Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
traversay1
3 486 abonnés
4 787 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 12 décembre 2020
Pittoresque garanti même si l'intrigue de The Whaler Boy est universelle. Adolescent, chasseur de baleines, comme tous les habitants de son petit village, situé à un jet de pierres de l'Alaska, sur le détroit de Bering, entre deux continents, Leshka se situe à l'est du désir, lui qui fantasme sur une webcam girl américaine. Pittoresque, oui, et original, avec sa B.O à contre-courant et ses bouffées d'humour (le personnage du grand-père). Le film manque un peu de rythme dans sa première partie mais le scénario est malin, s'engageant dans une aventure plus ou moins imaginaire, puisqu'il faut bien aller au bout de ses rêves, comme le héros de The Whaler Boy, pour s'apercevoir que le bonheur n'est pas au-delà de la frontière mais à portée de main. Le premier long-métrage du russe Philipp Yuriev n'oublie pas de nous immerger dans l'immense toundra pour nous gratifier de splendides images désolées. Les scènes de chasse à la baleine sont impressionnantes et primitives et contrastent avec l'artificialité d'internet. La tendresse fruste du film, à l'image de cet adolescent en perte de repères, dit beaucoup de la mondialisation et de ses leurres mais sans qu'aucune morale facile ne vienne perturber le récit de The Whaler Boy, construit de manière fluide et pourtant singulière. Dans les grands espaces sibériens, personne ne vous entend ciller.
Ce qu'on a pu s'ennuyer, face à ces longs plans statiques qui filment le personnage principal qui respire assis sur une chaise ("passionnant"), face à cette intrigue qui tombe souvent dans l'excès (on a du mal à croire à cette obsession pour une femme virtuelle, qui prend son personnage principal pour un homme de Cro-Magnon un peu neuneu) ou dans l'incohérence (le garde-côtes ne parle pas la langue du jeune homme, et pourtant ils se comprennent... Mais bien sûr), face à des délires de l'auteur qu'on ne comprend pas (les insulaires qui se transforment en divinités bizarres autour du feu, le cimetière de baleines ultra tape-à-l’œil qui devient un désert de déchets...). On voit à peu près ce que le cinéaste a tenté de faire : montrer l'isolement des Russes qui vivent dans les terres froides à la limite de l'Amérique du Nord, montrer la déconnexion au monde réel (bien qu'on n'y ai jamais cru, pour notre part, ici trop poussive), dénoncer la pollution dont les déchets remplacent la faune et la flore... Oui, on voit l'idée, mais la réalisation est tellement monotone, lente, molle du genou et maladroite qu'on est passé à côté de chacun des sujets. Même le "héros" est antipathique au possible, on aimerait le secouer et lui dire d'arrêter son délire nunuche. On notera seulement la jolie chanson de Johnny Cash au début du film, seul point de bon goût. Assommant, The Whaler Boy ne nous donne jamais l'ivresse des profondeurs, malgré sa propension à couler à pic.
Très beau film sur le passage à l'âge adulte, l'amitié, la recherche de l'amour, le voyage... J'y suis allé avec l'intention de faire une sieste, évidement j'ai été captivé du début à la fin. Mon coup de cœur de 2020.