Avis sur Les Mélancolies de Sade

C'est à l'homme qu'était le marquis de Sade et non à l'écrivain sulfureux que ce film s'intéresse. L'homme qui a passé la moitié de sa vie en prison. Le film le suit dans sa cellule aux prises avec ses états d'âme, ses souvenirs, ses fantasmes, à travers ses face-à-face quotidiens avec un geôlier borné qui ne comprend rien à ce que le marquis lui raconte, mais qui finira cependant, malgré lui, à prendre son prisonnier en sympathie.
Un film original et subtil, à la fois réflexion philosophique et portrait d'un homme profondément humain et injustement maudit.
On regrettera la répétition excessive de longs travellings dans une combe, certes très esthétiques (en couleur alors que le reste du film est en noir et blanc), mais dont on ne voit pas bien la raison d'être. Et on sourira avec indulgence devant l'accent méridional de l'acteur qui interprète le rôle du Genevois Jean-Jacques Rousseau, dont le réalisateur imagine une rencontre fictive avec Sade.