2 étoiles ou 3 étoiles sur 4, je ne sais pas ce que "L'emmerdeur" mérite comme note. Tout ce qu'il peut se vanter, c'est qu'il n'a pas vieilli, 39 ans après sa sortie, et que c'est avec un grand plaisir que je l'ai dévoré, du début à la fin. 2 étoiles sur et certain. Un petit 3 étoiles sans doute. De toute façon, c'est royal !
Le personnage de François Pignon apparaît pour la première fois sur le grand écran en 1973 sous les traits de Jacques Brel dans ce film d'Edouard Molinaro ("A gauche...", c'est lui !!). Pignon sera ainsi présent, avec son compagnon attitré Veber, sur "Les compères" (avec Depardieu), "Les fugitifs" (avec Pierre Richard), "Le dîner de cons" (avec Lhermitte), "Le placard" (avec Daniel Auteuil), "La doublure" (avec Gad Elmaleh) et "L'emmerdeur" de 2008 (avec Richard Berry).
Sur des dialogues ciselés par Francis Veber et complètement mouchants, l'improbable mais tonitruant antiduo Ventura/Brel est détonnant à souhait. Sans de scénario véritable, on suit ces marivaudages de situations (le fil conducteur de Francis !) dans lesquelles s'emberlificottent François Brel et Milan Ventura, tous les deux dans de savoureux numéros d'acteurs. Celui de Lino Ventura est tout à fait remarquable car le ton de la comédie lui colle parfaitement à la peau (dans une réalisation virevoltante), et celà à l'opposé de son talent. Celui de Jacques Brel tient du sans faute. Son personnage, même s'il est vu et revu (donc forcément caricaturé), dans la légèreté du propos, est touchant et nous emporte dans son tourbillon de folie.
Avec aussi des seconds couteaux alléchants qui donnent toute la consistance du film, comme tout Veber qui se déguste : Jean Pierre Darras ("Elle boit pas... mais elle cause", "Trois hommes à abattre" de Deray, "Le viager" de Tchernia), Caroline Cellier (consacrée par Verneuil pour ses "Mille milliards de dollars").
La musique de Brel rajoute à cette comédie cette impression bon enfant qui fait bon aloi lorsque l'on se retire pour rire de plein fouet de ces situations, toutes plus loufoques les unes que les autres.
Pour conclure, Molinaro nous donne des ailes pour l'abattage du duo Ventura/Brel. Merci Francis et merci tous les autres !!
Spectateurs, attention : comédie !!!