C'est l'histoire d'un adultère, et le mari trompé -joué par un Noël Roquevert pétaradant- le mérite bien. Il est un concentré de médiocrités : irascible et brutal, jaloux et mufle, prétentieux et sot...N'en jetez plus! Comment reprocher à son épouse Alice d'être séduite par un avenant médecin?
Je doute que le roman éponyme de Maupassant soit aussi mal écrit que le scénario de Cayatte. Le film de ce dernier, trop concis, réduit l'intrigue et les personnages à une trop simple expression, volontiers mélodramatique et répondant, à mon sens, à un des dogmes du cinéma pétainiste de la période: les parents n'étant pas exemplaires, les enfants, Pierre et Jean, trinquent.
En deux parties distinctes, séparées par une ellipse de vingt années, Cayatte, avec des pudeurs de gazelle, époque oblige, invoque plus qu'il n'évoque la faute originelle et la sanction classique de l'adultère. Il nous embrouille avec l'âge des personnages et par le choix des interprètes, Pierre étant censé être plus vieux de plusieurs années que Jean, mais cela n'apparait pas à l'écran (déjà, l'acteur qui joue Jean est plus âgé que l'autre, ça n'aide pas). Un détail ? Peut-être, mais les grosses ficelles du scénario, les comportements élémentaires des protagonistes et l'absence de profondeur psychologique finissent par plomber le sujet.