Ridley Scott, réalisateur qui diversifie souvent les genres de ces films, et notamment connu pour Alien, Blade Runner ou encore Gladiator, signe en 2001 un film de guerre s’inspirant de la débâcle des américains en 1993 pour contrer la guerre civile en Somalie. La Bataille de Mogadiscio, qui se déroula sur deux jours, fut un désastre pour l’armée américaine. Malheureusement, pour ceux qui espérait un minimum de développement politique ou de dénonciation quelconque, ce n’est pas le cas. Le réalisateur, après une dizaine de minutes de préparation, montrant les relations des soldats américains (du vu et revu), nous lance pour deux heures de guerre montré de manière très intense. Pas une minute de répit, de l’action en continu qui ne s’arrête qu’a de rares occasions. De plus, nous suivons une distribution conséquente qui prend part à la bataille : Ewan McGregor, Tom Sizemore, Tom Hardy, William Fichtner ou encore Orlando Bloom. Malheureusement, Ridley Scott, tombe dans le piège, car il en fait trop ce qui perd immédiatement le spectateur, qui ne sait où se placer vis-à-vis des personnages. Je me doute bien que c’est l’intention du réalisateur de montrer que l’armée souffre comme une unité, logique donc de suivre un nombre conséquent de personnages. C’est aussi un moyen pour lui de montrer l’absurdité de cette bataille, qui fait clairement perdre l’espoir à ces hommes en leur propre nation, qui les envoie comme de la chair à canon. Le problème, c’est que le propos aurait été plus fort en suivant une poignée de personnages s’embourber dans un conflit difficile. Ici, on ne s’attache à aucun d’eux, car ils ont en une personnalité limitée avec des motivations peu traitées. De plus, le choix de laisser 2h de guerre est contre-productif car une fois la mission accomplie, le seul développement qu’on nous montre, c’est la fraternité entre soldat, ce qui était déjà le cas avant la bataille. Rien de neuf, et finalement aucune dénonciation de la gestion de cet évènement, où des moindres conséquences. Puis, à voir les civils somalien traité comme des moins que rien par les soldats, c’est encore le fameux discours pro-USA. Je peux ainsi dire que ce long métrage me laisse un goût d’inachevée : cette immense bataille, qui pouvait bénéficier d’un traitement intéressant, n’apporte rien au genre de guerre.