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VLM
1 abonné
15 critiques
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4,0
Publiée le 3 février 2024
Un beau film, très bien réalisé. Encore un réalisateur russe inventif qui a des choses à nous montrer, à nous raconter. La Grâce/ le Bonheur est une œuvre artistique loin de toute superficialité.
Une fois de plus le cinéma RUSSE nous donne un coup de poing en pleine figure ! Le drame absolu et une dernière scène qui est le commencement d'un tout ! Impossible de manquer ce chef d'oeuvre!
Un film très lent – trop lent – qui analyse avec talent les relations difficiles entre un père veuf taciturne et sa fille unique au cours d’un road-movie dans les paysages froids et ingrats des steppes farouches du Caucase et de la mer de Barents – où je ne partirai certainement pas en vacances. Par certains côtés désolés ce film m’a évoqué le chef-d’œuvre de Fellini : la Strada... La mise en scène est très travaillée mais parfois absconse.
Comme BLS Moviedebrief, je pense que le travail accompli mérite un minimum de respect et je mets une étoile. Mais je ne recommande à personne d'aller voir ce pensum. À vrai dire, plus que l'ennui, c'est la gêne qui m'a pris : gêne pour les clichés les plus éculés qui s'enchaînent les uns après les autres dans une ambiance "typiquement russe" (maisons détruites, alcool, militaires, etc.). Je précise que je suis fan de Tarkovski.
Les paysages semi-désertiques traversés par les personnages de Grace ne sont pas particulièrement accueillants. Battus par le vent et le froid, ils donnent l’impression que « l’été a été annulé » comme le disent les rares habitants de la région. Ils possèdent pourtant une beauté sévère et mystérieuse et c’est une description que l’on pourrait faire du film dans son ensemble. En effet, il n’est pas forcément aisé de trouver la porte d’entrée de ce film d’errance ou rien n’est réellement expliqué, mais une certaine récompense attend celle et ceux qui acceptent de s’y perdre. Dans ces paysages désolés d’un monde fantôme aux couleurs perpétuellement automnales, un homme et sa fille adolescente roulent à bord d’un van. On ne connait pas leur nom ni leur destination, la jeune fille d’environ 16 ans, est assez révoltée (Maria Lukyanova, magnétique), le père renfrogné ‘Gela Chitava), l’un et l’autre tout autant taiseux…le scénario donne délibérément très peu de contexte et les dialogues sont relativement peu nombreux. Père et fille n’ont trouvé que le silence pour transporter avec eux le poids de leurs solitudes endeuillées, ponctuées par des rencontres fortuites… Leur van contient le matériel d’un cinéma itinérant qu’ils viennent planter bon an mal an dans des coins où seuls des rustres peuvent survivre et où mêmes les poissons sont frappés de la peste…. Ils survivent en vendant de la nourriture et des boissons pendant les projections, trafiquotant des cassettes et des DVD... Tourné à l’ancienne sur pellicule, de la République de Kabardino-Balkarie à la mer de Barents, ce premier film de fiction a été tourné par Ilya Povolotsky avant la guerre de 2022…Il s’agit aussi du dernier film russe à avoir été sélectionné à Cannes (Quinzaine des réalisateurs) … Il en est ressorti sans récompense, et pourtant, il combine tous les ingrédients correspondant à la définition que beaucoup de cinéphiles ont d’un « grand film », c’est à dire une parabole taiseuse sur la condition humaine filmée avec lenteur et majesté dans des décors bruts (on est en droit de juger cette définition vieillotte ou imparfaite) …. Les dialogues sont minimalistes, les personnages aussi, au plus sept ou huit rencontres en deux heures…Ce n'est pas la chaleur humaine qui les caractérise, et le tout peut sembler austère, comme le climat et les paysages sans arbres… Je me suis demandé quel était le message du film, et le rapport peu évident avec le titre admirable...Ce n'est pas la grâce qui m'a touché, mais l’atmosphère âpre et désenchantée qui caractérise souvent le cinéma postsoviétique…
Road-trip avec deux taiseux, un père et sa fille, au volant de leurs van à travers les paysages désolés des confins de la Russie. De temps en temps ils s'arrêtent pour projeter un film à des villageois qui ne connaissent pas internet ou pour vendre sous le manteau des dvd de films asiatiques à des chauffeurs de poids-lourds en manque de tendresse. Il y a un but à tout ça mais quand on le comprends c'est déjà trop tard, on est confit par l'ennui depuis bien longtemps.
Un film lent, avec un scénario minimaliste, et pourtant intense, poétique, avec une caméra qui retient vraiment l’attention.
Sur la forme c’est un road-movie de 5000 km du Caucase au nord de la Russie, un drame sur les années post-communistes avec une population complètement désorientée. Il offre des paysages hallucinants, tantôt somptueux mais le plus souvent signes du désastre que le Russie profonde a connu à cette époque.
Le côté documentaire est sensible, mais c’est le récit de deux solitudes qui intéresse le réalisateur. Deux anti-héros taiseux, qui croisent dans ce périple des gens sans vraiment les rencontrer. Nous ne connaîtrons aucun nom, aucun prénom… Le père comme la fille semblent dans une fuite éperdue, dont nous comprendrons le sens à la toute fin du film. Mais c’est aussi l’histoire de l’émancipation de la fille, protégée à la limite de l’emprisonnement par son père, l’histoire de son passage à l’âge adulte. Et cela fonctionne, le spectateur est à l’unisson de leur solitude, de cette nécessité du lendemain, du besoin de trouver sens.
Caméra : des travellings d’anthologie pour prendre la dimension des paysages, conclus par des zooms sur les personnages que l’on distingue à peine. Des effets de profondeur de champ comme on a rarement vus. Une image sombre le plus souvent, qui accompagne le vague à l’âme de nos héros. Mais avec des visages lumineux, tantôt tristes tantôt habités par le sourire. Où se révèlent la sensibilité et l’humanité profonde de ce film.
Où se trouve la grâce ? Pas dans des territoires désolés, d'une tristesse et d'une laideur repoussante, aux confins de la Russie et de la Géorgie. Pas dans une mer empoisonnée. Pas dans un van déglingué qui n'en peut mais. Pas dans les vils trafics de DVD sulfureux. Pas même dans la relation père-fille, engagés à deux dans un road trip sans issue certaine. Pas non plus dans les rencontres, taiseuses, maladroites, ratées, en tout cas inabouties. Non, elle se trouve dans les gros plans de visages : voilà les vrais paysages. Dans le reflet de la lumière dans les yeux, sur des vitres, dans les demi-sommeils, les attentes pleines d'espoir, les regards éperdus d'un garçon solitaire... elle est là où on la cherche, dans un dernier geste de sublime humanité, dans le sens que l'on veut donner à la vie, à sa vie. Toute réponse est une autre question, toute échappée se fait belle. Tout voyage filmé est une ode au cinéma, surtout quand on se fait foi de transporter des films de villages isolés en villages perdus. Les personnages semblent anesthésiés, léthargiques, comme ankylosés (et tous d'un grand réalisme) : c'est la fiction qui les ranime. Avec la grâce vient finalement la beauté.
Le réalisateur démontre une maîtrise remarquable de son art, naviguant avec brio à travers les complexités de son récit. À bord d'un vieux minivan de l'époque soviétique, le père et sa fille tentent avec peine d'insuffler un soupçon de rêve et d'évasion.
Portrait sans concession d'un pays où règne l'ennui, la désespérance, la violence, c'est sans doute le thème de ce film russe dont l'auteur choisit de ne rien dire, comme en témoigne le mutisme des personnages, témoignages de son désarroi ultime.
Un père et sa fille parcourent les montagnes du Caucase à bord d'un van, afin de projeter des films à des villageois privés de distractions culturelles.
La seule grâce qui sera accordée au personnage principal sera montrée dans un plan ultime qui renforce la noirceur du propos.
Destiné au spectateur patient intéressé par le cinéma d'auteur, se rattachant au slow cinéma et au road movie (les préoccupations artistiques du hongrois Béla Tarr ne me semblent pas éloignées de ce titre russe) appréciera sans doute " la grâce" et l' horizon bouché dont il témoigne.
il faut accepter le parcours de ces deux taiseux pendant 2h pour comprendre ce qui les lie et ce qui va les séparer. on y ressent la tension extrême dans leur quotidien aussi trivial que fascinant par le cadrage dans un environnement décadent de contrées russes déshéritées.
On s'ennuie à mourir devant ce film ultra lent avec des taiseux dans une Russie moche. Même le bord de mer est moche. Être "indépendant" ne justifie pas tout à l'aune de l'art. Dommage, ça doit vouloir parler d’adolescence et de deuil certainement. Je précise que je suis resté jusqu'au bout des 1h59, par respect des techniciens et acteurs du film, et sûrement dans le secret espoir d'un rebondissement...
Ce film est un Tolstoi des temps modernes ! on sent l'âme russe entourée par un cahos sociétal et humain. Seul le père et la fille dans un mini-van poussif de l'époque sovietique Essaient d'apporter un brin de rêve et d'évasion avec beaucoup de difficulté. un film intense à voir absolument.
un film qui met du temps à révéler son secret, donc soyez patient . Le temp est gris, il fait froid, il y a du vent, et l'on suit un van dans le Sud ouest de la Russie......Les dialogues sont minimalistes, les personnages aussi, au plus sept ou huit rencontres en deux heures.....Ce n'est pas la chaleur humaine qui les caractérise, et le tout peut sembler austère, comme le climat et les paysages sans arbres.....Le père et sa fille ne se parlent pas beaucoup, on peut le dire, mais ils se comprennent surtout elle, du haut de ses quinze ans??? Je me suis souvent demandé quel était le message du film, et le rapport peu évident avec le titre admirable...Ce n'est pas la grâce qui m'a touché, mais un sentiment sauvage et rustre, la dureté de la vie en Russie.....In fine, je ne sais si le film plaira ou pas, je suis circonspect, mais c'est vrai que la fin rachète l'apparente simplicité du scénario, ce sera le mot de la fin???La scène finale rend tout son crédit au film.....Je conseille sans insister.....à revoir peut être pour s'imprégner davantage du climat du film.....