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    L'Esprit de la ruche
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    593 abonnés 2 773 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 juin 2023
    El espíritu de la colmena explore, au moyen du réalisme magique, le traumatisme du franquisme à l’échelle d’un village castillan, à l’échelle d’une famille désunie dont les adultes et les enfants vivent séparés tels des spectres engagés dans la répétition, jour après jour, des mêmes tâches ; en cela, il emprunte aux genres de la chronique sociale et du conte pour donner à voir et à vivre le point de vue d’une petite fille dont l’acclimatation au régime politique prend la forme d’une initiation à la mort : Ana ne comprend pas pourquoi le monstre de Frankenstein a ôté la vie à l’enfant, et pourquoi il la perd à son tour, elle écoute l’arrivée du train sur la voie ferrée jusqu’au danger signalée par la sirène, elle est fascinée par un champignon vénéneux que son père lui interdit pourtant de consommer, elle ne sait comment réagir devant sa sœur gisant sur le sol de sa chambre, elle tend une pomme au soldat républicain caché dans la grange. Son récit de perte d’innocence se construit au miroir de celui de sa mère, désolée par une correspondance amoureuse qui restera sans réponse, que le montage rapproche habilement : plusieurs portraits se brossent en même temps, pour mieux représenter la solitude profonde de la femme pendant la guerre et l’omniprésence des fantômes, qu’il s’agisse de ceux qu’on a perdus, des projections de cinéma organisées dans la salle municipale ou des esprits qui sortent la nuit et qui parfois se déguisent en humains. Un plan, magnifique au demeurant, conduit Ana à poser le pied dans une trace de pas bien plus grande – celle du spectre ? – comme si elle interrogeait ses perspectives d’avenir, qui restent de l’ordre de la fiction pure.
    La photographique somptueuse de Luis Cuadrado (chef opérateur de Carlos Saura entre 1966 et 1973) restitue le sentiment complexe de vide lié à l’espace et d’enchantement lié à l’enfance : la grande abandonnée est filmée comme une maison hantée où les sœurs viennent s’amuser et chercher l’esprit, le puits attenant semble doté de pouvoirs magiques, etc. Victor Erice signe une œuvre forte et mystérieuse, dont l’intelligence tient essentiellement à son esthétique du détour et de la suggestion : en dire le moins possible, dresser un réquisitoire contre le franquisme par métaphores interposées tel un peintre qui, par petites touches successives qui doivent être vues ensemble avec distance, restitue les mouvements contraires d’un paysage tourmenté.
    Patjob
    Patjob

    22 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2023
    Les premières scènes du film sont merveilleuses, montrant l’arrivée d’un cinéma ambulant dans un village perdu de Castille, puis sa projection et son impact sur les spectateurs, en particulier les enfants. C’est une superbe représentation du pouvoir et de la place du cinéma dans la formation de l’imaginaire. Cette expérience cinématographique va avoir des conséquences sur la vie intérieure et le comportement de la petite Ana (délicieuse et attachante Ana Torrent). Puis tout le film est empreint de l’idée de la mort : la petite fille victime de Frankenstein, la simulation de la mort d’Isabel, le champignon vénéneux, le républicain en fuite dont Ana retrouve le sang, … La mise en scène et la photographie magnifient cette ambiance étrange, voire fantomatique, dans cet endroit du monde seulement traversé par les trains menaçants d’un pays qui laisse cette contrée abandonnée hors du temps.
    On se souviendra longtemps de cette espèce de petit chaperon rouge trimbalant sa valisette d’école dans des décors arides, en chemin vers la découverte de la vie et de la mort.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 8 juillet 2008
    Je suis allé voir ce film pour deux raisons principales. J'avais envie de voir la petite Ana Torrent que j'avais adoré et qui m'avait tant bouleversé dans "Cria Cuervos". Les critiques de la presse, excellentes, m'ont de même incité à me déplacer dans une salle pour le voir. Résultat: un ennui abyssal malgré la prestation touchante d'Ana Torrent. Mais l'ensemble est froid et abscons.
    Vinz1
    Vinz1

    129 abonnés 2 308 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 février 2024
    Ce film espagnol devenu culte avec l’âge est tout de même rempli de longueurs et de non-dits qui en font un métrage difficile à regarder. Certes, il donne une représentation de l’Espagne rurale des années 40 et plus précisément de la Castille, mais il faut quand même résister 1h40 pour s’apercevoir qu’il n’y a vraiment pas grand-chose à sauver. En tout cas, je suis passé complétement à côté de tout ce sentimentalisme teinté d’onirisme et de l’histoire de cette petite fille qui vit un drame intime.
    leyashadesalpages
    leyashadesalpages

    4 abonnés 108 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 avril 2009
    Un tres beau film, admirablement joue. Un film dont on decouvre la richesse au fur et a mesure.
    Zebrakelo
    Zebrakelo

    3 abonnés 232 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 mai 2021
    Jeu d'Ana Torrent tout simplement génial!
    Le film lui-même, aux allures de Shining ou Vale Abraao tant par l'image que les décors, conserve un mysticisme prenant (par son silence notamment), malgré quelques moments longuets...
    De belles séquences comme la danse du feu, qu'on pourrait apparenter à une danse macabre.
    Morale : ne pas laisser ses enfants aller voir Frankenstein ?
    Hotinhere
    Hotinhere

    433 abonnés 4 768 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 octobre 2023
    Un récit initiatique sombre et fascinant (malgré un rythme un peu languissant) qui explore les mystères et les angoisses de l’enfance dans un petit village espagnol sous Franco, à travers les yeux noirs envoûtants d’Ana Torrent.
    Aulanius
    Aulanius

    177 abonnés 1 685 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mai 2011
    Que dire ... un drame aux aspects symboliques et dramatiques réussi. Moi qui n'aime pas, le soit disant plus grand réalisateur espagnol de tous les temps, avec Bunuel, Pedro Almodovar, je dois bien avouer que mon amour pour le cinéma ibérique n'a pas toujours été au rendez-vous. Seulement "L'Esprit de la Ruche" s'est mit en travers de ma route et m'a fait changer ma vision des choses et je ne pense pas être le premier à me retrouver dans cette situation. Ana Torrent respire le naturel, même si je pensais qu'elle était en réalité plus jeune, cependant, ça n'enlève en rien à son jeu plus que précoce. Quel regard perçant, c'est beau. La mise en scène est des plus réussies et la relation étrange entre les deux sœurs démontre bien que la vie n'est pas facile tous les jours, même dans une famille aisée. Le régime totalitaire n'est pas forcément mis en avant mais quelques signes viennent s'immiscer et on comprend très vite le mode de fonctionnement de l'époque, qui part ailleurs est superbement retransfiguré. La bande son est des plus intéressantes et surtout douce et envoutante. Le personnage qu'incarne la protagoniste est super attachant, ça fait évidement penché la balance. Cependant, j'ai trouvé quelques moments un peu longs mais c'est le seul bémol que j'ai trouvé car il en faut bien un. Le titre du film est assez équivoque et je pense qu'il peut avoir plusieurs significations, je me suis fait ma petite idée et je le trouve bien en adéquation avec se qui se passe pendant 1h30. En bref, un drame pseudo-familial de haut vol, surtout pour l'époque (dur ne pas se démoder). Je dois avouer que ça m'a fait bizarre de voir cette jeune actrice alors que j'avais vu Tésis (qui est sorti plus de 30 ans après) il n'y pas très longtemps. Un beau voyage lyrique à découvrir. 16/20.
    soulman
    soulman

    70 abonnés 1 155 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2017
    Deux avant "Cria Cuervos", la jeune Ana Torrent est l'héroïne de ce film mystérieux de Victor Erice, dont l'action est située dans les années 40, où l'on peut voir une parabole sur le franquisme et ses exactions. Tournée dans des paysages désolés, en proie à des fantômes terrifiants dont la créature de Frankenstein n'est pas la moindre, cette oeuvre lancinante laisse une empreinte durable grâce, aussi, à une belle photographie.
    Plume231
    Plume231

    3 521 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 janvier 2013
    Un film qui montre beaucoup mais qui n'explique rien, niveau scénario il ne se passe pratiquement rien ; normalement c'est le genre devant lequel on fait semblant de s'extasier mais devant lequel en fait on s'emmerde. Mais comme il faut partir du principe que "L'Esprit de la ruche" n'est en rien un film normal, eh ben on ne fait pas semblant de s'extasier, on s'extasie tout simplement et on se laisse tout simplement happer par l’atmosphère avec juste en poche le symbolisme de la ruche, celui du merveilleux "Frankenstein" de James Whale, des plans superbes de paysages castillans rugueux et surtout le regard sombre d'une Ana Torrent remarquable et absolument adorable, déjà à croquer deux ans avant le magnifique "Cría cuervos". Une oeuvre superbement étrange et poétique sur l'enfance ou plutôt sur le regard de l'enfance.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    212 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 mars 2008
    Dans les sentiers sinueux qui parcourent la rase campagne espagnole, Victor Erice réalise «El espiritu de la colmena» (Espagne, 1973). A l’arrivée d’une camionnette, des enfants se ruent sur sa route en criant leur joie. L’engin détient le trésor de leur ivresse : les bobines du film qui s’apprête à être projeté. La copie est celle de «Frankenstein». Ebahies par le spectacle, deux petites filles, Ana et Isabel, vont être sujets au fantôme des images. Dans un mode temporel lent, laissant aux actions la plénitude de leur déploiement, offrant aux films un agréable temps de développement, Erice narre un conte magique sur le cinéma. Tapies dans l’obscurité, les lumières du monde se projettent sur les matières, sur les corps et jusque dans les mots, éclairant de ses rayons les choses, dévoilant leur légère identité. Ce monde, regroupé dans ce village de Castille de 1940, à plus d’une fois, est métaphorisé comme une ruche. Dans le labeur du quotidien, dans la sourde consistance de la vie et dans le secret des choses, l’éclair puissant et languissant de la féerie cinématographique s’accomplit sous nos yeux. Et nos yeux s’identifient à ceux de l’attachante Ana Torrent. Le noir de jais de ses pupilles semble comme toujours à l’affût de l’Esprit qui la hante, de ce mythe du monstre. Dans les sombres ténèbres de ses yeux se lit la quête de l’image. Quand elle rencontre enfin l’objet de sa hantise, le fameux monstre de Frankenstein, au bord d’un étang, la fillette s’évanouit, comme rassasiée de sa pulsion scopique. Occupé par le silence, le film s’emploie à deux autres caractéristiques : le temps et la poésie. Erice réunit, aussi simplement que génialement, ces deux composantes dans un seul objet qui hante le film autant que l’Esprit : la montre musicale. Plus encore que toutes les métaphores du film, cet objet incarne l’art du cinéma : la poésie (la ritournelle de la montre) et le temps (la montre). Le cinéma hante le film dans un murmure et le film hante notre cinéma.
    Spiriel
    Spiriel

    29 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 février 2008
    Ce n'est ni un film sur la première fois au cinéma, ni sur le franquisme, bien que ce soient deux thèmes du film. Il s'agit d'un film qui se veut hors du temps et de l'espace (le très vague "dans les années 40 quelque part en Castille" initial), sur la fascination de la fiction et le conflit perpétuel que perpétue le monde réel, des adultes, contre l'imaginaire de l'enfance. Erice désamorce l'innocence présumée de l'enfance par le regard noir, mélancolique et profond (qui regarde ailleurs) d'Ana Torrent, et la cruauté gratuite et calme dont ils peuvent faire preuve (Isabel qui étrangle le chat). Erice a un des regards les plus intelligents sur le cinéma. La salle de projection devient un autre monde le temps de la séance. La vie continue dehors alors que le temps s'est arrêté dans la salle. De plus il distingue le cinéma de la musique, du théâtre ou des récits oraux par l'absence d'échanges. Il cadre les visages fascinés séparément, le film vivant différemment chez chacun des spectateurs, qui sont alors chacun dans un monde différent. Ana, fillette peu sociable, y verra une fuite du monde dans lequel elle vit. Elle veut comprendre le film, croit ce que lui raconte sa soeur, et ira jusqu'à rejouer une scène du film pour en changer la conclusion qui la frustrait. Mais le monde réel ne supporte pas cela et vient piétiner son imaginaire, métaphore des dictatures violant la vie privée des citoyens mais aussi impossibilité pour la créativité des enfants de se développer, les adultes ayant peur des idées venant des enfants qu'il ne comprennent pas. Jusqu'au bout (récite l'incantation de sa soeur) elle essaiera de fuir ce monde qui lui échappe (elle reste sur les rails alors que le train arrive, elle a de la compassion pour le champignon vénéneux écrasé par son père). Le film est sombre comme le regard profond d'Ana qui semble fixer le vide, et dénué d'histoire ce qui le rend un peu difficile d'accès. Cependant il s'agit d'un film prodigieux sur un thème TRES rare. Chapeau.
    Tanezir
    Tanezir

    26 abonnés 583 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 novembre 2009
    Je connaîs très peu le cinéma espagnol, pour ainsi dire seul Almodovar me revient en tête. C'est une très bonne surprise. Le film nous transporte doucement mais j'ai peur qu'il m'ait tout de même laissée en route car certains détails sont restés flous pour moi. Le rythme est en tout cas parfait et la musique qui n'est pas omniprésente et lourde contribue étrangement à cette berceuse douce et agréable.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    82 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mai 2016
    L’esprit de la ruche est un sublime et profond récit existentialiste construit sur de multiples dualités. Réalisé en 1973, ce film qui emprunte à un fantastique teinté d'onirisme reste atypique, mystérieux et intemporel. Sujet à de multiples interprétations et niveaux de lecture, cette œuvre majeure de Victor Erice est un vibrant hommage au film culte Frankenstein de James Whale doublé d'une critique sous-jacente de la dictature franquiste. Plus de détails sur notre blog ciné :
    maxime ...
    maxime ...

    202 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 août 2023
    L'Esprit de la ruche (El espíritu de la colmena), sortit dans les salles de cinéma en 1973 relate un compte cru, obscur et profondément violent d'une Espagne de 40, d'un petit village ou les distances sembles entérinés dans une question de manque au pluriel. Film difficile tant l'observation se doit d'être méticuleuse, ma compréhension personnelle fut très rudimentaire malgré l'effleurement d'une histoire que j'aborde avec une profonde envie ...

    A hauteur d'enfant ( la plupart du film, mais pas que ), Victor Erice érige par le regard une interprétation du fil d'un temps ou tout n'est qu'emboitement, qui coïncide avec des petits riens, qui le semble tout du moins, mais aussi, avec des plus grandes lignes pas forcément plus évidente. Honnêtement, ce film m'a frustré. Autant pour mes incompris que dans le rapport que j'ai moi-même ( par fierté mal placé surement ) avec un cinéma aussi radicale, pertinent et d'une certaine liberté ! Face à des limites, ma patience à flancher, pour mon plus grand regret ...

    Film sans illusions pour certains, au contraire pour d'autres, le récit qui se déroule sous nos yeux prend la température et le pouls de ces protagonistes livrés face à eux mêmes, dans l'individualité comme dans le " partage " plus collectif de ce pareil instant dont les éléments se déclenche hors champ. Erice dresse la cyme d'une fin d'innocence, pour tous. Par la découverte d'un film, ou par le sang, métaphore plus d'une fois employé dans ce long-métrage, l'on découvre une perspective de mort, entre analyse et rêverie, selon des sentiments plus que par opinion. La mort donc, devient à titre d'exemple plus qu'un mot pour cette petite Anna dans le parcours qui l'amène à grandir, à vivre, qui deviens sans doutes ce qu'il y'a de plus tragique ici ...

    Film sombre, parfois macabre, L'Esprit de la Ruche regorge de ces instants qui travaille le bide, repousse par son austérité autant qu'il laisse planer son ombre encore quelques jours après. L'esthétique, la mise en scène, les décors dans leurs ensembles contribuent à part entière à susciter le malaise ... Dans la veine de ses interstices par lequel on s'engouffre et bute, se râpe, marque et dont on souhaite s'extirper à tout prix avant d'y repenser, de suer ses maux évité et d'avoir au fond, comme un quelque chose d'inachevé par une aventure raté, partiellement en tout cas !

    Je garde de ses 2 derniers jours une impressions qui galvaude mes certitudes, me donne à revoir mes manières de choisir le conformisme, ou non, en terme de cinéphilie ...

    Une rudesse qu'il me faudra par tout les cas retenter, si le courage me reprend un de ses quatre matins.
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