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P. de Melun
38 abonnés
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3,5
Publiée le 3 novembre 2017
Ce western baroque et particulièrement violent, tourné en 1967, est une belle réussite. Le scénario est vraiment bien écrit, la partition musicale de Ivan Vandor est magnifique et quantités de séquences s'avèrent marquantes - notamment celle du scalp en gros plan ou encore celle des extractions de balles du corps d'un des bandits. Dans le rôle principal, nous retrouvons le génial Tomas Milian qui crève l'écran. Le plus choquant finalement n’est pas la violence montrée mais la misanthropie profonde dans lequel baigne le film. On voit rarement une humanité aussi radicalement pourrie au cinéma. Etrange, non, pour un genre relevant normalement du divertissement…
« Tire encore si tu peux ! » est ce que j’appelle un western psychédélique qui correspond assez bien à une certaine vision de la société de la fin des années 60. Guilio Questi a réalisé un western pessimiste, violent, quasi expérimental, dans lequel il amalgame ses fantasmes, interdits et frustrations. Trahi, le héros joué par Tomas Milian, n’aura même pas à se venger car spoiler: d’autres s’en chargeront involontairement à sa place. « Tire encore si tu peux ! » est bourré d’inventivité et de références multiples (certaines parfois douteuses) : perversité, violence gratuite, racisme, folie, homosexualité, stupre et lucre, maltraitance animale… La scène du spoiler: scalp est filmée comme un acte pervers et jouissif, le supplicié léchant son propre sang . La scène (cryto-gay) spoiler: du banquet avec tous ces jeunes cowboys éphèbes fait référence aux orgies romaines. La scène de spoiler: torture sur la croix parle d’elle-même. « Tire encore si tu peux ! » est un « drôle » de western assez maladroit, mais qui parvient volontairement à brouiller les codes du western, ce qui le rend si original et particulier. Dommage, avec un peu plus de maîtrise et de rythme, le réalisateur aurait pu faire mouche ! Ne ratez surtout pas les cinq dernières minutes du film, elles valent leur pesant d’or !
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Ce western spaghetti est dans son genre extrêmement atypique. Il a beau être spaghetti, avec ce qui vient avec, crasses, personnages libidineux ou excessifs, musique des années soixante, il n'est pas comme les autres pour ses outrances ou excès, dont il ne manque pas. Le canevas est bien celui du western: la recherche de sacs d'or volés conduit un métis, Tomas Milian, à rencontrer des groupes d'invididus: un gang, une ville, un riche propriétaire À ce canevas simple d'un western spaghetti, le film greffe des éléments de gore (culminant avec la séquence d'extraction des balles en or du corps encore vivant), de sous-entendus homosexuels (avec la scène sans équivoque du repas du gang, ou Tomas Milian sur la croix presque nu), de psychédélisme, de sadomasochisme, de mysticisme. Pour produire un objet atypique, excessif, outrancier, surjoué ou sous-joué (Tomas Milian est inexpressif). Cela donne un film qui fonctionne comme une curiosité, à la limite du cinéma expérimental, l'histoire n'étant pas limpide ni passionnante, chaque partie s'intéressant à des sacs en or, qui ne sont qu'un prétexte pour Giulio Questi.