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    Shikun
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Shikun" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Le film est né en relation avec ce qui constituait le contexte en Israël avant le 7 octobre. Les Israéliens se trouvaient au milieu d’un immense mouvement de protestation contre la tentative de réforme du système juridique par Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite. Ces grandes manifestations réunissaient des groupes féministes, des soldats, des universitaires, des économistes, des gens qui militent pour une coexistence pacifique entre Palestiniens et Israéliens et une grande partie de la société civile. Amos Gitaï se rappelle :

    "Un mouvement qui avait aussi le sens d’une réaction à la montée d’une forme de conformisme, de disparition de l’esprit critique, dans la société israélienne. C’est dans ce contexte que j’ai relu la pièce de Ionesco, Rhinocéros, écrite à la fin des années 1950 comme une fable antitotalitaire, et qui m’a semblé faire écho à ce que nous vivions. J’y ai vu la possibilité d’une inspiration pour un film à propos du présent que nous vivions. A ce moment, je répétais à Tel Aviv la version scénique de House, la pièce de théâtre inspirée de mon film de 1980."

    "Toute la troupe était là, dont Irène Jacob et l’actrice palestinienne Bahira Ablassi. Parallèlement au travail sur la pièce, nous nous sommes collectivement engagés dans ce projet, que j’ai écrit assez rapidement. J’ai appelé le chef opérateur Eric Gautier, avec qui j’ai travaillé sur quatre de mes précédents films depuis douze ans, il est arrivé aussitôt. On a pu réunir les conditions matérielles et tourner sans délai, grâce aussi à la complicité de producteurs, de techniciens et d’artistes avec qui j’ai cette longue relation de collaboration et d’amitié."

    Que signifie "Shikun" ?

    Il y a eu un débat pour le titre entre deux options, Shikun et It’s Not Over Yet (d’après la chanson qu’on entend dans le film). Amos Gitaï se rappelle : "Mes amis de Tel-Aviv préfèrent ce second titre, ce sera d’ailleurs celui du film en Israël, mais moi je préfère Shikun, qui en hébreu signifie « logement social », bâtiment pour accueillir. Le mot vient d’un verbe dont le sens est « abriter », « donner refuge ». Et le film donne un abri à des gens qui, pour différentes raisons, ont besoin d’un refuge, face à la menace des rhinocéros. J’aime la sonorité du mot, je sais que la plupart des gens ne connaitra pas le sens, cela ne me dérange pas, au contraire. Il y a quelque chose d’abstrait qui me convient, qui est dans l’esprit du projet."

    Huis clos semi-fermé

    Shikun appartient à un ensemble de films que Amos Gitaï a réalisés et qui se caractérisent par ce qu’on pourrait appeler un huis clos semi-fermé. Ils sont tous entièrement situés dans un espace délimité, mais avec des aperçus de l’extérieur. Le réalisateur développe : "Il s’agit à chaque fois du projet d’explorer un microcosme avec l’ambition qu’il réfracte une vérité plus générale. Un peu comme l’étude d’une cellule donnerait une représentation et des informations sur un corps vivant tout entier."

    "Cette unité de lieu, et d’ailleurs aussi de temps, implique des choix formels assez radicaux, qui organisent les circulations et rendent sensibles les forces qui se concentrent et s’opposent. L’un de ces choix de mise en scène est clairement le recours au plan séquence – que j’avais poussé à l’extrême pour Ana Arabia, filmé en un seul plan. Mais les réponses précises diffèrent à chaque fois, les plans séquences de Shikun ne sont pas les mêmes que dans mes autres films, et le montage non plus."

    2 musiciens au casting

    On retrouve au générique de Shikun deux grands musiciens, avec lesquels Amos Gitaï a déjà fréquemment travaillé : "Louis Sclavis est venu de France pour être présent sur le tournage, il a joué pendant qu’on filmait – on le voit d’ailleurs à l’image, avec son saxophone. Et il s’est trouvé qu’Alexei Kochetkov, qui vit à Berlin, était à Tel-Aviv lorsque le projet de film a pris forme. On a commencé à évoquer ensemble de possibles thèmes musicaux, je lui ai chanté un air que mon père jouait sur son violon, et il a composé sur cette base ce qui est devenu la principale phrase musicale du film."

    "La contribution de chacun des deux musiciens est différente, Louis Sclavis improvise pendant qu’on tourne alors que les morceaux composés par Alexei Kochetkov étaient enregistrés avant. Souvent je les réécoute le matin avant de partir sur le lieu de tournage. Et parfois on les joue sur le plateau pendant les prises de vues."

    Travail avec les acteurs

    Amos Gitaï a d'abord travaillé le texte avec les acteurs. Le cinéaste a donné à Irène Jacob un exemplaire du Rhinocéros de Ionesco, à partir duquel la comédienne a fait des propositions de jeu. Puis, ils ont échangé. Le metteur en scène se souvient : "Elle était très engagée, elle a beaucoup apporté, y compris la scène où elle se dénude en partie, qui a été son idée. Le film ne veut pas apporter des réponses toutes faites, mais ouvrir des questions, provoquer du trouble, inciter les spectateurs à faire leur propre chemin."

    "Et ni les acteurs ni moi ne connaissons toutes les raisons de ce qui se passe, c’est une recherche pour chacune et chacun, une sorte de quête. Au mieux, nous comprenons ce que nous avons fait après l’avoir fait. Mais cela passe par des choix très précis sur le tournage, lorsqu’on a des plans séquences avec un grand nombre de protagonistes en mouvement et des circulations complexes de la caméra, on ne peut pas improviser, il faut tout régler au millimètre. Le film nait de cette exigence comme de l’ouverture des questionnements."

    Un choix au niveau des langues

    Les dialogues de Shikun sont en plusieurs langues, dont l’hébreu et l’arabe. Pour ceux qui ne sont pas locuteurs de ces langues, il peut être difficile de savoir laquelle est employée. Un choix délibéré de la part de Amos Gitaï : "Je n’ai pas voulu que les sous-titres aident à les différencier, par exemple en utilisant deux couleurs comme on fait souvent. Cela instaure évidemment une différence entre ceux qui connaissent ces langues et les autres, cette situation est intéressante aussi. Qu’il y ait de l’incertitude pour qui ne vient pas de cette région, qui n’en connait pas les langues, fait partie des propositions du film. Je ne veux surtout pas être didactique."

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