Avis sur Le Cahier volé

Cette chronique sentimentale et provinciale , d'après Régine Deforges, de l'immédiate après-guerre flirte complaisamment avec le mélodrame par son développement, avant d'y sombrer complètement par son spoiler: dénouement tragique et ses références à la déportation.

Malgré ce cadre, le sujet demeure tout de même principalement l'amour "scandaleux" entre deux adolescentes découvrant confusément la tendresse et la volupté entre filles. La jeune Virginie -beaucoup moins délurée au demeurant que la Claudine de Colette- consigne ses premiers émois dans un cahier (volé, comme l'indique le titre du film) et duquel naitra, on s'en doute, l'indignation, et sème le trouble par ses hésitations entre filles et garçons.
L'interdit se traduit dans le film par des images très pudiques qui n'excluent pas une certaine sensualité, mais la mièvrerie de l'ensemble enlève tout intérêt humain ou psychologique aux personnages. Résumer l'adolescence amoureuse d'une jeune fille par tant de lieux communs, mettre en scène des seconds rôles aussi médiocres, tient aussurément du roman de gare.

Le film est touchant et les actrices sont attendrissantes dans leur simplicité. J'ai adoré.