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velocio
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3,5
Publiée le 3 décembre 2021
Pour son premier long métrage, le très prometteur réalisateur finno-iranien Hamy Ramezan propose un film touchant sur les bonheurs et les problèmes rencontrés par un jeune adolescent dont la famille, des migrants iraniens, vit avec la peur de ne pas être acceptée dans le pays qu’ils ont atteint après ce qu’on suppose être un long périple.
Inspiré par les propres souvenirs de son réalisateur, Hamy Ramezan, arrivé d'Iran en Finlande à l'âge de 7 ans, Any Day Now propose une lecture assez différente de tour ce que l'on a pu voir au cinéma, concernant le sort des réfugiés en Europe, menacés d'expulsion à plus ou moins long terme. L'épée de Damoclès est bien présente dans le film mais c'est le regard d'un jeune garçon de 13 ans qui en constitue la matière première, entre une vie familiale harmonieuse et une adaptation et assimilation qui ne le sont pas moins, auprès des Finlandais. On pourra d'ailleurs trouver que la vision du metteur en scène est quelque peu angélique puisqu'aucune tension xénophobe n'est ressentie par la famille iranienne, parfaitement intégrée et heureuse dans son nouveau pays, malgré un avenir qui n'est en rien assuré. Le film s'attarde sur un quotidien serein et, pour son jeune héros, sur un premier émoi amoureux, comme si la vie continuait en dehors des tracas extérieurs, dans une situation de sursis. Any Day Now séduit en suivant son sillon avec modestie, toujours dans le positif et dans le profondément humain, avec une réalisation élégante et fluide qui, en outre, met en valeur la photogénie des paysages finlandais. A peine peut-on regretter qu'en dehors du garçon de la famille iranienne, ses autres membres soient relativement en retrait. C'est notamment dommage pour la mère, personnage solaire, qui irradie par sa gaieté quasi permanente et dont chaque apparition est une bénédiction.
Ramin a treize ans. Il est Iranien. Avec ses parents et sa sœur cadette, il vit en Finlande dans un foyer pour étrangers. L'avenir de sa famille dépend de la réponse qui sera donnée à sa demande d'asile. D'ici là, Ramin profite de l'été qui s'achève et fait sa rentrée au collège.
"Any Day Now" fait partie de ces petits films exotiques à la distribution confidentielle que je ne serais jamais allé voir en salles si l'Espace Saint-Michel ne le programmait pas - et puisque je me refuse à aller voir "Spiderman" ou "Les Tuche 4" ("Matrix 4" ayant suffit à me tympaniser pour toutes les vacances de Noël). J'en suis rarement déçu et parfois agréablement surpris.
"Any Day Now" appartient à la seconde catégorie. Pourtant les deux sujets qui en constituent la trame pouvaient inspirer une méfiance légitime : la difficile intégration d'une famille iranienne exilée en Finlande vue à travers les yeux d'un enfant au seuil de l'adolescence. Or, "Any Day Now" a déjoué toutes mes préventions. Sans crier au chef d'oeuvre, sans avoir la prétention d'en réaliser un, son réalisateur, Hamy Ramezan, qui raconte sa propre histoire à peine fictionnalisée, m'a touché sans forcer le trait, sans chercher à tout prix à arracher une larme aux spectateurs, mais en racontant à hauteur d'enfant, une histoire simple et juste.
Au cœur de la Finlande, Ramin Mehdipour, 13 ans, et sa famille iranienne se voient refuser leur demande d’asile. Après un dernier recours et malgré la menace d’expulsion, le jeune garçon goûte aux joies des vacances et de la rentrée scolaire, où chaque moment d’insouciance s’avère précieux.
C’est une réalisation du finno-iranien Hamy Ramezan. Pour écrire le scénario avec Antti Rautava, il s’est inspiré de ce qu’il a vécu avec ses parents lorsqu’ils ont fui la guerre Iran-Iraq à l’âge de sept ans. Le 8 décembre 2021 en salle.
J’ai trouvé que Any Day Now était un très beau drame.
Cette histoire m’a beaucoup touchée. On va être avec cette famille qui a été dans l’obligation de fuir son pays pour trouver refuge en Finlande. Par contre, on ne va pas se pencher sur la cause qui les a poussés à partir, tout comme le reste des immigrés qu’ils fréquentent. Le film veut vraiment s’attacher à l’aspect humain une fois dans le pays d’accueil. C’est leur quotidien qu’on va partager entre le refuge d’accueil, l’école pour les enfants, et le travail des parents. Une thématique de l’immigration abordée de manière juste et réaliste.
Elle va se développer à travers le point de vue du garçon Ramin. Du haut de ses 13 ans, son regard n’est pas le même que ses parents. Il ne va pas encore se rendre compte de tous les enjeux liés à leur statut. C’est donc avec une certaine innocence qu’on va pouvoir regarder cela. De son côté, il ne va absolument pas penser à la demande d’asile mais plutôt à sa rentrée au collège et son premier amour. Une optique pertinente qui rappelle la place à part entière qu’ont les enfants dans ce processus.
Surtout que Ramin va être vraiment attachant. Il se fait des amis, vit son aventure Finlandaise en nous donnant l’impression qu’il y a toujours vécue. Nous lui souhaitons naturellement tout le bien du monde. J’étais particulièrement convaincu par la performance d'Aran-Sina Keshvari. Pour son premier rôle au cinéma, il assume pleinement ses responsabilités. Il va donc être la porte d’entrée de cette famille. Les autres membres ne sont pas aussi fouillés mais on va quand même les cerner. La sœur est trop jeune pour avoir de réelles préoccupations, la mère respire la joie et le père porte sur ses épaules le poids de ce changement de vie. Même si ce n’est pas dit explicitement, c’est l’impression qu’il donne. Tous les acteurs sont d’ailleurs très bons.
Any Day Now va permettre une véritable réflexion sur le processus d’immigration et d’intégration. Des points très pertinent sont soulevé et cela m’a fait réagir. On a un sentiment d’injustice par rapport au sort de cette famille. En effet, les enfants vont à l’école, parle le Finlandais, leurs parents sont volontaires, cependant cela ne suffit pas à l’administration. Le manque d’humanité ressort alors que ces gens et leur avenir ne sont que des chiffres pour l’administration. Tout est symboliser à travers une fin sublime et un moment gravé dans ma mémoire sous l’aire de Waltz No. 2 composés par Dmitri Shostakovich.
Au cœur de la Finlande, nous nous retrouvons immergé dans une famille iranienne qui attend sa demande d’asile… en vain. Au côté du petit garçon, on comprend la violence de la séparation face à l’insouciance de l’enfance.
Bien qu'il s'agisse d'une fiction le réalisateur rapporte ici ses propres souvenirs. C’était il y a 30 ans et sa famille a pu rester. L’actualisation de ce vécu… est qu’aujourd’hui, sans doute, elle serait renvoyée puisque les politiques migratoires sont verrouillées de tous côtés. Hamy Ramezan porte donc ici un message politique, avec dignité mais sans colère. Beau film sur la condition des familles demandeurs d’asile. On découvre une capacité à se réjouir malgré tout, à soigner chaque jour et chaque instant. Les parents protègent les enfants de l’incertitude du lendemain. La mise en scène est d‘une grande sobriété et de qualité. Le scénario est minimaliste. Les quelques événements sont présentés avec délicatesse, le scénario se dessine pour beaucoup dans les non-dits. Pas de sentimentalisme inutile, mais l’émotion est là, appuyée par des acteurs vibrants et une poésie qui rayonne dans les situations, dans l’image, dans la musique.