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    L'Air de la mer rend libre
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Air de la mer rend libre" et de son tournage !

    Un personnage clé

    Le personnage de Saïd est né d’une injustice et d’un constat que Nadir Moknèche a réalisés sur la représentation des garçons gays, arabes et français aujourd’hui : "Si vous tapez ces trois mots sur un moteur de recherche, vous verrez apparaître une majorité d’images pornographiques, des images fétichistes associées à un stéréotype du lascar viril. J’ai toujours travaillé à tordre le cou aux clichés et à déconstruire les poncifs pour proposer une autre représentation des Maghrébins en France."

    "J’ai ainsi envisagé un jeune homme issu d’une famille intégrée, qui se retrouve pris dans un étau culturel – son homosexualité le marginalise dans sa famille, mais ses origines l’aident sur le marché du sexe, à condition de mimer la racaille qu’il n’est pas. Saïd profite des clichés pour pouvoir draguer. Il en est victime et les utilise à la fois. En parallèle, il y avait cette idée d’un mariage arrangé pour le garçon, prenant le contre-pied de la situation typiquement représentée", explique le metteur en scène.

    Une femme d'aujourd'hui

    Nadir Moknèche tenait à ce que Hadjira soit une jeune femme française et non une blédarde. Elle a raté son histoire d’amour et se punit comme si elle rentrait dans les ordres : "Elle se soumet au joug de sa mère, accepte son sort et se tourne vers la religion. J’aimais l’idée qu’elle vienne du Sud de la France, qu’elle cherche à s’intégrer à Rennes, dans un environnement sans commune mesure avec son Miramas natal."

    "C’est une jeune femme d’aujourd’hui, à qui Naïla Guiguet a beaucoup apporté. Saïd et Hadjira sont ainsi tous deux emprisonnés dans une case sociale. Ils n’auraient pas dû se rencontrer, mais se retrouvent liés. Elle nourrit le projet de former une famille, tandis que lui est un peu perdu. C’est le couple-pivot autour duquel se sont agrégés les autres personnages", développe le cinéaste.

    Structure chapitrée

    Nadir Moknèche a opté pour une structure chapitrée, qui confère une épure à la narration et la distingue de celles de Viva Laldjérie ou Goodbye Morocco : "La structure s’est clarifiée au montage. Je voulais une histoire simple, qui aille à l’essentiel et dont le sujet soit exposé d’emblée. J’aimais l’idée que le film s’ouvre in medias res et qu’on soit emporté par le vent de cette histoire : les dés sont tout de suite jetés, le sort des personnages est scellé, les voici mariés. Que vont-ils faire ? On découvre leur entourage s’activer autour d’eux au moment du mariage, avant de les retrouver seuls, confrontés à leur nouvelle vie."

    Un appartement oppressant

    Nadir Moknèche a pensé la topographie de l’appartement de Saïd et Hadjira comme un aquarium et un espace scénographié, où ces deux personnages se croisent, se regardent sans se parler, etc. Il précise : "Même Hadjira espionne Saïd par l’œil de bœuf de la porte… La focale caméra de ce plan se nomme d’ailleurs « œil de poisson » ! La question était d’imaginer comment ils pourraient vivre ensemble et séparément à la fois. Quant aux poissons, j’avais envie de donner une passion à Saïd, qui l’isole un peu des autres, car cela demande du travail et de l’attention, et par la même occasion, dévoile sa sensibilité."

    Pourquoi Rennes ?

    Nadir Moknèche a choisi Rennes comme décor pour ce deuxième long métrage tourné en France : "La région Bretagne a été un de nos premiers partenaires en production. J’aimais l’idée de cette ville moyenne qui enferme Saïd et l’empêche de se rebeller. J’aime beaucoup les quartiers historiques de Rennes, comme celui de la mairie où nous avons tourné, qui cohabitent bien avec les zones plus modernes de la ville. En faisant mes repérages là-bas, plein d’idées de mise en scène me sont venues, c’était le signe pour moi que ce film avait trouvé son décor."

    Côté mise en scène

    Nadir Moknèche recherchait une forme de simplicité pour refléter l’ennui, comme pour souligner les regards des personnages qui s’épient : "Je ne suis pas du tout théoricien. Je ne saurais pas analyser les positions, et les mouvements de ma caméra. C’est mon instinct qui me guide. Nous avons toujours eu beau temps sur le tournage, et j’ai profité de ce soleil pour donner un côté presque méditerranéen et fantasmé à l’image."

    Côté casting

    Nadir Moknèche voyait un lien de parenté entre Lubna Azabal et Kenza Fortas, qui rendait la filiation évidente pour le cinéaste : "Une parente de Kenza l’a accompagnée à Paris pour le casting et je trouvais qu’elle ressemblait à Lubna, cela m’a d’autant plus conforté dans cette idée. Je l’imaginais parfaitement dans le rôle de cette mère dominatrice au look insensé qui a peur pour sa fille. Ce personnage apporte une touche de comédie au film."

    "Kenza Fortas m’a semblé aussi idéale pour le rôle de Hadjira. C’est une vraie interprète. Elle a d’emblée compris le personnage ; elle est entrée dans sa peau sans pourparlers. J’ai rencontré Youssouf Abi-Ayad grâce à mon directeur de casting, François Guignard. Là aussi, cela s’est fait aisément. Dans le scénario, le personnage pouvait paraître impénétrable, tel un bloc monolithique. Youssouf lui a apporté de la complexité, des contradictions."

    "Saïd est victime d’un modèle patriarcal, mais il le défend tout en restant sincère, et ça, Youssouf l’a très bien cerné. Il a une familiarité avec le personnage. Pour le rôle de la mère de Saïd, je voulais contourner le cliché de la mamma, et Saadia Bentaïeb sait jouer avec brio les femmes qui ont de l’aplomb. Zinedine Soualem, je l’ai envisagé en père tranquille en voyant le documentaire Leur Algérie. Les Soualem sont proches des Selmi par certains égards."

    "Zahia Dehar incarne une autre mère que celles de Saïd et Hadjira et, avec Vincent Heneine qui joue son mari, ils représentent une sorte de couple fantasmé, apaisé, que ce soit dans sa virilité à lui ou dans sa féminité à elle. Zahia est une femme assumée et libre. C’est en la voyant dans Une fille facile (2019) qu’elle m’a paru évidente pour le rôle de Fariza. Arturo Giusi-Périer, qui joue Vincent, l’amoureux de Saïd. Il fallait qu’il soit séduisant et sincère."

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