Les acteurs jouent vraiment très bien, j'ai découvert Laetitia Chardonnet qui est superbe. Mais j'ai trouvé le film trop lent et bizarre dans le message qu'il fait passer.
Un bon début avec une intrigue et une atmosphère prenantes mais la suite d'invraissemblances et la lenteur de la deuxième parties sont décevantes. Dommage, c'était bien parti.
Après l'OVNI qu'était "lune froide", on pouvait être assez étonné que Bouchitey décide de revenir derrière la caméra pour réaliser un thriller dans le milieu littéraire. Pourtant, au fur et à mesure que le film avance, on peut se rendre compte de ce qui a attiré le réalisateur dans cette histoire teintée d'amour branque, de sado-masochisme et de fuite en avant. A partir d'une intrigue basique, le cinéaste arrive à nous intéresser tout le long à ses personnages. Le jeu décalé de Bouchitey sert finalement son rôle et il parvient à donner une certaine profondeur à ce personnage pourtant pathétique. L'ensemble est rondement mené malgré une mise en scène assez approximative et l'ombre terrible des films du passé. Car il est malheureusement impossible de ne pas penser à "Misery" (Reiner, 90) ou à "l'obsédé" (Wyler, 64), tant ce film y ressemble et ce n'est pas à son avantage. Reste une fin assez belle et notamment un dernier plan qui résume à lui seul le film.
très beau film dont le montage participe beaucoup à la mise en scène. Bons acteurs, beaux cadrages, belle lumière. On ne s'ennuie pas une seconde. Merci Patrick et à quand le prochain ?
Serge Pommier enseigne brillamment les Lettres, est critique littéraire et na quun seul but dans sa vie : devenir écrivain. Mais le chef-duvre ne vient pas, comme sil nétait pas fait pour cela. Jusquau jour où lun de ses jeunes étudiantes vient lui demander son avis sur un roman quelle vient décrire. Il accepte à contre cur, et ne le lira quaprès que la demoiselle ait insisté longtemps pour connaître son avis. Et, bien évidemment, le jour où il sy atèle, cest la révélation : létudiante a écrit un chef-duvre, un livre comme Pommier rêve den écrire un depuis des dizaines dannées. Et cest là que lengrenage sordide se met en route : Pommier sassure que personne dautre que lui na lu ce livre, kidnappe la jeune femme et la séquestre dans une maison abandonnée en pleine campagne. Il ira jusquà détruire le disque dur de son étudiante, en mettant le feu à la maison parentale. Pommier présente alors le livre à son éditeur, et une fois publié, celui-ci rencontre un succès dépassant de loin ses espérances les plus folles. Sa seule zone dombre sappelle alors Laetitia, une jeune femme emmurée, traitée et nourrie comme un chien, avec laquelle le faux écrivain va pourtant et peu à peu lier une relation des plus étranges Adaptant lécrivain José Angel Manas, Bouchitey parvient à réaliser un vrai polar à la française, empruntant beaucoup aux premiers Bernard Rapp et sinspirant de « Misery » Un film imparfait, mais qui se regarde pourtant avec une angoissante boule au fond du ventre
Suspense efficace de bout en bout avec cependant quelques invraissemblances ou absences d'explications qui pourraient freiner le plaisir de certains à entrer complètement dans ce film. Réflexion pertinente sur la création artistique par l'écriture, sur la possible et redoutable stérilité en corrolaire d'une trop forte attente ou face à l'injonction commerciale sur fond de dérapage vers la folie. Duo excellent d'acteurs excellents !
Le scénario est intéressant, c'est surement pour ça que le film est bon. Y a des moments.. on se demande un peu où on va.. mais on est forcés de suivre, et heureusement à la fin, l'histoire retombe à peu près sur ses pattes. Bouchitey est pas mal (en vrai ou faux alcoolique?!), et Laëtitia Chardonnet surprenante, un rien de Jodie Foster, un soupçon de Bohringer, et une ultra féminité.
Un film remarquable ! Patrick Bouchitey nous réalise là un très beau film, avec la très belle interprétation de Laetitia Chardonnet pour son tout premier film. Imposture nous transporte dans lunivers dun professeur et à ces heures perdues, un écrivain (raté) qui décide de kidnapper lune de ces élève pour lui voler son roman. Un thriller, mais avant tout, un film psychologique, on y voit le personnage principal dans sa descente aux enfers, et la jeune étudiante, se transformer peu à peu, et prendre le dessus sur son bourreau. Ce qui est intéressant dans ce film, cest de voir le changement qui se joue vers la fin, où le kidnappeur et la victime changent de rôle malgré eux. Un thriller comme on aimerait en voir plus souvent de la part de nos réalisateurs Français !
Film assez classique avec le thème de la séquestration et la dialectique maître-esclave bien traitée quoiqu'un peu grossièrement. Le duo d'acteurs est remarquable et leur complémentarité suffit à faire passer un scénario un peu hésitant. Quant au dénouement, il semble un peu dactylographié et souligne surtout cette savoureuse citation de Don Juan .
Deuxième réalisation de Patrick Bouchitey, Imposture est un film très réussi. Le réalisateur-scénariste-acteur s'attarde sur l'aspect psychologique de ses personnages, crée une tension durant tout le film et surtout révèle une actrice très prometteuse en la personne de Laetitia Chardonnet. On pouvait peut-être s'attendre à un film violent car Imposture fait penser (du moins dans son postulat) au film de Rob Reiner, Misery. Il n'en est rien. La violence est surtout dans la réflexion et les motivations de ses personnages, dans la façon dont Serge regarde Jeanne attachée au fond de cette cave. Imposture est aussi un film sur l'ambition, sur l'envie de réussite. Un film qui égratigne le milieu littéraire et la création ("J'ai des consignes ! Ah ? Des cons signent ?"). Patrick Bouchitey, bien que composant un personnage qui aurait pu être repoussant, n'arrive jamais à rendre son personnage antipathique, ce qui est diaboliquement paradoxal. Le personnage de Serge est toujours sur le fil, frustré, stréssé, mal dans sa peau... et pourtant le spectateur ne le déteste jamais. Devant le phrasé toujours original de Bouchitey, Laetitia Chardonnet joue sur le non-dit et le mutisme le plus expressif. La réalisation est très correcte, l'interprétation excellente, les dialogues soignés (" j'ai appelé le male Vice et la femelle versa "), le thème original, Imposture est loin d'en être une et s'impose déjà comme un des meilleurs films français de l'année.
Dommage que le film s'essoufle un peu à ses trois quarts sinon j'aurais volontiers mis trois étoiles, surtout pour l'interprétation de Bouchitey et de Laetitia Chardonnet. Un film dérangeant mais original. Le méchant a l'air gentil et c'est ce qui rend le déroulement du film intéressant.
Un film français bien gentillet avec des acteurs psychologiquement profond et très bon, à l'intrigue bien mené par un léger suspense mais au final un dénouement peu surprenant.
Imposture est un film intelligent qui à l'inverse d'autres films n'utilise pas des effets de violence pour les scènes de sequestration. Celle-ci serait peut-être plus une métaphore d'un écrivain raté qui aimerait s'approprier le génie d'un autre. La violence est celle du pouvoir de la création, de notre impuissance à créer nous-mêmes et envier le talent d'autrui. Les non-dits, les silences sont très bavards et ambigus. On sent une réelle complicité des deux entités. Bravo!