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MATHILDE20485
17 abonnés
38 critiques
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5,0
Publiée le 15 janvier 2024
Un film qui redonne presque le vrai sens de la vie . Et fait voler en éclats les philosophies de surconsommation, rang social et le paradoxe de vivre plus dans l'irréel que le "réel".
L'acteur mérite amplement son prix d'interprétation de Cannes. J'ai beaucoup aimé ce monsieur qui ne parle que lorsque c'est vraiment utile, qui a une belle passion pour les photographies notamment d'arbres mais aussi les livres et soigner ses plantes. Mais j'ai surtout pensé aussi qu'il avait dû voir ou vécu le pire pour être ainsi...il demeure quelque chose de fragile en lui. Nous ne savons rien de son passé mais n'est -ce pas là une fois de plus une manière de prouver qu'il est vraiment épicurien ?
La bande son tout le long du film est remarquable, amenant souvent un indice, une couleur sur la journée qui va suivre ou a eu lieu.
Vous aurez compris en revanche que ce film ne plaira pas aux drogués du portable (ça me sidére toujours que sur un film d'1h40, 2 ou 3 soient obligés de le sortir au moins 2 fois...)
Voltaire disait qu'il fallait cultiver notre jardin, et je crois que ce monsieur en est l'exemple parfait...
Certes Wenders arrive à donner une dimension poétique à la vie banale d'un homme declassé. Quelques événements viennent en briser la monotonie, et aussi celle du film. Mais les deux heures passent lentement et on se prend à ressentir un certain ennui.
Un très beau geste artistique, indéniablement, mais auquel je n'ai pas été particulièrement sensible, pour les raisons suivantes.
- En se cherchant entre le ton poétique qu'il souhaite se donner et l'approche quasi documentaire pour témoigner du quotidien de cet homme, le film ne propose pas une image particulièrement esthétique : la caméra n'est jamais stable, le grain est marqué pour renforcer l'aspect naturaliste et les couleurs sont peu travaillées. Le rythme étant assez lent, l'on aurait aimé se délecter d'images encore plus belles et contemplatives.
- L'acteur principal a beau être excellent et parvenir à rendre son personnage très attachant, l'on peut finir par trouver agaçante cette façon de le dépeindre ainsi, d'humeur toujours égale, heureux en toutes circonstances, se contentant de si peu, sans jamais se plaindre (tout en nettoyant la merde des autres). Ainsi le film interroge sur une certaine propension à sublimer un réel certainement peu enviable dans les faits : les tâches ingrates, à la symbolique dévalorisante, voire humiliante, ne sont jamais vraiment mises en avant; la pression, à la fois des employeurs et des utilisateurs, est à peine suggérée ou à chaque fois traitée avec la même légèreté que le reste, sans que cela impacte le personnage. Il semble clair que le film ne prétend pas être un drame social mais il eût été préférable d'injecter quelques aspérités permettant de garder un certain contact avec la réalité. L'impact émotionnel n'en aurait été que plus fort et le film aurait moins donné cette impression d'asséner ce message quelque peu moralisateur et paternaliste : "Arrêtez de vous plaindre, regardez comme l'on peut être heureux avec si peu !".
Il reste tout de même des moments d'une très belle poésie qui surgit à chaque coin de scène (spoiler: la partie de morpions à distance, le danseur dans le parc, les rêves sur fond de rayons de soleil qui filtrent à travers les feuilles des arbres... ), la découverte de toilettes toutes aussi propres et originales les unes que les autres et un beau personnage, qui se révèle inspirant.
C'est un beau film mais pas un grand film. Le 4/3 donne une petite touche surannée au film, et le tour de force c'est d'avoir réussi à faire oublier la nationalité du réalisateur, on se croirait vraiment face à un film tourné par un japonais. L'histoire n'apporte pas grand chose et si un français avait filmé la même chose en France je pense que la critique n'aurait pas été aussi tendre.
Wim Wenders nous démontre brillamment que le cinéma n'est pas obligé de reproduire toujours les mêmes schémas de scénario. Indépendant, unique, contemplatif et philosophique, ce film nous invite à nous questionner sur la beauté de la simplicité et du présent.
À Tokyo le quotidien banal rythmé par les mêmes gestes d'un laveur de toilettes amoureux des arbres, des livres et de Lou Reed. Dans ce film très épuré Wim Wenders touche à quelque chose d'essentiel dans la philosophie japonaise : la beauté de l'ordinaire. On peut être seul, avoir un métier que d'autres trouveront dégradant et s'émerveiller devant les feuilles d'un branchage, devant celles d'un recueil de poèmes ou devant cette route qui zigzague entre les tours de Shibuya alors que le soleil se lève et que Lou Reed nous susurre que "C'est juste un jour parfait". Toutes ces petites choses qui font qu'une vie est belle et vaut la peine d'être vécue. Un prix d'interprétation à Cannes totalement mérité pour Koji Yakucho qui est exceptionnel : sans un seul mot (où presque) il nous émeut par sa présence fantomatique et bienveillante.
Un film lent sur le quotidien répétitif d'un nettoyeur de toilettes. C'est ennuyeux mais serein. Les gens heureux n'ont pas d'histoire et c'est bien vrai.
Une ode à la nature, au temps qui passe et à la vie tout simplement. Ce film arrête pendant 2heures nos vie remplis injustement de tout et nous offre justement rien, si ce n'est ce qui est présent en face de nous. Un acteur magistrale porte ce sentiment.
A Tokyo, un homme d’une cinquantaine d’années, Hirayama, vit seul dans une petite maison de quartier. Il se lève tôt et part sereinement travailler au nettoyage des toilettes, rutilantes, de la ville. Sa vie est réglée comme du papier musique. Il est avare de ses mots, n’a ni famille ni amis, mais sait profiter des moments de beauté que l’existence peut apporter. Le film de Wenders a une beauté formelle indéniable mais les rituels et les contemplations d’Hiramaya ont un côté répétitif qui plonge le spectateur dans un relatif ennui. Une tension apparaît quand sa nièce, en fugue vient se réfugier chez lui. On comprend que l’élégant Hiramaya, à l’allure de patricien, vient d’une famille aisée dont il s’est éloigné à cause du père mais le film n’exploite pas cette information majeure. Il exploite mieux l’attirance d’Hiramaya pour la patronne d’un bar qu’il affectionne, Mama, et livre deux très belles scènes : une chanson de Mama, magnifique, et une rencontre avec son ex-mari, mourant. Wenders avait un excellent sujet qu’il exploite mal sur le plan de la tension narrative, mais le film est formellement beau et certaines scènes valent, à elles-seules, le détour.
Qu'attend-on d'un film ? qu'on nous raconte une histoire et que cette histoire soit le plus proche possible d'une leçon d'humanité, d'une leçon de vie. Quel regard pouvons-nous porter sur la vie en général, sur son sens, sur les choses les plus triviales que nous faisons ou que nous faisons faire ? Qu'est-ce qui vaut la peine d'être vécu, et comment allons-nous passer les quelques années du restant de notre vie ? Voilà une série de questions auxquelles ce film fait penser. A contre-courant du libéralisme, de l'argent et de la surconsommation, la complexité dans la simplicité. Un film qui ne convient pas à tout le monde parce que beaucoup seront incapable de faire cet effort de prise de recul sur eux et sur le monde.
Un film hors du temps sur la beauté, la poésie, l'humilité et la solitude. Il ne se passe pas grand chose mais on est pourtant captivé par le quotidien routinier de ce personnage, filmé avec grâce et élégance par Wim Wenders, qui nous fait réfléchir avec subtilité sur notre insatisfaction perpétuelle. En faisant de ses gestes routiniers des rites et en trouvant le bonheur dans l'essentiel, Hirayama devient un héros moderne, humble et inspirant. Le film est également servi par une magnifique bande-originale, très importante dans le film, issue des années 70s/80s. Une autre bonne idée du scénario, afin de conserver la subtilité du propos, est de laisser planer un mystère sur certains éléments de la vie du personnage, incroyablement interprété par Koji Yakusho. À voir.
Ce film fait du bien car il s'attache à montrer voire démontrer qu'on peut vivre dans un monde moderne et citadin avec simplicité, sans nécessité du superflu et de la richesse matérielle comme point de réussite. Le personnage principal interprété à merveille par l'acteur japonais Kōji Yakusho, est remarquable par sa vision du quotidien plutôt routinier mais parsemé de petits plaisirs qui lui suffisent à apprécier la vie. Il en est particulièrement conscient, sans être résigné, d'où sa force, et de plus il est véritablement généreux. Les couleurs du film aident à voir cet univers sous un aspect apaisant. Mon amie et moi, ainsi que les autres spectateurs ont véritablement aimé ce film, aussi nous vous encourageons à aller le voir !
C’est l’histoire d’un homme mûr, célibataire, particulièrement appliqué, ordonné, rigoureux et … cultivé qui se contente du très peu qu’il peut avoir au sein de l’immense mégalopole japonaise Tokyo. Son travail rebuterait n’importe qui, mais il l’exécute sans état d’âme et…à la seconde où, au cours de sa journée, il voit une belle plante, un beau feuillage dans le ciel, un bel objet: il se réjouit; à l’instant où il entend une belle mélodie ou un beau chant d’oiseaux alors il apprécie pleinement et profite sincèrement et à plein du moment présent. Wim Wenders filme ce courant d’émotions simples avec grâce.