Ennui poli
Ce film, tout comme Love life, fait partie du festival du cinéma japonais. Hanabi, ce qui signifie « feu d’artifice. En l’occurrence, ce drame de Daigo Matsui a tout du pétard mouillé. 115 minutes, c’est très long quand on s’ennuie, et là, c’est le cas. Les 26 juillet se suivent et ne se ressemblent pas… C’est le jour où ils se sont rencontrés, celui où ils se sont aimés, où ils se sont séparés. Sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi dans le Tokyo d’aujourd’hui. Et l’hommage – explicite, mais réservé aux cinéphiles - au Night on earth du grand Jim Jarmusch ne sauve pas l’entreprise. Bâillement assuré.
La chronologie de Rendez-vous à Tokyo est construite autour d’une même journée déclinée au fil des années… mais en remontant le temps, ce qu’on a met pas mal de temps à comprendre. D’où d’emblée, une grosse incompréhension qui s’installe. En racontant une histoire d’amour de manière linéaire, de la rencontre à la rupture, je craignais qu’elle soit un peu médiocre ou qu’on ait l’impression de l’avoir déjà vu mille fois… nous confie le réalisateur dont c’est ici le 1er film distribué en France. Donc, pense-t-il, en évacuant assez vite la question du suspense « que va-t-il se passer entre eux ? », on peut regarder cette histoire de manière plus ouverte, curieuse, et cela amène d’autres réflexions que la seule anticipation. Ambition respectable, mais hélas qui n’aboutit que sur l’incompréhension. A partir de là, on a du mal à réellement se passionner pour la relation tumultueuse entre les deux personnages principaux. A cet effet, le titre original, Just Remembering aurait dû être conservé plutôt que ce fadasse Rendez-vous à Tokyo. L’élégance de la mise en scène et le talent des acteurs et actrices ne suffiront donc pas à faire de ce film un rendez-vous incontournable.
Le couple Sosuke Ikematsu / Sairi Itô, portent évidemment l’ensemble du film. Ils sont excellents tous les deux, à une réserve près, lui se transforme physiquement sur les 7 années où l’histoire se déroule… Elle, quasiment pas, et ça aussi, c’est très gênant. Ce film tente de saisir le temps qui passe et les choses qui lassent en amour. Mais ce qui lasse avant tout, c’est ce procédé de chronologie inversée qui, pour moi, n’apporte rien, bien au contraire. Une comédie romantique douce-amère et mélancolique décevante, tant on attend toujours beaucoup du cinéma nippon, - ni mauvais en l’occurrence -. Le côté casse-tête, enchaînement d’ellipses et saynètes, prive le film de sa dimension émotionnelle. Trop cérébral.