Avis : Willie Boy - Page 2

Un western original, sans bons ni méchants, tiré d'une histoire vraie. Où il est question de racisme, de passion amoureuse, de vie et de mort. Le film se résume à une longue course-poursuite absurde. La longue course d'un Indien qui a tout fait pour échapper à sa condition et vivre une vie "normale". Le ton est désabusé. La photo, superbe.
Victime du maccarthysme, Abraham Polonsky a vu sa carrière stoppée après son premier film : L'Enfer de la corruption (1948). Willie Boy marque son retour au cinéma après vingt ans passés à travailler pour la télévision. Un peu revanchard, il a conçu son film comme une condamnation des valeurs américaines. Gros succès ! Mais il ne tournera plus ensuite qu'un seul film, Le Voleur de chevaux (1970).

Un fait divers revisité pour dénoncer le racisme et où vient s'intègrer deux histoires d'amour passionnées. La réalisation profite au maximum des décors naturels. Elle alterne des passages nonchalant et d'autres plus physiques. Je reste à moitié convaincu par ce film qui se disperse à plusieurs reprises.

L'avant dernier film de Polonski, après 20 ans de diète (MC Carthisme), est ambitieux mais ne tient pas toutes ses promesses malgré d'indéniables qualités. Le scénar est simple mais bien ficelé. Redford à contre emploi campe un shérif besogneux mais franc. Reste que le traitement des personnages n'est pas toujours convaincant mais évite les images d'Épinal. Un montage sec qui évacue les transitions et se débarrasse sans vergogne de tous ce qui pourrait perturber le récit. C'est intéressant et parfois déroutant. À voir pour tout cela!

Un film excellent où tous les acteurs jouent "juste". Ou il n'y a ni bon ni méchant. C'est une tragédie à la conclusion désabusée. Deux hommes, l'indien qui refuse un destin de misère et le shérif coincé lui aussi dans cette histoire dont on redoute la fin. Le couple formé par Willie Boy et Lola, s'oppose à celui du sherif Cooper et d'Elizabeth Arnold. La musique est excellente. L'action nous tient attentif du debut à la fin. Ca n'a pas pris une ride en 37 ans!