Pincez moi, encore un Ghibli génial ! Décidément ils ne cesseront jamais de m'étonné ! Comme dans 90% des fois que je découvre un film d'animation Japonais je prend une bonne baffe dans la figure !
Cette fois c'est Le château dans le ciel, premier film d'animation du studio et le début d'une grande aventure merveilleuse pour le monde de la Japanimation, le début même de la légende de Miyazaki !
Sorti en 1986 le film nous raconte l'histoire de Sheeta, jeune fille détentrice d'une pierre mystérieuse très convoitée par des pirates; cette dernière pour leur échapper n'hésite pas à sauter dans le vide. Elle est recueillie par Pazu, jeune garçon de la mine. Mais les pirates à leurs trousse, les 2 enfants sont obligés de fuir, fuite au terme de laquelle Sheeta révèle à Pazu la raison pour laquelle les bandits en ont après elle: elle n'est autre que l'héritière de la famille royale de Laputa, la légendaire cité céleste dont parlent les légendes et sa pierre n'est autre que la clé indiquant son emplacement. Commence alors une véritable chasse au trésor contre la montre à travers laquelle tout le monde a à y gagner, y compris les pirates et le gouvernements bien décidés à s'accaparer les trésors de la cité. Voilà pour le pitch global.
Et qu'il est bon que ce film d'animation, une grande bouffée d'air (c'est le cas de le dire^^) aux accents écologiques typiquement Miyazakiens ! La recette made in Ghibli par excellence avec en plus beaucoup plus d'aventure que dans les autres films du studio; qui font vraiment penser à du Disney notamment les classiques tels que "Atlantide" et "la Planète au trésor" (même si ces derniers sortirent bien après). Ca monte en intensité sans jamais baisser dans un récit bien rythmé aux péripéties multiples sur une durée de 2h qu'on voit vraiment pas passer; l'histoire prend bien son temps pour nous révéler petit à petit ses enjeux et ses nombreuses énigmes. Dès les premières minutes on est dedans, pas de longue introduction à la "il était une fois il y a bien longtemps une très vieille légende..." pas besoin, on atterri direct dans le feu de l'action ! Côté visuel rien à redire, c'est sublime ! On ne peu que tomber en admiration bouche bée devant une telle beauté des paysages fantastiques: des ruines aux écritures anciennes, de forêts paisibles jusqu'aux forteresses blindées en passant par les mines souterraines. Ici l'exotisme de la nature est harmonieusement associé aux monde des machines futuristes de la SF. Beauté renforcée par toute la gamme de couleurs azures et verdoyantes, même les plus sombres donnent ici une esthétique remarquable aux décors.
Les personnages sont vraiment bien traités, très "justes" et profonds. Pazu est attachant par sa débrouillardise et sa gentillesse et Sheeta par sa douceur, intrigante par le flot de mystères qui l'entoure.
On a aussi une joyeuse bande de pirates aériens, une belle brochettes de loufoques composée d'une femme de caractère et de ses "fifils à leurs maman" qui forment un très bon relief comique. Le gouvernements dirigé par le général Muska, le ténébreux et machiavélique binoclard, l'une des seules zones éventuelle d'ombre...mais le personnage finira néanmoins par se révéler plus intéressant qu'il en a l'air.
Chose vraiment très bien avec Le Château dans le ciel, c'est qu'il dresse plusieurs petites critiques intéressantes qui font de lui bien plus qu'un simple film d'animation d'aventure. Déjà de par le contexte financier et l'époque qui a tout de l'Angleterre du 19ème siècle au temps de l'industrialisation avec la mise au point des locomotives et des chemins de fer à l'heure du travail à la mine. Limite on se croirait dans une des oeuvres de Jules Vernes avec toutes ces avancés technologiques et les idéalismes sur le future et la science. On a aussi une légère critique de l'armée dans son incapacité et les nombreux sacrifices des soldats,
ainsi que ce qui s'apparente comme une "presque critique" de la peur des armes de destruction massive avec la séquence du carnage de la base militaire du au réveil du robot millénaire après l'éveil de la pierre de Sheeta (ça m'a vaguement rappelé "le Géant de fer" de Brad Bird )
Puis on a une très bonne mise en avant de l'aviation avec les dirigeables.
Notons la présence au casting le Mayumi Tanaka dans la version Japonaise (voix originale incontournable de Luffy dans One Piece^^). Quand au casting Français, il est bon, les voix correspondent bien aux personnages. Bien sur le top du top c'est encore une fois la superbe musique composée par Joe Hisaishi, douce, poétique, mélancolique, elle nous transmet encore une fois beaucoup d'émotion jusqu'à une fin ou l'on se retiens de pas lâcher une petite larme.
Le Château dans le ciel, une fois encore Ghibli frappe encore très fort en nous offrant un irrésistible voyage, appel à l'aventure tout en lyrisme comme seul Miyazaki (et quelques autres) en ont le secret, envolez vous, le ciel vous attend ! 4,5/5