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    Mademoiselle Ogin
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    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    916 abonnés 4 837 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 février 2022
    Un beau film ample et d'une grande introspection. La femme épouse un homme autre par convention et se met à genoux devant son amant douloureusement.
    Le film, en costumes traditionnels, correspond bien à l'image de renoncement des personnages qui se sacrifient à la tradition.
    Une lenteur, une sobriété pourtant généreuse et la douceur des scènes de cérémonie du thé.
    Très beau.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2022
    Merci à Carlotta, à Lili Hinstin, au Champo et à toutes les parties prenantes qui ont permis que le projet de faire connaître Kinuyo Tanaka en France voie le jour ! Réalisatrice de l'âge d'or du cinéma japonais, les 6 longs métrages qu'elle a réalisés sont projetés pour la première fois en France, seulement maintenant ! Et il aurait été dommage de passer à côté, tant c'est une brillante cinéaste.

    Merci également à Pascal-Alex Vincent, fin connaisseur du cinéma japonais, pour son travail de médiation, afin de faire connaître à tous le cinéma de Tanaka. Le petit bouquin qu'il a écrit à son sujet est une mine d'informations. Il dévoile le parcours de Kinuyo Tanaka, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un modèle de courage et de persévérance.

    Nombreux sont les cinéastes masculins japonais à avoir vu d'un mauvais œil ses velléités de réaliser des longs métrages, et beaucoup lui ont mis des bâtons dans les roues. Notamment Kenji Mizoguchi, qui était pourtant l'un de ses proches, Tanaka ayant joué en tant qu'actrice dans certains des plus grands films du célèbre cinéaste nippon. D'autres réalisateurs, au contraire, ont pris sa défense, parmi lesquels Ozu ou Naruse. On peut dire qu'ils ont perçu avant tous les autres le potentiel de Tanaka, et le résultat est à la hauteur de leurs anticipations.

    Pour le moment, je n'ai vu qu'un film de Kinuyo Tanaka, mais celui-ci m'a donné envie de découvrir tous les autres, leur pitch étant par ailleurs intéressant et prometteur. « Mademoiselle Ogin » est le dernier long métrage réalisé par Tanaka. C'est un film historique, ou jidai-geki, or comme l'explique Pascal-Alex Vincent dans son ouvrage, ce genre de films, ambitieux et au budget conséquent, était réservé aux réalisateurs les plus doués. C'est donc une sorte d'accomplissement et de reconnaissance de la profession envers Tanaka que de lui avoir permis de réaliser un tel film.

    Ce long métrage se base sur une histoire très intéressante. Elle a lieu au 16e siècle et traite des persécutions envers les japonais convertis au christianisme. Un sujet rare, que ce soit au cinéma ou dans d'autres arts et médias. Sur ce thème, on connaît surtout le film « Silence » de Scorsese, adapté d'un roman japonais, lui-même déjà porté à l'écran par un cinéaste nippon, Masahiro Shinoda, en 1971. Ou la bande dessinée « Ugaki » de Robert Gigi. Mais ça reste un thème peu traité.

    A cela s'ajoute une histoire d'amour contrarié entre l'éponyme Mademoiselle Gin, fille du grand maître de thé Sen no Rikyû, et Ukon Takayama, seigneur chrétien déjà marié. A noter que ces deux derniers personnages ont réellement existé, tout comme Toyotomi Hideyoshi, le seigneur qui règne à l'époque sur le Japon et qui mène les persécutions contre les chrétiens.

    Comme dans beaucoup de ses films, Tanaka fait d'une femme sa principale héroïne. Ici, il s'agit de Mademoiselle Gin, une femme qui veut juste pouvoir vivre sa vie comme le ferait un homme, et qui se heurte à la société japonaise patriarcale et rigide, où les femmes sont complètement assujetties aux hommes, qui peuvent disposer d'elles comme ils le souhaitent...

    Tout comme Kinuyo Tanaka, Gin est une femme affranchie. Elle se fiche des convenances et des traditions. C'est une femme libre, qui a un idéal de vie particulièrement élevé, et qui dénote au milieu d'hommes pour la plupart veules et retors. Même les hommes les plus vertueux semblent bien pâles et indécis face à Gin et à sa droiture.

    « Mademoiselle Ogin » est donc un film construit sur une figure féminine très forte, qui tente de se faire une place dans une société masculine et étouffante. En cela, c'est un long métrage universel et intemporel, tant il reste encore beaucoup à faire pour l'émancipation des femmes, même dans notre Occident contemporain...

    Mais Kinuyo Tanaka n'est pas qu'une féministe courageuse, c'est également une véritable artiste, qui sait dépeindre comme personne les sentiments humains. Esthétiquement, ce long métrage est très proche d'un film de Mizoguchi, avec une magnifique photographie et des couleurs somptueuses, avec des cadrages réalisés de main de maître, tout comme la composition des plans, très sophistiquée. Mais personnellement, j'ai encore été davantage touché que dans certains films de Mizoguchi.

    Ce dernier n'échappe pas toujours au mélodrame larmoyant un peu grossier, à mon sens, même s'il a aussi réalisé des films d'une grande subtilité. Ici, tout m'a semblé plus fin, encore plus nuancé et délicat. Si l'on est rapidement pris par l'intrigue, émouvante, vers la fin du film il devient difficile de retenir ses larmes face à la beauté et à la tristesse de ce qui nous est conté...

    Aboutissement de la carrière de réalisatrice de Kinuyo Tanaka, « Mademoiselle Ogin » est un grand et beau film, qui vaut largement ceux des maîtres du cinéma japonais. Il est heureux que cette réalisatrice soit réhabilitée et que ses films arrivent enfin jusqu'à nous, démontrant que oui, les femmes ont aussi réalisé de très grands films, et qu'elles n'ont pas attendu aujourd'hui pour le faire, alors qu'à l'époque c'était une autre paire de manches !

    Je ne peux donc que vous inciter à courir voir cette magnifique rétrospective Kinuyo Tanaka. La bande annonce ne ment pas : c'est bien l'événement cinéma de ce début d'année.
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2022
    La sortie en salles des six films inédits en France réalisés par la grande vedette du cinéma japonais Kinuyo Tanaka, permet au grand public de pouvoir apprécier son travail.
    Ayant tourné avec tous les grands réalisateurs japonais, elle demande à Mikio Naruse de travailler avec lui comme assistante à la réalisation afin de parfaire sa connaissance de la fabrication d'un film, alors qu'elle vit depuis vingt huit ans sur les plateaux de cinéma. L'année suivante elle réalise son premier film et devient à 42 ans la deuxième femme réalisatrice du cinéma japonais. Afin de l'aider à être acceptée par les responsables des compagnies de production, tous les cinéastes signent une lettre de recommandation en sa faveur ( sauf Mizoguchi, avec qui elle tournera quinze films et dont certains éléments biographiques laissent supposer qu'il fut éconduit parTanaka. ) . "Mademoiselle Ogin" est le sixième et dernier film de la réalisatrice. Filmé en scope couleur, l'action se déroule au XVI eme siècle au Japon. Le conflit qui oppose Japonais Shintoistes et Japonais convertis au Christianisme aboutit à l'interdiction de ces derniers, qui sont arrêtés, bannis et parfois exécutés. Ogin, fille d'un grand maître de thé est amoureuse de Ukon, un seigneur chrétien marié, dont elle embrasse un temps la croyance . C'est ici le portrait d'une femme qui ne peut s'épanouir qui est esquissé. Ogin accepte un mariage forcé avec un commerçant important, puis renonce à Ukon pour le sauver. Par fidélité pour son amour inabouti, mais connu de tous, elle se refuse à un seigneur omnipotent. Comme dans "la princesse errante ", l'héroïne est victime des contingences historiques. Par contre, ici la beauté des images transcende le style de la matière historique. Ce film clôt cette brève carrière de réalisatrice de l'actrice. En tant qu'interprète Tanaka connaîtra le succès jusqu'en 1976 après un parcours artistique qui aura commencé lorsqu'elle avait 14 ans. Les aficionados de l'âge d'or du cinéma japonais ne manqueront pas ce film de grande qualité. A l'intention du spectateur éventuel reconnaissons que "mademoiselle Ogin" est un cran en dessous des films historiques ( chefs-d'oeuvre de l'histoire du cinéma mondial) de Mizoguchi et de Kurosawa. Ça n'en reste pas moins un très grand film d'un niveau que beaucoup de réalisateurs n'atteindront jamais. Les aficionados du cinéma d'auteur de cette période exceptionnelle du cinéma japonais ( années 50 et 60) ne le manqueront surtout pas.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 février 2022
    Le dernier long-métrage réalisé par Kinuyo Tanaka, et le seul en couleurs, nous transporte dans le Japon féodal, au temps de la persécution des chrétiens (fin du XVIe siècle). L'histoire est limpide, mélodramatique ma non troppo, féministe aussi, et extrêmement bien mise en scène et interprétée même s'il est évident que le film aurait pu devenir une saga encore plus éblouissante, avec davantage de moyens et au moins une heure de plus. Tel quel, il s'agit tout de même d'un superbe accomplissement, qui fait regretter que Tanaka n'ait pas dirigé quelques films de plus. Mademoiselle Ogin, où le thé a un goût amer, n'a certes pas la somptuosité d'un Mizoguchi ou la virtuosité d'un Kurosawa mais cela reste du nanan pour les amateurs de cinéma japonais.
    Hotinhere
    Hotinhere

    417 abonnés 4 736 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 avril 2023
    Dernier long-métrage de la réalisatrice, un mélodrame tragique et cruel qui dresse le portrait d’une femme digne et courageuse dans le Japon féodal de la fin XVIe siècle sur fond de persécution des chrétiens, terni par un scénario trop décousu et manquant d’émotion.
    VOSTTL
    VOSTTL

    66 abonnés 1 772 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Sixième et dernier film de Kinuyo Tanaka.

    Son deuxième film en couleurs après « La princesse errante » et en costumes.
    A croire que la couleur sied aux films dit d’époque pour Kinuyo Tanaka.
    Elle a préféré le noir et blanc pour des films plus intimistes qui traitaient l’actualité de son Japon d’après-guerre à travers le regard des femmes : « Lettre d’amour », « La lune s’est levée », « Maternité éternelle » et « La nuit des femmes ».
    Un noir et blanc poétique et mélancolique.

    « La princesse errante » et « Mademoiselle Ogin » ont pour point commun un mariage arrangé, discuté. Toutes deux avaient le pouvoir de refuser. L’une a accepté pour raisons d’état, l’autre par dépit amoureux.
    A travers le portrait d’Ogin, autre femme de caractère, la réalisatrice nous parle de la persécution des japonais convertis à la religion chrétienne.
    Ukon, samouraï chrétien éconduit Ogin par zèle religieux.
    Ce qui conduit Ogin a se marier à un riche commerçant qu’elle n’aime pas.
    Amours contrariés, amours interdits, amours retrouvés mais amours impossibles.

    Au-delà de la religion, Kinuyo Tanaka m’invite à plus d’une reprise à la cérémonie des thés.
    Cérémonie : le mot est précieux, l’art de servir le thé n’est pas anodin, il peut avoir une fonction diplomatique dans ce Japon du XVIème siècle.

    Bilan après la découverte de l’oeuvre de Kinuyo Tanaka : six films intéressants dirigés par une réalisatrice à la réalisation délicate, portraitiste de femmes de caractère, sans aucun manichéisme ; sous le regard de Kinuyo Tanaka, les hommes ne sont pas ennemis de la femme. Par contre, ils ne sont pas toujours à leur avantage.
    Si la femme n’est pas non plus à son avantage c’est pour mieux en souligner sa condition.

    Une démarche féministe ?
    Je ne suis pas certain que le mot avait la même signification qu’aujourd’hui.
    C’est juste le regard d’une femme qui rend hommage à toutes les femmes de son Japon.
    Pas un simple regard pour autant : un engagement.
    Même si la place de la femme dans les sociétés asiatiques (voire africaines) ne peut être comparée à celle des femmes du monde occidental ( ?!), il reste que son regard est universel.

    Elle que l’on a sous-estimé dès ses débuts a su imposer son caractère artistique ; « Mademoiselle Ogin » prouve quelque part l’affirmation de son talent de réalisatrice en lui confiant une grosse production.
    Une reconnaissance ?
    Sans doute.
    Quel dommage que ce film ait été le dernier.

    Je préfère de loin « Maternité éternelle », « La nuit des femmes », « Lettre d’amour » et « La lune s’est levée ».
    J’ai préféré ce Japon intimiste en noir et blanc d’après-guerre.
    Une belle découverte.
    Ravi de vous avoir connue Madame Kinuyo Tanaka.
    Philippe C
    Philippe C

    78 abonnés 1 004 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 février 2022
    J'ai eu le plaisir de découvrir ce film tourné en 1962 pare Kinuyo Tanaka, qui fut la plus grande actrice japonaise de la première moitié du 20ème siècle, avant de passer derrière la caméra, film dans sa version restaurée et numérisée, à l'occasion du festival Lumière à Lyon en 2021 et avant sa sortie en salle prévue en 2022. Pour qui aime le Japon, la tragédie racinienne et le bel ouvrage, ce film est un pur régal.
    C'est jidaï geki ( film en costumes traditionnels), une histoire d'amour dans un monde de classes sociales moyenâgeuse, où tout est hiérarchisé, codifié. Il se déroule au 16ème siècle, sur fond d'éradication du christianisme par les seigneurs..Ogin, fille du maître de la cérémonie des Thés aime Ukon, un converti déjà marié qui place la pureté et Dieu avant les biens et désirs terrestres...Pour des raisons sociale, Ogin va épouser un riche commerçant sans se donner à lui...les choses se compliquent le jour ou Ukon est banni et où le seigneur jette son dévolu sur Ogin avec l'assentiment de son mari et les manigances d'un sbire du tyran qui veut compromettre le père d'Ogin qui a mal parlé au Seigneur...
    Décors sobres et sublimes à la fois grâce à une lumière parfaitement maitrisée, costumes splendides, paysages sublimes et ce mode de vie japonais tout en douceur, respect et distance, font le charme de cette tragédie jusqu'au final grandiose qui sauvera l'honneur de la famille
    Superbe à tous points de vue !
    soulman
    soulman

    67 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 décembre 2022
    Une splendeur ! Du niveau des plus beaux Mizoguchi et Kurosawa sur l'ère médiévale. Beauté des couleurs, du cadre, des paysages, intensité du jeu des comédiens, tout concourt à faire de cette dernière réalisation un chef-d’œuvre total et un magnifique portrait de femme libre, ce qui tenait le plus à cœur à la cinéaste.
    Pandora
    Pandora

    43 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mars 2023
    Film intimiste et assez long dans la veine de Misogochi et de ozu....clairement un film d'intello....
    Les meilleurs films de tous les temps
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