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    Juste une nuit
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Juste une nuit" et de son tournage !

    Naissance du projet

    L’idée de Juste une nuit vient du court métrage de seize minutes que Ali Asgari a réalisé en 2014 et qui venait lui-même d’une photographie prise dans la rue par le réalisateur. Il se rappelle : "Il y avait deux jeunes filles. L’une assise, l’autre debout. Cette dernière avait l’air triste, préoccupée."

    "Je ne sais nullement ce qui était à l’origine de cette tristesse mais j’ai décidé d’écrire une histoire à partir de cette image. J’ai commencé à en discuter avec des amies. En regardant la photo, l’une d’entre elles a commencé à me raconter son histoire. Son désir d’enfant contrarié par une famille très traditionnelle."

    "Ainsi que son refus de vouloir se marier. De cette conversation est née l’histoire du court."

    Génération du millénaire

    Ali Asgari a voulu réaliser, avec Juste une nuit, une étude de la nouvelle génération iranienne et comment cette dernière remet en question le système de valeurs en Iran. La cinéaste, dont les films abordent constamment le sujet du quotidien propre à cette nouvelle génération, développe :

    "J’ai moi-même fait partie d’une génération qui a tenté de faire bouger les choses. C’est sans doute pour cela qu’en vieillissant, je m’intéresse à la manière dont celle qui me suit se débrouille. Surtout dans cette période actuelle qui est un moment transitoire et important de l’histoire de l’Iran."

    "Tout se digitalise, devient virtuel. La distance et la rupture entre cette génération et les précédentes est encore plus marquée. Mon cinéma n’est pas à proprement parler de nature documentaire car j’aime profondément raconter des histoires et des drames intimes..."

    "Je m’imagine le spectateur de demain, celle ou celui qui verra ce film dans 25 ans et qui pourra s’apercevoir à quel point les choses ont changé. Je fais un cinéma documenté. Qui dit quelque chose de précis de l’époque où il se situe."

    Un film féministe ?

    Ali Asgari revendique avoir fait un film sur les femmes, mais sans point de vue masculin. Le metteur en scune confie : "J’avais six sœurs et j’étais le petit dernier. J’ai vraiment vécu toute mon enfance au milieu des femmes. J’étais le témoin de leur manière d’affronter leur condition de femmes en Iran."

    "Je comprends que l’on puisse penser à un film féministe, et cela ne me dérange pas du tout, mais j’ai tout fait pour que mon film ne soit pas étiqueté. J’ai juste voulu raconter une histoire où la place de la femme, et plus précisément une jeune femme de vingt ans et contemporaine, serait centrale."

    Le poids de l'économie

    Le scénario spécifie régulièrement la valeur monétaire de certaines transactions (le prix des papiers pour le bébé, celui du poisson, etc.). Ali Asgari a ainsi cherché à ancrer le film dans la réalité économique du pays, aujourd'hui. Le réalisateur explique :

    "Il est impossible de faire un film qui plonge dans la réalité du quotidien sans évoquer la crise économique qui secoue mon pays. J’ai donc choisi des moments dans le scénario où il me semblait qu’il était intéressant en termes de dramaturgie de l’évoquer."

    "Outre les exemples que vous avez cités, il y a cette scène où les deux jeunes femmes parlent des couches du bébé. Le dollar a augmenté et Fereshteh a peur d’en manquer. Donc elle en a acheté en avance de peur de ne plus pouvoir les payer le lendemain."

    "C’est un cas réel et concret de ce que nous rencontrons tous les jours où vous ne pouvez plus vous offrir ce que la veille vous pouviez encore acheter. La vie des Iraniens est chaque jour plus compliquée en raison de cette crise économique."

    Une caméra témoin

    Ali Asgari voulait être le plus près possible de ses personnages, sans être intrusif. C’est pour cela qu'il a eu recours à une caméra à l’épaule, bougeant beaucoup : "Elle est moi, elle est le spectateur. Elle est organique. Elle ressent les émotions, les mouvements. Elle court avec elles.

    "Elle capte les inquiétudes, fait ressentir les moments de relâchement. C’est une approche documentaire mais dénuée de mouvements brusques et des tremblements. Je n’aime pas ce genre de faux cinéma vérité. C’est également la raison pour laquelle il n’y a pas de montage dans les séquences ou les dialogues."

    "Je préfère passer à vue d’un personnage à un autre plutôt que de découper en deux cadres. Je voulais garder l’intégralité des mouvements des corps. Même quand elles sont assises ou boivent le thé. Car ces instants plus calmes sont emprunts de leur nervosité et d’une vraie tension."

    "Cela me permet d’immerger encore un peu plus le spectateur au centre de la situation dramatique. De manière vivante, réactive. Sans être insistant."

    La ville comme personnage

    La bande son, bruissante et omniprésente, déborde des bruits de la ville et la fait exister comme un personnage à part entière. Ali Asgari habite dans un quartier très populaire et connait sa ville par ses sons : "Ils m’ont toujours bercé. C’est comme un chœur. Il y a une sorte de chaos permanent."

    "Même dans ses murmures. Toute l’histoire et le caractère de la ville me semble être contenus dans ses bruits. Dans le film, la bande son renforce le sentiment de solitude des deux femmes. Cela les isole encore plus et donne l’impression qu’il n’y a aucun abri possible pour elles."

    Côté casting

    Le casting de Juste une nuit est un mélange entre professionnels et non professionnels. L’actrice principale, Sadaf Asgari, est la nièce du réalisateur et a déjà joué dans six longs métrages. Il raconte : "Je la connais bien et j’ai écrit le film en pensant à elle. À sa manière d’être, de bouger."

    "Pour les autres rôles, j’ai fait un casting classique. Je n’ai trouvé l’autre comédienne que tardivement. Mais dès que j’ai mis cette jeune femme et ma nièce ensemble, que je les ai vues parler, échanger, j’ai su que le duo fonctionnerait. Le plus difficile en revanche a été de trouver le bébé."

    "Au début je voulais utiliser une poupée. Mais lorsque j’ai regardé les images, cela ne marchait pas du tout. C’était ridicule. Il a fallu donc trouver un bébé et je crois que ce fut l’acteur le mieux payé sur le plateau. Car il fallait dédommager la famille et l’accueillir durant le tournage (rires)."

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