Avis sur Bingo Hell

"Bingo Hell" prend place à Oak Springs, un endroit en plein changement avec des maisons à vendre et des commerces qui ferment leur porte. Les anciens du coin, qui tiennent encore les murs de leur ville chérie, se retrouvent le soir pour une partie de bingo jusqu'au jour où ils apprennent que l'endroit a été vendu. Le nouveau propriétaire fait sa promotion en promettant des gains importants, ce qui attire évidemment les habitants. Mr. Big ne ment pas et l'argent coule à flots, mais les heureux gagnants vont devoir en payer le prix. Pour avoir vu pas mal de courts-métrages de Gigi Saul Guerrero, qui a participé à de nombreux films d'anthologie, j'ai été déçu par son premier long-métrage en solo. Certes, le format est différent, mais je n'ai pas retrouvé son univers, alors même que le film a été écrit avec les mêmes personnes avec qui elle travaille habituellement. En tout cas, c'est le genre de film qui aurait pu faire un bon petit court-métrage. Il ne dure que 85 minutes, mais le concept est rapidement répétitif. J'ai trouvé intéressant de mettre en scène des personnes âgées et de parler de leur vulnérabilité face aux escroqueries ou à la manipulation, mais on a vite fait le tour de cette histoire sur le matérialisme et l'appât du gain. Pour ce qui est de l'épouvante, il n'y a rien de bien divertissant ou jouissif. Bref, une comédie horrifique qui aurait peut-être eu un plus grand succès il y a plusieurs décennies, mais qui aujourd'hui est ennuyeuse.

Au départ une idée amusante, l'appât du gain plus fort que tout, devenue une emprise... Mais, celle-ci est desservie par un certain cabotinage, une interprétation exacerbée et une dispersion. A classer dans la catégorie des nanar.

Deuxième long-métrage de la cuvée "Welcome to the Blumhouse" 2021, "Bingo Hell" s'attaque cette fois encore plus directement à la gentrification d'un quartier par un biais horrifique que "Black as Night" en confrontant Lupita, le pilier d'une petite communauté pauvre de retraités, à un mauvais génie venu se substanter des désirs inassouvis des habitants grâce à des parties de bingo démoniaques...

Plus amusant et décomplexé que son prédécesseur, "Bingo Hell" amène son sujet sur le terrain de la farce gore grâce à des excès surréalistes assez jouissifs dans la mise en scène des maléfiques revers de fortune des gagnants au fameux bingo tout en réussissant à conserver le côté attachant de son héroïne âgée mais déterminée pour endiguer la destruction d'une communauté qu'elle chérit telle une famille. À ce jeu, l'actrice mexicaine Adriana Barraza (vue récemment dans "Penny Dreadful: City of Angels") se montre convaincante dans son rôle de petite matronne hispanique qui sait aussi laisser place à une vraie sensibilité, notamment à travers son amitié pour Yolanda (L. Scott Caldwell) et son regard bienveillant sur les autres résidents, elle sera le seul véritable vecteur d'émotions du film là où les autres échoueront pour la plupart (tout ce qui concerne les personnages plus jeunes aura un mal fou à fonctionner par exemple).
Seulement, au-delà de son héroïne et de ses envolées gores, "Bingo Hell" donne trop l'impression d'une bonne idée de segment de film à sketchs étirée en long-métrage qui peine à passionner en faisant durer plus que de raison le duel à distance se jouant entre Lupita et les sourires carnassiers de cette bonne vieille trogne de Richard Brake (décidément, si le Diable a un visage humain, ce doit être vraiment le sien). En effet, Gigi Saul Guerrero a beau essayer de ne pas ménager ses efforts derrière la caméra, il faut bien reconnaître que le film se met souvent à patiner dans la gelée verte dès qu'il quitte des yeux l'ambiance extravagante de son bingo ou le sort des pauvres âmes qui ont le malheur d'y participer, corrompues tout autant par les sommes astronomiques qu'on leur fait miroiter que par le rêve de quitter une existence en perdition. D'ailleurs, "Bingo Hell" aura bien du mal à créer le moindre effet de surprise avec son dernier acte à la morale connue par avance et bizarrement moins impressionnant face à la violence grandguignolesque qui a dominé des morts antérieures.

Grâce à quelques sourires en compagnie de Lupita, "Bingo Hell" nous laissera tout de même avec le sentiment d'avoir moins perdu son temps que devant "Black as Night" mais force est de constater qu'il est encore bien difficile de s'enthousiasmer pour ce deuxième film Blumhouse/Amazon dont on peine vraiment à sortir un minimum rassasié malgré certaines qualités ou excès venant de sa part.

Personnages bons et très bien travaillés , attachants mais parfois trop cliché. Adriana Barraza joue très sérieusement bien , Kelly Murtagh est exceptionnelle en Rachel. L. Scott Calowell et Joshua Caleb Johnson sont assez bon. Très content de revoir Maïk Darah en tant que doubleuse. Musiques beaucoup plus ou beaucoup moins originales. Les plans quand les personnages sont ( machiavéliquement ) joyeux sont très bons mais si simples… Les scènes gores sont jouissives , le gore apporte un petit plus aux death scene . L'ambiance de "Bingo Hell" est incroyablement bien mené. Dialogues très bon , les scénaristes ont fait du bon travail. Effets spéciaux efficaces . Histoire partant d'une très bonne idée.

Une base très classique traitée sans surprise et avec des effets spéciaux qui aurait déjà été indignes il y a 25 ans. Pour le gore, vous pouvez repasser. Pour l'ambiance aussi: le diable se résume à un sourire carnassier de cabotinage, contre lequel se dresse l'héroïne sans savoir qui il est au départ, mais parcequ"il est "blanc" et riche et avec son lot de jurons en espagnol Subtilité politique américaine quand tu nous tiens.

Dans le genre, avec des personnages intéressant et un scénario basé sur Stephen King, préférez le "Bazaar de l'épouvante" (Needfull things) de 1993 avec entre autres Max von Sydow en diable bien plus charmeur et inquiétant et Ed Harris dans celui de son imposant bien mieux écrit...

Film bien mais manque de cohérence et les personnages ne sont pas assez développés.

C'est tout de même un bon divertissement si on ne sait pas quoi regarder :)