La Comédie humaine a été réalisé en 2008, mais il a fallu quinze ans pour qu'il soit visible dans les salles françaises. Kôji Fukada conseille aux spectateurs de voir ce film comme une œuvre récente : "je crois que les questions que je me posais à l’époque et les thèmes que j’aborde dans mes films n’ont pas tellement changé. Il y a des questions universelles que j’ai toujours envie de traiter, qui sont par exemple la solitude, qui est pour moi la condition humaine par définition."
Le théâtre occupe une place importante dans le film : Kôji Fukada a choisi une structure en 3 actes, a fait d'un théâtre le décor où les premiers personnages se rencontrent, et a fait appel aux comédiens de la troupe Seinendan. Une troupe dont il a fait partie non pas en tant que comédien ou metteur en scène, mais dans la section mise en scène, qui consistait à faire des films avec les membres de la troupe.
Ce n'est pas tant la culture théâtrale qui intéressait le cinéaste japonais mais la façon dont travaillait cette troupe : "ils travaillaient essentiellement sur des pièces contemporaines et surtout qui s’éloignaient du théâtre classique tel qu’on peut l’imaginer, c’est-à-dire que ce n’était pas un théâtre déclamé, il était au contraire au plus proche de la quotidienneté, de la façon dont les êtres humains se parlent quand ils sont dans leur vie de tous les jours. Les éléments dramaturgiques forts étaient mis de côté, et c’était en général soit des tranches de vie, soit des instants captés. Je trouvais donc intéressant ce travail qu’ils faisaient autour du réalisme et de la normalité."
Si La Comédie humaine n'est pas une adaptation de la série littéraire d'Honoré de Balzac, Kôji Fukada s'est néanmoins inspiré de l'écrivain français dans la structure de son film ainsi que dans les thèmes abordés. Le réalisateur lisait énormément Balzac à cette époque et avait même adapté une de ses nouvelles dans un court-métrage, La Grenadière, en 2005. Il raconte : "Je crois que j’ai été très séduit par le projet de La Comédie humaine parce qu’il permettait d’apporter un regard sur la société à travers une multitude d’entrées et sous différents aspects. [...] j’avais donc l’envie d’appliquer cette méthode à mon cinéma, d’essayer de faire un film qui soit à la fois très inspiré du travail de Balzac et qui permette également de faire cet état des lieux de la société japonaise, mais aussi plus largement humaine."