Comédie, coréalisée par les frères Bobby et Peter Farrelly, Kingpin est un film appréciable. L'histoire nous fait suivre Roy Munson, un brillant et jeune joueur de bowling promis à un grand avenir, qui part de sa ville d'Ocelot pour une carrière professionnelle. Seulement, en battant le grand Ernie, un adversaire perfide et orgueilleux, il va sombrer dans la déchéance la plus totale après s'être fait couper sa main avec laquelle il lance sa boule. Après des années de galères, il entrevoit une lueur d'espoir lorsqu'il fait la rencontre d'Ishmael, un jeune Amish surdoué du bowling. C'est alors que Roy le prend sous son aile pour aller gagner le tournoi de bowling de Reno doté d'un million de dollars, permettant à l'un de sauver sa communauté de la faillite et à l'autre de sortir de la fange. Ce scénario s'avère plaisant à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures. Une durée qui aurait tout de même gagnée à être raccourcie car elle comprend des longueurs, notamment dans sa première partie qui ajoute des événements pas forcément utiles pour faire durer le plaisir. Car oui, tout ce qu'on attend c'est cette revanche et ce tournoi final là aussi un peu décevant. L'intrigue est prometteuse et délirante sur le papier mais dans les faits, elle n'est pas aussi folle qu'espérée. Tout l'humour repose surtout sur le faux membre en plastique de Roy. C'est certes drôle, mais c'est un peu la seule force comique du métrage avec la décadence de l'Amish. Le ton se veut amusant et parvient à décrocher quelques rires et des sourires tout du long, mais c'est loin d'être hilarant. Il faut dire que les scènes ne cherchent pas à tout prix à faire rire toutes les dix secondes. Le rythme prend plutôt son temps. L'ensemble est porté par des personnages hauts en couleur, très bien interprétés avec sérieux par une belle distribution comprenant Woody Harrelson, Randy Quaid, Vanessa Angel, Bill Murray, William Jordan ou encore Zen Gesner. Tous ces individus entretiennent des rapports basés sur la rivalité ou l'entraide selon leurs inspirations. Des échanges soutenus par des dialogues laissant échapper quelques répliques bien senties. Sur la forme, la réalisation du binôme s'avère de bonne facture. Leur mise en scène fait le boulot mais manque tout de même de créativité et de folie. De plus, elle évolue dans des lieux peu marquants. Ce visuel trop sage est accompagné par une bonne b.o. aux titres connus de grande qualité se mariant bien aux situations. Reste une fin satisfaisante venant mettre un terme à Kingpin, qui, en conclusion, est un long-métrage sympathique et divertissant méritant le coup d'œil malgré ses petits défauts.