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Loïck G.
308 abonnés
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3,0
Publiée le 12 février 2024
Le poids de la culture familiale, le sens de l’honneur lié par les traditions, le respect des conventions, il y a un peu de tout ça dans ce mariage arrangé entre Saïd qui préfère les hommes et Hadjira, qui ne peut épouser l’homme qu’elle aime. Dans ce couple contre nature on va donc faire avec et tenter de limiter les dégâts . Youssouf Abi-Ayad et Kenza Fortas assurent une juste composition dans un mise en scène plus rétive aux accents dramatiques du récit. Nadir Moknèche a visiblement voulu éviter l’écueil et la caricature, d’un genre, d’un milieu, d’une culture bien marqués au cinéma, mais la légèreté qui accompagne son point de vue, déséquilibre à plusieurs reprises la réalisation. Le rythme demeure, le ton faiblit . AVIS BONUS Les commentaires de l'équipe et une scène coupée sans effet sur le scénario Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Aborder le thème de l'homosexualité dans une famille d'origine maghrébine est rare dans le cinéma français. Nadir Moknèche convainc en partie à travers ce film qui débute avec un mariage arrangé plus que laborieux. On se trouve ici à mi-chemin entre le drame de ne pouvoir assumer sa préférence sexuelle et certaines scènes qui flirtent avec la comédie (les repas de famille par exemple). Le personnage de Saïd cultive son ambivalence dans sa relation avec sa femme. Le "couple" Youssouf Abi-Ayad/Kenza Fortes est très juste. Même avec ses imperfections, le cinéaste signe une oeuvre audacieuse avec une fin particulièrement bien trouvée. A noter la présence de la pulpeuse Zahia Dehar en femme émancipée.
Très intéressant film de Nadir Moknèche qui bénéficie d'une mise en scène irréprochable et qui résonne avec les problématiques contemporaines via un casting juste parfait ! Le titre du film prends tout son sens à la toute fin du film .
Un film sur la difficulté de se libérer des normes sexuelles dans les familles religieuses, quelle excellente idée ! Voici un thème essentiel qui mériterait que davantage de cinéastes lui portent attention. Il s'agit ici d'une famille musulmane mais il pourrait en être de même dans une famille juive ou chrétienne car le savant mélange de crédulité et d'ignorance qui nourrit les traditions religieuses est toujours le même, seul le parfum change. Le film est très bien réalisé. Nadir Moknèche pense chacun de ses plans et manie son outil avec intelligence. Pourtant, il y a quelque chose de trop léger dans son approche du sujet. La relation de couple se déroule avec trop de facilité et même une forme de compréhension. La violence de la norme imposée ne se ressent que chez les parents. On aurait voulu que le film aille plus loin, soit plus politique, plus militant et montre encore plus fort la brutalité du rejet au nom de dieux qui n'existe pas et de "valeurs" liberticides. Un film toutefois pertinent et très bien fait.
Mariage arrangé au sein de la communauté maghrébine française entre une jeune fille passée directement du statut de racaille à bigote et un jeune garçon travaillant dans la boucherie familiale attiré par les hommes. Ce sont des enfants de l’immigration et ils ont des comptes génerationnels à régler, et ce film aborde ce thème avec pudeur et retenue. Sans jamais chercher l’outrance n’y l’assignement de ses personnages dans des cases formatées.
Pas très loin de la mer à Rennes, les mères d'Hadjira, qui a fait de la prison à cause de son grand amour de dealer, et de Saïd, très amoureux de Vincent, organisent le mariage de leurs enfants. Sans avoir choisi ce mariage, Hadjira et Saïd vont vivre côte à côte, s'habituer l'un à l'autre sans vraiment être heureux·se. Après de longues semaines de doutes et d'errance, de questionnements et de mensonges, c'est au bord de la mer qu'une discussion entre eux deux va poser les bases de leur nouvelle vie sur la confiance et l'échange. Le film de Nadir Moknèche s'appuie sur un casting irréprochable et déroule, scène après scène, une douceur et une tendresse rares. Le travail d'Hadjira et de Saïd pour leur acceptation et leur émancipation est montré avec finesse et on marche presque à leurs côtés lors de la promenade au bord de la mer. Un très beau film délicat et sensible.
Deux destins (deux familles aussi) qui décident de s'unir pour des motifs très différents. La rencontre et la vie de ce couple est très bien filmé. Très beau casting et Zahia Dehar spoiler: dans un rôle de provinciale qui tient un petit restaurant avec son mari est surprenante. Très beau film sur une situation (des situations) assez complexe à gérer.
Film ne valant pas vraiment le détour, si ce n'est pour les airs de trompette joués par l'ex du personnage principal. Ca sonne faux. Les acteurs n'articulent pas toujours suffisamment. Dialogues creux. Trop de scènes de fumage de clopes. Histoire d'un mariage arrangé en Bretagne, entre un gay et une ancienne toxico.
Hadjira et Saïd, jeunes musulmans qui se connaissent à peine, se prêtent au mariage arrangé par leurs familles à qui il semble qu'on ne doit pas être célibataire arrivé à un certain âge. Très vite, la secrète homosexualité de Saïd conduit le couple dans l'impasse. Le film de Nadir Moknèche ne fait pas mystère, dès le debut, de l'orientation sexuelle de Saïd, qui est le coeur du sujet. De fait, le ton au jour du mariage a quelque chose d'amusant,ou singulier (deux jeunes personnes étrangères l'une à l'autre), lorqu'on sait ce qui sépare déjà les jeunes mariés. Sauf, qu'en définitive, le film n'est pas une comédie, et l'homosexualité de Saïd donne un caractère amer à la relation du couple. "Dira, dira pas" devient d'ailleurs le seul fil dramatique du film, le coming-out son seul enjeu, et la situation, malgré la justesse des personnages et de l'interprétation, semble un peu étriquéespoiler: , les escapades sexuelles (et les rébarbatifs roulages de pelles entre garçons), menacées d'être découverte, constituant les rares péripéties du récit. Le poids de la tradition et de la famille musulmanes, l'hyprocrisie peut-être, sont des thèmes qui ne sont pas ignorés par le réalisateur mais qu'on aurait voulu voir développés davantage que ce "suspens" attaché au personnage de Saïd enfermé dans son mensonge.
Une jolie et touchante chronique qui suit les désillusions d'un jeune couple réuni lors d'un mariage arrangé, elle en attente d'un enfant, lui homo infidèle. Bien filmé et bien joué, malgré une ou deux scènes artificielles, on relèvera aussi les belles apparitions de Zahia dans le rôle de la délicate voisine bonne copine et de Lubna Azabal qui campe la mère rocknroll de la jeune mariée.
Douce comédie dramatique autour d'un mariage arrangé d'aujourd'hui qui renvoie nos certitudes aux oubliettes. Jeu d'acteur extra. Coup de coeur pour Lubna Azabal, une fidèle du réalisateur, en mère excentrique. Zahia Dehar surprenante !
Du franco-algérien Nadir Moknèche je n’avais vu que Goodbye, Morocco en 2013, autrement dit une éternité. Pour ces 90 minutes, il a choisi de pirté son regard sur les névroses humaines, les problèmes de filiation et de genre. Rennes, de nos jours. Saïd habite encore chez ses parents. Il vit une liaison secrète avec Vincent. Incapable d’affronter sa famille, il accepte un mariage arrangé avec Hadjira. Après une histoire d’amour malheureuse et quelques démêlés avec la justice, elle aussi s’est résignée à obéir à sa mère. Piégés par leurs familles, Saïd et Hadjira s’unissent malgré eux, pour retrouver, chacun de son côté, leur liberté. De ce sujet qui pourrait s’avérer pesant, Moknèche tire un joli film pudique à la tendresse inattendue. Jolie surprise ! Si vous tapez « gay », « arabe » et « français » sur un moteur de recherche, vous verrez apparaître une majorité d’images pornographiques, des images fétichistes associées à un stéréotype du lascar viril. C’est bien ces clichés que le film combat avec finesse et intelligence. Le héros utilise ces poncifs pour pouvoir draguer mais en est, dans le même temps, la victime. Pris dans un étau entre son mariage arrangé et sa famille qui l’accepte difficilement, il tente de faire face avec sa compagne, qui, elle aussi, a un vécu douloureux. Un couple de personnes qui n’auraient pas du se rencontrer et qui tente d’échapper à leur classe sociale. Mais ce sont bien les personnages secondaires qui font tout le sel et l’intérêt de ce drame. Le scénario est simple et va à l’essentiel, la mise en scène sobre et les acteurs très convaincants. Une belle curiosité à voir. Pour sa 1ère apparition au cinéma, Youssouf Abi-Ayad s’en sort admirablement en évitant soigneusement de grossir le trait. Kenza Fortas, pour sa part, n’est pas une débutante et mène une jolie carrière depuis 2018 et son César du meilleur espoir féminin décroché pour Shéhérazade. Les « parents », Saadia Bentaieb et Zinedine Soualem, sont comme toujours épatants de justesse. Notons aussi les participations de Lubna Azabal, Zahia Dehar, , - vous vous souvenez de l’«affaire Zahia » ? Eh bien, c’est elle, toute poitrine en avant -, et Arturo Giusi-Périer… tous bien à leur place et apportant beaucoup de réalisme aux différents épisodes de ce joli film qui parle avec subtilité d’hypocrisie et d’émancipation.