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Colettebuisson
5 critiques
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2,0
Publiée le 23 novembre 2022
J'avoue que je suis allée voir "Pacifiction" pour Benoît Magimel que je considère comme un des meilleurs acteurs français de sa génération : 2h45 à profiter de son talent, quelle aubaine ! Je suis ressortie de "Pacifiction" en me disant: heureusement qu'il y avait Benoît Magimel ! Je ne savais pas qu'il fallait être un "initié" pour voir un tel film. J'ai donc été réceptive à la moindre accroche, au moindre moment de décollage mais que ce fut difficile ! Certes, l'image est belle ! Certes l'atmosphère lourde et envoûtante est bien présente ! Certes certains seconds rôles sont bien tenus (une mention particulière à Matahi Pamprun) ! Mais ça n'a pas suffi à éviter l'ennui... Ça n'a pas suffi à faire oublier le gâchis( financier notamment !) que représente le tournage d'un tel film... Quel dommage ! Deux étoiles par respect pour toute l'équipe du film.
Je ne vais pas essayer d'écrire quelque chose d'intelligent, juste un mot d'avertissement pour les éventuels spectateurs qui trainent ici.
Radicalement déroutant, le film contrarie souvent, mais surtout impressionne.
Ça me parait 10 000 pieds au dessus du reste du cinéma actuel (ou même passé -je regarde tout genre de tout pays et toutes époques depuis une trentaine d'année- par exemple j'aime bien John Gianvito et Henri Pouctal, mais reste insensible à Lav Diaz, pour dire que j'ai des éléments de comparaison). Depuis Histoire de ma mort je considérais Serra comme le plus important des cinéastes à mes yeux, le principal à faire avancer le cinéma qui m'intéresse.
Attention, le noyau dur du film est un petit peu sombre. Ce n'est pas une pure comédie de divertissement, plutôt une pièce retorse et bien murie, extrêmement élégante. J'attends de me remettre de la première séance pour y retourner.
Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui. Mais n'étant pas enferré dans mes certitudes, et immergé que j'étais dans l'atmosphère émoliente d'un dernier jour à Cannes, j'ai décidé de me farcir Pacifiction en rattrapage, le dernier jour du Festival 2022. Mal m'en a pris : j'ai revécu les mêmes sentiments qui m'avaient assailli lors de ma première expérience avec Serra. L'impression constante que le réalisateur joue avec mes nerfs, qu'il se moque complètement de mon plaisir et qu'il n'est conduit que par les errances de son imagination souffreteuse. C'est peu dire que le film peine à remplir les 2h45 qu'il vole à la vie de ses spectateurs. Chaque plan pourrait durer 2 fois moins, 10 fois moins, ou pourquoi pas 10 fois plus que sa durée actuelle : cela ne changerait rien à ce que le film raconte, ou plutôt ne raconte pas. Car en réalité l'oeuvre de Serra est probablement plus proche de l'art contemporain que du cinéma. La narration y est inexistante, et le peu d'intérêt qu'on trouve à suivre les indigentes pérégrinations de Magimel réside dans une atmosphère qu'on pourra qualifier de psychédélisme éthéré, ou de spleen queer tropico-kitsch, façon Mandico sous léxomyl. Dans ce brouet arty sans queue ni tête, on ne sait pas dire ce qui est le plus terrible : la banalité éculée d'un fantasme politique de pacotille, l'esthétique de brochure publicitaire, l'ambiance mal digérée de film d'espionnage ou les effluves malsaines d'un néo-colonialisme dont le deuxième degré n'est pas avéré. A éviter.
Un gloubi boulga de dialogues peu crédibles, une improvisation sans esprit, un moment qui n'en finit pas de transpirer l'ennui. 2 h 45 de dialogues qui n'en sont pas et que seule la volonté de souffrir permet de supporter. Le réel n'est pas le sujet car le jour où l'on verra un Haut Commissaire de la République gloser quotidiennement dans des boîtes de nuit, la Polynésie aura changé de maître. La critique parisienne ayant sorti les superlatifs, nous étions prévenus. Le pire était à craindre.
Plutôt décevant, La lumière et le cadre se veulent parfois très captivant et contemplatif lors de séquence de couchés de soleil ou encore celles qui prennent place dans la boite de nuit, bien que durant certaines séquences, de nuit, en extérieure on ressent beaucoup l'éclairage artificielle et c'est dommage.
En ce qui concerne l'histoire, Albert Serra ne m'en donne pas suffisamment pour tenir mon attention, les enjeux sont mal exposés et même si il arrive à créer un atmosphère anxiogène qui s'amplifie au long du film, on ne voit pas ''la bombe'' indispensable à vraiment créer du suspense.
Magimel tiens très bien son personnage mais comme on ne comprends pas ses objectif ça le rends vite insupportable. Le film permet néanmoins de découvrir de très bon acteurs tahitiens aux accents délicieux tels que Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun.
En claire, se film vous plaira si vous êtes en quête de belles image, et d'acteurs envoûtant, mais le scénario n'en vaut pas le détour.
Thriller même pas, paranoïaque à coup sûr, film à éviter. Dialogues absents ou tellement décousus, que l'on s'interroge Paysages massacrés par la caméra alors qu'ils peuvent être si beaux même sous la pluie, personnages au-delà de la caricature (le haut-commissaire) ou de l'invraisemblance (l'amiral qui n'a même pas les bons insignes d'uniforme, les filles sur un sou-marin, etc) Un sommet d'ennui, en somme
Un film complètement pas construit a été ma prière impression. Les scènes se succèdent sans réel lien et les personnages apparaissent comme ils disparaissent. Certes Benoît Magimel est convaincant dans ce rôle de haut commissaire mais il ne peut supporter 2h40 de quasi improvisation scénaristique avec une intrigue à peine exploitée d' essais nucléaires. Les images sont belles mais se répètent. Bref un film largement évitable.
Spectateurs, ne venez voir ce film que disposés à la contemplation, à la rêverie, à toutes les formes de dérives de la pensée hors de la raison raisonnante : les dialogues égarent et entraînent sur de fausses pistes et il faut le temps qu'il faut pour parcourir le lagon en tout sens avec le gouverneur de Roder, Benoît Magimel magnifique. Vous croiserez les personnages de biais -Sergi Lopez prouve une nouvelle fois à quel point, immense acteur (quelle présence incroyable !), il est sous employé, vous rêverez avec le peintre Albert Serra, ses incohérences magiques, ses lubies, sa fantaisie. Ne venez pas si vous n'avez pas le temps et si vous recherchez dans un opus cinématographique la trop fameuse "cohérence narrative" : cette oeuvre n'est pas formatée, c'est la vision d'un poète.
Etonnant et surprenant ! Un film à l'intrigue à la fois lente et insoutenable. D'une poésie incomparable. Des images paradisiaques comme toile de fond du drame. Je recommande, si vous voulez vous ouvrir à un autre type de cinéma, d'esthétique, de narration. A fuir si vous vous attendez à voir du déjà vu.
N'ayant jamais vu de films de Serra, et au vu des critiques pour le moins partagées, il va sans dire que j'abordais le visionnage de Pacifiction avec une curiosité, teintée d'optimisme face à la découverte d'une oeuvre manifestement clivante. Un optimisme absolument réjoui par cette expérience.
La critique de Pacifiction doit commencer par la photographie envoutante qui nous emmène dans les paysages sublimes de la Polynésie et dans les ambiances tamisées des soirées fréquentées par le personnage. Servie par un accompagnement sonore très léger, la réussite esthétique du film, marquante, justifie à elle seule le passage en salle.
Un personnage parfois touchant dans la solitude de son rôle d'incarnation d'un état "colonisateur" au sein d'une société qui tout en lui faisant sentir qu'il ne lui appartient pas ne lui montre pourtant pas de franche hostilité. Mais surtout à pleurer de rire dans ses envolées narcissiques, servies par l'incarnation parfaite de Benoît Magimel. On suit ses efforts pour servir un but indéfini, prétextes aux belles images et aux jeux de lumières, et aux rencontres avec quelques représentants de la société insulaire.
N'allez pas chercher dans Pacifiction une tentative sociologique de depeindre les réalités de la France du bout du Monde. Les personnages secondaires peu credibles sont à prendre au second degré et ne servent ici qu'à servir la vocation purement cinématographique de film : jouer avec les images et avec les dialogues.
La lenteur du film et la quasi-absence de l'intrigue risquent de rende les 2h45 difficiles pour une majorité, mais ceux qui sauront s'armer d'humour et accepteront de se laisser bercer profiteront d'un véritable bijou.
Régulièrement le jury cannois récompense des bouses et écarte des grands films. Il a fait très fort cette année à cet egard ! Pacifiction est un film immense comme ca faisait bien longtemps que je n’ en avais vu. C’est un film politique qui montre les forces à l’œuvre dans un microcosme polynésien avec toute transposition possible (la tirade du haut-commissaire dans la dernière demi-heure dit tout à ce sujet). La réalisation et la photo sont époustouflantes. Aucun loupé dans l’interprétation. Et surtout du temps. Cette valeur cardinale du cinéma contrairement à la télévision qui n’en a jamais. Le film installe le temps et s’installe dans le temps. Et on est soi-même happé avec bonheur dans cet espace-temps.
Un pur chef d'œuvre, film-paranoia, aux atmosphères crépusculaires incroyablement réussies pour montrer l'envers du décor paradisiaque, l'ambiguïté de la relation entre la France et la Polynésie, la fin d'un monde où les politiques croient encore avoir du pouvoir alors qu'ils n'ont que l'impuissance. Dans ce petit théâtre faussement pacifique, si frictionnel qu'il est bluffant de réalisme (d'où le titre Pacifiction), Benoît Magimel règne en maître, monumental en représentant de l'Etat qui peu à peu sombre dans la paranoïa, réalise son impuissance et perd le contrôle, tout en se donnant l'illusion de l'avoir encore. Un régal absolu en termes de jeu, de mise en scène, de dialogues (souvent improvisés), de personnages (entre personnages louches occidentaux et galerie de personnages autochtones sublimes, mention spéciale à Shanna), de décors (naturels et bâtiments), et d'intelligence des situations, de ce qui se joue à la fois pour les autorités administratives, les populations locales et le Pacifique en général, dans un grand jeu géopolitique mondial. Chef d'œuvre qui emprunte des chemins peut-être jamais tracés au cinéma, réparti injustement bredouille de Cannes (où il aurait mérité au moins la Palme d'Or et le Prix d'interprétation masculine). Formidable.
Somptueux dès la première image. A voir sur grand écran évidemment puisque c'est du cinéma "sensoriel" comme l'est "la mort de Louis XIV". Ce n'est pas le cas de la plupart des films qui eux, ne méritent pas le déplacement en salle. Je lis dans les commentaires "il ne se passe rien"... Moi je pense le contraire.
Déjà la durée du film ne me faisait pas envie. J'ai très vite compris pourquoi, pas qu'à cause de la longueur du long-métrage mais avec le vide du scénario proposé. Même passer 1h à un repas de famille avec votre tante que vous supportez à peine est largement plus intéressant.