro-ménager qui comporte 5 usines en France sous la tutelle d’un directoire national dirigé par Claire Bonnet-Guériln (Marie Drucker dans un rôle très incisif et étonnant) … pour une multinationale américaine. Le film ouvre sur des photos du couple avec son épouse, Anne (Sandrine Kiberlain) et leurs enfant Lucas et Juliette puis sur une confrontation entre les 2 époux en vue de leur divorce, Anne disant qu’elle a sacrifié depuis 7 ans sa propre carrière pour celle de son mari … mais rien n’est dit de plus sur leur vie sentimentale, leurs loisirs, leurs amis … Philippe Lemesle doit selon les ordres reçus « dégraisser » 10 % de l’effectif de son usine soit « 58 cases dans lesquelles il faut mettre un nom … de préférence un employé de plus de 50 ans ! ». Avec son DRH, il n’y arrive pas. Parallèlement si sa fille réussit ses études aux USA, son fils Lucas (Anthony Bajon assez étonnant) apparemment dans une école de commerce, « a pété les plombs » dans un délire paranoïde (« Il a téléphoné à Mark Zuckerberg qui l’attend pour Facebook à condition qu’il obtienne son examen de fin d’année » … Là aussi on ne sait rien de plus sur son adolescence ou d’éventuels signes annonciateurs de sa pathologie psychiatrique … mais je dirai que finalement c’est mieux car cela aurait alourdi le film. Et surtout Phillipe de se retrouver ainsi avec les œillères d’un cheval au pied du mur ! Il va rencontrer les 4 autres Directeurs français de la boite : 3 obéissent aux ordres du Big Boss (dont l’un car il est proche de la retraite) et seul un Directeur suivra Phillipe dans un plan original permettant à la société de faire de substantielles économies. Mais ce plan, pourtant appuyée par Claire Bonnet-Guériln qui vise la direction européenne du groupe, sera balayé par le Big Boss américain qui en dehors de ses actionnaires, n’a « qu’un seul Dieu : Wall Street ». Claire tendra une dernière perche savonneuse à Philipe qui - hier ingénieur dirigeant avec toute son éthique n’est plus aujourd’hui qu’un simple exécutant - à laquelle il répondra dans une lettre pleine d’humanité.
    L’avant dernière scène est pour ma part totalement inutile … sauf si on n’a rien compris au film. La dernière scène est une ouverture vers la liberté pour ce couple et leur fils … mais pour quel avenir, le monde capitaliste étant loin de s’écrouler !
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    68 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 février 2022
    J’ai d’abord pensé: on déborde largement du monde du travail ! L’instance de divorce avec Sandrine, puis le grand fils en grave dépression, c’est trop !
    Mais non, c’est Stéphane Brizé qui a raison!
    Quand le travail prend trop de place, c’est toute la vie de la famille qui vacille….
    Et puis, il y a aussi, la place du cadre dans son entreprise…..ce moment où la direction générale ne lui demande plus son avis. Ce moment où les grandes décisions sont prises ailleurs et ou le cadre n’est plus « qu'un porte-parole »
    de la direction générale.
    Tous ces éléments contribuent à la réussite du film; comme toujours les interprètes sont impeccables et même davantage;
    Marie Drucker n’est pas en reste, dans son personnage glaçant.
    Stéphane Brizé, sait nous montrer toutes les facettes du monde du travail.
    Et quand Vincent Lindon, établit la liste des « sacrifiés » les questions nous viennent:
    - pourquoi ce nombre là et pas moins ou…davantage ?
    - les noms…sont des personnes, avec des vies, des familles, une histoire…..
    Ciné-13
    Ciné-13

    90 abonnés 887 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juillet 2022
    Ce film d'un réalisme incroyable est un chef d'oeuvre relatif au monde de l'entreprise, avec une interprétation remarquable de Vincent LINDON. Nous sommes happés par une succession de scènes toutes aussi crédibles et intenses : préparation du divorce avec les avocats, hospitalisation du fils autiste, réunions de préparation de plan social, réunions patron-DAF, réunions entre directeurs de site, avec la DG, avec le PDG, entretien de licenciement avec négociation,...
    "Ma liberté a un coût, mais elle n'a pas de prix!"
    Absolument génial!
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    79 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 février 2022
    Ai vu "Un autre monde" le dernier film de Stéphane Brizé. 1er grand grand coup de coeur de l'année. Après "La loi du marché" où Vincent Lindon était chômeur longue-durée et "En guerre" où l'acteur était représentant du personnel dans ce dernier opus Vincent Lindon est Cadre Dirigeant d'une succursale d'Electroménager. Il se retrouve pris en étau entre la Direction Nationale qui a ordre de procéder à un licenciement massif dans toutes les antennes françaises et ses employés. A son habitude la caméra de Stéphane Brizé est chirurgicale, implacable et colle pratiquement aux visages de ses personnages. La précision du montage est extraordinaire et Brizé fait s'enchainer des scènes qui se répondent les unes aux autres. La scène d'ouverture dans le cadre de la vie privée voit Philippe et sa femme (Sandrine Kiberlain) avec leurs avocats pour négocier leur divorce difficile, lors de cette rencontre Philippe se voit attribuer beaucoup de tords et dans la scène suivante dans le cadre professionnel nous voyons Philippe et son bras droit établir le nombre de personnes à licencier dans leur entreprise, la scène suivante nous voyons le fils de Philippe, étudiant en plein burn-out entrer à l'hôpital car il ne supporte plus la pression. Tout s'enchaine implacablement et tous les personnages sont condamnés à être dans un engrenage sans fin, où chacun exerce une contrainte insurmontable sur son prochain. C'est mécanique, il n'y a aucune place à l'humain. Un autre monde. 1h36 sans aucune longueur, sans scène inutile. Où voir les jambes d'un homme courant sur un tapis de course raconte toute la folie, les paradoxes de notre monde... s'épuiser à courir sur place !!! Le film est implacable mais tourné vers l'optimisme tout de même. La précision de l'écriture, le rythme à l'intérieur des scènes, la qualité de jeu des acteurs (Vincent Lindon égal à lui-même, Marie Drucker impressionnante de rigidité et de froideur, Anthony Bajon très émouvant dans son personnage de jeune adulte qui se croit plus fort qu'il n'est...). "Un autre monde" est aussi un appel urgent à un autre monde, où les actionnaires ne seraient plus les rois et le capitalisme plus la seule et unique règle du jeu. Stéphane Brizé signe trois quatres scènes magistrales dans ce film, C'est à dire des séquences qu'on n'oubliera jamais. Philippe rendant visite à son fils en hôpital de repos, une visite de maison en vente (scène incroyable dans son écriture, sa mise en scène puissante (on ne voit ni la maison, ni les gens qui désirent acheter) c'est une scène lapidaire et déchirante et la grande scène finale avec Marie Drucker. "Une autre monde" est un film essentiel, puissant, intelligent. Entre la Campagne Présidentielle affligeante et la guerre en Ukraine dirigée par un Dictateur totalement fou, je n'avais pas tout à fait le courage d'affronter un film politique au sens large. Mais ce film qui ne donne aucune solution est ouvert et offre tout de même de beaux espoirs.
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