Les « Petites victoires » n’est pas le genre de films que j’avais envie de voir, s’il n’était pas programmé à deux pas de chez moi, dans notre cinéma municipal que l’on se doit de soutenir face à la concurrence du nouveau complexe UGC installé dans notre « cœur de ville » …
J’avais vu et bien aimé le précédent film de Mélanie Auffret, Roxane, un premier film plein de tendresse, un bijou d’originalité et d’émotion…où Guillaume de Tonquédec, aviculteur bio des Cotes d’Armor, lisait chaque jour des vers à ses poules pondeuses …et particulièrement Cyrano de Bergerac d’où Roxane, poule du Sussex et vedette du film…
Dans les « petites victoires » nous sommes toujours en Bretagne, où Alice Le Guennic ( Julia Platon) est maire du village et institutrice …elle se bat pour maintenir les commerces ouverts, ou plutôt les réouvrir…pour sauver la classe unique de l’école menacée de fermeture faute d’un nombre minimum d’élèves.. Elle est assistante sociale, bureau des pleurs, voire cantonnière quand il lui faut reboucher le trou dans la chaussée…
Un vieil habitant bougon mais au cœur d’or , Emile Menou ( Michel Blanc) s’incruste dans la classe pour apprendre à lire et à écrire… C’est un homme seul et illettré, endeuillé par le décès de son frère qui lisait et écrivait pour lui. Parce qu'il n'avait pas ces compétences, sa vie était limitée à un petit "périmètre". Son entreprise de carrelage, ses trajets dans la même zone, qu'il sait faire parce qu'il a mémorisé les couleurs des maisons, certains panneaux...
Les « Petites victoire » raconte avec délicatesse cette rencontre entre deux solitudes, celle active d’Alice, et celle d’Emile, bougonne à la tristesse inavouée…, deux solitudes qui vont s’entraider. L'un et l’autre, vont se sortir de leurs "périmètres", et ce faisant aussi sauvegarder le futur du village.
On sourit souvent parce que les habitants du village sont hauts en couleur, sympathiques, et ceux qui le sont moins sont tout de même amusants. Les échanges entre Émile et ses camarades de classe sont hilarants, Sébastien Chassagne et Lionel Abelanski campent un jeune père de famille bourgeois et un maire adjoint attachants…et c’est avec plaisir que l’on retrouve Marie Pierre Casey , célèbre depuis sa publicité pour PLIZ, dans les années 80, en doyenne du village…
C’est un film sympathique plein de bonne volonté , les enfants sont mignons, la réalisation flotte un peu, pas toujours de bonne répliques ni de rôle délicatement dessinés . A dire vrai j’ai préféré Roxane !!!
Le film a toutefois reçu le Prix spécial du jury et le prix du Public Allociné au dernier Festival International du film de Comédie de l’Alpe d4Huez…