Cette douzième aventure de James Bond et qui est la cinquième de Roger Moore, mise en scène pour la première fois par John Glen (qui le réitérera ensuite quatre fois l'expérience) et sortie en 1981, n'est pas mal mais relativement anecdotique. Enfin, j'exagère un peu, je dirai que nous avons un "James Bond" pas vraiment marquant mais qui fait le taff en revenant surtout à quelque-chose de beaucoup plus posé et crédible, en réinstallant véritablement les codes de la saga, après un épisode plutôt fantasque. Eh oui, un épisode dans l'espace qui a tant divisé (et on le comprend, même si je l'ai apprécié) ; les producteurs ont alors décidés de revenir à l'essentiel. Ainsi, nous retrouvons James Bond en mission en Europe afin de retrouver l'ATAC, un appareil permettant le lancement de missiles (ou un truc comme ça). Enfin, encore une histoire de course à l'armement entre différentes nations donc et avec ça des courses-poursuites (et une des plus marquantes de la saga d'ailleurs avec la fameuse 2CV jaune), des gadgets, de l'action etc. Enfin de l'action mais avec quand même un ventre mou qui ennui, ce qui est le principal défaut du film puisqu'heureusement ce dernier se rattrape dans sa séquence finale dans le château, quant à elle très réussie. Mais le film veut tellement revenir à l’essentiel de la saga qu'on a quelques fois l'impression de se retrouver avec une sorte de mashup reprenant certains des précédents films. Par exemple, une bonne partie du film se déroule aux sports d'hivers, comme dans "Au service secret de Sa Majesté" (de ce dernier, on retiendra également la scène d'introduction qui fait, pour la première fois dans la franchise, référence à l'épouse décédée de Bond) mais également la longue séquence sous-marine (très longuette d'ailleurs) qui là reprend (ou en tout cas donne cette impression) "Opération Tonnerre". Et puis enfin, plus anecdotiquement, on retrouve la Lotus Esprit (en blanc mais également en rouge) qui avait marquée "L'Espion qui m'aimait" avec sa version sous-marine mais également Blofeld quelques courts instants avant qu'il ne disparaisse de la franchise avant un bon moment (si on ne compte pas "Jamais plus jamais"). Concernant les acteurs, Moore est toujours très bon dans le personnage et puis nous avons Carole Bouquet dans la peau d'une James Bond Girl tout aussi dynamique que charismatique. "Rien que pour vos yeux" n'a donc pas une intrigue bien passionnante mais possède assez de scènes marquantes pour le rendre divertissant.