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    My Favorite War
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    8 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juin 2021
    Les films de l'ex-bloc de l'Est qui évoquent les années de plomb communistes sont de plus en plus nombreux et assez souvent de qualité (Chers camarades de Kontchalovsky). My Favorite War d'Ilze Burkovska Jacobsen se situe pleinement dans cette veine mais avec des originalités sur la forme : un documentaire d'animation étayé par des images de famille ou d'archives et sur le fond : le récit autobiographique de la réalisatrice qui connut une jeunesse rouge "parfaite" jusqu'à son adolescence où elle prit conscience de son endoctrinement au moment même où la Glasnot annonçait le démantèlement de l'URSS. Plus que le système implacable mis en place par un régime autoritaire, c'est le caractère intime et sincère de la narration qui séduit et touche dans une humilité constante exempte de didactisme même si le film est aussi un avertissement face à une montée des extrêmes dans certains gouvernements européens. Côté animation, le graphisme n'a rien d'exceptionnel mais son aspect naïf et minimaliste se marie bien avec la narration à hauteur d'enfance/adolescence revisitée par le regard de l'adulte Ilze Burkovska Jacobsen. My Favorite War peut donc être montré à un jeune public et faire l'objet de débats sans pour autant rebuter les plus âgés quoique le fait que le film soit en langue anglaise puisse tempérer l'adhésion.
    velocio
    velocio

    1 164 abonnés 3 025 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 avril 2021
    Ilze Burkovska Jacobsen est une réalisatrice lettone qui, aujourd’hui, mariée à Trond Jacobsen, producteur de son film, partage sa vie entre la Lettonie et la Norvège. Avant "My Favorite War", elle avait réalisé 9 documentaires et 20 heures de séries d’animation/documentaire pour la télévision. Elle a travaillé pendant 9 ans sur "My Favorite War" et elle a su s’entourer de créateurs de talent, tel le dessinateur, auteur et illustrateur de livres pour enfant norvégien Svein Nyhus et l’artiste lettone, établie au Danemark, Laima Puntule. "My Favorite War" a obtenu le Prix Contrechamp et le Prix SensCritique lors du dernier Festival du film d’animation d’Annecy qui s’est déroulé en ligne en juin dernier. C’est avec l’espoir que son film contribuerait à éveiller la conscience politique et citoyenne des jeunes alors qu’en Europe certaines démocraties sont à nouveau sous la pression de dirigeants autoritaires et de mouvements nationalistes que Ilze Burkovska Jacobsen s’est lancée dans la réalisation de "My Favorite War". Il faut sans doute voir dans cette profession de foi le fait que, pour elle qui n’a réussi à penser par elle-même et à dire ce qu’elle pensait qu’à l’âge de 17 ans, l’endoctrinement étatique est toujours nuisible, qu’il vienne du Parti Communiste de sa jeunesse ou des gouvernements actuels de pays comme la Russie, la Hongrie ou la Pologne. D’autant plus nuisible lorsque c’est la jeunesse qui est visée par cet endoctrinement étatique, par exemple sous la forme d’une série TV comme « Quatre tankistes et un chien », produite en Pologne dans les années 60 et dans laquelle un mélange d’amitié, d’humour et de patriotisme donnait aux enfants comme Ilze le sentiment qu’il était possible et même souhaitable d’aimer une guerre comme la deuxième guerre mondiale dans laquelle, à la fin, c’était les gentils qui triomphaient. Très vite, il est apparu à Ilze qu’un film d’animation était le seul moyen de raconter son histoire de la façon dont elle désirait la montrer. Un film d’animation dans lequel interviendraient, à doses homéopathiques, des images d’archive, des photos de famille, et des images filmées contemporaines. Un autre choix s’est imposée à elle : l’utilisation de l’anglais dans la version du film destinée au public international, tout en demandant aux acteurs lettons de se lâcher totalement en matière d’accent letton dans leurs dialogues en anglais. Ilze Burkovska Jacobsen n’a pas tout à fait réalisé son rêve de jeunesse : elle n’est pas devenue journaliste, son niveau dans la langue écrite de la Norvège, pays dans lequel elle avait choisi de terminer ses études, n’étant pas suffisant pour étudier et pratiquer le journalisme. On peut considérer toutefois, qu’en réalisant un film comme "My Favorite War", elle ne s’est pas considérablement éloignée de ce métier de journaliste qui représentait tant pour elle.
    Caine78
    Caine78

    6 015 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2020
    La voici donc, l'une des « perles rares » du festival d'Annecy 2020 ! Alors, je ne dis pas : il est toujours possible de trouver un peu « généreux » ce Prix Contrechamp et du jury SensCritique pour ce qui est « seulement » un vrai bon film, m'offrant, au passage, l'occasion de découvrir pour la première fois un titre letton. C'est vrai, je n'irais pas jusqu'à parler de coup de cœur pour « My Favorite War », en définitive assez consensuel et probablement pas la plus originale ni la plus audacieuse des œuvres présentées durant la quinzaine. N'empêche, celle-ci a suffisamment d'atouts pour se rendre incontournable au milieu d'une sélection décevante dans les grandes largeurs. D'abord, je la trouve très cohérente. Pas ou peu de défauts gênants qui nuiraient au visionnage ou au plaisir que nous avons à la suivre pendant 80 minutes. Le scénario est bien structuré, faisant le choix d'une approche calme, apaisée pour un sujet pourtant difficile : une enfance en Lettonie sous le joug de l'URSS durant la Guerre froide. On ressent celui-ci sans qu'il soit écrasant, permettant ainsi aux personnages de s'exprimer et, surtout, de sonner juste. Le mérite en revient également aux dialogues, jamais surécrits, permettant de rendre crédible les différentes situations, échanges, notamment dans la relation unissant l'héroïne et sa mère, loin des excès habituels, au contraire d'une douceur lui faisant honneur. Certaines scènes sont ainsi particulièrement justes, avec un regard jamais simpliste ou caricaturale sur ce que peut être cette période de la vie, avec des aspirations d'enfant puis d'adolescente ressemblant vraiment à celles que l'on peut avoir à cet âge. Il y a vraiment un bel équilibre, y compris dans les intégrations « live », courtes et avisées, rappelant sans lourdeurs la dimension documentaire de l'entreprise. Enfin, elle n'a l'air de rien comme ça, mais cette animation simple se révèle en définitive assez élégante, précise, bien appropriée au sujet et à cet esprit de liberté, d'émancipation, la scène où spoiler: Ilze s'exprimant ouvertement lors d'une rédaction en pensant, suite à une incompréhension, que l'on peut s'exprimer librement en URSS
    restant un moment assez touchant. Bref, s'il n'est pas interdit d'y voir un vainqueur par « défaut », n'enlevons pas ses mérites à « My Favorite War », film intelligent et avisé, pas très grand public mais suffisamment pour séduire une grande part du public qui se laissera tenter : sensible.
    cortomanu
    cortomanu

    63 abonnés 403 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 avril 2022
    Un sujet peu connu ici (la Lettonie, de l'URSS à l'indépendance) mais qui fait écho avec l'actualité. Le choix qui part d'une base animation mais intègre aussi actus d'époque, images et films familiaux, photos... est intéressant et réussi et donne du corps au film. Une jolie découverte.
    Brol le chat
    Brol le chat

    8 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 avril 2022
    Très belle animation pour un film tout de même raté en raison des prises de vues réelles superflues et moches, mais aussi parce que la réalisatrice n'arrive pas à sortir de son histoire personnelle pour toucher à l'universel. Elle porte un jugement à l'emporte-pièce: "Pour moi la 2e guerre mondiale s'est terminée en 1995" alors qu'elle n'a pas été déportée en Sibérie comme son grand-père et n'a pas vraiment souffert du régime soviétique. Et termine par un message "qui peut paraître naïf, voire enfantin". En fait, il l'est...
    Cinememories
    Cinememories

    439 abonnés 1 432 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2022
    Après avoir rendu hommage à sa mère dans le documentaire « My Mother’s Farm », il aura fallu neuf ans pour que son dernier projet aboutisse et cette fois-ci, sous forme d’animation. Quoi de mieux pour explorer l’enfance tumultueuse d’Ilze Burkovska Jacobsen. Enfant de la Lettonie soviétique, c’est avec ses yeux d’autrefois qu’elle dévoile une vieille douleur, celle d’un pays silencieux face à l’oppression totalitaire. Le rouge sera la couleur qui entrave la liberté, chose qu’on l’on pourrait croire acquise au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Mais jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique, le calvaire de sa famille est décortiqué par une vision d’horreur, proche de celui qui maintient l’Ukraine à la surface aujourd’hui.

    La faucille et le marteau tiennent la posture d’une épée de Damoclès, prête à s’abattre sur celui ou celle qui se détachera du troupeau. Pourtant, malgré son jeune âge et l’endoctrinement mécanique dans son établissement scolaire, Ilze est une rêveuse. Elle se laisse aller dans la discrétion avant de pleinement épouser la réflexion, en repérant les contradictions de son quotidien. L’animation sert toute cette démarche, l’alourdit sans doute par moment, mais ne manque pas un instant d’exposer les symboles forts qui ont joué sur sa génération. Tandis que d’autres occidentaux avaient le privilège de s’exprimer librement ou de développer leur culture, ici, du côté pourpre du rideau de fer, c’est la rigidité et l’esprit de corps qui consume chaque habitant, rationné jusqu’au dernier morceau de savon à la fraise.

    Les souvenirs de la cinéaste lettonne gagnent ainsi notre attention et notre curiosité sur une période de l’histoire, qui semble se répéter, mais qui demande avant d’être entendu, avec un recul émotionnel, propre à l’intimité d’Ilze. Certains pourraient garder leur distance, mais les autres l’accompagneront avec nostalgie dans sa quête de désillusions. La jeune travailleuse évoque ainsi sa vocation, en parfait accord avec sa rébellion, où le journalisme l’aidera à s’émanciper du régime et en même temps à justifier les efforts de sa mère, qui a souffert d’un lourd héritage. Dès lors, des allègements sont acquis et un certain modèle de service militaire s’éloigne des enfants qui ont tout à apprendre et qui ont tout pour changer leur avenir.

    De la même manière que Marjane Satrapi avec son « Persepolis », « My Favorite War » déploie une rancœur collective, servie par quelques images d’archives et autres artifices visuels, afin d’atteindre l’authenticité, là où elle a longtemps été étouffée, voire truquée. De nombreuses têtes pensantes de l’URSS s’écrasent donc sur ce portrait de jeunesse, qui tient également à rendre compte des conséquences d’une politique vampirique. Et ce film témoigne surtout d’un élan, d’un apprentissage, qui ne sera jamais arraché à celles et ceux qui pourront se détourner de la propagande. Puissions-nous encore rêver un peu plus de notre destination, le documentaire ne cesse de l’espérer et de le revendiquer.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2022
    "My Favorite war" est un film d'animation autobiographique qui raconte l'enfance et l'adolescence de sa réalisatrice, Ilze Burkovska-Jacobsen, qui est née et a grandi en Lettonie derrière le rideau de fer.

    Comme tous les enfants du même âge, elle a été endoctrinée par le régime soviétique et obligée de communier dans la mémoire de la Seconde guerre mondiale, sa "guerre favorite", durant laquelle l'Aréme rouge, apprend-elle, s'est vaillamment sacrifiée face à l'envahisseur nazi. La jeune Ilze découvre peu à peu une vérité moins manichéenne, notamment dans le "réduit de Courlande" où les forces allemandes et soviétiques ont manifesté une barbarie aussi sauvages l'une que l'autre, au détriment des civils lettons, jusqu'à l'armistice de 1945.

    Ilze doit supporter le joug soviétique. Il lui faut déjouer la vigilance des militaires pour aller avec ses parents jusqu'à la mer, pourtant située à quelques kilomètres à peine, qui était interdite d'accès aux Lettons de peur qu'ils prennent le large. Elle doit supporter la pénurie et les longues fils d'attente devant les magasins d'alimentation. Son grand-père, un peintre enthousiaste, disparaît mystérieusement : Ilze apprend qu'il a été déporté en Sibérie. On lui apprend à se taire, à cacher ses opinions, à mentir (on pense au formidable travail d'histoire orale de Orlando Figes sur les Russes sous Staline intitulé de façon éclairante "Les Chuchoteurs").
    Manque peut-être dans ce film stupidement anglophone une dimension pourtant centrale dans la vie des Lettons durant l'occupation : la pratique clandestine de la langue lettone, en violation des consignes soviétiques, et son utilisation comme un marqueur politique.

    La réalisatrice raconte comment, alors qu'elle achevait son adolescence, la Lettonie s'est libérée du joug de l'occupant. Des images d'archives montrent l'espoir de libéralisation qu'a fait naître Gorbatchev et l'incroyable chaîne humaine qui s'est constituée en août 1989 à travers les trois Etats baltes, prémisses de l'indépendance proclamée un an plus tard après le putsch conservateur qui avait failli le renverser.

    Bien sûr, "My favorite War" intéressera au premier chef les spectateurs intéressés par la Lettonie, par les Pays baltes et par toutes les ex-Républiques soviétiques dont les habitants ont grandi sous occupation étrangère avant de recouvrer leur indépendance. Mais ce film d'animation dont l'alternance de prises réelles et de dessins rappelle la construction si novatrice de "Valse avec Bachir" touche à l'universel en montrant l'éveil de la conscience politique d'une jeune femme et son émancipation.
    Nicolas E.
    Nicolas E.

    1 abonné 40 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 mai 2022
    Remarquable !
    Excellent à la fois léger, touchant, intéressant et impressionnant.
    Souvent poétique, même lorsque les faits sont inquiétants.
    C'est léger car vu par les yeux d'une enfant qui grandit.
    Les événement découverts et l'Histoire révélée sont très bien traités vu par les humains qui font l'Histoire comme au travers des discours des nations qui la romantise et la détourne vers leurs objectifs du moment.
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