Avis sur Au gré du courant

La vie à l’intérieur d’une maison de geishas qui est en train de vivre ses derniers moments suite aux difficultés financières de sa propriétaire. Film austère, assez répétitif, qui s’étire interminablement en ne soutenant pas un intérêt égal. Un film de plus de Naruse sur la condition des femmes au Japon dans la seconde moitié du XXe siècle. Intéressant par beaucoup de points mais ce n'est pas le meilleur de l’œuvre de ce cinéaste original.

Au gré du courant de l'actualité. Il y a comme une fatalité et une triste déception dans tous les soucis qui œuvrent pour la fin.
Il y a cette danse à la fin qui serait celle du dernier souffle. La vie continuera mais autre part.
Le film est un constat sur la vie qui continue.

Il manque un peu de souffle à cette oeuvre de Naruse, qui n'en demeure pas moins intéressante à suivre par son aspect quasi-documentaire sur une maison de geishas après-guerre.

"Au gré du courant " est un film magnifique au plan plastique et au plan de l'interprétation puisqu'on y trouve quatre des plus importantes actrices du cinéma Japonais. En résumé : il s'agit ici de la fin d'une maison de geishas, rachetée par la concurrence. La réalisation est de premier ordre et on est ici beaucoup plus proche de l'univers de Mizoguchi plutôt que de celui d'Ozu. La trame rappelle d'ailleurs, de loin " les musiciens de gion" et de " une femme dont on parle ". C'est dire le niveau de ce film et du professionnalisme de Naruse. C'est un film de climat, les anecdotes se suivent dans la maison de geishas mais on ne peut pas dire qu'il y ait un autre fil conducteur que celui , pour la propriétaire, de sauver son entreprise qui périclite avec le temps. Les amateurs des films de l'âge d'or du cinéma japonais ( années 50 et 60) ne manqueront pas cet opus de Naruse, géant du cinéma japonais, moins distribué en France que d'autres de ses prestigieux collègues. Malheureusement pour nous. Un très grand film !

'univers des Geishas est une thématique récurrente dans le cinéma japonais. Ici Naruse laisse hors-champ, le sexe et la prostitution en elle-même pour s'attacher à l'économie de l'entreprise, aux conflits d'intérêts qui interrogent la survie d'une institution touchée elle aussi par la modernité d'un pays en pleine reconstruction. L'occasion également d'un beau portrait de groupe et des relations interpersonnelles qui l'emaillent.