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    L'Armée des Ombres
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    291 critiques spectateurs

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    Shephard69
    Shephard69

    282 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2016
    Certainement l'un des meilleurs films sur la Résistance qui soit à la mise en scène en apparence lente mais incroyablement riche et rigoureuse. Un long-métrage sans véritable héros, plus orienté vers la valeur des actes que sur quelque extravagance scénaristique et porté par un trio de tête exceptionnel de Lino Ventura à Simone Signoret en passant par Jean-Pierre Cassel. Une ambiance hivernale lourde qui colle parfaitement à la tension psychologique qui se dégage du film. Clairement un chef d'oeuvre.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    74 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 décembre 2016
    Adaptant Joseph Kessel, Jean-Pierre Melville traite dans ce superbe film de la Résistance française, qui constitue la fameuse "armée des ombres" de son titre. Se concentrant sur les actions quotidiennes, les doutes et les conflits de loyauté qu'ont pu éprouver les Résistants, il réalise une œuvre d'une beauté plastique impressionnante, à la mise en scène irréprochable, tout en retenue et d'une formidable maturité. Ses acteurs sont eux aussi exceptionnels, Lino Ventura en tête. Magistral à tout point de vue.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 juin 2018
    L'Armée des Ombres est un pur chef d'oeuvre . Melville signe son film le plus personnel . Le film est adapté du roman éponyme de Joseph Kessel paru en 1943 ( la même année que Le Chant des Partisans fut écrit par Kessel et Maurice Druon ) . Melville est un ancien résistant . Au niveau des acteurs il y a Lino Ventura dans l'un de ses plus beaux rôles qui d'ailleurs ne s'entaidait pas avec Melville depuis le tournage du film Le Deuxième Souffle ( 1966 ) , Paul Meurisse excellent dans le rôle de Luc Jardie"Le Grand patron " dans le film , Cassel magnifique , Simone Signoret parfaite dans le rôle de Mathilde ( inspirée de Lucie Aubrac ) , Paul Crauchet dans le rôle de Félix et enfin Serge Reggiani dans le rôle du barbier . Dans une scène on entend la musique de l'émission " Les dossiers de l'écran " diffusé à l'époque . Eric de Marsan livre une composition magnifique et sombre en même temps . Le silence est présent dans le film et qui deviendra la fabrique de Melville dans son prochain film " Le Cercle Rouge " ( 1970 ) . Chapeau Melville qui meurt quatre ans plus tard en 1973 .
    Eselce
    Eselce

    1 206 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 août 2016
    Sombre film sur la résistance française, agissant dans l'ombre. Sa survie, ses trahisons et règlements de compte... Le reflet d'une époque sombre et douloureuse dont l'atmosphère est parfaitement décrite dans le film de Melville. Un déroulé long, pesant, au montage imprécis et au récit décousu dont on perd vite le fil et ne comprenons pas bien où va le scénario. L'ambiance est bonne, certaines scènes sont fortes. Il s'agit de quelques anecdotes de la (sur)vie des résistants et de leurs actions avec les moyens du bord. Encore que pour les actions, on n'en voit pas vraiment la couleur ni l'intérêt :/
    Kloden
    Kloden

    114 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juillet 2016
    Complètement apolitique, le chef-d'oeuvre de Jean-Pierre Melville se concentre, armé d'une crédibilité totale (Melville et Joseph Kessel, dont il adapte un roman, s'inspirent de leur propre passé) sur le quotidien des résistants pour inonder l'écran de son essence dramatique, sans se soucier de ses raisons ni en dresser un panégyrique. Parce qu'ils vivent dans la peur, qui a tout obscurci, les résistants semblent n'avoir ni passé ni avenir, parce que celui-ci peut à chaque instant être abrégé par une arrestation, et parce que de celui-là, ils ont oublié jusqu'à la ferveur et la force des idéaux qu'il leur a insufflé et qui les ont amenés là où ils en sont. Isolés même au sein de leur réseau (si la solidarité existe, elle est ternie par le spectre d'une possible trahison), ils sont devenus des ombres. Ce qui donne toute sa mélancolie au film, c'est bien que la France occupée y est évidemment ramenée à la nuit, et que les ombres du titre finissent inévitablement par s'y diluer, être aspirées par la noirceur même de ce qu'elles veulent combattre. Lutter contre une force trop grande pour que l'espoir de la vaincre soit ferme n'est jamais aussi dur que quand il faut le faire dans l'anonymat, allant de petite victoire en grande défaite, en voyant grandir en soi l'impression que le jour, bientôt, ne pourra plus se lever. Tout entière balayée par un abattement grandissant, L'Armée des Ombres jouit de la mise en scène ultra épurée de Melville, qui met plus que jamais en images la banalité des gestes, la tension immense qui découle de choses pourtant minuscules au regard de l'effort qu'il faudra consentir pour arracher la victoire. Rendus à leur petitesse dans un monde complètement inhumain, les résistants pourraient être les personnages du Voyage de Louis-Ferdinand Céline, à ceci près qu'ils n'ont pas même la possibilité de s'adonner à la haine ou à la lâcheté comme voie libératrice. Jamais vraiment reprochée avec insistance à l'occupant (les tortures sont laissées hors-champ, la scène sadique du film est jouée de façon très placide et sans en rajouter par les acteurs allemands, comme s'ils s'acquittaient d'un insensé devoir de faire souffrir), la peur ambiante fait l'effet languissant et brumeux d'être inscrit dans l'air. Comme si le Monde lui-même basculait dans la tristesse, et que c'était à ces hommes et ces femmes pourtant privés d'idéal de le rendre vivable, à défaut de pouvoir croire encore à sa beauté. Accablant, sans jamais trop en faire, L'Armée des Ombres signe la mort de tout idéalisme et salue un combat mené sans trop savoir pourquoi, sous l'impulsion d'un sentiment de devoir trop flou pour pouvoir insuffler une force qu'il faudra aller chercher en soi-même. Une bougie allumée, à travers la nuit noire et sans visage, et un des plus grands classiques hexagonaux du siècle passé.
    overlook2
    overlook2

    19 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 juin 2016
    Comme Melville le dit lui-même, du récit sublime et documentaire de Kessel, il a fait une rêverie rétrospective, un pèlerinage nostalgique vers une époque qui a profondément marqué sa génération. Pas d’héroïsme ni vraiment d’action ici, mais le quotidien anxiogène et crépusculaire de quelques têtes pensantes de la résistance. On élimine un traître, on essaye d’échapper à la vigilance allemande, on s’évade… pour mieux se faire reprendre. L’ambiance est plutôt morose et non-spectaculaire. Quand il le faut, le cinéaste sait donner une densité hallucinante à un moment de tension (l’évasion du Majectic) ou évoquer avec justesse le flottement irrésolu d’une captivité, mais il s’attarde surtout à peindre des figures mythiques perçues à travers la brume nostalgique et engluées dans un combat crépusculaire. Ce qu’il gagne à être élégiaque (et donc tragiquement beau), « L’Armée des ombres » le perd forcément en efficacité et en tension narrative.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    36 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 juin 2016
    Une question se pose au moment où les lumières de la salle se rallument : est-ce que c'est une histoire vraie ? La façon de filmer de Jean-Pierre Melville est si respectueuse de son sujet qu'on pourrait presque l'associer à un témoignage... Bien que le réalisateur s'autorise plusieurs effets, la simplicité de la mise en scène évoque le neoréalisme italien. En effet, la caméra agit à plusieurs reprises comme un témoin. Lorsque, par exemple, les personnages principaux arrivent dans un lieu, elle panote pour suivre jusqu'à leur entrée dans un bâtiment, comme un passant le ferait dans la rue. En outre, lors des passages violents, la caméra a l'habitude de reculer pour cadrer les personnages en pied, comme si elle souhaitait rendre compte de la situation avec le plus d'objectivité possible. Il arrive que quelques gros plans se glissent dans le montage, mais ils ne servent pas à appuyer la dureté de l'acte ou l'émotion des personnages. Ils ne font que montrer l'état d'esprit des assassins, de la résignation mêlée à une certaine solennité. Cet état d'esprit dictera le ton général du film. Les personnages, face à la gravité de la situation politique, s'effacent et deviennent des ombres calmes et réfléchies. Ils espacent souvent leurs discussions de longs silences, qui leur laisse le loisir de réfléchir et d'écouter le bruit d'une horloge ou celui du vent. L'Armée des ombres n'est pas un film très bavard. Chaque question, chaque affirmation a son importance et résonne dans la tête du spectateur. Du point de vue de l'image, cette ambiance se traduit par des décors sales et humides, éclairé par des ampoules diffusant une lumière faible, en arc de cercle, laissant une bonne partie de la pièce dans l'ombre. Cette imagerie peut paraître clichée décrite ainsi, mais Melville s'arrange toujours pour ne pas trop en faire, et la dureté de l'histoire passe avec beaucoup de douceur. L'Armée des ombres présente donc de nombreuses qualités qui donnent forme à une expérience globale puissante : le film est très long, très dense et très elliptique, ce qui donne l'impression, quand le générique arrive, d'avoir vécu toute la guerre. Pas étonnant que tout le monde ait retenu ce Melville.
    Danny Wilde
    Danny Wilde

    93 abonnés 502 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 avril 2016
    Au contraire des grosses machines de guerre hollywoodiennes au ton héroïque et spectaculaire, la France montre l'autre côté de la guerre, celle où on célèbre la dignité et le sacrifice de certains Français face à la présence allemande. Ce film en est un brillant exemple, Melville choisit d'adapter le roman de Joseph Kessel qui est construit sur les relations humaines d'un réseau de Résistants affrontant le danger et la solitude, avec leurs convictions idéologiques et leurs faiblesses, leurs contradictions et leurs ambiguïtés. Le réalisateur insiste sur la notion de clandestinité telle qu'elle fut ressentie par ces combattants de l'intérieur pour gêner l'occupant, alors qu'ils sont épiés par la police de Vichy et la gestapo. Même s'ils ne sont pas victorieux à la fin, on comprend et on respecte le sens de leur combat. Le film peut donc sembler austère et rigoureux dans sa lenteur à examiner ces acteurs de l'ombre, mais c'est ce qui fait sa force, surtout qu'il est servi par des comédiens constamment admirables.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    219 abonnés 2 789 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2016
    Dans une mise en scène toujours aussi fouillée et subtile, Melville s'attaque ici à l'Histoire dans un de ses chapitres les plus obscurs et difficiles à cerner. Une fresque de très grande qualité, où chaque interprète est d'une justesse de jeu admirable et se met au service du scénario, implacable et très bien mené.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 février 2016
    Chez moi, quand j'étais enfant, on allait voir en général les films sur la seconde guerre mondiale quand ils sortaient au cinéma. Alors que mon père avait été résistant, "l'Armée des Ombres" fut une exception, sans doute parce que la polémique "politique" plus que cinéphilique qui accompagna la sortie d'un film jugé curieusement comme "gaulliste" dans l'ambiance post-mai 68 découragea mes parents. Je ne l'ai découvert que très tard, dans les années 80, avant même que les Tarantino, To et autres Woo ne s'approprient Melville comme figure tutélaire, et j'avais été enthousiasmé par la force des choix esthétiques et moraux effectués par Melville dans son scénario - se concentrant sur les moments de choix difficiles, de préparation minutieuse et de solitude intense plutôt que sur "l'action terroriste" comme les nazis et les pétainistes la qualifiaient - comme dans sa mise en scène d'une précision incroyable en termes de gestion du temps. J'avais par contre trouvé le film "froid", et il m'aura donc fallu le revoir aujourd'hui, alors que ma femme souffrait à mes côtés, en larmes, devant des situations qu'elle voyait pour la première fois et jugeait insoutenables, pour en ressentir dans ma chair l'incroyable puissance… Et comprendre combien le titre du film - qui est aussi le titre du beau livre de Kessel, lu dans la foulée en 1987 - illustre exactement le travail génial de Melville, qui peint un tableau pudique de la vie d'hommes exilés volontaires de la "vie", puisque celle-ci est inacceptable (la cruauté des nazis, la veulerie de la collaboration ne sont qu'esquissées ici, mais sont irréfutables), et qui vont en payer le prix le plus fort : leur vie, mais aussi leur âme. Le chef d'œuvre de Melville ?
    Uchroniqueur
    Uchroniqueur

    113 abonnés 2 281 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 octobre 2015
    Melville à la réalisation Pierre Lhomme à la photographie, une musique, rendue célèbre par le générique des dossiers de l'écran, composée par Eric Demarsan formé à bonne école auprès de Michel Magne et François de Roubaix . Une distribution magnifique pour un film sombre et prenant. Une direction d'acteurs magistrale même pour le moindre petit rôle. Placement et découpage d'une justesse implacable. Un scénario signé Joseph Kessel adapté par Melville. Une narration impeccable du cinéma de grands professionnels. Un voyage loin des guignoleries cinématographiques actuelles. Un grand classique. Du grand cinéma.
    Pauline G.
    Pauline G.

    32 abonnés 561 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 septembre 2015
    Le ressenti au visionnage de L'Armée des Ombres est d'autant plus intense que la réalisation est froide et distanciée, presque à la manière d'un documentaire, ne reposant que sur la qualité du scénario et des interprètes pour saisir le spectateur, sans artifice ni héroïsme inutiles.
    bobmorane63
    bobmorane63

    155 abonnés 1 899 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2015
    Jean-Pierre Melville, cinéaste que j'adore, s'attaque comme sujet à la résistance Française avec un argument pessimiste sur leurs quotidiens, c'est pas mal mais j'avouerais que je préfère les polars qu'il a mis en scène qui lui aller mieux !! "L'armée des ombres" possède une atmosphère assez froide cher à Melville qui raconte l'histoire d'une homme qui, pendant la seconde guerre mondiale, s'échappe d'un camp de prisonniers des Allemands et commande plusieurs missions avec la résistance durant les années 40. La phrase du début résume bien l'état d'esprit du héros au fil des péripéties d'un homme fatigué et executant des choses contre même les siens. La mise en scène de Jean-Pierre Melville est toujours somptueuse avec un scénario très bien écrit et une musique glaçante. Lino Ventura est une nouvelle fois exceptionnel dans la peau du personnage principal et il est bien entouré avec Simone Signoret, Jean-Pierre Cassel, Paul Meurisse et dans un petit role Serge Reggiani. Une œuvre a voir.
    septembergirl
    septembergirl

    565 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2015
    Un film poignant de Jean-Pierre Melville de 1969 qui nous plonge au cœur d’un groupe de résistants durant l’Occupation. L’ambiance est particulièrement prenante et réussie ; très réaliste, parfois terrible, cruelle et violente, mais aussi tendue et angoissante. Les acteurs livrent de belles et justes prestations notamment Lino Ventura et Simone Signoret. Des scènes marquantes et de l'émotion au rendez-vous !
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 010 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juillet 2015
    "L'armée des ombres" est sans doute le film de Jean-Pierre Melville qui fait aujourd'hui le plus consensus, sans doute en raison du thème choisi que de manière très innovante à partir d'un roman éponyme de Joseph Kessel, le réalisateur accorde à son approche épurée du film noir dont il vient tout juste de livrer un exercice de style brillant mais aussi contesté avec "Le samouraï" sorti deux ans plus tôt. Melville, né Grumbach dont le frère aîné Jacques fut un héros de la résistance tué en traversant clandestinement les Pyrénées était très marqué par cette période de sa jeunesse. Le rôle de résistant qu'il revendiquait n'a jamais était clairement établi. Le livre de Kessel qu'il lit dès sa parution en 1943 le fascine par sa force documentaire. Il n'aura de cesse dès lors de l'adapter à l'écran. C'est arrivé au fait de sa gloire, aidé par le jeune producteur Jacques Dorfmann qu'il touche au but. Aucun doute pour Melville, l'entrée en résistance tient plus aux tripes qu'à l'engagement intellectuel qui peut faire long feu face à la torture. C'est sans doute ce qui rapproche les héros mutiques de "L'armée des ombres" des truands qui hantent l'œuvre du cinéaste. Ce rapprochement jugé facile et dénué de sens par Melville lui-même sera naturellement fait par la critique à la sortie du film. Pourtant on ne peut s'empêcher d'observer que Gerbier (Lino Ventura), Mathilde (Simone Signoret), Luc Jardie (Paul Meurisse), Félix (Paul Crauchet) ou Le bison (Christophe Barbier) agissent selon des codes immuables qui ne laissent guère de place à l'improvisation. Dès lors pas besoin de beaucoup de mots, les hommes n'étant plus que le véhicule de leur action. Mais on l'a dit, la période a beaucoup marqué Jean-Pierre Melville qui ne peut s'empêcher de placer ici ou là, états d'âme ou sentiment d'admiration. Ainsi l'ouverture magnifique sur la place de l'Etoile parcourue par un régiment nazi entrant directement dans le champ de la caméra, comme le regard admiratif sur le peuple anglais continuant à danser alors que les bombes tombent dru sur Londres en disent long sur l'amertume et la honte éprouvées par le réalisateur qui a vu son pays se coucher si facilement devant l'ennemi, finissant par se vautrer dans la collaboration. Idem pour la scène un peu naïve et beaucoup moquée à l'époque où un sosie en carton-pâte du général de Gaulle remet la croix de guerre à Luc Jardie (Paul Meurisse) devenu pour le coup le sosie de Jean Moulin. Assez théâtral dans ses décors et retenu dans ses scènes d'action, le film magnifiquement agencé rend hommage avec force à ces quelques hommes et femmes qui se sont sacrifiés pour une certaine idée de la liberté et de la France. La mécanique forcément huilée qu'impose cette lutte clandestine où l'ennemi plus nombreux est partout y compris parmi les français, ne supporte aucune forme de dérèglement. Cet automatisme froid n'est normalement pas fait pour déplaire à Melville, mais celui-ci laisse planer un sérieux doute quant à son infaillibilité dans le regard surpris et angoissé de Mathilde qui constate que ses compagnons sont venus pour l'exécuter, elle la plus courageuse du groupe qui a risqué sa vie pour sauver Félix, puis Gerbier. Le tournage conflictuel avec Ventura a fâché à vie les deux hommes qui devaient pourtant tourner ensemble "Le Cercle rouge" (Ventura sera remplacé par Bourvil). Mais ainsi était Melville dont le génie ne pouvait se concrétiser que dans la douleur. A noter lors de la marche de Gerbier vers le peloton d'exécution la sentencieuse musique du compositeur américain Morton Gould (deuxième mouvement du concerto Spirituals for Strings Choir and Orchestra) qui sera pendant très longtemps le générique de l'émission mythique "Les dossiers de l'écran".
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