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    Le Disciple
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    elriad
    elriad

    381 abonnés 1 784 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 juillet 2022
    Récompensé par le prix du scénario à la Mostra de Venise, ce " Disciple" est l'histoire d'une quête quasi mystique sur le désir d'un homme de toucher la perfection dans l'art de chanter des chants indiens classiques religieux. Si le film est un peu long et répétitif (deux heures), il ne peut laisser indifférent avec ces performances vocales hypnotisantes. Le parti pris d'un rythme lent, lancinant, avec ses scènes au ralenti, le soin apporté à la photo, tout est fait pour garder le spectateur en apesanteur, même si le métrage aurait gagné à être plus resserré.
    Umar T.
    Umar T.

    2 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mai 2021
    « THE DISCIPLE » – Sublime méditation sur la vie de l’artiste

    Certains êtres sont hantés et possédés par le besoin de créer, par l’art. Ils sont des artistes. Et peut-être des élus. Mais ce destin n’est pas sans embûches. Il est fait d’interrogations, de doutes, de remises en question. Pourquoi créer ? Pour qui créer ? Où trouver l’énergie pour continuer ? Quelle est la finalité de l’art ? Comment parvenir à la transcendance dans sa création ? Est-ce seulement possible ? Comment créer alors qu’on est conscient de ses limites ? Faut-il s’enfermer dans l’exigence d’une œuvre réservée à des initiés ou essayer, au contraire, de toucher le grand public ? Quelques questions parmi tant d’autres. L’artiste authentique chemine sur un sentier chaotique, parfois transi par la lumière de son œuvre, parfois anéanti par les ombres de l’incertitude, une quête qui parfois se réalise et qui est à jamais inachevée.

    Le film « The disciple », réalisé par Chaitanya Tamhane, nous propose des réponses à ces questions et des pistes de réflexion sur la condition de l’artiste.
    « The disciple » raconte le parcours de Sharad Nerulkar, un apprenti chanteur de musique classique indienne. Il est le disciple d’un grand chanteur, son guru, qu’il vénère quasiment. Sharad vit par et pour son art, il y consacre toute son énergie, il lui voue une dévotion totale. Il refuse, par exemple, de se marier malgré les constantes sollicitations de sa mère car il considère que le mariage l’empêchera de trouver du temps pour son art. Mais le malheur de Sharad, c’est qu’il n’est pas très doué.

    Non qu’il soit mauvais, loin de là, il lui manque ce souffle qui métamorphose le banal en extraordinaire. ll est un médiocre chanteur, irrémédiablement. Et on assiste à ce cheminement, au fil des années, Sharad qui découvre qu’il n’est pas, malgré tous ses efforts, à la hauteur. Il ne sera jamais un grand chanteur. « The disciple » est parcouru par une mélancolie latente, Sharad est l’homme d’un désir impossible, triste car lucide sur ce qu’il est, sur ses capacités réelles. À la limite ce n’est pas de sa faute, il n’a pas été choisi. Le travail ne suffit pas pour réussir, il faut avoir du génie. « The Disciple » fait écho à « Amadeus » de Milos Forman et au formidable « Whiplash » de Damien Chazelle. Dans « Amadeus » le médiocre musicien Salieri renonce à la foi et décide de se venger de Dieu en tuant Mozart.

    Dans « Whiplash » le musicien Andrew Neiman arrive au summum de son art en parvenant à vaincre symboliquement son mentor. « The Disciple » est plus nuancé, pas de rédemption pour Sharad, pas de gloire inattendue, rien qui ne sort de l’ordinaire, c’est une quête sans espoir, rien que la solitude de son insuffisance face à son art. Une solitude rendue d’autant plus aiguë par une conception exigeante de l’art. L’artiste, à ses yeux, ne doit désirer ni gloire, ni reconnaissance, il se doit d’être un ascète. Il doit, comme l’explique son idole, la chanteuse Maai, être « lonely & hungry ».

    Ce film est un diamant à multiples facettes. On pourrait analyser, parmi tant d’autres choses, la musique, le jeu des acteurs, la mise en scène ou encore sa photographie. Il mérite, à vrai dire, un livre. Je retiens, parmi les joies multiples qu’il nous procure, son dénuement. La matière cinématographique est ainsi épurée, ramenée à l’essentiel. C’est un film de l’entre-deux, qui émerge dans l’espace des nuances, qui effleure à peine la vie mais qui parvient à ses confins. Rien n’est dit ou si peu mais l’essentiel y est. C’est un film qui est composé de silence mais un silence engorgé de sens. Prenons pour exemple une scène dans la deuxième partie du film. Sharad est moins jeune et il ne connaît toujours pas le succès désiré. Il rencontre un organisateur de concerts pour discuter d’une éventuelle participation à un concert.

    La conversation est cordiale, polie mais on comprend que Sharad est quasiment invisible aux yeux de cet homme, il veut bien l’aider mais il n’est qu’un ‘newcomer’, un débutant dans le domaine. À la fin de la conversation, il se met à regarder son téléphone et ignore Sharad. C’est une scène sobre, pas de coups d’éclat mais violente, la violence sociale du non-dit. Il n’existe pas aux yeux de cette personnalité influente dans le monde musical. Il est un fantôme. Et ce fantôme le poursuit, quand son guru critique délicatement son travail, quand il ne parvient pas à avoir un prix dans une compétition, quand il voit sa collègue réussir, devenir une star. Ce film est ainsi construit, dans les interstices des images, on aperçoit la vérité des êtres.

    Toute pratique artistique est, au bout du compte, un mensonge, la fabrication d’une illusion mais il est des illusions qui sont si parfaitement ficelées qu’elles sont au plus proche du vrai. On sait, quand on regarde un film, quand on va au théâtre que tout est faux mais on sait aussi que cette œuvre artistique est susceptible d’éveiller notre vérité intérieure. Peut-être que la différence entre le cinéma commercial et le cinéma artistique est que le premier est un mensonge qui nous renvoie à nos propres mensonges alors que le deuxième est un mensonge qui nous renvoie à notre vérité. Cela explique l’impopularité de l’art. Qui veut après tout se connaître alors que tout nous invite à nous oublier ?

    Il y a dans le film une scène récurrente où on voit Sharad Nerulkar qui erre à travers Mumbai sur sa moto en écoutant les paroles de Maii. Scène magnifique, dans le décor d’une grande ville, qui le ramène à ce qu’il est mais qui est aussi l’objet de son défi, ville qu’il doit conquérir, le corps de l’artiste qui creuse le temps et l’espace, en communion avec sa quête, celle de la perfection. L’image de cet homme seul, obsédé par son art, qui boit les paroles d’un maître, est sans doute la métaphore de la condition de l’artiste. Au-delà de la mondanité immédiate de l’art, le narcissisme, la vanité, la réussite, les ego, il y a un élan fondamental qui est d’incarner en soi un fragment d’absolu, d’autres diront un fragment du divin, et d’en faire don au monde. Sharad Nerulkar sait qu’il ne sera jamais un grand artiste mais il ne peut s’empêcher de créer. Il est possédé par une force qui le dépasse. Tout artiste ainsi s’enfonce dans la nuit, dans le silence de son art, en quête de l’absolu, une quête irréalisable mais sans laquelle il ne peut être.
    Ultimement l’art est une trace dans le temps, tout comme l’homme. Éphémère mais nécessaire.

    Tout artiste devrait regarder « The Disciple ». Ce film procède à la mise à nu de ce qu’il est. C’est un miroir tendu pour qu’il s’y découvre. Tout le monde devrait regarder « The Disciple », c’est un objet rare, une étoile filante dans le ciel de la médiocrité artistique, une œuvre d’art pour raconter et célébrer l’art.

    Umar Timol ( Instagram : @umar_timol
    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 juillet 2021
    Deuxième long-métrage de Chaitanya Tamhane après l'excellent Court, Le disciple est une œuvre austère et elliptique qui demande beaucoup de patience, surtout si l'on n'est que peu versé dans la musique traditionnelle du nord de l'Inde, aride pour les profanes. Le récit suit de l'enfance à l'âge adulte le parcours d'un amateur fervent qui se révèle être un artiste laborieux et moyennement doué qui ne trouvera jamais le succès en tant qu'interprète mais pourra peut-être s'accomplir dans la transmission de sa passion. Il est difficile de ne pas penser au cinéma de Satyajit Ray dans ce film à mille lieues de Bollywood dont l'aspect contemplatif et documentaire exige des efforts importants mais en aucun cas vains, à moins d'être totalement allergique à une musique lancinante dont les canons nous sont quelque peu étrangers.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 mai 2021
    Sharad chante depuis l'enfance. Il y a été poussé par un père passionné de musique qui, faute de réussir à en faire sa profession, a voulu à toute force transmettre à son fils la vocation qu'il n'avait pas. Sharad a été formé par un gourou qu'il sert avec dévotion et qui exige de lui, non sans dureté, l'excellence. Pour vivre, Sharad retranscrit de vieux enregistrements sur des supports électroniques et les propose à la vente. Bientôt, l'âge venant, il devient professeur de chant dans un collège. Mais le succès tarde toujours à venir.

    Signé par un jeune réalisateur indien dont le précédent film, "Court", s'était déjà fait favorablement remarquer, Le Disciple, produit par Netflix,  prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise 2020, est une œuvre à la fois profondément indienne et universelle.

    "Le Disciple" est une œuvre profondément indienne qui a pour héros, ou plutôt pour anti-héros, un jeune artiste dont on suit la vie de l'enfance jusqu'à la maturité. Sharad est un chanteur de khyal, une musique classique indienne jouée dans le nord du pays. Le chanteur improvise, accompagné d'un tambour, d'un harmonium et de deux sitars. On en entend de longs morceaux hypnotiques qui enthousiasmeront les fans de musique indienne et risquent d'endormir les autres.

    Mais "Le Disciple" ne se réduit pas à un simple documentaire musical exotique. C'est aussi une oeuvre qui touche à l'universel en racontant la vie d'un artiste qui peine à percer.
    À Hollywood ce type de personnage aurait donné lieu alternativement à deux types de traitement caricaturaux : soit le héros à force de persévérance serait parvenu à surmonter les obstacles placés sur sa route (l'injustice du système et/ou la corruption d'un manager malhonnête et/ou la déchirure d'une rupture amoureuse) et serait devenu une star mondialement reconnue, soit au contraire il n'y serait pas parvenu et aurait sombré dans la folie.

    "Le Disciple" choisit un parti beaucoup plus réaliste et beaucoup moins mélodramatique.
    [attention spoiler] Sharad ne deviendra ni une star mondiale du khyal, ni un artiste raté et névrosé. Les années passant, il prendra conscience des limites de son talent et de celui de ceux censés le guider. Comme Spinoza qui professait que "la liberté est l'intellection de la nécessité", Sharad réalisera que la voie dans laquelle il s'était engagé était une impasse et en choisira une autre. C'est une leçon de vie amère ; mais ce n'en est pas moins une leçon de vie sage. [D'ailleurs, je crois que je vais arrêter d'écrire chaque matin des critiques de cinéma et me mettre sérieusement au kitesurf]
    Agnes L.
    Agnes L.

    119 abonnés 1 463 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 octobre 2022
    Si vous aimez découvrir le cinéma étranger, alors tentez l'aventure de regarder ce film indien qui a reçu beaucoup de récompenses. Seulement accrochez-vous, car c'est lent et c'est très long. Pour ma part, j'avoue ne rien connaître des chants indiens et c'était donc une découverte. Cette musique classique indienne se chante avec des modulations de la voix qui sont très éloignées de nos musiques occidentales. C'est mélodique et presque hypnotique. L'histoire suit un jeune homme qui a fait un choix ascétique de devenir chanteur de ce type de musique. Sa mère voudrait qu'il se marrie et trouve un travail plus lucratif mais lui s'accroche à sa vocation en servant son gourou. Il n'est pas extrèmement doué mais peu importe, il va persévérer.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    73 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mai 2021
    Prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise 2020, The disciple raconte plusieurs années de la vie de Sharad, jeune homme qui rêve devenir un maître de la musique classique indienne. Si de nombreuses séquences sont envoûtantes – en particulier celles qui laissent toute leur place à la musique – ce film exigeant et contemplatif est souvent compliqué à suivre, tant le rythme est lent et les références pointues. Sa réflexion sur le sacrifice individuel de l’artiste pour atteindre la perfection, et la place de l’art entre contraintes commerciales, modernité et tradition est néanmoins intéressante.
    Stéphane R
    Stéphane R

    17 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 décembre 2021
    Voyage exotique au cœur de la musique classique indienne pour les non-initiés comme moi. Et c'est tout le problème des films musicaux lorsque la musique ne vous porte pas. J'apprécie les tablas et ne confondrai plus tenpuras et sitars (les premiers se jouent cordes à vide et créent ce tapis sonore fait de vibrations et résonances), mais que ce chant est pénible !
    Ce faible est plein d'idée, sur la notion de conservatoire, d'homme sans qualité, de sacrifice, de dévotion, de pureté. En discourir est sans doute stimulant mais son visionnage peut s'apparenter à une purge.
    Boris
    Boris

    1 abonné 60 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 octobre 2021
    Une jolie ambiance visuelle et auditive ne parvient pas a faire oublier le cruel manque de rythme. Dommage.
    Louis de Guillerval
    Louis de Guillerval

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mai 2021
    Voilà un film qui a le courage de prendre son temps pour nous permettre d'accéder à l'univers exigeant du Raga indien, pratique millénaire du chant, destinée à teinter et colorer l'âme de celui qui l'écoute. Aditya Modak, l'acteur principal porte le film du début à la fin dans ses doutes et remises en question et sa dévotion envers son guru. La technique du VFX, sans doute encouragée par le producteur Alfonso Cuaròn apporte l'étrangeté nécessaire à ce parcours initiatique tout en sublimant le cadrage et la photographie exceptionnels (notamment dans la scène finale du train). J'ai beaucoup aimé ce film , contrepied bienfaisant aux critères du cinéma indien et mondial. Comment ne pas y voir un hommage à Satyajit Ray et son "Salon de musique"
    Inès Weber
    Inès Weber

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 décembre 2022
    un beau film, tout entier dédié à la magnifique tradition musicale classique de l'Inde, et qui nous transporte délicatement, avec grâce et émotion, dans une disposition contemplative.
    Les meilleurs films de tous les temps
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