Pas sûr qu'il reste grand-chose de Quentin Tarantino dans Tueurs-Nés. Pourtant à l'origine du script, le scénariste/réalisateur culte de Pulp Fiction s'est vite dissocié de l'œuvre d'Oliver Stone. Difficile d'en être surpris, l'univers volontiers référentiel et azimuté de Tarantino se mariant difficilement avec celui bien plus politique et enragé de Stone. La première différence entre l'histoire originale et le film est également la plus décisive. Le scénario signé Tarantino se concentrait sur le journaliste Wayne Gale et son équipe sur les trace d'un couple de tueurs. Le film de Stone suit la paire unie pour le sang et relègue Wayne et sa clique au second plan. Et c'est bien l'esprit tordu de ses personnages qui va contaminer le long-métrage tout entier. Le réalisateur remonte le fil de la violence en dressant le portrait de psychopathes générés par la violence endémique éclaboussant tout leur environnement (cellule familiale chaotique, chaine de télé cupide, voyeurisme morbide). Autant vous prévenir : Tueurs-Nés est le film le plus extrême d'Oliver Stone (et on parle du papa de Platoon, Wall Street et JFK !). Le cinéaste livre un film aux frontières de l'expérimental tant il pousse les curseurs formels dans le rouge : nombre de plans à la minute ahurissant, multitude de procédés colorimétriques, angles cassés, zooms, ralentis,... Jusque dans sa photographie, Tueurs-Nés subvertit en reliant esthétique de soap-opéras et couleurs saturées et criardes. Comme pour mieux associer rêve et cauchemar. N'espérez même pas trouver un personnage héroïque ou empathique ici, ils sont tous baignés dans le même bassin ensanglanté. Les comédiens semblent s'être rejoints sur la même ligne : l'outrance. Et ils sont flamboyants. Tous, sans exception. Il s'agit d'une expérience. Étouffante. Épuisante. Excessive. Et c'est bien le but. On est à mi-chemin entre la satire psychédélique et le film d'horreur échevelé. Rarement l'Amérique aura été autant malmenée (une vraie profession de foi chez Oliver Stone). Et ce n'est clairement pas le genre de film que je prendrai plaisir à revoir. Mais encore une fois, c'était pas le but. Il est fort probable qu'une adaptation fidèle au script aurait reflété cet esprit rigolard et volubile qu'on attend d'un Tarantino. Mais Stone a fait sienne la maxime "pour adapter, il faut trahir". Et on ne peut pas lui enlever que ce coup de poignard ne manque pas de culot.
Wow, sans doute un de mes films préféré le style psychotique des année 1990 (personnellement les meilleur années pour moi) Clairement pas pour les mrs et mme qui aime les films quétaine. Je le recommande a mon entourage et tout le monde adore.
Un clip rock de 2 heures gavé à l'ultra-violence esthétisée qu'il prétend dénoncer. Les acteurs se donnent à 3000% mais ne font qu'alimenter l'hystérie malsaine d'une œuvre abrutissante. Beurk!
J'ai adoré !! Oliver Stone réalise un bijou du cinéma, avec une mise en scène stylée. Un scénario déjanté avec des personnages vraiment malsains mais attachants en fin de compte... Le casting est également superbe (Woody Harrelson, Juliette Lewis, Robert Downey Jr., ect). Mais c'est évidement le montage qui m'a le plus réjoui, il est très bien construit. Un film réalisé par Oliver Stone et écrit par Quentin Tarantino, que demander de mieux ? Une œuvre décalé, osé et complètement jouissif !! A voir car on se régale du début à la fin !!
La découverte de "Tueurs nés" plus de 20 ans après sa sortie atténue quelque peu son aspect sulfureux. D'autres œuvres radiographiant la violence et les médias sont passées par là depuis, avec parfois plus d'efficacité et de subtilité. Difficile de croire que "Tueurs nés" choquerait autant s'il sortait aujourd'hui. Reste que le film se regarde avec intérêt, pour son montage kaléidoscopique, ses dialogues décalés et son casting complètement dingue (Woody Harrelson, Juliette Lewis, Robert Downey Jr., Tommy Lee Jones, Tom Sizemore).
Oh bordel ! Oliver Stone s'est fait taillé en pièces lorsqu'il a sorti ce film ? Une fois que l'on a vu ce dont il retournait, inutile de se demander pourquoi. De toute ma vie, je crois bien n'avoir jamais vu une critique aussi assassine des médias. Stone n'y va pas par quatre chemins et accuse clairement les médias d'être la cause de la fascination que les américains ont pour les tueurs en séries. Stone a voulu se faire des ennemis ? Il a choisi la meilleure façon de s'y prendre. On va être clair : « Tueurs nés », j'adhère totalement au fond, mais je gerbe allègrement sur la forme. Cette utilisation alternée d'images en couleurs, d'images en noir et blanc, d'images infrarouges militaires et d'images d'animations m'a complètement laissé sur le carreau. Et Stone film tout ça caméra au poing et ça bouge dans tous les sens. Même si j'adhère au propos, je ne peux pas être conciliant avec un film dont la réalisation me flanque un mal de crâne carabiné. Et puis on ne peut même pas dire que ce soit forcément bien joué. Si Woody Harrelson et surtout Robert Downey Jr s'en sortent, Tommy Lee Jones, totalement en roue libre en fait trois fois trop et Juliette Lewis, véritable tendon d'Achille est insupportable et n'a rien à faire ici. Regrettable alors qu'on l'avait vue très à son aise dans « Les nerfs à vif ». Le fond est très bon, mais cette réalisation... pour moi, c'est juste pas possible.
Un film sympathique, qui tourne un peu en rond, mais qui ne se montre pas ridicule. Un bon casting avec Downey JR ou encore Harrelson. Je le déconseille aux moins de 13 ans. 3/5
On suit un couple de tueurs en série avec de nombreux flash back, des plans et des dialogues approximatifs, comme le montage et la chronologie du film. On se demande si le réalisateur n'était pas drogué en faisant le film. Beaucoup de passage du noir et blanc à la couleur sans raison, des plans pas nets du tout et très mal cadrés sans raison, clairement un film tourné volontairement en amateur avec pourtant quelques stars au casting dont le délirant Tommy Lee Jones.
J'attendais beaucoup de ce film avec un réalisateur et un scénariste très talentueux mais malheureusement ce fut une amère déception. A force de vouloir être choc et provocateur, le film perd sa saveur et finit par devenir insipide. Mickey et Mallory s'aiment d'un amour profond et partagent une passion commune: le meurtre. Partout où ils vont, le sang des innocents coule à flot. Très vite, le couple de psychopathes devient la coqueluche des médias et les deux amoureux sont élevés au rang de stars internationales... La réalisation est en elle-même pas mauvaise: un bon cadrage, des prises de vues bien travaillées mais on regrettera cependant une mise en scène un peu brouillonne et une caméra trop chaotique. Le scénario a été de nombreuses fois remanié, mais l'idée en elle-même est bonne et la critique des médias et de la télévision est intelligente mais le film comporte beaucoup de longueurs, des scènes un peu trop caricaturales et d'autres qui n'apportent pas grand-chose. Pas de retournements de situation, pas de vraie évolution des personnages mais quelques bonnes voire très bonnes idées ici et là. Les personnages ne sont pas formidablement bien écrits mais ils sont attachants. Certains des acteurs surjouent beaucoup mais les deux principaux s'en sortent très bien. Les dialogues sont très crus et pas toujours excellents mais parfois très bien trouvés. La photographie a une bonne lumière, bien travaillée mais les couleurs sont complètements dispersées et sans organisation. Du jaune, du bleu, du rouge partout sans raison. Le montage est ultra-rapide, bourré d'images subliminales sans queue ni tête et des incrustations qui semblent ne pas avoir de sens. Les décors sont pas mauvais, les costumes sympathiques et la musique pas marquante. "Tueurs nés" avait les cartes en main pour être un bon film, mais il les a abattues trop tôt et n'importe comment.
Le film si controversé d'Oliver Stone, Tueurs-Nés, soi-disant blanc seing donné au déchaînement de la violence dans le monde... Ceux qui en parlent ainsi n'ont donc absolument rien compris au film. Ce dernier dénonce justement l'attirance morbide, malsaine mais aussi financière autour de la violence, au travers de médias qui entâchent la profession en étant rien de plus qu'une industrie comme d'autres, avide de sensationnalisme et d'argent facile. Une fois distingué le fond de la forme, quand on vient à la réalisation, là c'est clairement une autre affaire. Le film d'Oliver Stone devient vite nauséeux, ponctue l'histoire de longueurs affligeantes, devient trop psychédélique et insiste trop longtemps sur des scènes pénibles au-delà du raisonnable. Un peu comme si le réalisateur lui-même était plongé dans un état d'excitation médicamenteuse ou LSD. Un film à voir fois, mais rien qu'une.
Oliver Stone se révèle ici complètement hypocrite dans sa manière de faire un film ultra-violent en guise de critique des attitudes américaines. Violence gratuite, vulgarité, personnages caricaturaux, scénario débile, mise en scène foireuse : un pur ratage double d'un honteux hymne à la violence et au banditisme. J'ai lu d'ailleurs qu'un homme, après avoir vu ce film, est allé dans une école pour y massacrer plusieurs enfants. Donc, osez-me dire que ce genre de films n'est pas dangereux, en particulier chez les jeunes !