Avis sur Joies matrimoniales

Une comédie, genre inhabituel chez Hitchcock aux tout débuts de sa carrière américaine… Carole Lombard et Robert Montgomery forment un couple parfaitement crédible qui va « s’agacer » un peu suivant les lois du genre autour d’une situation de départ assez originale, témoignant d’un réel effort de scénario. Le film est comme souvent à Hollywood (chez les auteurs que cette règle insupporte), une charge contre le code Hays, mais sans avoir l’air d’y toucher, bien sûr. Comme chez Howard Hawks (Allez coucher ailleurs), le couple qu’on ne peut montrer dans un lit ne sera donc pas marié… Je vous laisse deviner par quel artifice on arrive ici à ce résultat, source de quiproquos, de situations absurdes et, évidemment, d’une réconciliation finale aussi convenue qu’obligatoire… Disons que Hitchcock ne se montre pas si emprunté que ça pour diriger cette espèce de farce à la morale équivoque et regardons cette œuvre à titre de curiosité et sans déplaisir…

Au vue de la réputation peu flatteuse qui entoure ce film, je m'attendais à pire. En fait, si Alfred Hitchcock n'était certainement pas le meilleur choix pour la réalisation de ce film, il s'en sort plutôt bien grâce notamment au fait qu'il a su appliquer à cette comédie le rythme impeccable de ses films à suspense. On peut regretter que parfois il y ai quelques moments de flottement dans le déroulement du film, mais celui-ci contient suffisamment d'instants de franches rigolades pour les faire pardonner. L'interprétation quand à elle est impeccable, la lumineuse Carole Lombard prouve encore une fois que la maîtrise délicate de l'interprétation comique n'avait pas de secrets pour elle et Robert Montgomery s'en sort lui aussi admirablement avec tous les honneurs. Si "Mr. and Mrs. Smith" est très loin de tenir le haut du pavé de la filmographie hitchcockienne, l'exercice est loin d'être médiocre et ne serait-ce que parce que c'est la seule comédie du Maître, le film vaut le coup d'oeil.

La comèdie est particulièrement difficile à explorer, car elle tient une place privilègièe dans l'art cinèmatographique depuis sa naissance! Elle monopolise à elle seule une bonne partie du cinèma! Ainsi le seul film volontairement comique d'Alfred Hitchcock, "Mr. and Mrs. Smith", est vraisemblablement aussi tragique que ses films de terreur! Robert Montgomery et Carole Lombard sont bien meilleurs que le couple bancable Brad Pitt-Angelina Jolie, un couple sur le point de divorcer, qui s'observe, se jalouse et finit par se rèconcilier! Drôle et triste à la fois, "Mr. and Mrs. Smith" n'est certes pas un chef d'oeuvre du maître du suspense mais n'en demeure pas moins une belle curiositè du roi de l'illusion, une oeuvre atypique de sa pèriode amèricaine! Entre-temps, Hitchcock (qui fait un petit camèo dans le film) s'imposera la même annèe par un autre grand classique, "Suspicion" qui marquera plus ou moins sa rencontre avec Cary Grant...

Les incursions d’Hitchcock dans la pleine comédie sont rares. Si « The Trouble with Harry », comédie macabre à l’humour pince-sans-rire, tient de l’ironie hitchcockienne, « Mr. and Mrs. Smith » (USA, 1941) est un pur produit hollywoodien, une screwball comédie du remariage telle que les studios en furent friands à cette période (avec Frank Capra et George Cukor en figures tutélaires). A priori, les auteurs du film semblent être davantage Robert Montgomery et Carole Lombard qu’Hitchcock lui-même. La très habile mise en scène de l’auteur en est réduite à ses tics les plus tenaces : longs travellings plan d’ensemble/gros plan, inserts opportuns, etc. Pourtant, à y prêter attention, le film conduit des thématiques chères au cinéaste. L’histoire conte la désunion d’un couple bourgeois américain après que la femme ait appris que leur mariage n’était pas légalisé par leur État américain. Les deux tiers du film trace le désarroi de Mr. Smith pour reconquérir l’amour de son « épouse ». D’hitchcockien, les rapports amoureux ont le goût du sadisme et de l’amour violent. La toute dernière séquence est plus qu’éloquente sur le film et sur l’art d’Hitchcock. Dans un chalet, la séparation de Mr. and Mrs. Smith est sur le point d’être définitivement acceptée. Mrs. Smith, dans une posture inconfortable, bloquée sur un fauteuil, les quatre fers en l’air, est coincée par des skis accrochés à ses pieds. Mr. Smith, derrière elle, prépare sa valise pour partir. Mrs. Smith lui ordonne, ardemment, de le secourir. Par mégarde, un ski se détache d’elle, la libérant de son emprise. Plutôt que de se lever, Mrs. Smith remet son ski, à l’insu de Mr. Smith, puis reprend ses cris. Pas dupe de la supercherie, l’homme s’avance derrière elle et, entre les faux gémissements de sa femme, lui prend langoureusement les bras. Hitchcock plus subversif en l’occurrence, y préfère l’amour brutal et illégitime à un amour embourgeoisé. C’est autre chose que les portes closes derrière lesquelles Lubitsch renvoie tout. Mais la mise en scène verse parfois dans le décorum, sans réussir à atteindre la parfaite économie figurative qui fait pourtant l’immense talent du cinéaste.

Un mariage consommé qui s'avère finalement illégal, ou du moins non officiel, est un thème récurrent au cinéma, mais sans doute pas à l'époque du film et encore moins aux Etats-Unis où la censure du Code Hays interdit aux couples illégitimes de partagés un même lit à l'écran ! Nul doute que ce pied de nez à la censure a dû beaucoup amusé Hitchcock ! Une comédie de commande n'est sans doute pas d'un intérêt évident pour le réalisateur qui ne semble pas avoir voulu réellement prendre à son compte l'histoire. Mais le vrai soucis reste sans doute le rythme, peu relevé avec des gags plutôt sages. Le film repose essentiellement sur la star Carole Lombard magnifiquement photographiée. Face à elle malheureusement, on ne peut que remarquer le manque de présence de son partenaire. Les dialogues sont peu inspirés également, sans passages marquants. Sans être foncièrement mauvais cette petite comédie remplit le cahier des charges tout en manquant un peu de tout.
Site : Selenie

Fait rare dans la filmographie du maître du suspense, “Mr. & Mrs Smith” est une comédie américaine légère. Robert Montgomery et Carole Lombard incarnent un joli couple marié depuis trois ans. Alors que David Smith commence à regretter ses années d’homme libre, il apprend un jour que son mariage n’est pas régulièrement validé. Il cache la nouvelle à sa femme en espérant revivre quelques moments de célibataire mais cette dernière l’apprend de son côté. Vexée, elle l’oblige à lui refaire la cour comme au début pour regagner son coeur. Bien que la légèreté soit appréciée et que la performance des acteurs est rafraîchissante, les nombreuses facilités du scénario gâchent la subtilité de l’intrigue. Néanmoins, ce film de commande parvient à nous faire rire de temps en temps avec les nombreux clichés sur la condition de la femme de l’époque.
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Peu le savent mais Hitchcock s'est offert cet intermède comique plutôt banal et pas inoubliable, une sombre romance qui se veut burlesque et qui n'enflamme pas les coeurs. Si ce n'est sa mise en scène, cette romance manque de rythme, d'humour et de spontanéité. On pardonnera au maître du suspens cette erreur de parcours.

Si ce n'était Hitchcock à la mise en scène cette comédie serait totalement oublié de nos jours. Rapidement ennuyeuse cette comédie manque de rythme mais surtout d'humour et le personnage de Carole Lombard bien que correctement interprété est agaçant.

Mr and Mrs Smith est une comédie fort agréable et tout à fait plaisante. Les acteurs sont amusants et certaines scènes sont vraiment très drôles (notamment celle dans le restaurant, dans laquelle Jack Carson fait semblant de chuchoter à l'oreille d'une femme, hilarant). Malgré cela, le film n'est pas très marquant et sombrera dans l'oubli, parmi les autres grandes réalisations hitchcockiennes.

Réalisé en 1941, "Mr and Mrs. Smith" n'est pas un film d'Hitchcock à proprement parler. C'est surtout une comédie gentillette et sympathique typique du système Hollywoodien de l'époque : bien-pensante et attachée aux valeurs morales, mettant en scène un couple sur le déclin plein de charme auquel on s'attache mais pour lequel tout finira bien. L'ensemble se veut évidemment rassurant et n'échappe pas aux clichés habituels. Mais laissons cela de côté pour savourer avant tout ce qui s'apparente comme une réussite malgré son manque d'originalité, non par génie ou situations inventives mais par l'efficacité redoutable d'une mécanique bien huilée. L'idée de base est amusante (un mari et une femme mariés découvrent qu'ils ne le sont pas administrativement, ce qui va entraîner des dilemmes conjuguaux), le duo d'acteurs séduisant (il faut dire qu'avec Carole Lombart comme vedette féminine, le tout est assez nettement rehaussé), le scénario construit à défaut d'être ingénieux, les personnages attachants à travers lesquels on parvient finalement à s'identifier, un rythme tenu servant quelques situations cocasses... Pas grand-chose à reprocher de ce côté-là, d'autant plus que la réalisation, si elle peut apparaître aux yeux de certains formatée et démodée, est avant tout soignée et plaisante, au service d'éléments plaidant en la faveur de ce "Mr and Mrs Smith". D'accord, on aurait certainement préféré un peu plus de méchanceté dans la description sociale, les caractères auraient pu être plus fouillés, il est vrai que les gags ne sont pas le fruit de prises de risques incensées, mais que voulez-vous ? Si tous les films d'apparence anodine et sans surprises commme celui-ci s'avéraient aussi plaisants, le cinéma n'aurait pas de soucis à se faire pour son avenir. On était effectivement à l'aube de l'âge d'or Hollywoodien...

Excellente comédie, j'ai bien rigolé.

Ce film d'itchcock m'a dècu. Mais on le pardonne avec tous les chef-d'oeuvre qui l'a fait. En plus il commencait a peine le cenima. Ce film m'eritait 0 étoile mais je n'arive pas à mettre 0 étoile à hitchcock.

Joies Matrimoniales ( qui est aussi connu sous le nom de Mr et Mrs Smith ) est une comédie d’Alfred Hitchcock légèrement décevante. Certes les comédiens sont plutôt bons dans leurs rôles, mention spéciale d’ailleurs à Carole Lombard ( Jeux Dangereux ) qui est vraiment à la hauteur dans son interprétation. Mais le problème, c’est que cette comédie m’a rarement fait rire et elle se trouve assez souvent anecdotique, mise à part sur certaines séquences ou l’on reconnaît tout de même la patte du metteur en scène.
Pour moi, il s’agit donc d’une œuvre somme toute mineur dans la filmographie de cette immense metteur en scène.
11/20

Alfred Hitchcock dit avoir tourné Joies matrimoniales à cause de son amitié avec Carole Lombard qui désirait être dirigée par lui mais avoir filmé simplement ce qui était écrit dans le scénario car il ne comprenait pas ce type de personnages. Il ne faudra donc pas regarder ce film comme une véritable œuvre du cinéaste mais comme une pure comédie américaine. Ce long-métrage appartient donc à un genre très peu présent dans sa filmographie et est même le seul dans ce domaine qu’il ait tourné avec un style purement américain (sa seule autre comédie tournée à Hollywood, Mais qui a tué Harry ?, adoptant un humour très anglais). Le résultat est une comédie de remariage pas déplaisante à suivre mais loin d’être hilarante (on sourit régulièrement sans plus) qui aurait très certainement gagnée à avoir en premier rôle masculin, à la place de Robert Montgomery, Cary Grant (qui était apparemment le premier choix) qui aurait certainement rendu le tout plus amusant comme il a su le faire dans Arsenic et vieilles dentelles ou chez Howard Hawks. Cet acteur fera d’ailleurs sa première apparition chez Hitchcock dans son film suivant qui sera nettement plus dans son style et d’un niveau nettement supérieur : Soupçons !

Voilà un film qui dénote dans la filmographie de sir Hitchcock, une pure comédie, et elle est très agréable, les situations sont coquasses, cela va vite, c'est piquant, on se prend au jeu de ce couple joué à merveille et même si tout cela reste bien gentillet, il y a quelques scènes franchement drôles.
Le réalisateur que l'on ne présente plus s'offre donc une excursion plutôt réussi dans cet exercice très spécial de la comédie un peu loufoque, certes ce n'est pas Hawks, mais ne soyons pas trop sévère. On passe un très bon moment et on ne s'ennuie pas du tout.