Avis sur Earwig

"Earwig" est le nouveau film étrange de la réalisatrice française Lucile Hadzihalilovic qui met en scène un homme nommé Albert Scellinc qui est au service de la jeune Mia, dont les dents sont quotidiennement congelées à partir de sa propre salive et remises en place. S'il s'agit d'une histoire difficile à cerner, elle met en plus beaucoup de temps à se mettre en place avec une longue première partie quasiment muette. Si l'on peut facilement s'imprégner de l'ambiance des lieux, j'ai commencé à décrocher lorsque le film devient un peu plus bavard et que le personnage quitte sa maison. Probablement parce que c'est à partir de là que j'ai compris que l'histoire n'évoluerait plus jamais ou plus beaucoup. La réalisatrice reste dans son style contemplatif avec un scénario qui manque de consistance. Même au niveau de la photographie, je ne vais pas faire semblant d'avoir aimé pour sauver la face, j'ai trouvé ça fade et moche. Comme pour "Évolution", je ne dis pas que c'est mauvais, ce n’est juste pas fait pour moi.

Même ceux qui ont vu (et apprécié en partie) les deux premiers longs-métrages de Lucile Hadzihalilovic, Innocence et Évolution, ne sont pas à l'abri de trouver Earwig, son premier film en anglais, d'une austérité qui n'a d'égal que son puissant hermétisme Côté atmosphère, quelques minutes suffisent pour s'imprégner de sa lourdeur, dans cet appartement obscur où un homme veille sur une fillette dont les dents de glace (sic) doivent être changées chaque jour. La première parole est prononcée au bout d'une trentaine de minutes et ce ne sont donc pas les dialogues, rares, qui donneront une idée de ce que veut nous raconter la réalisatrice, si ce n'est qu'il s'agit d'un rêve, ou plutôt d'un cauchemar, ce qui est bien pratique, soit dit en passant, pour que la confusion règne, jusqu'à y mêler une autre histoire, pas très claire, non plus. Ce n'est pas un film d'horreur ni de science-fiction, mais Earwig en épouse parfois les aspects, avec des temporalités floues et diverses, avec cependant une esthétique générale et quelques répliques qui laissent penser que les intrigues se passent avant ou après la seconde guerre mondiale, quelque part en Europe. Pour le reste, le spectateur de cet objet non identifié a toute latitude pour que son esprit vagabonde et tente de construire sa propre interprétation. Le mieux est de de faire appel à ses capacités sensorielles et de ne pas chercher obstinément à comprendre. C'est hélas plus difficile à dire qu'à faire, n'est-ce pas ?

Résumé à la con : Une gosse avec des glaçons à la place des chicots vit cloitrée dans un habitacle isolé jusqu’à ce qu’arrive le jour du grand départ…

L’avis cool : Aujourd’hui une question se pose: comment vous inciter à bouger vos petits fessiers jusque dans les (bonnes) salles obscures (qui passent ce petit bijou pour) aller voir ce film envoûtant? Peut-être en commençant par vous dire que mes deux très chers collègues et moi-même lui avons décerné le prix du jury des lecteurs Mad Movies lors du Paris International Fantastic Film Festival 2022.

L’avis cool x2 : J’aurais pu m’arrêter là côté argument mais j’ai quand même envie de vous dire que le dernier long-métrage de Lucile Hadzihalilovic vous embarque dans une sublime ambiance gothique quasi expérimental et hypnotique jusqu’à vous transporter entre rêves et cauchemars. Le travail sur l’image est sur le son est incroyable. Les premières minutes sont-elles hypers taiseuses et vous forcent ainsi à mobiliser tous vos sens. Plus qu’un film, une véritable expérience.

Si ton cinéma ne passe pas Earwig, en attendant tu peux toujours te procurer les deux autres films de la réalisatrice :
- ÉVOLUTION, 2016 - Lucile Hadzihalilovic
- INNOCENCE, 2005 - Lucile Hadzihalilovic

Foutraque et prétentieux. De belles images et passages de bande son mais ça ne suffit pas à compenser l'absence de scénario ni d'intérêt.
On peut vraiment éviter.

Je ne comprends pas les avis et l'empathie de la presse concernant ce film qui est une coquille vide. Une coquille magnifique sur la photo avec des ambiances à la Jean Pierre Jeunet, parfois Lynch, certes, mais la poésie du film s'écroule et la réalisatrice au final, n'en fait malheureusement pas grand chose. C'est long, peu de personnages sont attachants, peut être celui qui prend soin de l’écorchée au visage (Alex Lawther) pour les autres on ne comprend rien. J'aime le cinéma minimaliste, et je n'ai pas besoin que l'on me prenne la main tout le temps, mais ici, la réalisation manque cruellement d'écriture, de mise en scène et d'humilité dans cette prétention minimaliste, volontaire, assumée mais bien trop poussive.

Vu à l'instant : certes beau tout comme la musique et le jeu des acteurs mais à part ça... Le propos est oiseux au possible, fat et vain ! :-( 2 heures pour tout ça ?... Un short de 45' aurait suffit ! :-D

Troisième long-métrage de Lucile Hadzihalilovic – son premier tourné en langue anglaise – Earwig prend la forme d’un conte étrange et sinistre dans lequel une jeune fille aux dents de glace vit isolée du monde dans une grande et sombre demeure, avec pour seule compagnie un mystérieux majordome chargé de prendre soin d’elle. Bénéficiant d’une photographie absolument magnifique – le film est une suite de tableaux qui peuvent évoquer les couleurs et l’atmosphère d’un Edward Hopper – Earwig s’apprécie si l’on prend le temps de pénétrer dans un univers dont il faut accepter de ne pas maîtriser tous les tenants et les aboutissants. Visuellement splendide.

Une atmosphère lynchienne, et du meilleur Lynch. Dommage que le film passe dans si peu de salles, il vaut le détour (et même le voyage).

Ce n'est clairement pas un film tout public.

D'abord, il est tout sauf tapageur. La partie introductive (qui dure une vingtaine de minutes) se déroule sans dialogue... et cela passe très bien, pour peu qu'on se plonge dans l'ambiance : c'est un univers sombre, plutôt sale (même si le tuteur de l'enfant veille à la propreté de la maison) et daté historiquement : les années 1950.

Cependant, plus que le contexte historique, c'est l'atmosphère de conte qui est marquante. Un homme adulte, célibataire spoiler: (veuf en réalité)
séquestre une petite fille, dotée d'un étrange appareil dentaire spoiler: (qui maintient ses dents en glace)
. Celui-ci est l'objet d'un rituel quotidien, fascinant à suivre.

Plusieurs scènes nous font sortir de la sinistre maison : les sorties de l'homme au bar, la promenade dans le parc de la jeune fille et l'histoire annexe de la serveuse, qui croise celle du duo de héros.

On se sent un peu chez les frères Grimm ou chez Charles Perrault. Tout n'est pas d'une logique implacable, mais j'ai été pris par le mystère dans lequel baigne cette histoire. C'est de plus très bien réalisé.

Entre drame psychologique et conte fantastique, un film d’ambiance à l’esthétique raffinée au service hélas, d’un scénario bcp trop obscur. 1,75

L’oeuvre par laquelle j’ai découvert le cinéma de Lucille Hadzihalilovic, ‘Evolution’, m’avait laissé sur le pas de la porte : je n’y avais en réalité rigoureusement rien compris, à supposer qu’il y ait eu quelque chose à comprendre, mais elle m’avait tout de même, dans un certain sens, fasciné. J’en conserve encore quelques souvenirs vibrants huit ans plus tard, ce qui n’est pas vraiment la marque d’un mauvais film. Avec ‘Earwig’, les choses seront encore plus claires…ou plus compliquées, c’est selon. Comment aborder quelque chose qui soit exclusivement composé de plans fixes dans un manoir vide et plongé dans la pénombre, lesquels restent pourtant élégants et évocateurs ? Dont les rares éléments dont on pressent l’importance dans le récit ne seront jamais ni expliquées ni (rationnellement) explicables ? Un film qui fait d’une stricte économie d’éléments disruptifs et de dialogues (leur préférant des rituels routiniers et répétitifs), et d’une absence de repères temporels ou géographiques, ses caractéristiques dominantes ? De toute évidence, il faut moins l’aborder que l’accueillir, il faut le ressentir et l’éprouver au lieu de s’obstiner à le comprendre, sans chercher à toute force à déterminer s’il s’agit de la réalité, du rêve de quelqu’un d’autre ou de l’allégorie d’un cheminement mental. Les visages se superposent, les souvenirs se mélangent, comme dans un cauchemar éveillé lynchien, et ‘Earwig’ devient, à proprement parler, “incompréhensible”, bien qu’on puisse l’appréhender, ou en tout cas en donner une interprétation personnelle à un niveau plus intuitif. Je suis toujours incapable de dire si j’ai réellement apprécié ‘Earwig’ , qui aurait certainement gagné à être vu au cinéma dans des conditions plus optimales, mais son étrange séduction froide a gardé mon attention captive durant près de deux heures, sans que je me sente floué au terme de la séance par le refus de la réalisatrice d’apporter la moindre clé de compréhension à ce que je venais de voir. Cette adaptation d’un roman de Brian Catling a en effet été expurgée de tout ce qui pouvait la rendre lisible : à l’heure où je déplore cette tendance à la surexplication qui me donne en permanence l’impression d’être pris pour un con, il serait malvenu de m’en plaindre.

Autant que l'habit ne fait pas le moine, la photographie ne fait pas le film. On se dit même plutôt que toute cette obscurité visuelle ne fait que cacher la misère d'un scénario inexistant et d'une mise en scène austère et lourde.

Alors en cours de visionnage sur canal... mais qu'est que je suis allé faire dans cette galère ... c'est lent...sans vraiment de but... il y a un mystère .. mais franchement au final. tu as juste envie de voir le générique de fin !!! Pour ce qui aime l'étrange, le mystérieux et une ambiance glauque avec un certain esthétisme ... retournez voir dark city ... Mais Earwig n'est pas le film qui vous fera grimper aux rideaux .

C est le genre de film d auteur que je n aime pas du tout, alors certes l image est belle, mais c est avec une telle prétention qui m a totalement exclu du film.
J ai traversé un désert d ennui,de soupirs,et exaspération.
Il n y a aucun scénario ou s il en y a un je n ai absolument pas compris.
Je ne sais pas où va le film, c est tellement chichiteux que j ai accompli un réel effort pour aller jusqu au bout de ce film.
Desole mais je ne peux même juger des personnages il ne sont pas assez caractérisé, bref un navet pour ma part

Si un film devait être noté à la synesthésie, je lui aurais mis 5 étoiles. L'immersion sensorielle est incroyable. Difficilement descriptible tant il est ovniesque, quasiment pas de dialogues, une histoire très trouble, beaucoup de lenteur (pourtant j'apprécie les films contemplatifs en général), je me suis perdue en route. Mais la fulgurance de certaines scènes, la beauté du son, de l'image, le sommeil paradoxal dans lequel le film nous plonge vaut le détour malgré tout.