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    Les 4 âmes du coyote
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les 4 âmes du coyote" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Áron Gauder est un réalisateur hongrois qui, avec Les 4 âmes du coyote, a mis en scène un film sur la mythologie autochtone américaine. Il explique : "Je dois faire un grand retour en arrière, pendant mon enfance... Quand la Hongrie était un pays communiste, derrière le Rideau de fer, notre accès à la culture était très limité : peu de livres, séries et films, mais les livres sur les Indiens étaient très, très populaires auprès des gamins à l'époque. Je crois que c'était même officiel, le régime avait beaucoup de sympathie pour eux parce qu'ils combattaient l'armée américaine, au fond. Et comme les communistes n'aimaient pas l'armée américaine..."

    "Bref, quand j'étais petit, on jouait tous aux cow-boys et aux Indiens. Voilà comment ça a commencé. Puis l'URSS s'est effondrée, Internet est arrivé et a complètement changé la façon dont on a eu accès au reste du monde. Et aussi, parce que quand j'avais 18 ans, on a campé dans la forêt pendant deux semaines et on a dormi dans des espèces de tipis. On faisait du feu et on essayait d'être proches de la nature."

    Un projet de longue haleine

    En tout, la conception des 4 âmes du coyote a duré huit ans. Ce qui a pris le plus de temps était de rechercher des financements. Áron Gauder se souvient : "On est allés à Bordeaux, à Strasbourg chez Eurimages, plein d'endroits pour le pitcher. Finalement c'est la Hongrie qui l’a financé. Le film a demandé trois bonnes années de travail « artistique ». Au mieux, 120 personnes ont travaillé dessus, mais ce nombre était très variable puisque certains partaient une fois leur travail terminé. Le film a été fait à 100% en Hongrie, dans le studio Cinemon Entertainment."

    Sources d'inspiration

    La première grande inspiration pour Les 4 âmes du coyote sont les souvenirs de camping en forêt d'Áron Gauder, quand était jeune. Le cinéaste se rappelle : "Bien sûr, je me suis beaucoup documenté sur les paysages américains, leurs couleurs, leurs formes... Les peintures de Karl Bodmer, un Suisse allemand qui a peint à l'aquarelle les « Indiens » du Mississipi, ont été une des influences majeures du film. Et celles de George Catlin, également. Ce sont des peintres qui ont illustré les « Indiens » à l'époque où il n'y avait pas encore de photographie. C'est très inspirant."

    "Nous avons évidemment utilisé des sources « locales » pour la mythologie : l’histoire de la création vient de certaines légendes issues de la mythologie du peuple de la nation amérindienne Crow. Par contre, on a utilisé des histoires de Coyote qui viennent d’un peu partout ailleurs, comme la mort du grand bison ou le massacre des canards."

    A l'ancienne

    Côté techniques d'animation, Áron Gauder a opté pour le « filmmaking » traditionnel, autrement dit une animation image par image. Il confie : "Mais la plus grosse différence c'est que plus personne ne dessine sur du papier maintenant, on dessine sur des tablettes numériques, et on intègre ces images dans un logiciel. Mais on peut vraiment voir la différence, à quel point le film est animé image par image. À la main ! En fait, faire un film entièrement animé par ordinateur reste quand même très compliqué technologiquement. Ce n'est pas assez direct pour moi."

    "Là, je peux dessiner un personnage ou un décor très rapidement. À l'ordinateur, il faut beaucoup de monde pour le même résultat. Entre vous, l'artiste, et le résultat final, il y a trop de temps, trop d'étapes. Il n'y a plus de vélocité, ou d'élan artistique. Et puis le dessin « à la main » est beaucoup plus adapté au sujet du film."

    Aide précieuse

    Le sujet du film étant sensible, Áron Gauder a employé des conseillers, notamment Charles Cambridge, un consultant et enseignant autochtone. Il a lu le scénario et corrigé certaines choses. Le metteur en scène se souvient : "C'était très important pour nous. Par exemple, au début, on avait mis deux garçons qui affrontent les bulldozers avec des cailloux, mais Charles nous a signalé que les manifestations de Standing Rock étaient par essence pacifiques et qu'elles étaient surtout organisées par des femmes. Donc c'est un mouvement de femmes et on a intégré plus de personnages féminins."

    "On a aussi eu la chance de pouvoir rencontrer Cheryl Angel, une sioux lakota qui était en Hongrie pour donner des cours de chamanisme. Elle était à Standing Rock, et elle a vu les bisons face aux bulldozers."

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