Avis : Incroyable mais vrai - Page 8

Quentin Dupieux signe de nouveau un film à concept barré mais qui fait réfléchir sur nos vies. Ici il s'agit du temps qui passe et de la peur de vieillir. Alain Chabat et Léa Drucker sont excellents dans ce couple qui se trouve dépassé par le pouvoir de leur maison. Le style visuel désaturé du réalisateur, qui fait parti de sa marque de fabrique, est toujours bien présent. Un film intéressant à voir au moins une fois.

Très court (1h15), « Incroyable mais vrai » est curieusement construit et surdialogué. Dans les 20 première minutes, le montage tord le cou à la notion de temps, les scènes sont montées en décalé, on voit la scène 2 avant la 1 puis la scène 4 et la scène 3… C’est un peu déroutant mais c’est une façon comme une autre de nous faire toucher du doigt la problématique du film, hier c’est demain et demain s’est déjà produit ! Mais au bout d’un moment, comme si le cerveau du spectateur avait intégré l’idée, la narration redevient normale pendant une grande partie du long-métrage, avant de connaitre une autre accélération fulgurante dans les 15 dernières minutes. Sans aucun dialogue, avec juste de la musique, on voit défiler l’avenir (funeste ou non) des 4 personnages à grande vitesse pour se terminer par une scène surréaliste comme il convient. Omniprésence de la musique, montage audacieux, décors, accessoires et costume clairement démodés (exemple , le jeu vidéo du début, on dirait un jeu des années 80) film très ramassé (si certains films sont des marathons, celui-ci est un 110 mètres haies, avec le risque de se casser la figure à intervalles réguliers !) et surtout dialogue déliés au maximum. Il faut 10 phrases aux personnages avant de réellement dire quelque chose. C’est drôle au début, et puis c’est vite exaspérant car c’est comme tout : tout est dans le dosage. Mais avec Quentin Dupieux, on est parfois dans la surenchère permanente, alors pour le dosage on repassera. C’est comme la façon qu’il a eu de dessiner ses personnages. Le seul à avoir un rôle équilibré de type normal c’est Alain Chabat (impérial, comme d’habitude). Les autres sont dessinés à très gros traits : Jeanne (Léa Drucker) est obsédée par cette trappe spoiler: qui la fait rajeunir de 3 jours à chaque descente et rêve de redevenir jeune, au point d’en perdre la raison et le sens commun, et de mettre en péril son mariage
. Gérard (Benoit Magimel, désopilant) est une sorte de beauf 2.0 bedonnant et vulgaire, obsédé par sa nouveauté technologique (dont je ne dirais rien) au point de caler sa minable vie dessus. Le gag sur sa personne est drôle mais là encore, surexploité au point d’en devenir un peu lourd. Quant à sa jeune compagne Jeanne, une sorte de minette permanentée, elle a le rôle le moins écrit et disparait plus ou moins du film pour les 20 dernières minutes, c’est aussi celle des 4 qui avait le moins de choses à dire et à montrer. Les 4 comédiens sont parfaits mais je fais une mention spéciale à Benoit Magimel, étonnant de beaufitude. Le scénario, pour peu qu’on accepte le postulat surréaliste du départ, est une sorte de conte moral sur la non acceptation de ce qu’on est, le désir irrépressible et malsain de désirer ce qu’on ne peut avoir, ou dans le cas présent, ce qu’on ne peut plus avoir. Si on reste sur la problématique de Marie (mais celle de Gérard n’en est pas très éloignée), spoiler: elle veut redevenir jeune parce qu’elle a peur de vieillir, et donc de mourir. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un thème traité, re-traité et re-re-traité par le cinéma sous tous les angles avant celui de « Incroyable mais vrai ». On est plus ou moins dans une version 2.0 et postmoderne du « Portrait de Dorian Gray » avec la petit morale de fin qui convient sur le fond et la forme, la futilité des apparences, la dualité entre la beauté physique et le beauté morale
. « Incroyable mais vrai », c’est un film aussi inventif sur la forme qu’il est fragile et éculé sur le fond. C’est sur que c’est un cinéma qui ne plaira pas à tout le monde parce que 1h15 dans ce monde étrange pourrait presque mettre mal à l’aise. C’est un film à réserver à ceux qui n’ont pas eu peur du « Daim » ou de « Au poste !», que pour ma part j’ai préféré à cette fable un peu fragile sur ses bases.

Délicieuse comédie réalisé, écrit, au montage et à la musique par le cinéaste Talentueux Quentin Dupieux !!
C'est le deuxième film que je vois après "Le Daim", qui m'avait dèjà plu, mais avec "Incroyable mais vrai" , Quentin Dupieux monte un cran au dessus et j'ai facilement adhéré à son univers. L'histoire d'un couple en visite de maison avec un agent immobilier, une en particulier qui possède une trappe dans la cave qui a la particularité de revenir 12 heures en arrière et de rajeunir de 9 jours, qu'ils achètent. Le couple, surtout la femme, descendront plusieurs fois pour retrouver une nouvelle jeunesse. Le patron et ami du mari s'est fait installer une bite électronique qui lui fera soucis tandis que sa femme le trompe. J'ai beaucoup rigolé devant ce long métrage inventif avec des dialogues croustillants. Quand on voit le casting, on ne peux que nous annoncer du rire avec d'excellents comédiens comme Alain Chabat, Léa Drucker, Benoit Magimel et Anais Demoustier. C'est drole, original mais on se régale.

J'ai vu un film... "Incroyable mais vrai" de Quentin Dupieux qui nous présente un fable (qui heureusement ne dure pas trop longtemps, même si l'impression laissée est que cela paraît vraiment long...). Le concept est intéressant, le casting est pas mal (Alain Chabat, Lea Drucker, Benoit Magimel)... et les situations incongrues... Je ne peux rien dire pour ne pas spoiler, mais si l'idée est intéressante, c'est somme toute assez laborieux...

Le film est surréaliste, des idées originales mais l'élan des idées originales ne tiennent malheureusement pas la distance. Et l'esprit du film s'essouffle.

Un pur bijou ! C'est ç la fois très drôle et déprimant .. absurde et actuel .Les acteurs sont au panthéon .Bref un régal absolu .

Difficile de saisir la démarche de Quentin Dupieux qui a la confiance des producteurs, sans doute une très grande créativité, mais s'obstine à ne fabriquer que des petits machins rigolos. Incroyable mais vrai est un petit machin rigolo. Dieu merci, s'estompent rapidement les craintes induites par la bande-annonce de voir un film fondé sur l'attente interminable d'une révélation qui ne vient pas. Non, la première révélation a lieu au bout de 5 minutes, la seconde au bout de 15 minutes et la dernière au bout de 20. On est donc vite plongé dans l'habituelle incongruité dupieusiène mettant ici en parallèle deux obsessions du corps parfait, le tout servi par des acteurs ad hoc. Les 75 minutes annoncées ont l'air d'en durer 120... Et peut-être fatigué de filmer des scènes dialoguées, le cinéaste achève son film par une longue série de plans muets qui font avancer le récit à toute vitesse. La conclusion, décevante, clôt un récit qui, malgré de bonnes idées, ne parvient jamais au statut mythique de Un jour sans fin, Truman show ou Looper, et ne semble même pas chercher à atteindre ce niveau. Quentin, arrête de faire un film par an, prends ton temps, cinq ans si tu veux, mais fais un truc qui compte vraiment, tu en es capable ! ;-) ;-)

« Incroyable mais vrai » pourrait être la devise de notre OVNI francophone qu’est Quentin Dupieux. Filmé le réel l’intéresse peu, il préfère la fable. Là encore, nous sommes embarqués dans une histoire invraisemblable de faille spatio temporelle et de sexualité 2.0 et nous finissons par adhérer, pire par y croire. Tout sonne juste. Cependant sur ce film, Dupieux va plus loin que la farce absurde en se tournant vers la satire sociale et existentielle. Ses deux trouvailles lorgnant vers le fantastique sont un prétexte pour égratigner le mythe de l’éternelle jeunesse dont les atouts seraient une plastique toujours juvénile et des performances sexuelles toujours au top. Tout cela est peu intellectualisé, puisque chez Dupieux, nous sommes toujours dans la comédie ; foutraque et très écrite, les dialogues sont savoureux. Cette réflexion sur l’âge et l’usure du couple, peu frontale, a le mérite de l’originalité.
La limite de la filmographie de Dupieux, film après film, est de ne pas exploiter jusqu’au bout ses idées incroyables. Le gars ne manque pas d’idées tordues mais a du mal à les concrétiser pour tenir tout un long métrage… même de 1h15. A mi-parcours ici, comme à son habitude, le film peine à trouver un second souffle après un départ tonitruant. Le passage en ellipses vives et sans paroles pour accélérer le tempo de son film devrait permettre un rebond scénaristique alors que ce passage est en fait la conclusion. Désarçonnant et symbole d’une certaine fainéantise d’écriture. Dommage, on aurait voir un film plus abouti.
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Comme d’habitude avec Quentin Dupieux bizarrerie et surréalisme ne servent qu’à nourrir des réflexions sur des thèmes bien concrets. Ici entre autres, la vanité, la quête de la beauté extérieure au détriment de la beauté intérieure, l’égoïsme dans le couple, la peur de la vieillesse, de la mort. Film habile, très bien interprété et peut être plus accessible que le reste de la filmographie de Dupieux. Peut être une bonne porte d’entrée dans son monde.

Derrière ce titre puéril qui sied parfaitement bien à l'univers d'Alain Chabat, se cache un film à l'intrigue forte mais au contenu quelques peu vide. C'est toujours un plaisir de retrouver Alain Chabat au cinéma, l'acteur, humble et nature, est la force à lui seul du film mais ça ne suffit pas. Passée la première demie heure, on n'en peut plus, l'intrigue est extraordinairement forte, l'achat de cette maison qui renferme un incroyable secret est sur le devant de tout. Ensuite, malgré quelques rares phrases rigolotes et cocasses, le contenu semble bâclé , c'est rempli comme on peut...Passage longuet sans paroles avec des scenes rapides qui défilent..manque d'idées ? La suite semble bien creuse pour au finale retomber tel un soufflet manqué. Je retiendrai l'idée de base et une bande son plutôt originales et quelques dialogues marrants (Attention, ce n'est pas un film familiale) mais c'est tout.

Petite fable déjantée amusante, sans plus. Elle se moque gentiment de quelques névroses obsessionnelles courantes aujourd’hui : le (bon) fonctionnement de sa bite pour les hommes et l’éternelle jeunesse pour les dames. Tout y est farfelu mais gentillet, y compris les dialogues et le jeu des acteurs. Tout juste un téléfilm du dimanche mais on a toujours plaisir à voir Alain Chabat, grand lunaire angoissé.

Sans être un chef d'œuvre il a le mérite d'être complètement barré, et d'être assez comique ! Un petit moment de délire complet qui change dans ce monde de film sérieux ! Délirant et déroutant !

Comme tout film de Quentin Dupieux, Incroyable mais vrai part d'un postulat extraordinaire afin d'en tirer une histoire très premier degré et de jouer sur l'absurdité des situations qui en découlent. Porté par des acteurs et des actrices au top, le film parvient à nous faire rire, beaucoup, et à nous faire réfléchir, un peu.
Cependant, le choix fait par le réalisateur pour le dernier tiers de son film, spoiler: concluant en accéléré l'ensemble des arcs narratifs développés de longue haleine,
pose question. Quel est alors le but recherché? Jouer avec le temps, qui est au cœur de l'intrigue? Ajouter à l'absurde des trajectoires de chaque personnage ? Bâcler une conclusion sans trop d'effort ?
Quelle que soit la réponse, le résultat donne un goût d'inachevé à l'œuvre, qui pourtant avait tout pour être l'un des plus grands films du réalisateur.

Comme à son habitude, Quentin Dupieux détonne.
En ce qui me concerne, il a toujours une idée extravagante qui met l’eau à la bouche. Par contre, comme souvent, la promesse n’est pas tenue ou ne tient pas dans la durée. Même si « Incroyable mais vrai » a une durée relativement courte, le film s’essouffle vite, il tourne en rond.

Pourtant il y avait de quoi faire deux films.
Le tunnel temporel dans la cave se suffisait à lui-même et le iSexe pouvait faire l’objet d’un autre film.
Le pire : avec ces deux sujets, ça tourne vite en rond !

J’ai comme l’impression que Quentin Dupieux ne sait plus quoi faire de ses idées insolites. Ça démarre bien mais ça s’enlise relativement vite.
Quentin Dupieux imagine une idée abracadabrante mais dès qu’il s’agit de la développer, l’imagination n’est plus au rendez-vous, c’est poussif, répétitif.
Ça tourne en rond !

Quentin Dupieux et Gaspard Noé dissonent dans le paysage du cinéma français, mais Gaspard Noé me paraît plus audacieux.
Le iSexe manque d’audace, il y avait matière à plus délirer.
Quant à son conduit temporel, ça m’a semblé assez confus : spoiler: en descendant, Marie (Léa Drucker) se projette 12 heures dans le temps mais gagne 3 jours de rajeunissement.

Ce dernier point m’a paru plus intéressant alors que les 12 heures ne sont pas bien traduites dans la démarche de Marie. Certes, en prenant le conduit, ce ne sont pas vraiment les 12 heures qui l’intéressent, ce sont les 3 jours de récupérer.
Seulement, je n’ai trouvé aucun intérêt aux 12 heures.
Un détail me direz-vous.

Evidemment, les thèmes comme le vieillissement, l’immortalité, l’opportunité de refaire sa vie professionnelle entre autres peuvent constituer l’importance du film.
Ça n’a pas fonctionné sur moi.

Bref, j’en reste à « Réalité » déstabilisant, et « Le Daim » plus fouillé dans la psychologie de son personnage principal.

Absurde, loufoque, totalement décalé. Pas de problème, nous sommes dans l'univers de Quentin Dupieux. Le film a également la bonne idée d'être court, car au bout d'un moment, une certaine mollesse nonchalante s'installe et le rythme en pâtit. Pas mal tout de même.

Pour son dixième long-métrage, Quentin Dupieux réalise avec Incroyable Mais Vrai une de ses œuvres les moins réussies. L'histoire nous fait suivre un couple venant d'acheter une maison dans laquelle se trouve un conduit provoquant des effets étranges. Ce synopsis comme souvent prometteur sur le papier avec le cinéaste, ne l'est malheureusement pas dans les faits. On se rend vite compte des limites de ce scénario bancal qui se dévoile un peu trop facilement même s'il essaye tout de même d'attiser la curiosité malgré une révélation pas à la hauteur. Seulement tout cela est très mal exploité, ça ne raconte pas grand-chose et le sujet principal se voit éclipsé par un autre très en dessous de la ceinture. Résultat, on s'ennuie ferme car cette intrigue ne décolle jamais et malgré sa durée d'à peine une heure et quart, l'ensemble paraît très long. Heureusement, les personnages sont tout de même appréciables, bien que peu attachants, mais le casting agréable parvient à les rendre tout de même sympathiques. On retrouve à la distribution Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier et Stéphane Perezat. L'alchimie fonctionne bien entre tous ces comédiens grâce à des dialogues de bonne facture provocants quelques sourires. Cependant, le tout manque de rires ou d'autres émotions. Hélas la forme n'est pas beaucoup mieux que le fond puisque Quentin Dupieux nous offre une réalisation très minimaliste, à la photographie terne et floue. C'est esthétiquement très en deçà des standards de l'artiste ce qui étonne franchement, comme le montage vraiment pas pertinent. Même les décors sont peu inspirés, à l'image de la maison qui aurait dû être un personnage à part entière mais qui ne dégage aucun charme et dont on ne tire pas profit. Contrairement à la b.o. électro très présente et agréable donnant une certaine ambiance à cet univers qui en manque cruellement. Tout ce non-sens se conclut sur une fin totalement ratée et dépourvue d'idées, à l'instar de la globalité de ce récit bien trop faible, faisant d'Incroyable Mais Vrai un film dont on ressort en se sentant floués.